Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[Lincoln]

Hello !
Demain matin, c'est le Prix Goncourt. Nous autres, humbles lecteurs, on n'imagine pas les tempêtes sous un crâne que ce prix en particulier peut déclencher...
Je suis tombé sur ce très bon article du Monde, et j'avais envie de le partager avec vous. C'est un peu loin du polar... quoique. Pas si loin du thriller, en fin de compte! Je trouve que les péripéties vécues par les différents acteurs du Goncourt ont un petit goût jubilatoire de descente aux enfers, très « Les désarrois de Ned Allen » ou « Rien ne va plus », de Douglas Kennedy. Qu'est-ce que vous en pensez?

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3260,36-974385@51-973997,0.html

PS: j'espère que le lien restera accessible. L'article est trop long à copie-coller.

[AurélieMw]

Merci pour le lien Patrick.
Ce que j'en pense.. , peut-être pas un polar,ni un thriller (quoique, des envies de meurtres doivent sûrement se balader quelques part ) mais ça fait peur....
Je vois bien ça dans une intrigue avec un assassin (meurtri-et désespéré) qui a échoué au Goncourt et cherche à se venger hmm.
Néanmoins, j'attends le résultat avec impatience ! Vivement demain
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Il y a, au cours de l'existence, des rencontres imprévues et singulières, où bien des faits se produisent, en apparence anodins, et qui auront été les dons du destin.[Hector Bianciotti]

[Sybil]

Moi le prix Goncourt ça me donne plus envie de fuir le livre... Je ne sais pas pourquoi, je ne me sens pas du tout attirée par la littérature générale actuelle et je reconnais avoir une image du Goncourt comme un prix un peu "snob"...

Cela dit je ne savais pas que ça pouvait avoir de telles répercussions sur les livres, pour moi déjà être nominé ça me semblait très bien, pour un auteur avoir une de ses oeuvres jugées dignes de gagner cette prestigieuse récompense, ça me paraissait déjà très louable !
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N'est pas mort ce qui à jamais dort.

[AurélieMw]

J'avoue que moi non plus je ne voyais pas de telles répercussions même si je voyais ce prix comme une consécration pour les écrivains (je crois qu'il l'est...donc, je comprends que cela soit extrêmement important pour eux et déchaine les passions...)
Je me tiens informée chaque année mais je n'ai lu aucun "Goncourt", enfin je vais sans doute m'y mettre car je suis très attirée par "3 jours chez ma mère" de François Weyergans qui l'a reçu en 2005.
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Il y a, au cours de l'existence, des rencontres imprévues et singulières, où bien des faits se produisent, en apparence anodins, et qui auront été les dons du destin.[Hector Bianciotti]

[Xavier]

Merci pour l'article; quand on connait les diverses retombées d'un Goncourt, je ne suis pas étonné par de tels travaux souterrains dans les coulisses.
Effectivement , une superbe intrigue peut germer autour de ces jeux d'influence, le machiavélisme et l'arrivisme de certains.
Ton éditeur, qui ne porte dans son coeur le Goncourt, ne serait certainement pas opposé.
(je change un peu de sujet, j'ai bien ri avec le décapant 92 jours de Larry Brown, qui raconte sa galère pour se faire éditer)

J'ai du mal à me sortir de la lecture de thrillers; seuls quelques auteurs arrivent à me soigner, comme l'un des derniers lauréats, Laurent Gaude, avec sa superbe et musicale écriture. Je vais essayer Les Bienveillantes de J. Littell, qu'on me conseille régulièrement; j'ai lu presque tous les bons romans d'espionnage de son père.
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Vedrai che puoi facerla

[erta]

Je vous conseille vivement la lecture d'un des nominés 2007 :
Le Rapport De Brodeck de Philippe Claudel

Un livre merveilleusement noir qui éclipse toutes mes lectures de thrillers tellement il m'a tenu en haleine et imprégné.

[Ironheart]

Je suis comme vous, je ne suis pas attirée par les romans ayant eu le Goncourt. Il y a trop de snobisme littéraire en France et ça a tendance à m'énerver. Ainsi, aucun auteur de Thrillers ou de romans fantastiques n'aura le Goncourt car ces deux genres sont considérés comme "mineurs" et ne faisant pas partie "de la grande littérature" pour les critiques. C'est dommage.

Ceci dit, j'ai lu '"L'Ombre du vent" qui a remporté le Goncourt Espagnol. Ce livre est sublime et mérite son prix. Alors, les espagnols seraient-ils plus "ouverts" que nous ?

[Nico]

Merci Patrick pour cet article !
Ce qui m'a impressionné et que je n'osais même pas imaginer, c'est que certaines auteurs changent d'éditeur pour 1 ou 2 romans, juste histoire de sortir un livre pour le Goncourt, dans une maison d'édition "gourcourisable".
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Nico - Webmaster de Rivières Pourpres et Polars Pourpres

[Memess]

Le goncourt m'attire pas trop et ce que je viens d'en lire ne m'encourage guère à lire des livres qui l'ont reçu !Même si j'étais intéressé par les Bienveillantes dont le sujet avait l'air bon finalement je vais plutôt continuer à lire mes bon vieux polars !
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Polars Addict : Chroniques des littératures de genre
So many books, so little time...

[Dodger]

Un lien très intéressant et qui résume plutôt bien ce qu'on sait depuis des années, hélas

Même quand il y a des exceptions - c'est-à-dire lorsque le prix est remporté par une maison d'édition "indépendante" : par exemple Actes Sud avec le Soleil des Scorta de Laurent Gaudé en 2004 -, il faut savoir que c'est calculé, les gros éditeurs accordant de temps en temps ce genre de "cadeau" pour faire oublier que les autres années, ils se partagent discrètement les prix en coulisses.

Il faut faire attention cependant à ne pas mettre tout le monde dans le même sac, les auteurs ne sont pas tous là à magouiller pour obtenir le Goncourt, même s'ils seront sûrement parfaitement heureux de l'avoir, surtout s'ils le méritent.
Parmi les candidats de cette année, je pense notamment à Philippe Claudel, Olivier Adam et Michèle Lesbre, dont je suis à peu près sûr de l'intégrité en la matière. Ils peuvent être éventuellement instrumentalisés par leurs éditeurs afin de leur rapporter le fameux prix, mais pour eux, le plus important, c'est leur oeuvre en construction - et tant mieux si le Goncourt peut jeter un éclairage grand public dessus.

Et souvenez-vous de Jonathan Littell, très logiquement et justement couronné l'année dernière pour un roman magistral et extrêmement difficile : le jour de l'annonce, il ne s'est pas montré, puis il n'a accordé qu'une seule interview (à la radio, je crois), refusant de se plier à un barnum médiatique qu'il ne recherchait absolument pas.

A l'inverse, comme le montre l'article, il y a des auteurs qui ne pensent qu'à cette consécration (Lambron par exemple), et quand ils ne l'ont pas, eh bien... je trouve que c'est finalement assez moral, dans un monde de l'édition qui ne l'est pas tant que ça

Pour finir, je confirme l'opinion d'Erta : le Rapport de Broddeck est un grand livre (tout comme les deux romans précédents de l'auteur, La Petite fille de Monsieur Linh et Les âmes grises), et j'espère que Philippe Claudel sera distingué tout à l'heure. Ca ferait un très bon Goncourt

[Nico]

Résultat des courses :
Le Goncourt va à Gilles Leroy pour Alabama song (Mercure de France), le Renaudot à Daniel Pennac pour Chagrin d'école (Gallimard) (une surprise, puisqu'il ne figurait pas dans la sélection finale... faudra qu'on m'explique l'intéret de faire des sélections )
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Nico - Webmaster de Rivières Pourpres et Polars Pourpres

[AurélieMw]

Aaaaah ! Merci pour les résultats.

Je suis RAVIE pour D.Pennac et son dernier roman "Chagrin d'école" que j'ai commandé la semaine dernière !!

Bizarre pour la sélection finale par contre....
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Il y a, au cours de l'existence, des rencontres imprévues et singulières, où bien des faits se produisent, en apparence anodins, et qui auront été les dons du destin.[Hector Bianciotti]

[Nico]

Décryptage des votes pour le Goncourt et le Renaudot sur Le Monde (reste à voir si tout est bien vrai là-dedans...)
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Nico - Webmaster de Rivières Pourpres et Polars Pourpres

[Dodger]

Moi aussi, je suis ravi pour Pennac, écrivain que j'aime beaucoup, et dont le Chagrin d'école est une vraie merveille (même si ce n'est pas un roman).

Quant aux grandes manoeuvres et leurs effets ou contre-effets supposés... eh bien, comme je le disais, rien de nouveau, hélas

Ce que ne dit pas l'article et qui a dû sans doute se passer, c'est que le surgissement inattendu de Pennac est sûrement le résultat d'une impossibilité des jurés - dont certains ont des "intérêts" chez tel ou tel éditeur puissant - de se mettre d'accord sur leurs petits arrangements personnels. Résultat, au bout de neuf tours de scrutin à se crêper le chignon, quelqu'un a dû dire autour de la table du Renaudot : "Tiens ! Et Pennac ? Ca vous dirait pas, Pennac ?"
Et voilà... Ca ne serait pas la première fois que ça arrive.

Et quand on voit les 14 tours de scrutin pour le Goncourt, le raisonnement a dû être à peu près le même, sauf que les jurés en sont restés à leur dernière liste.

Enfin, c'est bien pour Gilles Leroy, un auteur discret qui a déjà une oeuvre importante derrière lui.