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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Lun Nov 29, 2010 4:02 pm Sujet du message: Les romans d'Yvon Coquil |
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Yvon Coquil est un jeune retraité des chantiers navals de Brest.
Docks est son deuxième roman, après Black Poher, qui a reçu en 2008 le Prix du Goéland Masqué.
Il est édité chez une petite maison qui fait du bon travail : les Éditions du Barbu.
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Lun Nov 29, 2010 4:08 pm Sujet du message: |
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Mon avis concernant Black Poher vient de paraître sur Polars Pourpres.
Citation: | Dardoup joue les Poher Rangers
Corentin Dardoup est agent de police municipale – dites plutôt garde champêtre, il préfère – dans la petite ville (imaginaire) de Bourgneuf, en Centre Bretagne. Toute la bourgade est en émoi, attendant l'arrivée d'un universitaire de renom venu rendre hommage à un inconnu local devenu un héros de la guerre d'indépendance américaine. Dans le même temps, un habitant sans histoire de la commune se fait sauvagement égorger chez lui. Corentin Dardoup est rapidement écarté de l'enquête par les gendarmes, mais comme tout Breton, il est têtu et donc bien décidé à comprendre qui a pu s'en prendre à monsieur Lejeune.
Lorsque l'on demande à Yvon Coquil si Black Poher est une sorte d'hommage à 1275 âmes il répond : « oui, le talent en moins ». Cela en dit déjà long sur l'auteur : sur sa modestie, sur sa passion pour le roman noir américain (Daniel Woodrell, Harry Crews, Joe R. Lansdale...), mais aussi sur son humour. Ce n'est pas un hasard si la figure locale de l'histoire américaine qu'il a inventée s'est battue à Pottsville. Il s'agit en effet de la ville où officie Nick Corey, le célèbre shérif créé par Jim Thompson qui n'est pas sans rappeler Corentin Dardoup. Comme son homologue texan, le policier breton nous narre son histoire à sa manière, avec son franc-parler.
Ce clin d'œil et le personnage principal mis à part, il y a d'autres points communs évidents entre ces deux romans noirs, aux premiers titres desquels le décor et l'humour. Le fin fond du Texas a été remplacé par le Poher mais le souci de décrire le monde rural reste le même. Les petites gens sont croquées dans leur médiocrité, tantôt avec bienveillance, tantôt avec cynisme, mais toujours avec talent. Des pensionnaires d'une maison de retraite qui se cachent pour picoler, des jeunes exploitants qui ne veulent plus être des paysans mais des « agri managers » : de nombreuses scènes décrites ici sont criantes de réalisme, et d'autant plus pour qui connaît la région.
Comme le shérif Corey, Dardoup ne manque pas d'humour. Il a son caractère, la réplique qui fuse et beaucoup d'expérience dans le maniement de l'ironie. Au-delà, le garde champêtre, très attachant au demeurant, aime à passer son temps libre au bar avec ses amis, ou en plein air, à apprivoiser son cheval.
Yvon Coquil n'en délaisse pas pour autant son intrigue, laquelle tient sans peine le lecteur en haleine et connaît plusieurs rebondissements avant les révélations finales.
En brossant un portrait de la Bretagne rurale alliant noirceur et humour féroce, Yvon Coquil signe avec Black Poher un premier roman très convaincant. Un moment de lecture jubilatoire qui espérons-le, en appellera d'autres.
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Comme vous pouvez le constater, j'ai vraiment beaucoup aimé. Je n'ai pas encore lu Docks mais je crois que Xavier ne me contredira pas si je dis qu'Yvon Coquil mérite d'être découvert. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
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Xavier Meurtrier
Age: 59 Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 472 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Nov 30, 2010 2:24 pm Sujet du message: |
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Non, je ne contredirai pas. Malheureusement, le libraire français de Shanghai ne peut commander Black Poher que je n'ai pas lu. _________________ Vedrai che puoi facerla |
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erta Meurtrier
Age: 51 Inscrit le: 09 Mai 2007 Messages: 325 Localisation: BZH
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Posté le: Mer Déc 01, 2010 9:39 pm Sujet du message: |
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Yvon Coquil travaillait comme salarié dans l'entreprise qui m'emploie.
Il vient tout juste de prendre sa retraite. Nul doute qu'avec tout son temps, il nous produira de nouvelles perles... _________________
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mer Déc 01, 2010 9:53 pm Sujet du message: |
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Tu travailles à l'arsenal Laurent ?
Et sinon, tu les as lu les romans ? _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
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erta Meurtrier
Age: 51 Inscrit le: 09 Mai 2007 Messages: 325 Localisation: BZH
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Posté le: Mer Déc 01, 2010 10:04 pm Sujet du message: |
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Oui, je travaille chez DCNS.
J'ai lu Black Poher et ai beaucoup apprécié aussi. _________________
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mer Déc 01, 2010 10:14 pm Sujet du message: |
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Ok, je ne savais pas.
N'hésite pas à aller voter pour ce roman alors. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
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Xavier Meurtrier
Age: 59 Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 472 Localisation: Paris
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Posté le: Jeu Déc 02, 2010 1:29 am Sujet du message: |
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J'ai voté pour ce roman, une belle découverte. _________________ Vedrai che puoi facerla |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mar Jan 13, 2015 9:18 am Sujet du message: |
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Mon avis concernant le troisième roman d'Yvon Coquil vient de paraître sur Polars Pourpres.
Hoel, sur Polars Pourpres a écrit: | Il pleuvait des goélands sur Brest ce jour-là
Le célèbre journaliste Léo Tanguy se rend à Brest, où un flic sympathique qu'il connaissait bien, Frédéric Marquaux (Polo pour les intimes), a été retrouvé mort, son corps repêché dans un bassin du port de commerce. Léo débute son enquête tandis qu'en plus de la pluie, des goélands se mettent à tomber sur Brest, littéralement, sans que les scientifiques ne puissent l'expliquer.
Dernier train pour Ouessant est la seizième enquête de Léo Tanguy. Ce collègue breton du Poulpe cher à Jean-Bernard Pouy (qui a d'ailleurs signé l'un des opus, Rosbif saignant), imaginé par Gérard Alle (qui inaugura la série avec Les jeunes tiennent pas la marée), avait fait une pause depuis que Coop Breizh ne publiait plus ses aventures. C'est finalement l'éditeur costarmoricain La Gidouille qui permet à l'enquêteur de remettre le pied à l'étrier, et au Ti Zef (surnom affectueux donné aux habitants de Brest) Yvon Coquil de signer son troisième roman.
Après l'hilarant Black Poher aux accents thompsoniens, et Docks, qui se déroulait déjà dans la cité du Ponant, on retrouve ici cette ville que l'auteur connaît si bien. Il y est né et n'a pas choisi le cadre portuaire par hasard puisqu'il a travaillé une trentaine d'années sur les chantiers navals de la ville. Ce n'est donc pas pour rien que les personnages et les dialogues paraissent plus vrais que nature. Ce livre a beau répondre à un certain cahier des charges, on y retrouve indéniablement la patte de l'auteur : son humour (parfois potache mais toujours drôle), sa gouaille n'hésitant pas à faire dans le « bretonnisme », un peu de critique sociale (ici contre la mondialisation de la main-d’œuvre corvéable et les patrons amoraux) et beaucoup d'humanisme (certains apprécieront sans doute la citation de Georges Hyverneaud mise en exergue).
Si l'intrigue en elle-même n'est pas des plus exceptionnelles, le roman vaut surtout pour les qualités évoquées précédemment. On rigole bien avec ces personnages avec qui on boirait bien un petit coup, le message de l'auteur passe bien, et on tourne les pages avec plaisir jusqu'à la double conclusion, surprenante bien qu'un brin farfelue.
Si vous ne connaissez pas encore Léo Tanguy, cet opus peut être l'occasion de le découvrir. De même (avec l'accent brestôa) si vous voulez visiter Brest sans trop vous mouiller.
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_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
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Gauthier Gallais Témoin
Age: 50 Inscrit le: 08 Fév 2016 Messages: 58
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Posté le: Mar Aoû 15, 2017 9:42 am Sujet du message: |
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Fini hier. J'ai moins accroché, il y a des longueurs, des répétitions, ça me semble un peu trop étiré, particulièrement vers le final. L'intrigue est bonne, et c'est dommage que de l'avoir lu sans savoir qu'il s'agissait du deuxième volet d'une série, j'ai l'impression de passer à côté d'un tas de références. |
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