Posté le: Dim Juin 07, 2009 5:34 pm Sujet du message:
Vivement le 15! Je viens tout juste de tomber sur ce post (après ma longue absence de 8 mois...) et je suis ravie à l'idée de (re)lire Marin très bientôt !!! _________________ Il y a, au cours de l'existence, des rencontres imprévues et singulières, où bien des faits se produisent, en apparence anodins, et qui auront été les dons du destin.[Hector Bianciotti]
Age: 59 Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 472 Localisation: Paris
Posté le: Lun Juin 08, 2009 9:07 am Sujet du message:
Citation:
Et je peux vous dire que l'opus de Marin est excellent !
Ce n'est pas une surprise; même si Marin a opté pour les landes, il est aussi écrivain des villes, MO était une réussite à ce niveau dans ce Grenoble qui pue la mort. _________________ Vedrai che puoi facerla
Age: 43 Inscrit le: 28 Oct 2002 Messages: 9308 Localisation: Région Parisienne
Posté le: Lun Juin 08, 2009 10:45 am Sujet du message:
Justement, puisqu'on parle du 5e clandestin...
Les éditions La Tengo et Polars Pourpres s'associent pour vous proposer de gagner l'un des 5 exemplaires de Le Cinquième Clandestin, le nouveau polar de Marin Ledun dans la collection Mona Cabriole
Pour participer, cliquez sur l'image ci-dessous et répondez correctement aux questions posées avant le 28 juin !
Age: 47 Inscrit le: 04 Mar 2007 Messages: 1205 Localisation: Paris
Posté le: Lun Juin 08, 2009 5:30 pm Sujet du message:
Nico a écrit:
Et je peux vous dire que l'opus de Marin est excellent !
Je n'ai eu le temps que de parcourir quelques lignes pour l'instant, mais dès les premiers mots, j'ai retrouvé, avec plaisir, le coup de patte de Marin, son sens de la mise en scène, et cette manière qu'il a de nous plonger immédiatement dans une atmosphère très noire... Je le lis en entier dans la semaine qui vient
Age: 59 Inscrit le: 23 Oct 2008 Messages: 578 Localisation: Val d'Oise
Posté le: Mar Juin 09, 2009 1:39 pm Sujet du message:
Je le commence tout à l'heure _________________ "Si l'on vit sa vie en ouvrant son coeur, avec intégrité, si l'on vit vraiment pour l'instant présent, on n'a jamais le temps de regarder en arrière et d'avoir des regrets" R.J. Ellory
Posté le: Mar Juin 09, 2009 7:50 pm Sujet du message:
Je l'ai dévoré, je me suis régalé, mon avis sur PP :
Fredo a écrit:
Le roman se lit très vite, c'est un bel exercice de style. C'est percutant, vivant, troublant et au final captivant. On rentre très vite dans les "chaussons" de Mona et difficile de refermer le livre tant on aimerait bien y rester encore un peu plus ...
Age: 59 Inscrit le: 23 Oct 2008 Messages: 578 Localisation: Val d'Oise
Posté le: Mar Juin 09, 2009 8:55 pm Sujet du message:
je l'ai commencé ce soir dans les transports et j'en ai déjà lu la moitié, j'aime beaucoup, c'est vif, pas une minute de répit, je pense le finir tout à l'heure. _________________ "Si l'on vit sa vie en ouvrant son coeur, avec intégrité, si l'on vit vraiment pour l'instant présent, on n'a jamais le temps de regarder en arrière et d'avoir des regrets" R.J. Ellory
Posté le: Mer Juin 10, 2009 7:08 pm Sujet du message:
Une note de 3/5 sur Pol'Art Noir pour l'épisode de M. Ledun.
Spoiler:
Citation:
Cinquième arrondissement de Paris, rue Mouffetard. Alors que dans cette soirée finissante de juillet les touristes et noctambules s'égaillent sur les trottoirs, une jeune femme désespérée par une expulsion annoncée se jette de la fenêtre de son appartement du cinquième étage, un bébé dans les bras. Son dernier regard sera pour une autre jeune femme, à peine aperçue derrière les barreaux d'un soupirail, les mains liées d'une cordelette.
Mona Cabriole, journaliste à Parisnews et envoyée sur place par son patron pour couvrir l'événement, remarque dans la foule une jeune femme noire qui semble plus concernée que les autres badauds, mais lorsqu'elle tente d'entrer en contact, cette dernière prend la fuite. Elle apprend bientôt que la victime était elle-même d'origine africaine…
Dans la série Mona Cabriole initiée par La Tengo Editions (Paris, un personnage, vingt arrondissements, vingt auteurs, et du rock'n roll), c'est Marin Ledun qui se "charge" du cinquième. Pour qui entame la série avec cet épisode, il découvrira une Mona plutôt angoissée par sa propre solitude, ce qui tranche avec, par exemple, celle présentée dans le précédent numéro — beaucoup plus "légère" (cf. La Bourse ou la Vie, Laurence Biberfield) — au point qu'on en vienne à s'interroger sur la cohérence de sa personnalité ; la première n'ayant au fond pas grand-chose à voir avec la seconde.
Marin Ledun envoie donc une Mona solitaire dans le cinquième, arrondissement aussi étudiant que touristique où se croise dans la rue beaucoup de monde mais où se jouent, derrière les murs, de sombres drames.
Opiniâtre et désœuvrée, Mona retrace le parcours d'Hassia qui résonne étrangement en elle :
« Marre des faits divers, des bas de page où l'on ne sait plus si la disparition d'un clébard est plus importante que la mort d'une jeune femme. »
C'est cette insupportable indifférence face au drame qui pousse la journaliste à remonter la piste du désespoir. Hassia : Rwandaise, réfugiée politique, sans papier, d'une beauté saisissante, qui accumulait les petits boulots sans jamais accorder sa confiance à personne. Une clandestine au milieu de la foule.
Mona apprend qu'Hassia n'a jamais été enceinte. Dès lors, à qui pouvait bien être ce bébé qu'elle tenait dans ses bras ?…
Marin Ledun nous présente les circuits secrets de ceux qui profitent des immigrés clandestins en toute impunité. Ces marchands de sommeil qui opèrent au vu et au su de tout le monde, mais que personne ne veut voir.
« Tout le monde ment.
Même Louis, même moi.
Secrets de famille, désirs inassouvis, rancœurs, regard envieux, petites histoires dans la petite histoire, quotidien de silences coupables.
Tout le monde se connaît et tout le monde ment.
Pour la bonne cause, par jalousie ou par envie. Parfois les trois, souvent une seule de ces raisons suffit.
Le mensonge pour ne pas avoir à regarder la vérité en face.
Pour ne pas s'avouer qu'il y a soi et les autres. »
Mais ces marchands-là vont beaucoup plus loin dans l'ignominie, séquestrant, réduisant les filles au statut de prostituées, organisant des trafics aux conséquences mortelles.
Marin Ledun, qui se fait dans une première partie du roman "informatif", social :
« En ce durcissant d'année en année sous l'impulsion des tenants du sécuritaire et du dogme de la « tolérance zéro », les nouvelles lois sur l'immigration ont rendu la vie des prétendant à l'émigration de plus en plus hasardeuse. Hommes et femmes sont livrés à la merci de tous les salauds prêts à tout pour du fric et du bon temps. Et les femmes sont évidemment celles qui subissent les pires attaques. La triple peine pour les sans-papiers en robe. Clandestines en France, répudiées dans leur pays d'origine, et livrées aux ordures de tout pays pour payer la dette séculaire de la connerie humaine. »
donne ensuite à son récit un traitement beaucoup plus proche du thriller, avec séquestration dans des caves sombres, courses poursuite dans des galeries souterraines, bruit de chaînes et traces de sang, revisitant les sous-sols oubliés du cinquième — n'oublions pas que le roman s'inscrit dans une série au cahier des charge strict.
D'ailleurs, c'est sans doute là que le bas blesse. Format trop court, imposition des citations musicales, revue de détail de l'arrondissement, sans compter la personnalité de Mona Cabriole qui, elle, ne semble pas clairement définie ; et on obtient pour la série, comme pour chacun de ses épisodes (ou au moins ceux que j'ai pu lire) un résultat pas complètement abouti, comme en déséquilibre. Frustrant.
Laurent.
[Edit] Cette critique risque de dévoiler certains éléments importants de l'intrigue. _________________
Age: 47 Inscrit le: 04 Mar 2007 Messages: 1205 Localisation: Paris
Posté le: Dim Juin 14, 2009 11:00 am Sujet du message:
Ce n'était pas gagné, Marin l'a fait : il a donné du sens à la série Mona Cabriole !
Mon avis détaillé :
Quatrième auteur à investir la nouvelle série "Mona Cabriole", Marin Ledun a su s'emparer d'un cahier de charge assez simple en apparence, bien que contraignant (un personnage récurrent et un arrondissement de Paris vus par un auteur différent à chaque fois, le tout saupoudré de références rock), l'investir totalement et en tirer un roman qui lui ressemble. Si on le compare aux trois précédents opus de la série, le résultat est stupéfiant de noirceur, de dureté et d'engagement - les marques de fabrique de l'auteur de "Modus Operandi" et "Marketing Viral". La rupture est même si brutale qu'on se demande à quel point le concept de l'héroïne journaliste, fouineuse experte au grand cœur, est clairement exposé aux écrivains à qui on la confie...
Mais peu importe, car ce qui compte est de retrouver Marin Ledun au meilleur de sa forme, décidément à l'aise dans une forme moderne de roman noir, toujours aussi engagé socialement, mais également décomplexé et inventif du point de vue stylistique. Son enquête sur le suicide d'une jeune femme sans-papier ne cède rien aux convictions du romancier, qui ne se prive pas, au détour d'un jeu de manipulation habilement tressé et de quelques intenses moments de suspense, de dénoncer la politique de la peur et du tout-sécuritaire érigée en modèle gouvernemental depuis quelques années, pour un bilan plus que contestable.
En attendant une prometteuse "Guerre des vanités", à paraître en 2010 en Série Noire, ce "Cinquième Clandestin" prouve que Marin Ledun est décidément un auteur à suivre, l'un des plus intéressants et emblématiques de sa génération, de ceux qui ne lâchent rien. De ceux dont on a besoin.
Vu l'opinion plus que défavorable que j'avais de la série après en avoir lu les deux premiers tomes, et même si j'attendais beaucoup de Marin Ledun, c'est donc plus qu'une très bonne surprise... En attendant de voir ce qu'Antoine Chainas en fera, au mois d'octobre normalement !
Age: 59 Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 472 Localisation: Paris
Posté le: Lun Juin 15, 2009 8:22 am Sujet du message:
Une écriture qui me rappelle plus Modus Operandi avec plus de nerf que Marketing Viral. Je suis d'accord avec Dodger, on sent un Marin qui explose d'énergie. _________________ Vedrai che puoi facerla
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