Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres Index du Forum Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres
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Polars Pourpres

Les romans de Georges Simenon
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Le Juge Wargrave
Ishigami le Dharma


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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Ven Oct 28, 2022 10:51 am    Sujet du message: Répondre en citant

Tiens, j'étais persuadé d'avoir copié/collé mon commentaire ici...



Résumé :

Citation:
Tu ne crois pas que tu bois un peu trop ? Était-ce " trop " qu'elle avait dit ? Peut-être que non. Peut-être qu'elle s'était contentée de dire " beaucoup ", parce que c'était une femme qui avait appris comment on parle aux hommes, à certains hommes en tout cas, et justement aux hommes dans le genre de Viau. Elle ne le disait pas sèchement, sur un ton de reproche ou de mépris, comme les épouses qui ne savent pas s'y prendre. Elle ne le disait pas non plus avec des lèvres pâles qui frémissent, comme d'autres épouses ou maîtresses qui ont peur d'être battues.


Mon avis :

Citation:
Marcel Viau est en cavale. Coupable de vol avec agression à Montpellier, il a pris la fuite. Il apprend dans les journaux que les numéros des billets volés sont connus.
Le voilà à Chantournais, accompagnée d'une jeune femme prénommée Sylvie qu'il a rencontré dans une boîte de nuit toulousaine.
Georges Simenon dresse le portrait d'un homme, trentenaire, pour lequel on peine à ressentir une quelconque empathie. Marcel Viau est colérique, porté sur l'alcool, misogyne et misanthrope, souffrant d'un complexité d'infériorité qui l'amène à détester les humains autant qu'il les envient, taciturne, frustré et aigri... N'en jetez plus ! Difficile alors de s'intéresser à son sort. Et le bougre passe son temps à faire l'inverse de ce qu'il faudrait faire, malgré les conseils de Sylvie et la bienveillance de Monsieur Maurice qui gère l'hôtel où Marcel se cache. Non, décidément, Marcel fait tout de travers et ce jusqu'au bout, au bout du rouleau...
La plume de Simenon est toujours aussi appréciable, capable en quelques mots de fulgurances remarquables. Mais j'ai regretté certaines longueurs, Simenon creuse certes la psychologie de son personnage mais semble se répéter. Je garderai néanmoins assurément en mémoire la partie de cartes endiablée qui permet à Marcel de reprendre, et bien plus du moins pour un temps, l'argent perdu la veille.

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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
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El Marco
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Lun Déc 12, 2022 6:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Mon vote :

Citation:
Un 4 mars appartenant déjà au printemps, Maigret reçoit un courrier anonyme l’informant qu’un crime va avoir lieu. Où, qui, quand, comment ? Enigme. Remontant la piste du papier utilisé, il aboutit à l’appartement de maître Parendon, avocat spécialisé en droit maritime. Comparé à un gnome, l’homme ne présente guère d’intérêt à part son obsession pour l’article 64 du code pénal. Sera-t-il la victime de son épouse ? De sa maîtresse ? De l’un de ses deux enfants ? De ses domestiques ? A moins qu’un rebondissement inattendu ne survienne.
J’ai, une fois de plus, adoré ce roman de Georges Simenon. On y retrouve la patte unique de l’écrivain belge : écriture sèche et acide, roman court, une psychologie de haute volée malgré l’immense économie de mots, des personnages croustillants, et une intrigue forte et crédible. Ici, ce qui retient l’attention à mon avis, ce sont les protagonistes, à vif et si mal assortis, notamment maître Parendon, tarte comme ça n’est guère possible, à l’esprit chancelant et au physique fragile dixit son épouse, mais surtout cette dernière : froide, moins maîtresse de maison que despote à peine éclairée, presque castratrice, et à l’âme plus complexe que prévu. L’épilogue est en soi un petit prodige : quelques mots, quelques phrases, à peine quelques paragraphes, fondés sur des ellipses, des sous-entendus, des non-dits, où ce fameux article 64 revient à la charge dans l’esprit embrouillé et dubitatif de notre si cher commissaire Maigret. Bref, une fois de plus, une réussite totale.
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JohnSteed
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mer Déc 14, 2022 9:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Les éditions Omnibus vont rééditer les 12 volumes des romans noirs de Simenon.
Pour l'occasion, ils feront l'objet pour chaque volume d'une préface inédite.

Sortie entre janvier et mars 2023
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Hoel
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Mer Déc 14, 2022 10:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour l'info !
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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)

http://hanniballelecteur.wordpress.com/
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Le Juge Wargrave
Ishigami le Dharma


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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Dim Fév 19, 2023 9:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Mon avis :

Citation:
"[...] je me souviendrai de vous toute ma vie parce que, dans ma carrière, jamais une affaire ne m'a autant troublé, ne m'a pris autant de moi-même". Signé Maigret. Il faut dire qu'il a mis beaucoup de lui en jeu notre bon commissaire, avec cette souricière destinée à piéger un tueur en série de femmes qui sévit dans le XVIIIe arrondissement depuis plusieurs mois. En ce mois d'août moite, il est grand temps que le tueur soit arrêté. Problème, il semble insaisissable. Suite à une discussion avec le professeur Tissot, psychiatre, Maigret tente un coup de poker : le fameux piège...
Bon, j'ai trouvé le récit un peu paresseux. Si j'en crois Wikipédia, Simenon aurait écrit le roman en une semaine, dans sa villa des Alpes-Maritimes. Il y a assurément là la patte du maître belge mais rien de bien décoiffant non plus. L'aspect psychologisant des motivations du tueur (les femmes en prennent au passage pour leur grade) est poussif, pas très crédible à mes yeux. Reste la plume de Simenon, capable en une ligne ou deux de dépeindre une atmosphère, un lieu, une ambiance. Et rien que pour cela, c'est un plaisir de le lire.

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Lucas 2.0
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MessagePosté le: Dim Mar 19, 2023 9:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

De retour pour un petit topo sur la suite des Maigret… du coup, j’en met huit. Écrits entre 1951 & 1954. Bon, de mon point de vue … on a connu mieux.
Çà va commencer à être des romans bien moins intéressants qu’au début de sa carrière. Il n’empêche, rien qu’à sa façon d’écrire, Simenon arrive toujours à nous procurer des ouvrages agréables à feuilleter.





Pour les avis, le site PP, pour la lecture, des intégrales existent.

Pour moi, ne sortent du lot que deux enquêtes. Bien classiques, dans Paris, curieusement en lien avec l’inspecteur Lognon. Qui est pourtant loin d’être un personnage qui me passionne.
C’est surtout l’ambiance « bas-fonds » qui doit m'attirer. Et donc le fait que Maigret soit entouré de toutes nos vieilles connaissances du quai des orfèvres, qui font partie de la famille maintenant… (Maigret, Lognon et les gangsters, & Maigret et la jeune morte).

Alors dans les clichés Simenon = atmosphère, l’auteur nous fait découvrir… ben Paris… Á part çà, pas grand chose :
- On revient quand même au bord de l’océan, entre Vendée et Charente Maritime, avec « Maigret à peur », et « Maigret à l’école ».
- Ah si… on va à Londres, dans « le revolver de Maigret ». Pas marquant.

Bonne lecture,
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"- Je veux pas qu'elle aille en taule pour ce que j'ai fait. - Je vois pas de raison pour que tu t'y retrouves non plus. - Vrai. Après tout, c'est juste un meurtre." Antonin Varenne, Battues
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El Marco
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MessagePosté le: Dim Mar 26, 2023 5:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Mon avis :

Citation:
Maigret est informé que le comte Armand de Saint-Hilaire vient d’être retrouvé assassiné chez lui. Quatre balles, dont la première, dans l’œil, était en soi mortelle. Qui a bien pu ainsi s’acharner sur ce vieil homme de soixante-dix-sept ans, plus effacé, ancien ambassadeur en divers points du globe, qui achevait le troisième tome de ses mémoires pour le moins inoffensifs, d’autant que rien n’a été volé au domicile de la victime ? Par des lettres retrouvées chez lui, Maigret se rend compte que le défunt entretenait depuis des décennies un amour profond et platonique avec la princesse Isabelle de V…, sa « Isi », et que le mari de celle-ci venait de mourir suite à un accident de cheval. Y aurait-il un lien entre ces deux événements ?
Cette enquête de Maigret, je la connaissais en partie via son adaptation télévisée avec Bruno Cremer, et c’est pourtant avec un appétit intact que j’ai lu cet opus assez court, même par rapport aux autres romans de Georges Simenon. Un opus où Maigret s’emporte, bougonne, est renvoyé à son enfance de fils de régisseur, et se sent entouré d’une multitude de vieillards, surannés, crispés voire crispants, en plein anachronisme (il est dit de la victime qu’elle « était un personnage du XVIIIe siècle égaré dans le nôtre »). Dans le même temps, c’est une profonde et belle histoire d’amour entre Armand et Isabelle, faisant fi de ces cinquante années à correspondre et à entretenir une passion spéculative, dans la mesure où Isabelle a été obligée de convoler avec un individu qu’elle n’appréciait guère et était restée à ses côtés en raison de leurs vœux communs et religieux. Jaquette, la domestique de la victime, jouera un rôle très important dans le dénouement de cette intrigue (au même titre qu’un curé) dont le caractère policier s’efface derrière un aspect sentimental fort et brillant, explicité en quelques mots seulement dans le final, poignant même, avec un épilogue entre Maigret et sa femme qui crée un bel écho à cette histoire autour de la sincérité des penchants. Un livre épuré mais puissamment émouvant.
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JohnSteed
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mer Nov 15, 2023 1:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mes dernières lectures:


Ma note : 8/10

Citation:
Stan et Noutchi arpentent les rues de Paris à la recherche d’un toit pour dormir. Sans le sou, ils fuient surtout les ennuis. Alors Stan a une idée pour se faire facilement de l’argent : proposer à l’inspecteur Mizeri un marché. Contre 5 000 francs, Stan lui fournit les noms de la Bande des Polonais. Ces truands qui attaquent les fermes du Nord. Stan les connaît pour les avoir côtoyés aux Etats-Unis, et notamment la cheffe, Frida, quand il était adolescent à Wilno, en Lituanie, son pays d’origine.
Mais l’inspecteur Mizeri ignore Stan, qui désespère d’avoir les poches et l’estomac vides. Et les Polonais n’ont qu’une envie : faire la peau à ce traître.

Dans L’outlaw, Simenon nous fait partager l’angoisse montante de Stan, un truand à la petite semaine qui craint les représailles des Polonais. Roman noir sous tension avec un final inattendu et bien mené. Un bon roman noir de Simenon.



Ma note : 7/10

Citation:
Jérôme se rappelle d’un souvenir d’enfance assez marquant : la venue de Tante Valérie. Hébergée chez ses parents le temps de régler des questions de succession, cette vieille tante a su développer tout son sale caractère. D’ailleurs, Jérôme l’a détestée plus que tout. Certes ses parents lui ont demandé de taire tout ce qu’ils ont pû dire de désagréable sur elle, histoire d’être bien couchés dans le testament, bien évidemment. Mais Jérôme ne peut vraiment pas supporter celle qui a écrasé ses animaux en bois et à cause de qui il partage la chambre de ses parents.
Mais Jérôme se rappelle aussi que la venue de Tante Valérie coïncidait avec un étonnant fait divers : le père de son voisin d’en face, son « ami » Albert, qu’il ne côtoyait que par fenêtres interposées, était recherché pour attentat.

Un Simenon de « seconde division » mais attachant grâce à cette peinture d’une petite ville normande, la vie de ces commerçants et la description de cette vindicte populaire
.
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El Marco
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MessagePosté le: Jeu Fév 08, 2024 6:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Mon vote :

Citation:
Dans une ville anonyme d’un pays tout aussi anonyme (probablement l’Allemagne d’après les noms de famille et la toponymie) d’après-guerre, Frank Friedmaier, même pas vingt ans, est un oisif de la pire espèce. Sa mère tient un bordel, il « consomme » certaines de ces filles, fréquente les mauvaises personnes. Il en vient à tuer « L’Eunuque », un officier auquel il vole son pistolet, se lance dans un trafic de montres et tue une autre victime : le début d’une chute qui le mènera à la mort et, qui sait, parallèlement, à une sorte de rédemption.
Je suis un fan absolu de l’œuvre de Georges Simenon, et j’ai retrouvé ici ce dont je raffole chez l’écrivain : une écriture sèche, des personnages tourmentés, une ambiance lourde décrite avec une immense économie de mots. Frank, en raté absolu se laissant glisser vers le crime, compose un protagoniste sale, rongé par le vice, peut-être davantage victime des circonstances, de ses fréquentations et du grand laisser-aller ambiant, et qui va sombrer vers la déchéance. Cependant, si j’ai apprécié cet ouvrage, il ne fera assurément pas partie de mes préférés. En cause, un manque de concision, là où Georges Simenon brille habituellement (pas loin de 280 pages ici, dont beaucoup sont inutiles à mes yeux), et une atmosphère qui est si sombre et délétère que même moi, ça m’a gêné : il y est question de crimes faciles, comme on pèle une orange, de sexe délesté du moindre sentiment, de recherche de filles jeunes (pédophilie latente) et de préférence vierges. Je ne suis pourtant pas prude, mais ici, avec le talent de l’auteur pour accroître les ténèbres, ça en devient méchamment pesant. Il y a certes le final qui brille par cette lueur d’espoir et de réhabilitation, mais l’ensemble, étouffé, étouffant, quoiqu’indéniablement réussi, m’a en grande partie asphyxié.
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Le Juge Wargrave
Ishigami le Dharma


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MessagePosté le: Dim Mar 17, 2024 11:43 am    Sujet du message: Répondre en citant



Résumé :

Citation:
Chaque soir au café des Colonnes, à La Rochelle, quelques notables, parmi lesquels le commissaire Pigeac et M. Labbé, le chapelier, se retrouvent pour une partie de bridge. En ce début d'hiver, on ne parle plus que des assassinats de femmes qui terrorisent la ville et défraient la chronique de L'Echo des Charentes... Comment les paisibles joueurs de cartes se douteraient-ils que le criminel est parmi eux ? Seul le petit tailleur Kachoudas, voisin du chapelier, a surpris la vérité. Il le paiera lui aussi de sa vie. Peinture de la vie de province, psychologie du meurtrier, monstruosités morales dissimulées sous des apparences respectables... Avec ce roman paru en 1949, et pétri de ses thèmes préférés, Georges Simenon signait un de ses chefs-d'oeuvre.



Mon avis :

Citation:
Ambiance poisseuse dans les rues de La Rochelle et dans les pensées de ce chapelier qu'on prendrait pour fou tant ses motivations à tuer des femmes de la ville sont longtemps obscures. Et lorsque l'on comprend le "pourquoi" (car le "qui ?" n'est pas du tout source de suspense), on se dit que, oui, décidément, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez ce M. Labbé. Un roman saisissant mais qui pêche, à mon goût par quelques longueurs et redondances (malgré sa relative concision, moins de 200 pages). Un "roman dur" du maître Simenon qui n'est pas le meilleur mais qui a un indéniable attrait. A découvrir.

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JohnSteed
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MessagePosté le: Jeu Mar 21, 2024 1:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Mon avis : 9/10
Citation:
En cette veille de Toussaint, Gilles Mauvoisin débarque du Flint à La Rochelle. Il décide de ne pas rendre visite de suite à sa tante, Gérardine Eloi, pour lui annoncer le décès de ses parents, artistes musiciens qui parcouraient l’Europe.

Avec sa longue silhouette, son bonnet de loutre et sa petite et ridicule valise, Gilles, qui vient de Norvège, ne passe pas inaperçu à La Rochelle et notamment par les notables locaux.

Il faut dire que Gilles, même s’il ne le sait pas encore, n’est autre que le seul héritier de feu Octave Mauvoisin, son oncle décédé quelque temps plus tôt. Il était aussi riche et puissant qu’il était craint : Octave Mauvoisin était parvenu à asseoir son empire par la possession de documents qui accablaient les notables rochelais. Ce chantage lui a permis de mettre la main sur toutes les entreprises importantes de la région.

Possédant le coffre où se trouveraient les documents compromettants, sans en connaître toutefois le code d’ouverture, Gilles est propulsé dans le milieu impitoyable des affaires. Il fait ainsi l’objet de cajolerie et de sympathie aussi fourbes que trompeurs, car tout le monde veut se libérer du joug de feu Octave Mauvoisin.

Le voyageur de la Toussaint fait partie, pour moi, des meilleurs et incontournables « romans noirs » de l’écrivain belge. Ce livre dresse le portait d’une notabilité acculée à la méchanceté par un arriviste. C’est aussi le portait d’un homme qui découvrira le trouble des sentiments profonds envers les femmes et le véritable amour, celui d’un jeune artiste qui deviendra bien malgré lui trop rapidement un adulte mais qui saura rendre une justice humaine, reprendre sa vie et reconquérir sa liberté.
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MessagePosté le: Dim Mar 24, 2024 7:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Mon avis :

Citation:
Cinq : elles sont déjà cinq femmes à avoir été poignardées dans un même quartier par un même tueur en série qui échappe à la police. Même Maigret, en panne d’indices, est obligé d’avoir recours à un subterfuge (faire arrêter un faux suspect, en réalité un ancien collègue revenu des colonies) pour pousser le dément dans ses derniers retranchements psychologiques. Mais une sixième agression perpétrée sur une policière en civil, une sorte d’appât, va venir rebattre les cartes avec la découverte d’un bouton de veste qui va en dire bien plus que prévu.
Un excellent opus, remarquable, où George Simenon, dès 1955, avait beaucoup d’avance sur son époque et la littérature policière en général. Quelques exemples : la discussion avec le professeur Tissot, dans le deuxième chapitre, posait déjà les bases de la psychologie criminelle et des démons qui peuvent agiter de tels maniaques. Il y a également le côté scientifique, avec l’étude du bouton, de la brûlure du veston, du fil, etc. qui devancent sans mal un sacré paquet de romans policiers mettant en avant la science forensique. J’avais déjà vu deux adaptations (avec Jean Gabin et dialoguée par l’immense Michel Audiard, ainsi que celle, télévisée, avec Bruno Cremer), mais mon plaisir n’en a pas été diminué. Une excellente lecture psychologique de ce pâle Marcel Moncin, aussi anecdotique physiquement et professionnellement que redoutable lorsque pris de l’une de ses pulsions, pris en tenaille entre une mère castratrice et une épouse connue trop jeune et également possessive, qui vont pousser cet individu impuissant à s’en prendre « aux femelles dominatrices ». Un ouvrage détonant, exceptionnel, qui aurait également pu s’intituler « La robe était bleue ». Assurément l’un de mes préférés de l’écrivain, qui porte en lui, en cent cinquante pages, tant de graines qui ont depuis poussé et ont amplement nourri ultérieurement tant et tant d’auteurs. Un jalon.
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MessagePosté le: Mar Avr 02, 2024 12:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant


Ma note : 7/10

Citation:
Fier de ses origines normandes, descendant de Guillaume le Conquérant, Guillaume Adelin, professeur d’histoire au lycée de Caen, essaie de cacher son excitation à la réception de Gérard Boildieu (futur gendre ?) par sa fille Huguette. Pour être plus précis, une de ses sept filles.
Lui qui aurait tant aimé être le chef d’une famille modèle, se désespère que ses filles soient encore célibataires et ne quittent pas la demeure familiale. Cette maison qu’il a fait construire et pour laquelle Adelin s’est endetté auprès de Monsieur Rorive. D’ailleurs ce denier réclame, en vain, son argent. Adelin voit ainsi en Gérard Boildieu, fils unique du Général Boildieu, une occasion de liquider sa dette.
Mais Rovive, veuf et véritable nez de fouine, sème le doute sur les prétentions maritales du couple : il a pu voir plusieurs des filles Adelin sortir de la chambre meublée de Boildieu. Adelin essaie de soutirer la vérité à ses filles. Il est urgent de marier ces jeunes gens, car Rorive menace de faire intervenir les huissiers.

Simenon s’éloigne, avec La Maison des sept jeunes filles, du « roman dur » et s’embarque avec ce « petit roman » dans le genre vaudeville. On sourit à la lecture des dialogues savoureux et des situations cocasses. Un roman à part dans l’œuvre du Belge mais somme tout distrayant.
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Le Juge Wargrave
Ishigami le Dharma


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MessagePosté le: Mar Avr 23, 2024 10:43 am    Sujet du message: Répondre en citant



Résumé :

Citation:
Désemparé à la mort de sa femme, sans emploi et à bout de ressources, François Lecoin va céder à la tentation du chantage. Un chantage qu'il a l'occasion d'exercer contre son propre frère, le brillant avocat en quête d'une carrière politique. Ainsi s'ouvre pour lui une nouvelle vie, quitte à exercer le pire des métiers : celui qui fait commerce du scandale, de la calomnie et de la diffamation. Jusqu'au moment où ses manoeuvres se retourneront contre lui... C'est l'histoire d'une déchéance morale que nous raconte Georges Simenon dans ce sombre roman, centré sur quatre journées décisives dans la vie de François Lecoin - personnage peu reluisant dont le titre nous rappelle néanmoins ce qu'il est d'abord, et peut-être avant tout : un pauvre homme.


Mon avis :

Citation:
Ce roman aurait pu avoir comme titre "grandeur et décadence" ou encore "la roue tourne". Simenon lui a préféré le bien plus pertinent "Les Quatre jours du pauvre homme", ce dernier étant François Lecoin, qui va passer quatre jours riches en émotions fortes, sur deux périodes différentes, oscillant entre douleur, pauvreté, espoir et désespoir, sur fond de désir, de chantage.
Un roman sombre, un "roman dur" comme les appelait l'auteur belge, un titre intéressant mais loin d'être mon préféré de Simenon.

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MessagePosté le: Mar Juin 18, 2024 10:45 am    Sujet du message: Répondre en citant



Ma note : 7/10

Citation:
En rentrant de sa journée de travail en tant que comptable, Charles se réfugie directement dans le grenier de la demeure familiale qu’il ferme à clé.
Malgré les questions de ses proches, c’est le silence absolu. Juste un mot glissé sous la porte par lequel Charles ordonne qu’on le laisse tranquille. Si la stupéfaction demeure, la routine de la maisonnée prend le dessus. Les filles continuent de vaquer à leurs occupations aussi bien professionnelles que personnelles. Il y a bien Henri, le patron de Charles, qui le visite. Mais rien n’y fait : Charles reste cloisonné dans son grenier. Et les suppositions vont bon train. On imagine même une maladie « mentale » venant de sa famille. Et puis, après quelques jours d’isolement, Charles sort de son mutisme et l’on découvre les secrets de famille qu’il va exploiter.

Si Simenon excelle dans les romans d’ambiance, l’auteur belge prend son temps à offrir des explications sur le comportement de Charles. Un roman sombre dans lequel l’auteur belge offre au lecteur une seconde moitié de roman aussi intéressante qu’intrigante, mêlant avec talent la routine du quotidien et les secrets les plus douloureux.
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