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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Sam Mar 17, 2018 10:27 pm Sujet du message: Tu dormiras quand tu seras mort – François Muratet |
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Tu dormiras quand tu seras mort, de François Muratet, paraîtra le 22 mars aux éditions Joëlle Losfeld.
1960 : André Leguidel est un jeune officier promis, en raison de sa formation linguistique, à un travail peu excitant en Allemagne dans les bureaux du renseignement militaire. Contre toute attente, il se voit envoyé en Algérie en tant que simple soldat pour confirmer la fidélité à la France du chef de section de son commando de chasse, Mohamed Guellab. Ce dernier, d'origine musulmane, est en effet suspecté d'avoir tué l'officier français qui l'avait remplacé et d'être en passe de rejoindre les rebelles avec sa section et ses armes. C'est donc comme espion déguisé en radio qu'André Leguidel part au combat, sans trop savoir où il met les pieds. Il se retrouve sous les ordres d'un homme qui se révèle un guerrier infatigable, doué d'une autorité naturelle, admiré de ses hommes mais inspirant de la défiance à ses supérieurs. La traque engagée par l'armée française d'un détachement du FLN à travers le djebel se trouve ainsi doublée d'une enquête qui expose les enjeux politiques de la guerre.
La guerre du Vietnam a inspiré des films comme Platoon, Apocalypse
Now et Full Metal Jacket. François Muratet propose pour sa part un texte aussi haletant que bien documenté sur la guerre d'Algérie, en mettant l'accent sur ce qu'elle a réellement été : une guerre civile dans laquelle les concepts de défaite et de victoire finissent par perdre leur sens.
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Sam Mar 17, 2018 10:29 pm Sujet du message: |
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Un roman noir sur la Guerre d'Algérie qui a l'air passionnant. J'en serai. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Jeu Mar 22, 2018 10:02 am Sujet du message: |
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Sortie aujourd'hui en librairie
>> Lire les premières pages
L'auteur :
François Muratet est né en 1958 à Casablanca.
Il vit en Seine-et-Marne où il enseigne l'histoire-géographie.
Son premier roman, Le Pied-Rouge, a reçu le prix du Premier Polar SNCF 2000 et, la même année, le prix de la Truffe Noire de Cahors.
François Muratet a aussi remporté le prix Rompol du polar pour Stoppez les machines, paru en 2001. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Dim Mar 25, 2018 8:27 pm Sujet du message: |
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Mon avis vient de paraître sur Polars Pourpres.
Sur Polars Pourpres, Hoel a écrit: | Dans l'enfer du djebel
André Leguidel effectue des traductions inintéressantes dans un bureau à Fribourg. La tuile pour ce jeune officier polyglotte qui, en entrant dans l'armée sur les traces de son père, pilote de chasse abattu pendant la Seconde Guerre mondiale, rêvait du front et de devenir un héros de guerre. Alors qu'il a rangé ses rêves de gloire au vestiaire, on vient le convoquer. Il va être muté illico en Algérie pour une mission d'infiltration de haute importance. Le chef d'une section de commando, Mohammed Guelab, est suspecté d'avoir joué un rôle dans la mort du sous-lieutenant Maillard, et de vouloir retourner sa veste. De fortes suspicions pèsent sur les conditions de la mort de l'officier, au cours d'une embuscade. L'a-t-on vraiment abattu d'une balle dans le dos ? Et si oui, qui a tiré cette balle ? C'est ce que Leguidel, avec une nouvelle identité de simple soldat en charge des liaisons radio, va devoir déterminer.
Tu dormiras quand tu seras mort, c'est ce que le sergent-chef Guellab hurle à ses subordonnés si ceux-ci ont le malheur de s'assoupir pendant une opération. Guellab n'est pas un tendre, Leguidel s'en rend vite compte, mais dans ces conditions, il n'y a pas de place pour la tendresse. Dans l'enfer du djebel, les sentiments, c'est ce qui peut vous coûter la peau.
Prix du Premier Polar SNCF 1999 dès son premier roman, Le Pied-Rouge, François Muratet avait encore écrit deux romans Stoppez les machines (2001) et La Révolte des rats (2003) avant de se consacrer à son métier de professeur d'histoire-géographie et à son engagement dans la vie politique locale.
C'est donc avec un roman noir à la thématique rare en littérature qu'il revient aux affaires. Les fictions ayant pour cadre la guerre d'Algérie ne sont pas légion, bien qu'on en trouve quelques-unes désormais, qui tantôt l'évoquent ou, plus rarement, l'abordent de front (La Grande peur du petit blanc ou Djebel par exemple).
Le premier chapitre nous voit embarquer depuis Marseille sur un paquebot rempli d'appelés : ça braille, ça boit, ça joue aux cartes. Dès le second, nous y sommes : Alger. Malgré la présence nombreuse des soldats, c'est encore un air de vacances, qui sent bon les orangers et les pâtisseries au miel. Mais une fois dans l'arrière-pays, c'est une autre vie qui commence. L'on doit être toujours sur le qui-vive tant le danger est permanent, et quand la mort ne vient pas d'une embuscade ou d'une mine, elle peut arriver aussi soudainement de tirs amis ou d'un animal au poison létal.
À l'instar de Patrick Pécherot ou de Dominique Manotti (d'ailleurs remerciée en fin d'ouvrage), François Muratet parvient à nous plonger directement dans le lieu et l'époque grâce au vocabulaire d'alors, mais aussi à l'aide de tous ces petits détails surannés et parfois cocasses aujourd'hui (comme la découverte à la radio du jeune Johnny Hallyday). L'auteur fait la part belle au quotidien des soldats, troufions ou officiers : atrocité de la guerre, stress permanent, difficulté à vivre avec ce qu'on a dû faire malgré soi... Les problèmes de commandement – aux conséquences parfois dramatiques – ou même le doute des appelés quant au bien-fondé de ces opérations et de leur présence ici sont aussi au rendez-vous.
Joliment écrit, très visuel (on entrevoit immédiatement le potentiel pour une adaptation cinématographique), Tu dormiras quand tu seras mort est un très bon roman de guerre plus qu'une véritable enquête policière – la mission de Leguidel paraît vite secondaire quand les camarades tombent à ses côtés sous le feu des balles ennemies. Ce texte est un peu à la guerre d'Algérie ce qu'est Tranchecaille à la Première Guerre mondiale. Espérons qu'il ne faille pas attendre quinze ans pour relire François Muratet !
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_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Dim Avr 01, 2018 6:33 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :
Citation: |
François Muratet de retour
François Muratet est un auteur beaucoup trop rare dont on n’avait plus de nouvelles depuis La révolte des rats, il y a quinze ans.
Et voilà qu’il revient avec Tu dormiras quand tu seras mort.
1960, André Leguidel s’est engagé dans l’armée pour suivre les traces de son héros de père qu’il n’a pas connu, abattu dans son bombardier au-dessus de l’Allemagne.
Lieutenant, sa formation de linguiste lui vaut de végéter dans des bureaux des services secrets à Francfort, alors qu’il voudrait se battre et faire régner l’ordre en Algérie.
Et voilà que tout à coup, l’occasion se présente : il est envoyé du côté de la frontière marocaine, en mission secrète.
Il doit se faire passer pour un soldat et intégrer le commando de chasse de Mohamed Guetlab, algérien engagé auprès de l’armée française.
Son capitaine le soupçonne de faire bande à part, d’avoir des accords avec les populations locales, et même d’avoir assassiné son lieutenant lors d’un accrochage.
Sur place, André Leguitel trouve un homme dur, au charisme impressionnant, vénéré par ses hommes.
La traque d’un groupe du FLN dans le désert fera vaciller toutes les certitudes du jeune lieutenant.
Autant le dire tout de suite, même si le personnage principal est envoyé pour mener une enquête, ce n’est vraiment pas un roman policier, au sens où l’enquête est vraiment très secondaire.
Ce qui n’empêche pas Tu dormiras quand tu seras mort d’être un excellent roman.
Roman de guerre bien entendu, roman historique.
Mais peut-être plus encore roman initiatique, tant est magnifiquement décrite l’évolution d’un jeune homme, assez creux, pleins de certitudes et de croyances, qui va se heurter frontalement à une réalité dure, terrible et surtout très complexe.
De quoi faire voler beaucoup d’a priori en éclats.
Parce que si, en arrivant, le jeune André est quand même un peu un « jeune con », il est intelligent et humain et, face aux épreuves qu’il va devoir affronter, il ne va pas se réfugier derrière ses croyances et ses dogmes, mais accepter que ce qu’il voit les remette en cause.
Et c’est toute cette évolution que François Muratet décrit très bien, avec finesse et humanité.
Dans un décor imposant, parfois désolé, parfois sublime.
Avec une écriture qui sait être intimiste, proche des sentiments et des réflexions du jeune homme, qui rend compte de ses discussions avec les uns et les autres, qui sait rendre les conflits, à l’intérieur même du commando de chasse entre harkis et pied-noir, qui explique les choix des uns et des autres, sans juger, mais en montrant toute la complexité d’une situation qu’il est souvent trop facile de montrer en noir ou blanc.
Et une écriture qui sait devenir spectaculaire, pleine de bruit et de fureur quand il s’agit de décrire la traque et les combats.
De l’intelligence, du grand spectacle, de l’humanité et de l’empathie.
Que demander de plus ?
Peut-être que François Muratet n’attende pas 15 ans pour nous proposer son prochain roman…
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Dim Avr 01, 2018 7:12 pm Sujet du message: |
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Du résumé à la conclusion, on dirait bien qu'on est sur la même longueur d'ondes. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Dim Avr 01, 2018 7:17 pm Sujet du message: |
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Hoel a écrit: | Du résumé à la conclusion, on dirait bien qu'on est sur la même longueur d'ondes. |
Et sur la conclusion, c'est plus que flagrant !
Je le note d'ailleurs, il a vraiment l'air intéressant ce bouquin.
Et depuis que j'ai découvert son catalogue, j'aime beaucoup ce que fait Joëlle Losfeld d'ailleurs. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mer Avr 11, 2018 11:07 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de BTS sur Nyctalopes :
Citation: |
TU DORMIRAS QUAND TU SERAS MORT de François Muratet
Cela fait 15 ans, depuis La Révolte des rats, roman paru aux édition Le Serpent à plumes en 2003, que l’on avait plus de nouvelles de François Muratet.
Et voilà qu’au détour d’une conversation avec l’éditrice Joëlle Losfeld lors d’un débat avec Marc Villard, j’ai appris la sortie de Tu dormiras quand tu seras mort.
J’ai ouvert avec une certaine appréhension ce roman.
Je craignais que François Muratet dont mon souvenir était bloqué sur une rencontre que j’avais organisée entre lui et Francis Chateauraynaud autour du sociologique numérique Marlowe, ne soit plus à la hauteur.
Très vite, j’ai été embarqué dans l’histoire, celle du jeune officier André Leguidel, embarqué dans la grande histoire de la guerre d’Algérie, guerre qui n’en a pas le nom.
Tu dormiras quand tu seras mort est sur le même mode – dans une certaine mesure – de l’épopée aux confins des montagnes afghanes de La Quête de Wynne d’Aaron Gwyn paru aux éditions Gallmeister en 2015.
François Muratet, professeur d’histoire né au Maroc, connaît son sujet et sait conter une aventure à échelle humaine.
Dans cette narration subjective à la première personne, il n’y a pas des bons et des méchants.
Il y a des relations entre des humains dans un monde complexe où les frontières entre Français et Arabes sont mouvantes et chargées.
Ce roman noir est criant de vérité.
On y croit, et peu importe finalement la mission d’espionnage d’André Leguidel qui doit découvrir si le chef de son commando de chasse, l’Arabe Mohamed Guellad, a tué l’officier français qui l’avait remplacé, les protagonistes de ce roman d’aventure pourraient avoir vraiment existé et participé à la grande histoire.
J’espère que François Muratet mettra un peu moins de temps pour écrire son prochain roman.
|
>> L'avis de Tasha sur Tasha's Books :
Citation: |
La guerre d'Algérie au coeur
J'ai été soufflée par Tu dormiras quand tu seras mort de François Muratet.
Outre que c'était un soulagement de voir revenir l'auteur sur les étals des libraires après des années de silence, je peux dire que ce fut une lecture éblouie par le talent de conteur de Muratet, par la puissance de son évocation, par la complexité des personnages, par la force tragique de ce récit de guerre.
Franchement, je ne m'en suis pas remise.
Roman de guerre, Tu dormiras quand tu seras mort déjoue tous les pièges (simplisme, idéologie, héroïsation idiote) et livre un récit trépidant et fort, avec des personnages magnifiques.
On plonge au coeur des ténèbres de la guerre, de cette guerre fratricide qui ne dit pas son nom, et on ressort bouleversé, habité par Guellab, par les paysages de l'Algérie.
A lire absolument !
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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