Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11461 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Sam Jan 12, 2008 12:01 am Sujet du message: Les citations qui vous ont marqué
Dans ce sujet je propose que chacun puisse déposer de courtes citations issues de polar qui pour une raison ont une autre l'a profondément marqué.
Elles peuvent être émouvantes, belles, tristes, hilarantes, choquantes, ... que sais-je encore ?
La citation devra être assez courte et donnée avec son origine (titre du livre et auteur au minimum).
En espérant que cette idée vous plaise. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11461 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Mar Jan 15, 2008 7:22 pm Sujet du message:
"Il portait l'un de ses costumes de couturier, à rayures marron cette fois, qui lui donnait des airs de dealer prospère, et une cravate qu'on aurait dit dessinée par un chimpanzé daltonien sous substances hallucinogènes."
La mort leur va si bien de Peter James, p. 86 _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Posté le: Jeu Jan 17, 2008 12:35 pm Sujet du message:
Ma préférée est celle que j'utilise en signature... on me dit tellement souvent que je parle trop, elle m'a vraiment faire sourire sur le moment et je la trouve tellement vraie ! _________________ "Chéri, tu es dans le Sud ! C'est comme ça ! Quand tu parles plus, c'est que tu es mort ou que tu fais la gueule !"
Peur de T. Serfaty
Age: 38 Inscrit le: 03 Mar 2007 Messages: 446 Localisation: Région parisienne
Posté le: Dim Jan 20, 2008 8:48 pm Sujet du message:
Cette petite phrase d'Umberto Eco, dans le nom de la rose, m'a marqué :
"Et sous les pieds des vieillards, et en arc au-dessus d'eux et au-dessus du trône et au-dessus du groupe tétramorphe, disposées en bandes symétriques, à peine discernables l'une de l'autre tant la science de l'art les avait rendues toutes mutuellement proportionnées, égales dans la variété et bigarrées dans l'unité, uniques dans la diversité et diverses dans leur conforme ensemble, en admirable congruence des parties alliée à une séduisante suavité de teintes, miracle de correspondance et d'harmonie de voix entre elles dissemblables, compagnie disposée à la façon des cordes de la cithare, consentante et sans trêve conspirante cognation par force profonde et interne apte à opérer l'univoque dans l'alternance même du jeu des équivoques, ornementation et collation de créatures tour à tour irréductibles et réduites tour à tour, œuvre d'amoureux enchaînement mené par une règle céleste et mondaine à la fois (lien et ferme nœud de paix, amour, vertu, régime, pouvoir, ordre, origine, vie, lumière, splendeur, espèce et figure), égalité nombreuse resplendissante grâce à la luminance de la forme sur les parties proportionnées de la matière — voilà que s'entrelaçaient toutes les fleurs et les feuilles et les vrilles et les touffes et les corymbes de toutes les herbes dont on orne les jardins de la terre et du ciel, la violette, le cytise, le serpolet, le lis, le troène, le narcisse, la colocase, l'acanthe, le malabathrum, la myrrhe et les baumes du Pérou."
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11461 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Mar Jan 22, 2008 3:15 pm Sujet du message:
Excellent mamboo.
Heureusement que tu précise que c'est une petite phrase. Que dire des autres ?
Je me souviens avoir eu du mal par moments à la lecture du Nom de la rose, mais je n'avais pas gardé souvenir d'un telle longueur de phrase.
Je te remercie encore pour ce fou rire que tu m'as procuré. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Age: 38 Inscrit le: 03 Mar 2007 Messages: 446 Localisation: Région parisienne
Posté le: Ven Fév 15, 2008 2:49 pm Sujet du message:
Un paragraphe de L'Ombre du vent m'a particulièrement marqué de part son atrocité.
Je précise toutefois qu'il contient de gros spoilers. Alors, ceux qui n'ont pas lu le livre un conseil : ne cliquez pas.
Spoiler:
Le 26 septembre 1919, Penélope Aldaya mit au monde un enfant mort-né. Si un médecin avait pu l'examiner avant, il aurait immédiatement dit que le bébé était en danger et qu'une césarienne était indispensable. Si un médecin avait été présent lors de l'accouchement, il aurait probablement pu maîtriser l'hémorragie dans laquelle s'enfuyait la vie de Penélope, qui hurlait en griffant la porte fermée tandis que, de l'autre côté, son père pleurait en silence sous le regard de sa mère tremblante. Si un médecin avait assisté à la scène, il aurait accusé M. Ricardo Aldaya d'assassinat, car aucun autre mot ne pouvait décrire la vision de cette cellule ensanglantée et obscure. Mais il n'y avait personne, et quand ils finirent par ouvrir la porte pour découvrir Penélope morte, gisant dans son sang et étreignant un bébé cramoisi et luisant, ils furent incapables de desserrer les lèvres. Les deux corps furent enterrés dans la crypte de la cave, sans cérémonie ni témoins. Draps et vêtements allèrent aux chaudières, et la chambre fut scellée par un mur en pierre.
Posté le: Ven Fév 15, 2008 3:17 pm Sujet du message:
Effectivement passage terrible et infiniment triste de l'Ombre du Vent. _________________ “Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut".
Cicéron.
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11461 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Ven Fév 15, 2008 4:15 pm Sujet du message:
Quelques citations extraites de
et par ailleurs assez représentatives du ton général de ce roman noir.
Une plutôt humoristique
Arni Thorarinsson, in Le temps de la sorcière, p.97 a écrit:
Derrière la clôture, il y a un chalet bleu clair, de grands containers disséminés çà et là et un camion sur lequel on peut lire l'inscription : "Les métaux et le fer, on en fait notre affaire." On voit également deux voitures de police et un véhicule banalisé. Ils ne portent pas l'inscription : "Les cadavres et les agressions sont notre profession."
Une plus philosophique, et assez intéressante
Arni Thorarinsson, in Le temps de la sorcière, p.237 a écrit:
Peut-être que la mort est la dernière pièce d'un puzzle qui n'est pas censé être complet.
Enfin, une métaphore bien trouvée, assez poétique - et qui me paraît malheureusement ô combien juste. Le propos est tenu par une personne âgée qui parle de sa vie en maison de retraite.
Arni Thorarinsson, in Le temps de la sorcière, p.261 a écrit:
C'est comme habiter dans un hôtel d'aéroport avec des gens qui n'ont rien d'autre en commun que d'attendre leur départ vers une même destination.
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Jules Renard (1864-1910)
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Posté le: Mar Fév 26, 2008 9:37 pm Sujet du message:
Et hop, une petite pique contre cette ******* chanson (restons polis) qui nous sert encore malheureusement d'hymne national.
De plus vous noterez le talent qu'à Noël Balen de nous faire vivre des situations comme si nous y étions;
Noël Balen, in Les fleurs du bal, p.211, a écrit:
Les anciens combattants abaissaient les drapeaux et les instituteurs au garde-à-vous surveillaient du coin de l'œil les enfants de l'école publique. On entendait les mouches traverser en zigzag la minute de silence. Personne ne se souciait des morts d'en face, négligeables et honteux, qui avaient abreuvé d'un sang impur les sillons de la Patrie.
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Jules Renard (1864-1910)
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