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Lucas 2.0 Complice

Age: 44 Inscrit le: 22 Mar 2020 Messages: 195 Localisation: Pays de Fontainebleau (77)
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Posté le: Dim Oct 18, 2020 10:23 am Sujet du message: |
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Un petit topo sur les Maigret écrits autour de 1950. Période sympathique en terme de lecture, peu de déchets au niveau des titres, une des plus plaisante après celle de ses débuts en 1930. La guerre commence à être un lointain souvenir, et çà sent à plein nez la période polar des années 50. Pour les nostalgiques des films noir & blanc de l’époque, ceux avec Ventura, Gabin, Audiard, et tout un tas de gars moins connus mais aussi talentueux.
C’est plutôt diversifié cette fois-ci, dans le dénouement des intrigues, et dans les situations dans lesquelles le commissaire se trouve (témoin d’un procès, biographe, établissant son QG chez l’habitant) :
Pour les avis, le site PP, pour la lecture, des intégrales existent.
Un petit coup de cœur particulier aux « Mémoires de Maigret », où Simenon met en scène ses souvenirs à la PJ de la plus belle des manières. A noter que tous ces romans ont été écrits en Amérique, où il résidait.
Alors dans les clichés Simenon = atmosphère, l’auteur nous fait découvrir :
- L’ Arizona, dans « Maigret chez le coroner »,
- La côte Normande où il enquête souvent, à Etretat, dans « Maigret et la vieille dame »,
Le reste à travers Paris.
Et on continue de tout savoir sur la famille Janvier, son adjoint ayant eu chaud dans « Maigret en meublé ». Il a failli y rester. De quoi mettre en émoi sa femme (et ses enfants) que l’on découvre.
Sur le coup il a eu plus de chance que Torrence, qui se fait tuer dès le premier roman de la série, « Pietr le Letton ». Et hop, ni vu ni connu, Simenon l’a quand même ressuscité quelques temps plus tard...
Bonne lecture, _________________ "- Qu'est-ce qu'il écrit ? Elle sécha ses larmes. - De belles choses, Sébastien. De très belles choses." Colize, Toute la violence des hommes |
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JohnSteed Serial Killer : Patrick Bateman

Age: 46 Inscrit le: 08 Aoû 2016 Messages: 519 Localisation: Moulins

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Posté le: Ven Oct 23, 2020 9:55 am Sujet du message: |
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Je poursuivis ma découverte (ou ma relecture pour certains) des romans durs de Simenon, suite à l'acquisition récente du volume 5 publié chez Omnibus.
Mon vote : 8/10
Citation: | En ce dimanche matin, le Docteur Bergelon, médecin de famille dans cette ville provinciale de Bugle, se réveille avec la gueule de bois. Ce n’est pas tant la soirée très arrosée de la veille que l’accouchement malheureux de Mme Cosson qui le met dans cet état : l’enfant et la mère sont décédés. Le mari demande des comptes à Bergelon et le menace de mort. C’est l’effondrement pour Bergelon. Il se rappelle la soirée où le Docteur Mandalin, chef de la clinique, avait voulu fêter leur partenariat. Ils avaient bu plus que de raison, et repoussé l’accouchement de Mme Cosson.
Mais cette menace, Bergelon la voit de manière positive. Et si c’était après tout un mal pour un bien ? Une ouverture vers la liberté, sa liberté ?
Avec Bergelon, Simenon nous dépeint un homme prisonnier des valeurs de la société, de ses principes et obligations. Mais peut-on vraiment s’affranchir de notre vie ? L’auteur belge nous offre une merveilleuse introspection d’un homme en pleine période de crise identitaire. |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma

Age: 35 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 7478 Localisation: Hexagone

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Posté le: Sam Oct 24, 2020 10:43 am Sujet du message: |
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Merci pour cette critique qui donne très envie de découvrir ce titre de Simenon.  _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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JohnSteed Serial Killer : Patrick Bateman

Age: 46 Inscrit le: 08 Aoû 2016 Messages: 519 Localisation: Moulins

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Posté le: Dim Oct 25, 2020 7:12 pm Sujet du message: |
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Merci Mr le Juge. Hâte d'avoir ton retour (pour celui-ci et Malempin).  |
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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)

Age: 41 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 10010 Localisation: Alpes-Maritimes

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Posté le: Lun Jan 11, 2021 7:33 pm Sujet du message: |
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Mon avis :
Citation: | … ou le récit de Jérôme Lecœur qui, enfant a vécu une succession d’événements mémorables alors que sa ville normande était battue par une pluie noire : son amitié atypique avec Albert Ramburges, avec lequel il n’a pourtant jamais échangé un mot ni ne l’a même touché, simplement en l’observant depuis sa fenêtre ; l’arrivée dans le foyer de la venimeuse et horrible tante Valérie qui souhaite récupérer sa maison pour la léguer aux parents de Jérôme, mais uniquement pour pouvoir y vivre à leurs côtés ; et l’ambiance fiévreuse lié à un récent attentat orchestré par les anarchistes et dont Gaston, le père d’Albert, pourrait être l’un des instigateurs. Mais Jérôme a des soucis de mémoire, recolle les morceaux comme il peut, et ça n’est quand dans les dernières pages que tout se résoudra en parlant avec sa mère, désormais bien âgée, notamment à propos de ce qui est arrivé à Albert, Gaston et Valérie. Ainsi résumé à la va-vite, ce roman peut donner l’impression d’être fiévreux, endiablé, mais on est chez l’immense Georges Simenon, ici, et cette fièvre, pourtant bien présente, cède le pas à un récit en apparence calme, assagi, parfois kaléidoscopique, dont le narrateur recoud les morceaux à mesure qu’il s’en souvient. Ce qui m’a le plus marqué dans cet opus, c’est d’ailleurs ce paradoxe, encore plus qu’avec toutes mes autres lectures des ouvrages du maître belge : cet étonnant paradoxe, puisqu’il y a beaucoup d’événements, et dans le même temps, on a l’impression qu’il ne s’y passe rien. C’est une remarquable tranche de vie, avec même plusieurs tranches puisqu’il y a diverses vies qui sont étudiées, et je retiendrai volontiers ce feu d’artifice flamboyant. Le personnage de tante Valérie, dont les descriptions physiques sont de petits bijoux d’acide, sans compter son âme envenimée, malveillante, prête à instiller le poison de son fiel en tous lieux et en toutes occasions, que ça soit dans sa propre famille comme lors des manifestations en fin d’ouvrage. La relation sibylline entre les deux enfants, si baroque puisqu’au final, ils ne se connaissent pas. Jérôme, en enfant qui sait se protéger du monde des adultes en retrouvant son univers aérien et innocent, ce qui ne l’empêche nullement d’affronter verbalement sa tante ou tenter de venir en aide à une femme en étant sur le point de lui offrir de la nourriture. La foule, animaux en meute, masse sombre et abêtie, satisfaite de pouvoir hurler avec ses semblables, que ça soit pour souhaiter le lynchage d’un homme dont ils ne savent rien ou pour demander la mort de policiers, comme ça, pour rien. Et puis, il y a aussi des moments de pure grâce, qu’elle soit profondément poignante (quand Jérôme découvre l’existence d’un autre membre de sa famille et qui n’a pas survécu), d’un humour à froid particulièrement inattendu (ah, le coup des poireaux…) ou quand Georges Simenon évoque la force des souvenirs, le passé, les troubles mémoriels, le tout à travers les yeux et les mots d’un gosse dont les attitudes et réparties sont retranscrites avec maestria. Bref, un roman qui aura eu un immense impact sur moi et dont je me souviendrai encore très longtemps, et selon moi l’un des meilleurs de Simenon. |
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