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Le Grand Jeu - Percy Kemp (Seuil)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Mar 12, 2016 12:34 pm    Sujet du message: Le Grand Jeu - Percy Kemp (Seuil) Répondre en citant

Après notamment Le Mercredi des Cendres (Noon Moon), le très renommé Percy Kemp est de retour avec Le Grand Jeu, son nouveau roman qui vient de paraître aux Editions du Seuil.






Le livre :

Depuis que la perfidie des services secrets britanniques a entraîné le réveil du plus grand volcan du monde, tout l'hémisphère nord, recouvert d'un épais nuage de cendres, endure des températures polaires, des désordres en cascade et autres calamités.
La famine s'installe et touche des milliards d'individus désormais prêts à s'entretuer.
Comment les nourrir ?
Prudemment réfugiés en Australasie, les hommes de Sa Majesté lancent sur les traces d'un biologiste susceptible de résoudre la crise alimentaire leur plus fin limier, le nonchalant et très dandy Harry Boone, dont on salue ici le grand retour.
A la fois paresseux et imprévisible, doté d'une ironie froide et de connaissances historiques et géopolitiques surprenantes, Harry doit retrouver un homme qui se cache depuis des années dans le sous-continent indien.
Surtout, il doit le retrouver avant que les autres services secrets de ce qui reste des grandes puissances ne mettent la main dessus.
Il rencontre alors Mick, un jeune orphelin que le chaos du monde a jeté sur les routes de l'Inde.
Attendri et plus machiavélique qu'il ne le croit lui-même, Harry initie alors l'adolescent aux règles du Grand Jeu, celui où rode toujours la mort.
Une folle imprudence.
Car cet apprentissage ne va pas sans risques.
Et que vaut la vie d'un orphelin face aux stratégies criminelles des uns et des autres ?

C'est le début d'une aventure trépidante, émouvante, drôle et aux nombreux rebondissements, où l'intelligence du récit ne cesse de déjouer celle du lecteur, pour son plus grand plaisir.



>> Lire les premiers chapitres



>> Le site de l'auteur : http://www.percykemp.com/



L'auteur :

Auteur d'une dizaine de romans et de divers essais, Percy Kemp, aujourd'hui consultant international, s'est vite fait un nom parmi les maîtres de l'espionnage.
Mais si ses intrigues peuvent parfois évoquer celles de John Le Carré, sa vision du monde, elle, n'est pas du tout confinée à celle de l'ancien Empire britannique.
D'origine à la fois anglaise et libanaise, toujours curieux du mélange des cultures, Percy Kemp écrit en français.
Un français que bien peu de francophones savent maîtriser avec un tel brio.
Il a publié au Seuil Le Mercredi des cendres (Noon Moon, 2010) et un essai sobrement intitulé Le Prince (2013) dont la presse s'est largement fait écho.
Il est aujourd'hui de retour avec Le Grand Jeu, captivant roman d’espionnage, mais aussi d’aventure et d’initiation.



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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mar Mar 15, 2016 2:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Sabrina Champenois dans Libération :

Citation:

Au service de sa majesté

Dans Le Grand Jeu, l’Anglo-Libanais Percy Kemp revient au roman noir avec Harry Boone, son espion fétiche.


Percy Kemp est un drôle d’oiseau dans le ciel du polar.
Déjà, il y a ce CV pour le moins particulier : anglo-libanais, ce fils d’une couturière et d’un représentant en automobiles assassiné en 1984 à Beyrouth a pour occupation principale le renseignement économique au service de grandes entreprises privées, au sein de la société Middle East Tactical Studies.
A ce titre, son nom a surgi dans l’affaire Karachi (relative à l’attentat dans lequel ont été tués, le 8 mai 2002 au Pakistan, onze employés de la Direction des constructions navales) : entre 2001 et 2002, Kemp aurait perçu 415 000 euros de la DCN.
De quoi renforcer l’étiquette «espion» qui lui colle plus ou moins ouvertement à la semelle, alors que l’admirateur de John le Carré (ex-membre du MI6) aime à recadrer ainsi les choses :
« L’espion fait des choses illégales, comme des écoutes. Moi, je ne fais pas d’écoutes et les gens que je sollicite savent qui je suis. » (1)
Et puis il y a son élégance, vue au cinéma dans Maryland, d’Alice Winocour, où il joue le mari de Diane Kruger : dans l’attitude (ultracalme, ultrapoli) comme dans l’habit (ultraraffiné en toutes circonstances), Kemp, qui vit entre France et Turquie, réincarne le gentleman cosmopolite en pleine époque hipster.


Sa production littéraire reflète la même indépendance.
Percy Kemp, ex-pensionnaire des jésuites à Beyrouth, puis étudiant en histoire à Oxford, puis thésard à Paris, peut aussi bien écrire (en français) des nouvelles nostalgiques que des tribunes analytiques, des essais philosophiques, des romans d’espionnage atypiques.
Son érudition manifeste, transversale, transmise avec alacrité, le confirme en homme des Lumières téléporté au XXIe siècle.



Spiruline.


Le Grand Jeu, avec lequel Percy Kemp revient au roman après six ans d’absence, reprend le personnage de Harry Boone, membre du Club House, service de renseignement de Sa Très Gracieuse Majesté, spécialisé dans le terrorisme.
Boone aime la lenteur et la tranquillité, il est un fataliste bougon qu’énervent les manœuvres manipulatrices de son chef, Briggs.
Mais l’heure est grave, pas aux états d’âme : à la suite de l’explosion d’un volcan qui a généré un nuage de cendres tel que l’hémisphère Nord s’est retrouvé plongé dans un hiver polaire et l’écosystème mondial totalement déréglé, l’humanité, en proie à la famine, est menacée de disparition.
Un scientifique pourrait la sauver : généticien, il a mis au point un procédé qui permettrait de produire en grandes quantités et à bas coût la spiruline, algue débordante de protéines.
Las, découragé par la réaction des autorités, ce génie a disparu : Briggs envoie Boone à sa recherche, sur le sous-continent indien.
Là, Boone rencontre Mick, un adolescent orphelin plein d’idéaux et de vitalité ; tout son contraire, en somme.



Anticipation.


Le compagnonnage entre l’homme amorti et l’enfant donne un Grand Jeu bicéphale et irrigué par deux veines qui s’entrecroisent.
Puzzle géopolitique et roman d’apprentissage.
C’est notoire, Kemp excelle dans le premier registre, jongle en maestro (parfois excessivement, au risque de « tunnels ») avec les données, géographiques, historiques, économiques, ses anticipations sont très vraisemblables.
Cet état des lieux de l’Europe, par exemple :
« Là, non seulement l’Union européenne n’existe plus, mais les grandes nations qui en avaient été l’épine dorsale ont éclaté. Si, en Allemagne où le système était déjà fortement décentralisé, le divorce entre les Länder et le gouvernement fédéral se fit relativement sans heurt, il n’en fut pas de même en France, pays où l’Etat central avait très tôt laminé les pouvoirs locaux. Laissés à eux-mêmes, les Français se redécouvrirent bretons, bourguignons, languedociens, catalans et s’affranchirent du pouvoir central, souvent les armes à la main. »
A travers le monde, les populations migrent massivement, affamées ou terrorisées par les conflits, les pays « accueillants » les trient selon leurs intérêts plus que les droits de l’homme, est-on vraiment dans la projection ?


Plus surprenant, Percy Kemp se met aussi très bien à hauteur d’enfant, naïveté comprise.
Et l’as du désenchantement et de la realpolitik donne leur chance aux bons sentiments, à faire vaciller Boone :
« Mais à présent il avait, en la personne d’un jeune garçon dont la vie était peut-être en danger, une excellente raison d’agir, et même de prendre des risques. »
Percy Kemp est un kaléidoscope.


(1) Lire son portrait, dans Libération du 20 mars 2012.



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Fab
Serial killer : Le Poète


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Miserere

MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 2:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

je dois le recevoir
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Dodger
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MessagePosté le: Jeu Mar 17, 2016 6:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un peu déçu par ce roman, je l'avoue (alors que j'avais adoré Le Système Boone, par exemple). Il est plombé de longueurs et j'ai trouvé la construction bancale. La partie récit initiatique ne m'a pas convaincu et met un temps fou à se mettre en place ; quant à la partie géopolitique, il y a des choses convaincantes, comme toujours chez Percy Kemp, mais elle arrive tardivement dans le roman et avance parfois avec peine - comme dans un chapitre expliquant le nouvel état du monde imaginé par l'auteur au fil d'un exposé interminable et indigeste, qui doit durer une trentaine de pages...
Pas convaincu, donc, par cette entreprise littéraire, ce que je regrette d'autant plus que j'en reconnais l'audace et l'originalité. Mais je n'ai malheureusement pas adhéré.
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MessagePosté le: Jeu Avr 14, 2016 5:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Yan sur Encore du Noir :

Citation:

Le Grand Jeu, de Percy Kemp


C’est sous les auspices d’Homère et surtout de Rudyard Kipling que se place Percy Kemp dans ce nouveau roman mêlant espionnage et dystopie.
Il y a pire comme figures tutélaires.
D’Homère, on retrouve là la question de l’honneur auquel s’attache avec sa vision enfantine le jeune Mick tandis que les adultes qui l’entourent ne voient dans l’Iliade que l’illustration d’une déviance de l’honneur vers la sauvagerie, quand eux entendent jouer une partition qui, si elle n’est moralement pas plus acceptable, a pour elle de leur faire au moins croire qu’ils jouent selon des règles acceptées de tous.
Kipling, et plus particulièrement Kim, clairement cité dans le roman, est omniprésent aussi, puisque comme chez lui un jeune enfant se trouve mêlé au Grand Jeu que se livrent les grandes puissances en place.


Ce ne sont plus, comme dans Kim, la Russie et le Royaume Uni qui s’affrontent, mais d’autres pays qui, dans un monde post cataclysmique où l’hémisphère nord se trouve plongé dans un interminable hiver, ont su tirer leur épingle du jeu.
L’Australie, la Chine, le Brésil et des États-Unis qui désirent retrouver leur puissance passée se lancent donc tous – et pas forcément pour les mêmes raisons – à la poursuite en Inde d’un scientifique susceptible de détenir une formule qui permettrait de produire une algue riche en protéines capable de résoudre la crise alimentaire qui touche la Terre.
Orphelin livré à lui-même après que la communauté utopique dans laquelle il vivait avec ses parents près de Pondichéry a été attaquée par des pirates, Mick finit par croiser le chemin de Boone – que nous avions déjà rencontré dans Noon Moon / Le Mercredi des Cendres – maître espion indolent au service de l’Australie qui décide de l’utiliser pour couper l’herbe sous le pied des Américains et des autres puissances lancées dans le Grand Jeu.


Débutant comme un roman d’aventures initiatique qui s’attache aux pas de Mick tentant de rejoindre Cochin, sur la rive occidentale de la péninsule indienne, à plusieurs centaines de kilomètres de la communauté d’Auroville qu’il fuit, Le Grand Jeu, devient aussi, avec l’entrée en lice de Harry Boone, un roman d’espionnage de haute volée dans lequel Percy Kemp se plaît à mettre en place une partie d’échecs complexe dans laquelle chacun – y compris vis-à-vis de son propre camp – cherche à dissimuler ses véritables intentions.
Au milieu de tout cela, porté par la candeur de l’enfance et la griserie de sa participation à ce Grand Jeu pour lequel il pense se découvrir de réelles aptitudes, Mick se prépare à de cruelles désillusions tout en entretenant l’espoir que, dans l’éternel jeu de dupes dans lequel sont engagés les adultes qui l’entourent, il est encore possible de tirer quelque chose qui serait bénéfique à tous.


Si Noon Moon / Le Mercredi des Cendres, impressionnant d’érudition, pouvait parfois paraître un peu aride, Percy Kemp réussit avec Le Grand Jeu à allier avec bonheur le roman d’aventures palpitant et les considérations géopolitiques et philosophiques pertinentes et passionnantes.
Bref, voilà un livre à ne pas manquer.



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