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chouchou Serial Killer : Patrick Bateman
Age: 53 Inscrit le: 01 Mar 2014 Messages: 768
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Posté le: Mer Fév 07, 2018 5:07 pm Sujet du message: Plus jamais seul – Caryl Férey (Série Noire) |
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Citation: | Premières vacances pour Mc Cash et sa fille, Alice. L’ex-flic borgne à l’humour grinçant – personnage à la fois désenchanté et désinvolte mais consciencieusement autodestructeur – en profite pour faire l’apprentissage tardif de la paternité.
Malgré sa bonne volonté, force est de constater qu’il a une approche très personnelle de cette responsabilité.
Pour ne rien arranger, l’ancien limier apprend le décès de son vieux pote Marco, avocat déglingué et navigateur émérite, heurté par un cargo en pleine mer.
Pour Mc Cash, l’erreur de navigation est inconcevable. Mais comment concilier activités familiales et enquête à risque sur la mort brutale de son ami? |
Mon vote et avis:
Citation: | Caryl Férey aime à nous adresser des cartes postales de ses multiples pérégrinations sur ce globe terrestre où l’on gravite. Elles ne sont que rarement idylliques et enchanteresses mais nous délivrent son message culturel, historique, géopolitique avec une ligne noire appuyée récurrente. Là il semble présenter le désir de revenir vers des sources baptismales surplombées de croix nimbées. S’inscrivant dans une trame, puisant un classicisme de par son contexte géographique, où il affirme des personnages puissants, symbolisés en son mille par un ex-flic revêche, au péricarde rocailleux mais révélant des anfractuosités insoupçonnées, l’ouvrage plongera la tête la première dans un océan Bakélite teinté de nostalgie, fidélité, inflexibilité contre ces forces obscures d’une humanité cupide.
«Premières vacances pour Mc Cash et sa fille, Alice. L’ex-flic borgne à l’humour grinçant – personnage à la fois désenchanté et désinvolte mais consciencieusement autodestructeur – en profite pour faire l’apprentissage tardif de la paternité.Malgré sa bonne volonté, force est de constater qu’il a une approche très personnelle de cette responsabilité.Pour ne rien arranger, l’ancien limier apprend le décès de son vieux pote Marco, avocat déglingué et navigateur émérite, heurté par un cargo en pleine mer.Pour Mc Cash, l’erreur de navigation est inconcevable. Mais comment concilier activités familiales et enquête à risque sur la mort brutale de son ami? »
Notre auteur « globe trotter » possède la science de l’hameçonnage. Bien que « reniant » son identité d’écriture en revenant sur ses terres, il conserve cette faculté. En façonnant ce personnage de McCash bougon, antipathique, où coule dans ses veines une âcre Guinness, il fait jouer les paradoxes pour ce nouveau père qui cherche les clefs de la paternité. Et, c’est dans un même temps, que l’un de ses amis, lui le solitaire pathologique, perd la vie dans des circonstances floues, voire suspectes. Ses entrailles commandent alors sa raison. Il tente alors de jongler avec ses nouvelles prérogatives paternelles et l’impérieuse nécessité de comprendre les contours, ainsi que le mobile de cette disparition. Affublé de son infirmité éludée, il fonce dans cette mare envahie par le cynisme, l’outrage, “l’escobarderie”, le manque cruel d’une quelconque déontologie envers son prochain. Pourtant, malgré ses tares, il fait face et s’embarque alors dans une recherche éperdue vers cette vérité au prix d’un engagement sans éventuel retour.
C’est là que Caryl Férey nous « surprend » en s’inscrivant dans son ADN profond. Car ce présent effort est constitué de deux parties distinctes. La seconde investit la Grèce par sa capitale ainsi que par l’une de ses îles du Dodécanèse Asypalée, point de convergence du flux et du commerce licencieux lié aux vagues migratoires. Une association humaine née de cette villégiature, bien loin d’être touristique, qui affronte avec une rudesse extrême cette plaie déliquescente engendrée par ces associations mafieuses vautrées dans la détresse de femmes et d’hommes cherchant une certaine félicité ou surtout une dignité élémentaire. On retrouve là cette patte caractéristique d’un auteur qui insuffle cette volonté de nous dépeindre notre monde avec clairvoyance, sans faux semblants, sans enjoliver une crue réalité.
Il atteint par cet acte romanesque, qui n’en manque pas, une émulsion cohérente, sensée, d’une construction d’un ouvrage où cohabitent un décor en lien direct avec ses racines et l’inclusion naturelle d’une problématique actuelle qui agite la géopolitique mondiale dans ce cadre fragile qu’est la Grèce en reconstruction.
En créant ce personnage paradoxalement attachant, Caryl Férey dépeint avec sensibilité ce qu’est la relation forte d’une amitié indéfectible en pointant cette nostalgie, cet effritement du temps, de l’éloignement en aimant à penser, à tort, que l’on se recroisera…un jour. On se trompe! Mc Cash vit le présent, tente de faire fi du passé et prend conscience qu’il existe un futur.
L’auteur s’essaie au « cadrage-débord » avec succès et détermination! |
_________________ Celui qui affronte les monstres devra veiller à ce que, ce faisant, il ne devienne pas lui-même un monstre. |
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scarabe Serial killer : Leland Beaumont
Age: 49 Inscrit le: 11 Sep 2009 Messages: 1296 Localisation: Annecy
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mer Mar 07, 2018 3:45 pm Sujet du message: |
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Mon avis vient de paraître sur Polars Pourpres.
Sur Polars Pourpres, Hoel a écrit: | Au nom de Marco
Un beau jour, McCash reçoit une lettre d'une de ses nombreuses ex, qui était pour ainsi dire sortie de sa mémoire. Carole, atteinte d'un cancer en phase terminale, lui confie la garde de sa fille, ou plutôt de leur fille, dont il ignorait jusque-là l'existence-même. Lui, l'ours mal léché qui ne sait pas trop y faire avec les autres, se retrouve à cohabiter avec une ado de douze ans. Il décide de lui offrir des vacances "au bout du monde", en baie d'Audierne.
C'est là, au fin fond du Finistère, qu'il apprend la disparition de son ami Marco, dont l'embarcation de plaisance a semble-t-il été éventrée par un cargo qui ne lui a laissé aucune chance. Passé le moment de stupeur, McCash a du mal à y croire, son pote étant aussi bon navigateur qu'avocat. Il trouve cette version officielle pour le moins curieuse et décide d'en avoir le cœur net.
On ne présente plus Caryl Férey, auteur de nombreux romans noirs à succès, souvent récompensés (Utu, Mapuche...) ou parfois adaptés au cinéma, à l'instar de Zulu. Les inconditionnels de l'auteur auront déjà croisé McCash, plus jeune, dans La Jambe gauche de Joe Strummer (2007).
Le borgne d'origine nord-irlandaise est donc de retour, et c'est un personnage toujours aussi attachiant : rock 'n roll, libertaire, généreux, mais aussi tête-de-mule et dur-à-cuire. « Un tendre au cœur dur », ou l'inverse, on ne sait plus trop, aussi impitoyable avec ceux qui lui cherchent des noises que papa poule avec Alice, cette étrange créature qu'il n'a d'autre choix que d'apprendre à connaître.
Sans trop dévoiler l'histoire, disons que forcément, la mort de Marco était effectivement plus suspecte qu'elle n'en avait l'air, et qu'elle va amener McCash à devoir bourlinguer à son tour pour y voir plus clair.
Sans être exceptionnelle d'originalité, l'intrigue est intéressante et permet à l'auteur de nous confronter à des problématiques actuelles telles que la migration et la traite des êtres humains, et notamment des femmes. Certains trouveront sans doute quelques développements un peu too much, mais l'ensemble se lit très agréablement.
Plus jamais seul permet de passer un bon moment de lecture en compagnie d'un personnage pas piqué des hannetons, qui tient le livre debout quasiment à lui seul. Tout au long de ces trois cents pages qu'on ne voit pas défiler : enquête, castagne, humour, réflexions sur le monde actuel, sans oublier la délicate découverte de la paternité. Tout un programme !
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_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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Memess Serial Killer : Patrick Bateman
Inscrit le: 09 Mar 2007 Messages: 920
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