Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[Dodger]

Notamment pour ceux qui ont aimé l'Islandais Arnaldur Indridason (la Cité des Jarres, la Femme en vert, la Voix), je vous conseille la découverte du premier roman traduit d'un de ses compatriotes :



Le ton de Thorarinsson est tout de même différent, plus décalé, avec un humour un peu désabusé ; et son héros est un journaliste à qui tout le monde s'ingénie à mettre des bâtons dans les roues, ce qui rend parfois difficile (mais de manière réaliste, bizarrement les gens répondent moins facilement aux journalistes qu'aux policiers ) l'avancée des enquêtes.

Le portrait que l'auteur dresse de l'Islande n'est pas pour autant plus réjouissant que celui de son collègue, et c'est l'un des intérêts de ce roman noir bien écrit, plutôt lent (comme pas mal de Nordiques finalement) mais bien construit, avec des intrigues secondaires et des personnages très attachants.

[Hoel]

Je n'ai pas encore eu l'occasion de découvrir Thorarinsson. J'ai adoré tout Indridason.
Je pense que je vais me laisser tenter, même s'il me paraît, d'après ce que j'ai pu entendre, un peu en dessous, notamment au niveau du rythme.
Je cite une partie de la critique de l'auteur de l'excellent blog actu-du-noir.

[Dodger]

C'est vraiment différent... mais si l'on compare - et on est un peu obligé -, il faut admettre que Indridason est beaucoup plus intense, plus ténébreux. Thorarinsson est plus léger, disons.

En revanche, je n'ai pas senti de baisse de régime, mais la façon même dont avance le roman est singulière : le héros est journaliste, il doit donc reconstituer la vérité avec le peu que ses interlocuteurs - policiers, suspects ou témoins - veulent bien lui communiquer. Du coup, le rythme pourra sembler laborieux à certains.

C'est pour cela que j'ai choisi de présenter ce livre sous l'appellation "roman noir", parce qu'on est plus dans un roman d'atmosphère que dans un thriller ou un suspense. Les personnages, les situations (souvent décalées) sont plus importants que la résolution des intrigues.

Autre différence, qui fait écho à ta citation : le héros d'Indridason, avec ses blessures passées, ses difficultés relationnelles avec sa fille, est effectivement un personnage émouvant (notamment dans la Voix), alors qu'Einar est un personnage un peu fantaisiste et désabusé. Un peu Nestor Burma, par exemple.

Voilà pour les points de comparaison entre les deux. Maintenant, si on oublie Indridason, le Temps de la sorcière fait quand même un bon roman

[Hoel]

Merci pour ces précisions Dodger
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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)

http://hanniballelecteur.wordpress.com/

[Hoel]

Une interview de Thorarinsson ICI

C'est surprenant à quelle point l'éclosion du roman policier est récente en Islande. Dans les années 90 selon l'auteur.
La littérature policière semblait être particulièrement mal vue, au point que la majorité des romans policiers étaient anonymes, leurs auteurs ne voulant pas voir leur nom associé à cette "infra-littérature".
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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)

http://hanniballelecteur.wordpress.com/

[El Marco]

Sortie en poche chez Points en octobre.

[Dodger]

[terramater]

Je suis en train de le lire. On est très loin du noir d'Indridason. C'est vrai que le ton est plus léger mais bon c'est normal vu la différence qu'il y a entre les personnages d'Erlendur et de Einar. Rien à voir.
Pour le moment c'est très social quand même, et le côté polar est en retrait. On parle beaucoup de ce qui se passe dans la sociéte Islandaise.

Laurent

[Hoel]

Bien qu'assez différent d'Indridason que j'adore, j'avais également beaucoup aimé Le temps de la sorcière.

Je vais tâcher de me procurer celui-ci, qui m'a l'air assez prometteur aussi.
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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)

http://hanniballelecteur.wordpress.com/

[terramater]

Globalement déçu par ce roman, où je me suis ennuyé. Très loin de l'ambiance glauque d'Indridason. Le ton est beaucoup plus léger, badin. Einar est sympa mais la trame du roman est très classique.

Laurent