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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma

Age: 37 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8441 Localisation: Hexagone

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Posté le: Ven Oct 28, 2022 10:51 am Sujet du message: |
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Tiens, j'étais persuadé d'avoir copié/collé mon commentaire ici...
Résumé :
Citation: | Tu ne crois pas que tu bois un peu trop ? Était-ce " trop " qu'elle avait dit ? Peut-être que non. Peut-être qu'elle s'était contentée de dire " beaucoup ", parce que c'était une femme qui avait appris comment on parle aux hommes, à certains hommes en tout cas, et justement aux hommes dans le genre de Viau. Elle ne le disait pas sèchement, sur un ton de reproche ou de mépris, comme les épouses qui ne savent pas s'y prendre. Elle ne le disait pas non plus avec des lèvres pâles qui frémissent, comme d'autres épouses ou maîtresses qui ont peur d'être battues. |
Mon avis :
Citation: | Marcel Viau est en cavale. Coupable de vol avec agression à Montpellier, il a pris la fuite. Il apprend dans les journaux que les numéros des billets volés sont connus.
Le voilà à Chantournais, accompagnée d'une jeune femme prénommée Sylvie qu'il a rencontré dans une boîte de nuit toulousaine.
Georges Simenon dresse le portrait d'un homme, trentenaire, pour lequel on peine à ressentir une quelconque empathie. Marcel Viau est colérique, porté sur l'alcool, misogyne et misanthrope, souffrant d'un complexité d'infériorité qui l'amène à détester les humains autant qu'il les envient, taciturne, frustré et aigri... N'en jetez plus ! Difficile alors de s'intéresser à son sort. Et le bougre passe son temps à faire l'inverse de ce qu'il faudrait faire, malgré les conseils de Sylvie et la bienveillance de Monsieur Maurice qui gère l'hôtel où Marcel se cache. Non, décidément, Marcel fait tout de travers et ce jusqu'au bout, au bout du rouleau...
La plume de Simenon est toujours aussi appréciable, capable en quelques mots de fulgurances remarquables. Mais j'ai regretté certaines longueurs, Simenon creuse certes la psychologie de son personnage mais semble se répéter. Je garderai néanmoins assurément en mémoire la partie de cartes endiablée qui permet à Marcel de reprendre, et bien plus du moins pour un temps, l'argent perdu la veille. |
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)

Age: 44 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11075 Localisation: Alpes-Maritimes

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Posté le: Lun Déc 12, 2022 6:04 pm Sujet du message: |
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Mon vote :
Citation: | Un 4 mars appartenant déjà au printemps, Maigret reçoit un courrier anonyme l’informant qu’un crime va avoir lieu. Où, qui, quand, comment ? Enigme. Remontant la piste du papier utilisé, il aboutit à l’appartement de maître Parendon, avocat spécialisé en droit maritime. Comparé à un gnome, l’homme ne présente guère d’intérêt à part son obsession pour l’article 64 du code pénal. Sera-t-il la victime de son épouse ? De sa maîtresse ? De l’un de ses deux enfants ? De ses domestiques ? A moins qu’un rebondissement inattendu ne survienne.
J’ai, une fois de plus, adoré ce roman de Georges Simenon. On y retrouve la patte unique de l’écrivain belge : écriture sèche et acide, roman court, une psychologie de haute volée malgré l’immense économie de mots, des personnages croustillants, et une intrigue forte et crédible. Ici, ce qui retient l’attention à mon avis, ce sont les protagonistes, à vif et si mal assortis, notamment maître Parendon, tarte comme ça n’est guère possible, à l’esprit chancelant et au physique fragile dixit son épouse, mais surtout cette dernière : froide, moins maîtresse de maison que despote à peine éclairée, presque castratrice, et à l’âme plus complexe que prévu. L’épilogue est en soi un petit prodige : quelques mots, quelques phrases, à peine quelques paragraphes, fondés sur des ellipses, des sous-entendus, des non-dits, où ce fameux article 64 revient à la charge dans l’esprit embrouillé et dubitatif de notre si cher commissaire Maigret. Bref, une fois de plus, une réussite totale. |
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JohnSteed Serial Killer : Patrick Bateman

Inscrit le: 08 Aoû 2016 Messages: 786

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Posté le: Mer Déc 14, 2022 9:48 am Sujet du message: |
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Les éditions Omnibus vont rééditer les 12 volumes des romans noirs de Simenon.
Pour l'occasion, ils feront l'objet pour chaque volume d'une préface inédite.
Sortie entre janvier et mars 2023 |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)

Age: 34 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11015 Localisation: Au bout du monde

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Posté le: Mer Déc 14, 2022 10:00 am Sujet du message: |
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Merci pour l'info ! _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma

Age: 37 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8441 Localisation: Hexagone

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Posté le: Dim Fév 19, 2023 9:15 pm Sujet du message: |
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Mon avis :
Citation: | "[...] je me souviendrai de vous toute ma vie parce que, dans ma carrière, jamais une affaire ne m'a autant troublé, ne m'a pris autant de moi-même". Signé Maigret. Il faut dire qu'il a mis beaucoup de lui en jeu notre bon commissaire, avec cette souricière destinée à piéger un tueur en série de femmes qui sévit dans le XVIIIe arrondissement depuis plusieurs mois. En ce mois d'août moite, il est grand temps que le tueur soit arrêté. Problème, il semble insaisissable. Suite à une discussion avec le professeur Tissot, psychiatre, Maigret tente un coup de poker : le fameux piège...
Bon, j'ai trouvé le récit un peu paresseux. Si j'en crois Wikipédia, Simenon aurait écrit le roman en une semaine, dans sa villa des Alpes-Maritimes. Il y a assurément là la patte du maître belge mais rien de bien décoiffant non plus. L'aspect psychologisant des motivations du tueur (les femmes en prennent au passage pour leur grade) est poussif, pas très crédible à mes yeux. Reste la plume de Simenon, capable en une ligne ou deux de dépeindre une atmosphère, un lieu, une ambiance. Et rien que pour cela, c'est un plaisir de le lire. |
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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Lucas 2.0 Meurtrier

Age: 46 Inscrit le: 22 Mar 2020 Messages: 218 Localisation: Pays de Fontainebleau (77)
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Posté le: Dim Mar 19, 2023 9:23 am Sujet du message: |
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De retour pour un petit topo sur la suite des Maigret… du coup, j’en met huit. Écrits entre 1951 & 1954. Bon, de mon point de vue … on a connu mieux.
Çà va commencer à être des romans bien moins intéressants qu’au début de sa carrière. Il n’empêche, rien qu’à sa façon d’écrire, Simenon arrive toujours à nous procurer des ouvrages agréables à feuilleter.
Pour les avis, le site PP, pour la lecture, des intégrales existent.
Pour moi, ne sortent du lot que deux enquêtes. Bien classiques, dans Paris, curieusement en lien avec l’inspecteur Lognon. Qui est pourtant loin d’être un personnage qui me passionne.
C’est surtout l’ambiance « bas-fonds » qui doit m'attirer. Et donc le fait que Maigret soit entouré de toutes nos vieilles connaissances du quai des orfèvres, qui font partie de la famille maintenant… (Maigret, Lognon et les gangsters, & Maigret et la jeune morte).
Alors dans les clichés Simenon = atmosphère, l’auteur nous fait découvrir… ben Paris… Á part çà, pas grand chose :
- On revient quand même au bord de l’océan, entre Vendée et Charente Maritime, avec « Maigret à peur », et « Maigret à l’école ».
- Ah si… on va à Londres, dans « le revolver de Maigret ». Pas marquant.
Bonne lecture, _________________ "- Je veux pas qu'elle aille en taule pour ce que j'ai fait. - Je vois pas de raison pour que tu t'y retrouves non plus. - Vrai. Après tout, c'est juste un meurtre." Antonin Varenne, Battues |
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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)

Age: 44 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11075 Localisation: Alpes-Maritimes

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Posté le: Dim Mar 26, 2023 5:49 pm Sujet du message: |
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Mon avis :
Citation: | Maigret est informé que le comte Armand de Saint-Hilaire vient d’être retrouvé assassiné chez lui. Quatre balles, dont la première, dans l’œil, était en soi mortelle. Qui a bien pu ainsi s’acharner sur ce vieil homme de soixante-dix-sept ans, plus effacé, ancien ambassadeur en divers points du globe, qui achevait le troisième tome de ses mémoires pour le moins inoffensifs, d’autant que rien n’a été volé au domicile de la victime ? Par des lettres retrouvées chez lui, Maigret se rend compte que le défunt entretenait depuis des décennies un amour profond et platonique avec la princesse Isabelle de V…, sa « Isi », et que le mari de celle-ci venait de mourir suite à un accident de cheval. Y aurait-il un lien entre ces deux événements ?
Cette enquête de Maigret, je la connaissais en partie via son adaptation télévisée avec Bruno Cremer, et c’est pourtant avec un appétit intact que j’ai lu cet opus assez court, même par rapport aux autres romans de Georges Simenon. Un opus où Maigret s’emporte, bougonne, est renvoyé à son enfance de fils de régisseur, et se sent entouré d’une multitude de vieillards, surannés, crispés voire crispants, en plein anachronisme (il est dit de la victime qu’elle « était un personnage du XVIIIe siècle égaré dans le nôtre »). Dans le même temps, c’est une profonde et belle histoire d’amour entre Armand et Isabelle, faisant fi de ces cinquante années à correspondre et à entretenir une passion spéculative, dans la mesure où Isabelle a été obligée de convoler avec un individu qu’elle n’appréciait guère et était restée à ses côtés en raison de leurs vœux communs et religieux. Jaquette, la domestique de la victime, jouera un rôle très important dans le dénouement de cette intrigue (au même titre qu’un curé) dont le caractère policier s’efface derrière un aspect sentimental fort et brillant, explicité en quelques mots seulement dans le final, poignant même, avec un épilogue entre Maigret et sa femme qui crée un bel écho à cette histoire autour de la sincérité des penchants. Un livre épuré mais puissamment émouvant. |
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