Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[Fredo]

Le 10 Janvier prochain paraitra en français le nouveau roman de Vikram Chandra, chez Robert Laffont.

Voilà ce l'on pouvait en lire sur le net en 2005 :

[jarod]

ca vient juste de sortir, je l'ai commence,c'est tres bien pour le moment, vous pouvez voir la Bande annonce de l'auteur sur le site de robert laffont, on a l'impression de vivre a Bombay tellemnt l'atmosphere est bien rendu...a decouvrir de toute urgence
Jerome.

[Nico]

Le Seigneur de Bombay de Vikram Chandra



Il y a le gangster : Ganesh Gaitonde, un roi de la pègre de Bombay.
Le flic : Sartaj Singh, un petit inspecteur de police d’un commissariat de quartier.
Le suspense : si Sartaj ne découvre pas bientôt pourquoi Ganesh s’est suicidé au fond d’un bunker après avoir tué la femme qu’il aime, vingt-six millions de personnes vont mourir dans une explosion atomique.
La violence : pour Ganesh, la vie n’a aucun prix. Il la méprise, l’écrase, la supprime avec l’aisance et la force d’un dieu du Mal.
La sensualité : elle est partout, dans les décors dorés de Bollywood comme dans les taudis infâmes de Navnagar, dans les temples hindous comme dans les bordels.
Et surtout il y a Bombay : majestueuse et monstrueuse, cruelle aux misérables, douce aux dépravés, Bombay est le lieu de tous les possibles.
Autour de Sartaj et Ganesh gravitent des personnages rongés par l’ambition : Jojo la maquerelle, Aadil le révolutionnaire désespéré, Parulkar le flic qui fait de la corruption un des beaux-arts de l’Inde, Paristosh Shah, un receleur milliardaire qui ne transige pas sur les traditions hindouistes… Tous rêvent d’être des seigneurs dans la ville.
Chacune des mille pages du Seigneur de Bombay est un monde en soi à l’intérieur d’une galaxie infiniment riche : existences croisées, retours sur le passé politique de l’Inde, incursions métaphysiques dans l’hindouisme, autopsie d’une société écrasée sous les pesanteurs millénaires des castes, et rongée par la corruption… Vikram Chandra a écrit un livre multiforme et exceptionnel. Un véritable phénomène littéraire.

[claire_redfield]

Assez hallucinant !! Effectivement, une trame de base de polar (l'inspecteur Sartaj Sing cherche à comprendre pourquoi le caid Ganesh Gaitonde, exilé depuis des années, est revenu à Bombay, surtout pour se tirer une balle dans la tete au fond d'un bunker anti-atomique), mais ce n'est vraiment pas là toute la force du roman. Un truc d'une densité hallucinante, plein de bruits, d'odeurs, la misère des bidonvilles, le luxe de Bollywood, la corruption, l'espionnage, les haines religieuses, les castes et leurs inégalités ... Une immersion complète dans l'Inde de ces 20 dernières années, d'ailleurs le "monde extérieur" est à pein évoqué (si ce n'est une toute petite allusion aux attentats du 11 septembre qui permet de se resituer à un moment), franchement, ce livre est irracontable, mais grand. Très grand .

A lire au calme, par contre. Et je déconseille plus ou moins aux amateurs de polar "pur" car ils risquent de trouver ca long, et sincèrement, l'intrigue policière n'est vraiment pas ce qui fait l'interet de ce roman-fleuve.
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So I turn'd to the Garden of Love
That so many sweet flowers bore
And I saw it was filled with graves
(W.Blake)