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Les Anges s'habillent en Caillera, de Rachid Santaki

 
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Hoel
Patrick Kenzie (modo)


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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Mer Jan 05, 2011 10:56 pm    Sujet du message: Les Anges s'habillent en Caillera, de Rachid Santaki Répondre en citant

Moisson rouge publie le 21 janvier un roman atypique, Les anges s'habillent en Caillera, écrit par Rachid Santiki (et préfacé par Oxmo Puccino).



Résumé

Ilyès, dit le Marseillais, sort de prison. Il vient de purger une peine de 18 mois à la maison d’arrêt de Villepinte pour vol à la ruse. Il veut reprendre les affaires, mais il doit d’abord s’occuper de la balance qui l’a envoyé à l’ombre : un ex-poto empêtré dans des histoires de drogue, une petite poukave qui taffe avec les flics.

Les Anges s’habillent en Caillera s’inspire de la vie du Marseillais, escroc de Saint-Denis, peut-être le voleur de carte bancaire le plus doué de sa génération, devenu à 23 ans une légende en région parisienne. Sa route va croiser celle de Stéphane, un flic corrompu de la police judiciaire, manipulateur, violent et déterminé. Leurs histoires parallèles nous plongent dans l’univers de Saint-Denis, ville-personnage, avec sa galerie de anges (verlan de gens).



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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)

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Hoel
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Mer Jan 05, 2011 11:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

En attendant la parution du roman (le 21 janvier donc), Moisson Rouge et Rachid Santaki (aidé sur ce coup-là) vous proposent de suivre les aventures de Sofiane, un des personnages secondaires Des anges s'habillent en caillera (le cousin du personnage principal en fait).
Le tout est proposé sous la forme du feuilleton, avec un nouvel épisode tout les lundis, jusqu'à la parution du roman : http://lesangesshabillentencaillera.fr/

Rachid Santaki s'explique sur la genèse du projet.

Citation:
Pour annoncer la sortie de mon premier roman Les Anges s’habillent en Caillera, j’ai eu l’idée d’écrire un feuilleton en 19 épisodes autour d’un des personnages secondaires du livre (sur le principe du spin-off). J’ai donc co-écrit les aventures de Sofiane (le cousin du protagoniste des Anges) avec la jeune et talentueuse plume Siham Touil. Ces épisodes qui sont à l’esprit de la banlieue : humaine, drôle, au langage riche, vivant et inventif. J’ai ensuite cherché à les illustrer avec humour : c’est au café de la musique qu’on me présente Berthet. Le dessinateur m’annonce qu’il est de La Courneuve, ma ville ! Il m’explique son parcours. Suite à un délit, il a été condamné à dix ans de prison et a purgé une peine de 5 ans. Pendant son incarcération, un surveillant remarque ses illustrations et Berthet se retrouve à travailler dans l’atelier dessin de la prison et en quelques mois, il expose à « l’extérieur ». Booba disait « nique sa mère la réinsertion » ; l’histoire de Berthet n’est pas celle d’un voyou repenti ou d’un modèle de réinsertion, son histoire est commune à la mienne, il partage son art et veut faire passer un message. Sa passion et son talent ont franchi les murs du pénitencier et lui ont permis de remporter le premier prix « Trans-muraille » au festival d’Angoulême en 2008. Je suis séduit par son travail : on retrouve les traits et le ton de notre environnement avec un humour au message pertinent. Par ailleurs, il me surprend en me disant qu’il connaît le Marseillais, le personnage principal de mon polar ! C’est un voleur à la ruse que j’ai rencontré et avec lequel j’ai réalisé des entretiens qui ont servi de base à l’écriture du roman. Berthet me raconte qu’à la prison de Nanterre, Le Marseillais était la star des voleurs à l’italienne.
Le blog se veut participatif et nous invitons de jeunes talents à rebondir sur ces épisodes, à les raconter sous un autre angle ou à prolonger la toile en partant eux même d’un autre personnage.


Ce roman est aussi la première collaboration entre l'éditeur (Moisson Rouge) et Le Syndikat, une association souhaitant « promouvoir la lecture et l’écriture » en banlieue, et défendre la « littérature urbaine contemporaine ».

Le Syndikat est une association loi 1901 dont l’objet est de « promouvoir la lecture et l’écriture » en banlieue, de défendre la « littérature urbaine contemporaine ».

Citation:
Le Syndikat est née d’un constat simple : la ghettoïsation, voire la prohibition de la lecture et de l’écriture en banlieue. Lisez un livre dans une cour de récréation, vous êtes un bouffon. Ecrivez un texte qui n’est pas un morceau de rap, un intello. Et si malgré tout, obstiné, vous finissez un texte de fiction, il ne vous viendrait jamais à l’esprit que quelqu’un pourrait l’éditer, pas une seconde.
Par ailleurs, cherchez sur une table de librairie un roman policier qui se passe en banlieue, qui traite de la banlieue, écrit par un auteur de banlieue : nada. Lorsque l’on se rend compte de la matière première qui existe, c’est effarant. Lorsque l’on sait l’attention que de nombreux jeunes portent à la « langue », à la sonorité des mots, à la créativité de l’écriture, c’est tout simplement dommage. Contrairement à ce que l’on croit, le divorce n’est pas consommé entre les jeunes de cité et l’écriture. Mais le livre n’est pas un objet accessible, conceptuellement.
Le Syndikat sera un portail Internet qui proposera à de jeunes auteurs francophones qui ne sont pas publiés d’envoyer de courts récits. Les meilleures seront publiés en ligne et si matière il y a, Moisson Rouge éditera une anthologie (peut être numérique) dans sa collection Le Syndikat (inaugurée par Les Anges s’habillent en Caillera). Il s’agira uniquement de textes de fiction.

Raymond Chandler dit de Dashiell Hammett qu’il « a sorti le roman policier du vase vénitien pour le jeter dans la rue ». Commence avec eux une longue lignée d’auteurs américains de roman noir, étudiés aujourd’hui dans les universités : De Chester Himes à Pelecanos (auteur de polars et créateur de The Wire, série télévisée sur le ghetto de Baltimore). En France, nous n’avons pas –ou très peu, de récit sur nos cités. Notre action ne se veut pas humanitaire, sociologique ou documentaire. Nous voulons créer un relais entre de jeunes auteurs qui ont des histoires à raconter et nous, éditeurs, qui peinons à les trouver, dans notre intérêt commun.

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MessagePosté le: Mer Jan 05, 2011 11:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas encore lu le roman, ni même le feuilleton en question (ça ne saurait tarder), mais je trouve le projet du Syndikat extrêmement noble.
Le constat posé ci-dessus me semble juste.
Pour l'anecdote, j'ai moi-même eu l'occasion de me faire insulter par des "cailleras" simplement parce que j'avais commis l'impair de lire devant eux. Sur le coup, je n'ai pas trop su quoi répondre, et je dois dire que cette scène m'a vraiment marqué. Peut-être n'avaient ils jamais eu l'occasion d'ouvrir un livre et d'en retirer du plaisir, d'où l'incompréhension haineuse ?
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dreass92
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MessagePosté le: Mar Jan 11, 2011 10:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

merci Hoel pour l'information. Je vais jeter un petit coup d'oeil sur le blog car le projet de "Syndikat" est très intéressant
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Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir ?
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MessagePosté le: Sam Mar 12, 2011 1:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

Mon avis vient de paraître sur Polars Pourpres.

Citation:
Un polar « Seine-Saint-Denis style » de Rachid Santaki

Ilyès, plus connu comme « le Marseillais », est l'un des plus brillants voleurs à la ruse de la région parisienne. Il observe une personne composant son code bancaire puis provoque une situation rendant possible un échange de cartes bleues. Le temps que la victime s'en aperçoive, son compte a été vidé.
Après dix-huit mois passés derrière les barreaux à Villepinte, il retrouve la liberté avec une seule obsession : faire comprendre à la balance qui l'a envoyé à l'ombre qu'elle a fait une grave erreur en le donnant aux flics.

Les anges s'habillent en caillera marque le début d'une collaboration entre l'éditeur Moisson rouge et Le Syndikat, une association qui souhaite « promouvoir la lecture et l’écriture » dans les cités et défendre la « littérature urbaine contemporaine ». Pour inaugurer cette collection, le choix de Rachid Santaki n'est pas anodin. Touche-à-tout hyperactif – boxe, hip-hop – et déjà auteur de La petite cité dans la prairie, il veut contribuer à redorer l'image des banlieues par ses diverses activités, dont l'écriture.
Le Marseillais existe vraiment et l'auteur a déjà eu l'occasion de le rencontrer à plusieurs reprises. En ancrant son intrigue à Saint-Denis – la ville est sans doute le personnage principal du roman – et en faisant le choix de s'inspirer très fortement de quelqu'un existant vraiment, Rachid Santaki accentue volontairement l'aspect réaliste de sa fiction. Des quartiers à la prison, autant d'endroits où l'on se retrouve plongé grâce aux descriptions de l'auteur, qui font souvent mouche. De vrais articles de presse à propos de certains faits divers s'étant déroulés à Saint-Denis, intercalés entre les chapitres, viennent confirmer cette impression d'ultra-réalisme. La trame du texte a beau être simple et déjà vue – le héros qui veut se venger de celui qui l'a trahi, un grand classique –, la sauce prend, en partie grâce à la qualité des protagonistes. Si le Marseillais joue évidemment un rôle central dans l'histoire, le personnage de Stéphane est sans doute le plus réussi. Aussi carriériste que ripou, ce policier bad boy ne craint pas de faire dans l'illégal, du moment que cela serve ses intérêts. L'écriture de Rachid Santaki, très orale, où se côtoient verlan et arabe, achève d'immerger le lecteur en plein 9-3. Les non-initiés au parler de la cité regretteront l'absence d'un lexique ainsi que la non-traduction de certains passages en arabe. Nonobstant, le roman se lit très bien et sa construction intelligente permet de maintenir une tension narrative certaine. Le lecteur quelque peu connaisseur de culture hip-hop pourra savourer les clins d'œil à certains titres de rap disséminés au fil du texte (une playlist est même proposée à la fin du livre, par ailleurs joliment préfacé par Oxmo Puccino).

Rachid Santaki signe avec Les anges s'habillent en caillera un roman noir réussi ayant pour cadre la ville de Saint-Denis. Espérons qu'il donne envie à d'autres auteurs des banlieues de se lancer dans l'écriture.
Signalons aussi qu'une série littéraire mettant en scène Sofiane, le cousin du Marseillais – un personnage secondaire du roman – a été mise en ligne avant la sortie du roman. Ce feuilleton, co-écrit par Rachid Santaki, ainsi que d'autres bonus sont disponibles sur le site du livre.


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MessagePosté le: Lun Déc 12, 2011 7:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Parution en poche le 8 mars prochain.
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