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La Saison des feux - Celeste Ng (Sonatine)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Ven Avr 13, 2018 6:24 pm    Sujet du message: La Saison des feux - Celeste Ng (Sonatine) Répondre en citant

Après le multi-récompensé Tout ce qu'on ne s'est jamais dit (en poche chez Pocket), l'Américaine Celeste Ng nous revient avec La Saison des feux (Little Fires Everywhere), son nouveau roman qui vient de paraître chez Sonatine, traduit par Fabrice Pointeau.






Le livre :

Quand le voile des apparences ne peut être déchiré, il faut parfois y mettre le feu.

À Shaker Heights, banlieue riche et tranquille de Cleveland, tout est soigneusement planifié pour le bonheur des résidents.
Rien ne dépasse, rien ne déborde, à l'image de l'existence parfaitement réglé d'Elena Richardson, femme au foyer exemplaire.

Lorsque Mia Warren, une mère célibataire et bohème, vient s'installer dans cette bulle idyllique avec sa fille Pearl, les relations avec la famille Richardson sont d'abord chaleureuses.
Mais peu à peu, leur présence commence à mettre en péril l'entente qui règne entre les voisins.
Et la tension monte dangereusement à Shaker Heights.

Après Tout ce qu’on ne s’est jamais dit, Celeste Ng confirme avec ce deuxième roman son talent exceptionnel. Rarement le feu qui couve sous la surface policée des riches banlieues américaines aura été montré avec tant d’acuité. Cette comédie de mœurs, qui n’est pas sans rappeler l’univers de Laura Kasischke, se lit comme un thriller. Avec cette galerie de portraits de femmes plus poignants les uns que les autres, c’est aussi l’occasion pour l’auteur d’un constat d’une justesse étonnante sur les rapports sociaux et familiaux aujourd’hui.



« Une merveille. » Paula Hawkins

« Le roman de Celeste Ng sur les tensions entre classes sociales est un drame calibré pour faire des étincelles. » New York Magazine

« Le charme envoûtant de ce roman nait de sa capacité à faire peser sur tous ses personnages sans exception – et au passage la plupart de ses lecteurs – la responsabilité d’un mensonge un peu naïf : celui de l’Amérique post-raciale. Qui propage l’incendie ? On lit page après page pour trouver la réponse, tout en pressentant que c’est peut-être nous qui avons les mains pleines de cendres. Encore plus ambitieux et accompli que son premier. » The New York Times

« Une critique sociale acerbe et éloquente. » Boston Globe




>> Le site de l'auteur : https://www.celesteng.com/

>> Sa Page Facebook : https://www.facebook.com/celestengwriter




L'auteur :

Celeste Ng vit dans le Massachusetts.
Son premier roman, Tout ce qu'on ne s'est jamais dit (Sonatine, 2016) a été récompensé aux USA par le Alex Award et le Massachusetts Book Award en 2015, et en France par le Prix Relay des Voyageurs - Lecteurs 2016.
La Saison des feux est son deuxième roman.





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« Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy


Dernière édition par norbert le Mer Avr 25, 2018 6:45 am; édité 1 fois
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Lun Avr 16, 2018 11:58 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> L'interview de l'auteure Celeste Ng sur Lisez! :

Citation:

L'interview de Celeste Ng, la romancière qui met l'Amérique à genoux


Travaillant à la fois au microscope et au scalpel, Celeste Ng possède une façon unique d'explorer des espaces indécis et ambigus sous les façades irréprochables. Après Tout ce qu'on ne s'est jamais dit, paru en 2016 chez Sonatine Éditions, l'auteur revient une nouvelle fois sur son thème de prédilection : le déraillement d'existences faussement ordinaires dans la société occidentale moderne.


La Saison des feux se déroule dans la communauté planifiée de Shaker Heights, aux États-Unis.
Ce lieu particulier se prête particulièrement au sentiment de malaise ouaté dessiné par la plume acérée de Celeste Ng.
Paru en 2017 aux États-Unis, le roman est en cours d'adaptation pour une mini-série produite par Reese Witherspoon.
Zoom sur un roman brûlant d'actualité.



Pouvez-vous expliquer ce que la communauté de Shaker Heights a de spécifique et la raison pour laquelle vous avez choisi d’y situer votre roman ?

Celeste Ng : Shaker Heights a été l’une des premières communautés planifiées des États-Unis ; elle a été fondée en 1912 et bâtie sur une terre qui appartenait auparavant aux shakers, un groupe religieux utopiste qui croyait au célibat, à l’égalité raciale, à l’égalité sexuelle et à la propriété collective. Les fondateurs voulaient s’appuyer sur cet idéalisme et créer une banlieue parfaite, idyllique. Ils ont donc tout conçu avec cette idée : certaines rues étaient en courbe pour ralentir la circulation ; les écoles étaient situées de sorte que les enfants n’aient pas à traverser de grands axes pour s’y rendre ; chaque maison devait être dessinée par un architecte et approuvée par la municipalité.

Après avoir vécu loin de Shaker Heights pendant environ dix ans, j’ai commencé à considérer cet endroit d’un œil nouveau. Je me souvenais toujours des choses que j’y avais aimées durant mon enfance, mais je m’apercevais également que de nombreux aspects de la ville étaient très inhabituels. Certains d’entre eux me semblent aujourd’hui excessivement restrictifs – par exemple, le fait que tant de détails soient strictement contrôlés, jusqu’à la façon dont chacun trie ses ordures ! À l’inverse, certains d’entre eux semblent tout à fait admirables, comme le fait que la ville tente d’aborder les questions de la race et du travail pour parvenir à une harmonie raciale. Je voulais écrire sur la discordance entre cet esprit progressiste et ouvert et cette foi en l’ordre et les règles. Je n’ai jamais trouvé de ville vraiment semblable à Shaker Heights.


La Saison des feux et Tout ce qu’on ne s’est jamais dit s’intéressent aux questions raciales, tout particulièrement à la place de la communauté chinoise aux États-Unis. Pouvez-vous décrire la situation aujourd’hui ?

Aux États-Unis, nous avons tendance à considérer la question de la race comme une opposition entre Blancs et Noirs, et l’essentiel de notre histoire raciale se concentre sur ces deux groupes. Au cours des dernières années, cependant, il nous est apparu que la question de la race aux États-Unis est en fait beaucoup plus complexe. Nous commençons à aussi prendre en compte les expériences et les inquiétudes des autres groupes ethniques tels que les Hispaniques, les populations indigènes et les Asiatiques, ce qui constitue une avancée très positive. Tous ces groupes ont leurs préoccupations propres, qui ne sont pas toujours compatibles. Mais nous sommes tous affectés par la question des privilèges des Blancs, que nous remettons de plus en plus en question aux États-Unis. Je suis heureuse si mes romans apportent quelque chose au débat.


Dans La Saison des feux vous explorez le thème de la maternité à travers des personnages et des situations divers. Pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez placé cette question au cœur de votre roman ?

Je ne débute jamais un projet en pensant au thème – une fois que je suis bien avancée dans l’histoire, je prends du recul et je vois les grandes idées que j’aborde. Je suis moi-même mère, mais je suis également une fille – ma mère est toujours en vie –, et cette filiation dans les deux sens me donne une perspective double sur la maternité. La maternité est très idéalisée dans la culture américaine, mais les mères sont constamment jugées très durement, à la fois à cause de la façon dont elles élèvent leurs enfants et de celle dont elles vivent leur propre vie. Il y a un million de choses qui valent aux mères d’être critiquées – parfois, nous nous critiquons nous-mêmes ! –, pourtant il n’y a pas vraiment de « bonne » façon de faire. Je me suis aperçue que je voulais me pencher sur les différents types d’attitudes maternelles et sur la façon dont nous jugeons les mères, souvent injustement.


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MessagePosté le: Lun Avr 23, 2018 8:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Sylvie Sagnes sur Cunéipage :

Citation:

La Saison des feux de Céleste Ng


« Cette histoire te rendra toujours triste. Mais ça ne signifie pas que tu aies fait le mauvais choix. C’est juste un fardeau que tu devras porter. »




« Pour un parent, un enfant n’est pas une simple personne : c’est un endroit, une sorte de Narnia, un lieu vaste et éternel où coexistent le présent qu’on vit, le passé dont on se souvient et l’avenir qu’on espère. On le voit en le regardant, superposé à son visage : le bébé qu’il a été, l’enfant puis l’adulte qu’il deviendra, tout ça simultanément, comme une image en trois dimensions. C’est étourdissant. Et chaque fois qu’on le laisse, chaque fois que l’enfant échappe à notre vue, on craint de ne jamais pouvoir retrouver ce lieu. »


Le roman débute sur l’incendie d’une maison, alors que ses occupants, regroupés sur la pelouse, contemplent le désastre.
Les Richardson vont devoir se trouver un endroit où vivre, le temps de réparer les dégâts.
A rebours, alors, on fait connaissance avec cette famille très comme il faut, image idyllique de la vie de banlieue cossue.
Pas n’importe quelle banlieue, d’ailleurs : Shaker Heights, Ohio, est tissée de règles, que ses riches habitants respectent avec docilité et respect.
C’est là que Mia et sa fille adolescente Pearl ont décidé de poser bagages, rompant ainsi leur vie itinérante.
La confrontation de leur mode de vie avec celui des Richardson va provoquer des étincelles…


Un roman addictif qui tient les promesses de son bandeau : hypnotique, intelligent et brillant, rien de moins, mais pas exagéré pour une fois.
On y suit avec grand plaisir les méandres des psychismes de très beaux personnages féminins, et chaque page tournée contribue à un suspense qui nous tient en haleine.
Beaucoup aimé !



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MessagePosté le: Mer Juin 13, 2018 10:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :

Citation:

Celeste Ng toujours passionnante et émouvante



J’avais beaucoup aimé le premier roman de Celeste Ng, Tout ce qu'on ne s'est jamais dit.
Elle confirme avec La Saison des feux.


Shaker-Heights, banlieue chic et rangée de Cleveland.
Super chic et super rangée.
A Shaker-Heights tout est calculé, la courbure des routes pour que les voitures ne roulent pas trop vite, les chemins jusqu’aux écoles, la hauteur que ne doit pas dépasser l’herbe, les couleurs des maisons…
Shaker-Heights est le lieu parfait, où vit la parfaite famille Richardson.

Elena la mère s’occupe du foyer, vote démocrate, aide les plus démunis.
Le père, associé dans un grand cabinet d’avocats, est peu présent mais il est très bienveillant.
Trip, Lexie et Moody sont de grands ados parfaits.
Beaux, intelligents, bons résultats scolaires, parfois un peu superficiels et individualistes, mais ça passera.
Seule Iz la plus jeune fait tâche, perpétuellement en colère.

Quand Elena loue le petit appartement qu’ils possèdent dans la partie « populaire » de Shaker-Heights à Mia Warren, artiste, mère célibataire et à sa fille Pearl, elle sait qu’elle est en accord avec ses valeurs, et qu’elle aide une famille méritante.
Elle ne sait pas que d’ici peu son monde bien ordonné va voler en éclats.


On retrouve ici les qualités du premier roman de Celeste Ng.
En commençant par la subtilité, la finesse et la richesse de la description des mécanismes des relations familiales.
Sans jamais tomber dans la leçon de psychologie, sans insister et surtout sans jamais lasser, elle nous fait entrer au cœur de deux ou trois familles au bord d’un bouleversement.


Il y a du Thomas H. Cook dans sa façon d’annoncer d’emblée la fin dramatique, puis de remonter le temps pour semer les indices qui vont expliquer, peu à peu, comment « l’explosion » finale arrive.
Une explosion qui semble d’autant plus inévitable qu’on connaît déjà l’issue de cette nouvelle Chronique d’un drame annoncé.
Et il est important ici de souligner que, loin d’être écrasée par la référence au maître du Sud, Celeste Ng sait se montrer aussi passionnante que lui.


Ce qui frappe dans le roman, au-delà de la thématique la plus directement visible sur le rapport à l’enfant (celui qu’on a mais dont on n’arrive pas à s’occuper, celui qu’on n’arrive pas à avoir, etc…), c’est comment les meilleures intentions du monde arrivent à construire un enfer (chose que l’on voit aussi dans les derniers Thomas H. Cook).


Shaker-Heights est l’image même de l’enfer pavé de bonnes intentions.
Un enfer certes relatif, on n’est pas en zone de guerre, et il suffit de partir pour y échapper.
Mais un enfer quand même, qui amène à tout vérifier, tout contrôler, pire, tout auto-contrôler.
Un enfer souriant, très anglo-saxon, où on vous enferme dans un corset de plus en plus serré, peu à peu, et toujours avec le sourire.
Ou comment transformer une personne bienveillante, ouverte mais un peu timorée, en un monstre digne de l’infirmière de Vol au-dessus d’un nid de Coucou.


Autre thématique brillamment traitée, vieille comme le monde celle-là aussi, le père La Fontaine en parlait déjà il y a fort longtemps, comment le besoin de sécurité et de confort peut amener à sacrifier la liberté, les rêves et, au final, les valeurs auxquelles on se croit le plus attaché.
Et comment la frustration créée peut se transformer en violence.
Là non plus, rien de nouveau, mais une nouvelle variante intelligente et sensible, parfois glaçante, toujours humaine.


Décidément, une auteure à suivre.



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