Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres

[Led_Sep]

Ce roman me laisse mitigé.
Je me retrouve dans la même situation qu’après la lecture d’Hématome, de Maud Mayeras, au milieu d'avis généralement très bons, dans lesquels je ne me retrouve pas !

Au début, j'ai bien aimé les rapports de Benoit et Lydia.
D'un côté la toute-puissance, l'assurance et le désir de vengeance.
De l'autre côté, l'incompréhension, la recherche de la vérité, la peur.
Cette situation de huis clos m'a bien sûr rappelé Misery et me laissait présager une incroyable confrontation.

Dans les 100 premières pages, j'ai ressenti de la tension, du suspense, et le besoin d’en savoir plus, puis je me suis lassé... peu d'évolution des rapports entre les 2 personnages au fil du roman, beaucoup de répétitions dans les situations :

Spoiler:

Des dizaines de fois, on lit: "- Pourquoi l'as-tu tuée ? - Je suis innocent"
Des tortures répétées, dans lesquelles juste l'arme change, je ne vois pas l'intérêt !? un revolver, puis un taser, oh non un couteau ! ou bien une barre de fer ? allez, un petit coup de strychnine.... tout ceci suivi du passage "- Pourquoi l'as-tu tuée ? - Je suis innocent".... puis je coupe l'eau, je remets l'eau, je t'attache, je te pique tes vêtements et ta couverture, je te détache, je te redonne la couverture. Bof bof

Peu d’évolutions aussi dans la tête de Benoit, avec qui je me suis senti de moins en moins en empathie, et j’ai ressenti de moins en moins d’émotion au cours de l’intrigue.
Bon... il ne se passe pas grand chose d'intéressant, ça semble longuet, alors que le roman est court, c'est le comble !
Globalement, j'ai trouvé que les tournants importants de l’histoire étaient un peu faiblards en imagination, psychologie et finesse :
Coïncidences / Incohérences :

Spoiler:

- Un ticket gardé précieusement par Benoit, datant de 15 ans, et correspondant précisément à la date de la disparition d’Aurélia… un peu gros, non ?
- Suite à la découverte du ticket, Lydia qui change complètement d’attitude vis-à-vis de Benoit, alors qu’elle est complètement névrosée, et irrationnelle, pendant tout le reste du roman… pas très crédible
- Puis juste quand elle semble prête à libérer Benoit, elle s’électrocute avec 2 fils dénudés sur un interrupteur qu’elle a allumé des dizaines de fois !!
- La femme de Benoit qui se prostitue, et tombe sur un client qui est le chef du bureau de police où travaille son mari…. Pas de chance, hein !
- Soit quelque chose m’a échappé, soit c’est la même psy qui s’occupe de Joachim, meurtrier d’Aurélia, et de Lydia, la sœur d’Aurélia, dont la vie est brisée… énorme coïncidence, non ?
- Sans parler du fait que les flics retrouvent Benoit, pile 3 heures après sa mort, alors qu’ils le recherchent depuis 3 semaines. Pour moi, ce coup du sort n’était vraiment pas nécessaire, ça sent le téléfilm américain !
- La psy pense à éliminer Joachim puis y renonce de peur d’attirer les soupçons, ensuite elle vient récupérer chez Lydia des preuves qui pourraient l’accabler, puis elle coupe l’eau à Benoit: toutes ces démarches sont plutôt rationnelles. Alors pourquoi vient-elle dans la cave pour écrire au mur « Tu ne sauras jamais pourquoi » Quel est l’intérêt de laisser cette trace, sachant que Benoit va mourir dans quelques jours ?

Enfin, je ne suis pas sûr d’avoir tout compris, alors si quelqu’un peut me confirmer que le déroulement des événements est bien celui-ci ? attention, spoiler !

Spoiler:

- Joachim a tué plusieurs filles, dont la sœur de Lydia, 15 ans avant, mais il n’est pas découvert, donc pas emprisonné
- A une date indéterminée, Benoit a séduit une fille, ce qui provoque sa tentative de suicide
- La même psy reçoit en consultation Joachim, Lydia, et est aussi la mère de la fille qui s’est suicidée
- Pour se venger de Benoit, la psy hypnotise Joachim pour savoir où Aurélia est enterrée
- Elle va récupérer des affaires personnelles sur le corps d’Aurélia, puis elle les cache dans l’appentis de Benoit
- Elle envoie des lettres anonymes à Lydia, qui récupère les affaires de sa sœur chez Benoit
- Lydia enlève Benoit

Si tout ça est correct, ça me semble un peu léger
Au fait, Clémence, quelle est ton impression finale ? tu n’as pas voté.
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Led Sep

[clémence]

C'est vrai, je n'ai pas voté, j'ai du oublier. J'ai lu avec attention ton avis, ce qui me rappelle que ma grosse impression à la fin était un sentiment d'incohérence la plus totale dans le déroulé des faits narrés. Je te rejoins donc tout à fait.

J'avais été jusqu'au bout, "pour savoir" (et quand même parce que j'ai adhéré au suspense!) mais loin d'être convaincue par ce roman, je me suis tournée vers autre chose juste après, certainement peut-être un peu vite. Je suis revenue à d'autres livres de l'auteur depuis.

A ce jour les Morsures de l'ombre est le roman qui m'a le plus déçue de Karine Giébel.

J'irai peut-être le gratifier d'un 5/10.

[Led_Sep]

ok ok, merci pour ta réponse
je pense qu'un de ces jours, j'achéterai "Meurtres pour rédemption" qui a l'air un cran au-dessus.... et parce qu'il me semble que cette Karine Giébel a du potentiel !
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Led Sep

[Le Juge Wargrave]

Plus que 50 pages... quel page-turner !!!
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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).

[Le Juge Wargrave]

Je l'ai fini il y a quelques minutes.
Et j'ai lu les 7 pages du topic.
Ton avis Led_Sep est très pertinent et très argumenté, chapeau !

Mais nous avons un ressenti opposé : je trouve que les coïncidences dont tu parles sont savamment amenées et je n'ai vu aucune incohérence, au contraire, tout colle (même si certains peuvent trouver que c'est capillotracté).
J'ai dévoré ce livre, quel plaisir de lecture ! Et la plume de Karine Giebel, j'adore !
J'hésite entre 8 et 9... mais là, à chaud, je penche pour un 9.
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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).

[Ironheart]

Hé, hé, attention à la Giebelite aiguë, monsieur le Juge. En général, on l'attrape à la lecture du deuxième roman de Karine et ensuite, c'est incurable !

Cette remontée de topic me fait penser que la demoiselle a frôlé le prix mais ne l'a jamais gagné et je trouve cela injuste surtout si l'on regarde la moyenne de ses notes et surtout celle de Meurtres pour Rédemption.

[Le Juge Wargrave]

Pas faux , je suis déjà à la recherche d'un exemplaire de Terminus Elicius, hélas rien dans ma ville, je vais voir demain si j'ai le temps de le trouver ailleurs.
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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).

[Ironheart]

Ah, Terminus Elicius, un immense moment de lecture pour moi ! J'ai trouvé ce roman d'une intensité émotionnelle et d'une originalité folles !
Si tu veux, je peux te l'envoyer par le biais du passe-livre.

[Le Juge Wargrave]

C'est gentil Ironheart, je te tiens au jus si je n'arrive pas à mettre la main dessus ici (faut faire tourner les commerces de proximité ).
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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).

[Led_Sep]

Hé oui, le Juge, un avis opposé, comme pour Hématome
C'est difficile de comprendre pourquoi j'ai moins accroché aux Morsures de l'ombre... enfin, j'essaie de l'expliquer, mais ça reste subjectif. On peut faire les mêmes constats mais aimer ou ne pas aimer le résultat !

En tous cas, je n'ai rien contre Karine Giébel. Comme annoncé, j'ai lu récemment Meurtres pour rédemption, et j'ai adoré et là, on est d'accord !
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Led Sep

[Le Juge Wargrave]

[Le Juge Wargrave]

[Ssarlotte]

J'ai lu et dévoré hier soir .

Et j'ai A-DO-RÉ.

Mon vote :

[malouf]

Bonjour à tous. Je viens de finir le roman hier soir. Désolé au passage du déterrage de discussion.
J'ai bien aimé l'histoire. Tout n'est pas parfait mais je suis plutôt friand d'histoires où l'on ne sait pas qui est qui.
Je vais sans doute en faire hurler mais Misery me semble un peu trop linéaire (accident-souffrance-fin du manuscrit-lutte et mort de la méchante-fin du livre). Alors oui la manière de raconter l'histoire est un peu plus lyrique que la narration directe de Karine Giebel mais j'aime les histoires qui ont du rythme. Pas besoin d'envolées lyriques si à l'arrivée l'histoire est bonne mais sans plus (le méchant à droite, le gentil à gauche et à la fin le gentil tue le méchant).

Je partage avec lui certaines gênes sur les incohérences ou passages sans valeur ajoutée du "scenario" :

Spoiler:

- Le ticket de la chambre d'hôtel conservé dans une boite en souvenir d'un chagrin d'amour. Assez tiré par les cheveux.
- Le changement de comportement de Lydia est aussi assez troublant au moment où elle prend conscience que Benoit est innocent. Et le passage sur ta déclaration d'amour, too much.
- Le coup de l'électrocution. Même si la maison est ancienne, elle qui avait tout préparé, aurait pu faire un tour chez Castorama. J'avais anticipé qu'elle meurt sous les yeux de Benoit, le laissant dans sa cage mais les fils électriques dénudés qui sortent de nulle part, tiré par les cheveux.
- L'histoire de la prostitution de son épouse. Là aussi déçu. Il aurait été plus simple qu'elle justifie l'histoire des 3000€ par le chantage du commissaire après qu'il ait appris qu'elle trompait Benoit (pas de commissaire qui répond à une annonce, pas de meetic, pas de prostitution).
- Le passage sur la psy et Joachim ne sont pas utiles à mon goût. On se fout de savoir si elle doit tuer ou pas Joachim. Elle a obtenu ce qu'elle voulait et c'est déjà beaucoup pour elle.

Je vais essayer aussi de répondre aux questions de Led Sep à partir de ce qu'il me semble avoir compris :

Spoiler:

- La psy s'occupe de Joachim qui a quelques casseroles aux fesses et de Lydia dans la fille est dans un état grave après une tentative de suicide suite à un chagrin d'amour causé par Benoit. A ce niveau là, pas d'incohérences ou de grosse coïncidence. En tout cas moins que dans Misery ou l'écrivain suite à un souci d'ESP se retrouve chez une infirmière, psychopathe et en plus fan de celui ci. Plus guignard que ça...
Un psy doit forcément avoir dans son listing des patients qui ont vécu un drame (mort, divorce, enfance difficile...). Elle hait Benoit et va se servir de Lydia (qui ne connait pas Benoit) et de Joachim (qui ne connait pas Benoit) pour assouvir sa vengeance. Les séances d'hypnose vont lui permettre de trouver le corps d’Aurélia et de lui prendre sa chaine.
Surtout qu'en plus, on n'est pas dans une mégalopole et que tout les protagonistes semblent vivre dans les environs.
- Pour les flics qui arrivent trop tard. Là aussi, des choses qui arrivent souvent.
- Pour l'écriture sur le mur. Elle sait que Benoit va mourir. Ce n'est pas une raison pour ne pas le torturer encore plus avec le message. Il va mourir mais ne sera jamais pourquoi. Après les "pourquoi" lancés à Lydia, il passera ses dernières heures sur terre à se demander encore "pourquoi" l'ombre a voulu ma mort et s'est servi de Lydia pour y arriver.
- La psy récupère les lettres anonymes et coupe l'eau avant de se poser la question de l'élimination ou non de Joachim (le fameux rêve où elle lui tire une balle dans la forêt)

[Walter]

En même temps, Misery est forcément linéaire puisqu'il y a une unité de lieu et de temps (il me semble).
Mais bon si tu n'y a vu/lu qu'un gentil contre une méchante, c'est sur que tu pars de loin...
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Mets-toi zéro !!