Posté le: Mer Mai 18, 2011 10:44 pm Sujet du message:
Ridicule, je ne sais pas si c'est le mot exact mais c'est vrai que j'avais quelqu'un d'autre dans le collimateur mais je trouve que toutes les pièces du puzzle s'assemblent convenablement.
Le casting de flics est assez savoureux je trouve.
Nico a écrit:
D'ailleurs, c'est presque davantage, pour moi et pour l'instant, un roman à énigmes qu'un thriller (la question n'est pas tant de savoir qui a fait le coup que de savoir comment il a pu le faire).
Nico a écrit:
et ça se gâte pas mal (puisqu'on retrouve tous les clichés du genre, en ce qui concerne le personnage du tueur notamment
Je pense vraiment, comme tu le disais au début de ta lecture, que l'identité du tueur est vraiment secondaire. Le livre provoque un tel engouement au près du lecteur pendant les 3/4 du livre que l'on peut vraiment lui pardonner ce qui pourrait être assimilé à des pétouilles. _________________ Frédéric Fontès, News & Chroniques sur www.4decouv.com et C'est Culturellement Dingue sur TikTok
Age: 43 Inscrit le: 28 Oct 2002 Messages: 9308 Localisation: Région Parisienne
Posté le: Jeu Mai 19, 2011 8:38 am Sujet du message:
Fredo a écrit:
Je pense vraiment, comme tu le disais au début de ta lecture, que l'identité du tueur est vraiment secondaire. Le livre provoque un tel engouement au près du lecteur pendant les 3/4 du livre que l'on peut vraiment lui pardonner ce qui pourrait être assimilé à des pétouilles.
Ce n'est pas l'identité du tueur que je trouve limite ridicule, c'est ses motivations et sa psychologie, qui relèvent pour moi du cliché.
Spoiler:
Franchement, le tueur en série traumatisé par un souvenir d'enfance, c'est vu et re-vu, et le gros problème c'est que c'est, dans le cas présent, exploité avec assez peu de finesse. Le coup de l'oie en peluche, c'est le summum, et ça m'a personnellement fait complètement sortir du livre à un moment où la tension devrait être à son paroxysme.
Posté le: Jeu Mai 19, 2011 9:15 am Sujet du message:
Nico a écrit:
Fredo a écrit:
Je pense vraiment, comme tu le disais au début de ta lecture, que l'identité du tueur est vraiment secondaire. Le livre provoque un tel engouement au près du lecteur pendant les 3/4 du livre que l'on peut vraiment lui pardonner ce qui pourrait être assimilé à des pétouilles.
Ce n'est pas l'identité du tueur que je trouve limite ridicule, c'est ses motivations et sa psychologie, qui relèvent pour moi du cliché.
Spoiler:
Franchement, le tueur en série traumatisé par un souvenir d'enfance, c'est vu et re-vu, et le gros problème c'est que c'est, dans le cas présent, exploité avec assez peu de finesse. Le coup de l'oie en peluche, c'est le summum, et ça m'a personnellement fait complètement sortir du livre à un moment où la tension devrait être à son paroxysme.
Spoiler:
Alors perso, ça m'est complètement passé au dessus. Dès le prologue, on sait que le tueur a un soucis de ce côté là. Et la tension est là, voir la manière dont le héros parvient à désarçonner le tueur.
Y a un tel boulot de fait sur la profondeur psychologique des autres personnages du livre que ça ne m'a pas gâché le plaisir de lecture. Parce que l'intérêt de ce livre, c'est bien le parallèle qui s'opère entre le héros et le lecteur, chacun tentant de trouver la solution, l'un avant l'autre et vice versa.
Holden, tu rates un bouquin intéressant en faisant l'impasse dessus. _________________ Frédéric Fontès, News & Chroniques sur www.4decouv.com et C'est Culturellement Dingue sur TikTok
Age: 43 Inscrit le: 28 Oct 2002 Messages: 9308 Localisation: Région Parisienne
Posté le: Jeu Mai 19, 2011 9:20 am Sujet du message:
Fredo a écrit:
Parce que l'intérêt de ce livre, c'est bien le parallèle qui s'opère entre le héros et le lecteur, chacun tentant de trouver la solution, l'un avant l'autre et vice versa.
Je suis bien d'accord avec toi, mais l'auteur aurait dû justement se contenter de ce côté "énigme", dans lequel il est visiblement très doué et ingénieux, plutôt que de sombrer dans le thriller ras des pâquerettes. _________________ Nico - Webmaster de Rivières Pourpres et Polars Pourpres
Posté le: Jeu Mai 19, 2011 9:52 am Sujet du message:
Comme je le disais à mi-parcours, le début est tellement enthousiasmant que cette fin ne gâche pas mon plaisir. Mais je comprends que ça puisse te gâcher le tien.
Alors sinon, en piste, j'avais ... (attention, ça paraitra tiré par les cheveux hein ...) À ne pas lire si vous n'avez pas lu le livre !
Spoiler:
Le flic Randy Clamm.
Parce que ça fait declaim (déclamer en français). Je trouve que ça allait bien avec le style des poèmes.
Parce qu'il donne rendez-vous au héros en extérieur et qu'on ne le voit jamais "au taff". Et lors d'une conversation téléphonique, le héros lui fait remarquer qu'il entend les bruits du traffic derrière lui, etc. Hors on sait que le tueur utilise une bande son pré-enregistrer pour faire croire que ... Du coup, quand l'enquête s'oriente vers la possibilité que le tueur est flic, j'avais déjà mon suspect en main. Mais finalement, pas le bon
Posté le: Jeu Mai 19, 2011 11:18 am Sujet du message:
Nico a écrit:
Alors, ce que j'avais en tête au départ, pour expliquer l'énigme 658 notamment (explication qui s'est révélée totalement fausse) :
Spoiler:
c'était que Mark Mellery soit en fait tout simplement l'auteur des lettres, et que son crime ne soit qu'un suicide déguisé, avec l'aide d'un complice.
Spoiler:
Oui, j'ai envisagé cela aussi au début avant de penser à la piste de l'envoi multiples. Mais je n'ai pas pu m'imaginer un mec envoyant suffisamment de lettre contenant le chiffre 658 pour que quelqu'un tombe sur ce dernier... Du coup, j'ai écarté cette piste.
Par contre pour le 19, c'était évident que le mec était à côté de la boite aux lettres à ce moment là. C'est pour ça que j'ai posté le petit passage consacré au livre de Steve Mosby. C'est de la magie en fait. Si un mec fait apparaitre un objet dans la poche de quelqu'un, c'est soit que la "victime" est dans le coup. Soit que le magicien a mis lui même l'objet dans sa poche.
C'est cette comparaison avec la prestidigitation qui m'a fortement enthousiasmé. On se retrouve avec le héros a tenter de trouver des solutions. C'est une interaction super intéressante et c'est pour cela que je conseille vivement la lecture du livre.
Concernant les constatations sur la première scène de crime
Spoiler:
le coup des traces dans la neige : j'ai trouvé curieux que personne de la police scientifique ne remarque une différence de profondeur dans les traces de pas. En inversant les traces, on obtient surtout une répartition du poids différentes sur les empreintes.
Posté le: Lun Juin 13, 2011 3:52 pm Sujet du message: Un remarquable premier roman !
Je viens de terminer ce roman : un grand moment de plaisir. Voici mon avis.
David Gurney est un ex-flic de 47 ans, jeune retraité, qui vit avec sa femme Madeleine à la campagne, loin de New York où il exerçait son travail. Sa réputation de chasseur de serial killers, intuitif et à l’esprit extraordinairement logique, a largement dépassée les frontières de l’état de New York, et c’est tout naturellement qu’un de ses anciens copain d’université s’adresse à lui quand un inconnu lui envoie des poèmes inquiétants et étranges, menaçant en même temps de révéler des aspects de sa vie passée qu’il préfèrerait oublier.
Presque malgré lui, et surtout malgré sa femme Madeleine qui souhaiterait partager avec lui autre chose que des enquêtes, Gurney est embringué dans une histoire qui va le mener bien loin de sa vie tranquille de retraité.
Ce livre, le premier de son auteur, est une vraie réussite. Son côté le plus impressionnant repose sur l’intensité et la crédibilité que l’auteur parvient à donner à ses différents personnages, mêmes les secondaires. Je rappelle ce que disait Nicolas Sker ( auteur du roman le premier crâne ) dans son entretien publié sur un polar, à propos des thrillers : « tu mets le doigt sur la plus grande difficulté du thriller selon moi. Faire exister des personnages quand l’intrigue est si forte. Dans ce genre de roman, les personnages sont dans une urgence et l’histoire a tendance à les écraser. Il est donc très difficile de prendre du temps pour leur donner une épaisseur psychologique totalement satisfaisante. La plupart des auteurs font le choix de la caricature.».
Or chez John Verdon, la réussite est à cet égard totale ; ses personnages sont à l’opposé des caricatures que l’on peut trouver (par exemple) chez l’auteur de thrillers le plus populaire au monde : James Patterson. Le héros de 658 est saisi dans toute la complexité de sa vie conjugale, dans toutes ses difficultés psychologiques liées à la mort de son fils quelques années plus tôt, dans toutes ses interrogations sur les différentes pistes possibles dans la recherche du tueur, des rapports qu’il établit avec ses collègues et des liens qu’il tisse avec eux. Et la plupart des personnages secondaires sont traités de la même façon, avec une telle maîtrise, que chacun d’eux va rester dans notre mémoire une fois le livre refermé.
Le risque, comme le soulignait Nicolas Sker, était que tout cela ne se fasse au détriment du suspense. Ici, au contraire, la richesse de l’écriture permet un suspense accru, qui s’étend de la dimensions psychologique jusqu’à celle de l’intrigue policière et des rebondissements attendus normalement à la fin de tout bon thriller. Et les questions que se pose le lecteur portent aussi bien sur les motivations du tueur, sur les procédés qu’il utilise pour parvenir à berner la police, que sur le fait de savoir si David et Madeleine vont enfin réussir à se rapprocher, à se comprendre, à tisser de nouveaux liens.
Ainsi l’auteur, en nous faisant pénétrer avec talent dans l’univers de ses personnages, augmente la crédibilité de son récit et l’intérêt que nous pouvons porter à son histoire, élargissant du même coup le champ habituel des thrillers « ordinaires ».
« Comme s’il appuyait sur une plaie enflammée pour juger du degré d’infection, il se força à remplacer « l’accident » par les mots précis qui lui étaient si pénibles :
la mort de notre fils de quatre ans.
Ces mots, il les prononçait toujours tout bas, pour lui-même, guère plus qu’un murmure. A ses propres oreilles, sa voix rendait un son éraillé et creux, comme si elle appartenait à quelqu’un d’autre.
Il ne pouvait pas supporter les pensées et les émotions qui accompagnaient ces mots, et il tenta de les chasser en sautant sur la première diversion à portée de main.
Se raclant la gorge, puis se détournant de la porte vitrée pour regarder Madeleine à l’autre bout de la pièce, il dit avec un enthousiasme exagéré :
— Et si on s’occupait du tracteur avant qu’il fasse nuit ? »
Mais outre le suspense psychologique, le suspense lié à la recherche du serial killer se conjugue à une intrigue policière brillante, pour laquelle John Verdon donne une solution aussi élégante qu’inattendue : le tueur prévient ses victimes en leur envoyant une série de poèmes troublants et inquiétants. Il les connait, leur dit-il, et il sait ce qu’ils pensent, mieux qu’ils ne le savent eux-mêmes. Pour les convaincre, il leur envoie une lettre dans laquelle il leur demande de penser à un nombre. L’ami d’enfance de David Gurney, d’abord dubitatif, avait pensé au nombre 658 (le titre du livre) d’une façon aléatoire, un nombre qui n’avait aucun rapport avec sa vie passée.
Bien sûr le tueur devine le nombre. Mieux, il pratique de la même façon avec ses autres victimes, avec la même réussite. Comment s’y prend-il, sachant que l’explication n’est pas liée au fantastique ou à la parapsychologie mais qu’elle est totalement rationnelle ? J’avoue m’être laissé piéger !
Arriverez-vous à deviner le mécanisme mis en place par le tueur ? C’est un des enjeux amusants de ce roman, même si ce n’est pas le principal, car encore une fois, les qualités narratives de l’auteur et son écriture suffisent largement au plaisir du lecteur.
Un très grand roman, donc, qui navigue entre thriller, suspense psychologique et intrigue policière classique.
Un auteur, John Verdon, dont il faut retenir le nom : j’attends son prochain roman avec beaucoup d’impatience ! _________________ _______________________________________
J'ai pris un cours de lecture rapide et j'ai pu lire "Guerre et Paix" en vingt minutes : ça parle de la Russie. (Woody Allen) Le blog Un Polar (collectif).
Posté le: Jeu Juil 07, 2011 9:24 am Sujet du message:
Merci Fredo ! _________________ _______________________________________
J'ai pris un cours de lecture rapide et j'ai pu lire "Guerre et Paix" en vingt minutes : ça parle de la Russie. (Woody Allen) Le blog Un Polar (collectif).
Inscrit le: 08 Fév 2007 Messages: 701 Localisation: Lille
Posté le: Dim Avr 29, 2012 10:11 am Sujet du message:
Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié ce roman à énigmes qui n'est pas sans me rappeler ceux de John Dickson Carr et de Paul Halter, et dont la sortie en poche est prévue le 1er juin 2012.
Sans oublier la sortie le 16 mai 2012 de la deuxième enquête de David Gurney: N'ouvre pas les yeux
va falloir que je le lise vu que le second arrive _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road
Posté le: Dim Mai 20, 2012 8:07 am Sujet du message:
globalement comme Nico:une vraie réussite sur une grande partie de l'histoire mais un peu moins sur le dénouement.il n'en reste pas moins que cela reste un livre intelligent avec un perso principal,Dave Gurney, intéressant. _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road
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