Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Pendergast Témoin
Age: 47 Inscrit le: 05 Jan 2008 Messages: 25
|
Posté le: Sam Mai 24, 2008 11:23 pm Sujet du message: Traduction de livres |
|
|
Yop, ça fait longtemps que je veux créer ce sujet pour demander s'il y en a parmi vous qui savent comment sont décidées les traductions de livres.
Je veux dire, est-ce que c'est l'auteur qui propose aux maisons d'éditions d'autres pays ou justement l'éditeur du pays d'origine qui propose la traduction ?
Et dernière question, est-ce que nous qui lisons pouvons proposer à des éditeurs de traduire des livres qui ne sont pas encore sortis (spécifiquement en France, c'est ce qui m'intéresse), surtout si ces livres ont connu un succès assez important dans le reste du monde.
Voilà, je ne sais pas si le sujet à sa place ici, sinon vous déplacez |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Xavier Meurtrier
Age: 59 Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 472 Localisation: Paris
|
Posté le: Dim Mai 25, 2008 6:18 am Sujet du message: |
|
|
Tous les cas de figure arrivent : L'éditeur français peut contacter l'éditeur ou l'auteur étrangers (dernier cas rare) ou l'inverse ou un agent littéraire peut faire le travail.
Tu peux proposer bien sûr. _________________ Vedrai che puoi facerla |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Pendergast Témoin
Age: 47 Inscrit le: 05 Jan 2008 Messages: 25
|
Posté le: Dim Mai 25, 2008 6:36 pm Sujet du message: |
|
|
Ok, merci pour ta réponse, je vois un peu mieux maintenant.
Et c'est cool de pouvoir proposer aux éditeurs, y'a quand même certains livres qui tardent à sortir en France alors qu'ils ont été traduits dans une vingtaine de langues :/ |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Xavier Meurtrier
Age: 59 Inscrit le: 13 Mar 2007 Messages: 472 Localisation: Paris
|
Posté le: Lun Mai 26, 2008 7:40 am Sujet du message: |
|
|
Les éditeurs sont des commerçants, si tu proposes un livre qui peut se vendre bien, ils prennent même sil le livre vient de l'autre bout de la planète d'un pays quasi inconnu. C'est évident, mais ne l'oublie pas. _________________ Vedrai che puoi facerla |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Pendergast Témoin
Age: 47 Inscrit le: 05 Jan 2008 Messages: 25
|
Posté le: Lun Mai 26, 2008 7:57 am Sujet du message: |
|
|
C'est vrai, mais je n'étais tout de même pas sûr que l'on puisse les conseiller car finalement la décision finale doit quand même revenir à l'auteur.
Mais j'ai déjà une ou deux idées de livres en tête, reste plus qu'à trouver quel éditeur serait le plus partant X) |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Fredo Michael Myers
Age: 48 Inscrit le: 10 Avr 2004 Messages: 8982 Localisation: Paris
|
|
Revenir en haut de page |
|
|
Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
|
Posté le: Jeu Jan 19, 2012 10:11 pm Sujet du message: |
|
|
En ajoutant à la base le roman ci-dessus je me suis rendu compte que la version française avait été traduite de la version allemande, elle-même issue de la version originale tchèque.
J'avoue que j'ai du mal à comprendre cette pratique qui doit vraiment dénaturer le texte. J'imagine qu'un éditeur doit pouvoir trouver un traducteur tchèque-français non ? Ça doit bien exister...
J'avais déjà remarqué ça pour ce bouquin traduit de l'islandais en passant par l'anglais.
A l'époque de la sortie de ce roman, cela m'avait déjà choqué et je pense que je ne suis pas le seul.
Dans la longue interview qu’Éric Boury (traducteur émérite, de l'islandais surtout) avait eu la grande gentillesse de m'accorder, nous avons évoqué cette question, et il partage mon avis.
Citation: | Les éditions Anne Carrière vont publier à la fin du mois (rappelons que l'interview date de février, le roman est paru depuis) Ultimes rituels (Þriðja táknið) de l'Islandaise Yrsa Sigurdardóttir. Il est traduit d'une version anglaise elle-même traduite de l'islandais. En tant que traducteur, que cela vous inspire-t-il ? Comment expliquez-vous cette décision de l'éditeur français ?
La double traduction pose quand même des problèmes. Disons que c'était une pratique courante dans les années 1960-70, par manque de traducteurs, justement. On prenait des œuvres scandinaves, qui avaient été traduites en allemand ou en anglais le plus souvent, puis on retraduisait. La méthode n'est pas franchement recommandée par l'association des traducteurs... Je ne la préconise pas non plus parce qu'on sait bien quand on est traducteur qu’il y a forcément des déperditions, des ajouts, des approximations... C'est complètement le même texte et à la fois pas du tout le même, parce que ce ne sont pas les mêmes sonorités, la même langue, le même rythme. On touche là au paradoxe de la traduction. Certains éléments typiques de l'islandais ou de la culture islandaise vont être traduits en anglais avec des explications. S'il faut traduire ensuite en français, cela risque de faire beaucoup d'explications et de déperdition...
Je ne suis pas du tout pour ces traductions, sauf quand on n’a pas le choix. |
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Walter Meurtrier
Inscrit le: 01 Mar 2011 Messages: 270 Localisation: Au Bowling
|
Posté le: Ven Jan 20, 2012 9:56 am Sujet du message: |
|
|
De même avant les éditions Piqiers, les romans Japonais étaient toujours traduits de l'anglais.
La raison est simple : le coût d'une traduction de l'anglais ou de l'allemand est moindre car le nombre de traducteur est plus important. _________________ Mets-toi zéro !! |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
|
Posté le: Ven Jan 20, 2012 10:18 am Sujet du message: |
|
|
Je me doute bien que c'est pour des raisons économiques, effectivement, car du point de vue littéraire cette démarche est absolument indéfendable (il me semble en tout cas).
C'est dommage que des textes soient maltraités de la sorte pour quelques pépettes. On prend les lecteurs pour des jambons. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Fredo Michael Myers
Age: 48 Inscrit le: 10 Avr 2004 Messages: 8982 Localisation: Paris
|
Posté le: Ven Jan 20, 2012 12:46 pm Sujet du message: |
|
|
Citation: | Les éditions Anne Carrière vont publier à la fin du mois (rappelons que l'interview date de février, le roman est paru depuis) Ultimes rituels (Þriðja táknið) de l'Islandaise Yrsa Sigurdardóttir. Il est traduit d'une version anglaise elle-même traduite de l'islandais. En tant que traducteur, que cela vous inspire-t-il ? Comment expliquez-vous cette décision de l'éditeur français ?
La double traduction pose quand même des problèmes. Disons que c'était une pratique courante dans les années 1960-70, par manque de traducteurs, justement. On prenait des œuvres scandinaves, qui avaient été traduites en allemand ou en anglais le plus souvent, puis on retraduisait. La méthode n'est pas franchement recommandée par l'association des traducteurs... Je ne la préconise pas non plus parce qu'on sait bien quand on est traducteur qu’il y a forcément des déperditions, des ajouts, des approximations... C'est complètement le même texte et à la fois pas du tout le même, parce que ce ne sont pas les mêmes sonorités, la même langue, le même rythme. On touche là au paradoxe de la traduction. Certains éléments typiques de l'islandais ou de la culture islandaise vont être traduits en anglais avec des explications. S'il faut traduire ensuite en français, cela risque de faire beaucoup d'explications et de déperdition...
Je ne suis pas du tout pour ces traductions, sauf quand on n’a pas le choix. |
Comme ce roman sert à nouveau d'exemple, il faut savoir que l'auteure d'Ultime Rituel a personnellement veillé à l'élaboration de la traduction de son livre en anglais. Et je crois qu'elle comprend aussi le français. Je ne pense pas qu'il ait eu un problème de communication entre l'auteure et la traductrice. Connaissant cette dernière, je sais qu'elle se fait un honneur de contacter les gens concernés pour éclaircir et évincer un quelconque soucis de traduction.
Quand au choix principal il est peut être moins évident que cela : c'est certes une histoire d'argent mais aussi une histoire de temps. Les traducteurs d'islandais ou de suédois ne sont pas aussi nombreux qu'il y a de romans à traduire. Donc un éditeur est donc confronté à deux problèmes : trouver un traducteur disponible dans des temps relativement courts et à un prix raisonnable. On sait tous que ce qui est rare est chère...
C'est logique qu'Éric Boury soit contre ce genre de pratique qui lui fait une concurrence qu'il peut juger déloyal. Mais si on lui demande de baisser ses tarifs, et que l'on développe le nombre de traducteurs d'islandais, il aura moins de travail, il se fera moins d'argent et il sera encore moins content. Je ne pense pas que son métier soit en grand danger pour le moment.
Pour dire que le texte est maltraité, faudrait déjà pouvoir le prouver. Parce que là, on parle de principe. Le principe de... Mais on ne parle pas du résultat. Il n'y a que Eric Boury ou la romancière qui peuvent prétendre que la traduction de Marie de Prémonville a maltraité le matériel d'origine.
Je ne voudrai pas que l'on stigmatise le fait que cet éditeur a choisi de mentionner dans le livre, qu'il a été traduit de l'anglais alors que tant d'autres éditeurs se contentent de mentionner que leur roman est traduit de l'islandais ou du suédois en indiquant un nom de traducteur qui n'est en fait qu'un pseudo à consonance nordique pour cacher le fait que le livre a bel et bien été traduit d'une version anglaise. _________________ Frédéric Fontès, News & Chroniques sur www.4decouv.com et C'est Culturellement Dingue sur TikTok
Dernière édition par Fredo le Ven Jan 20, 2012 12:54 pm; édité 1 fois |
|
Revenir en haut de page |
|
|
holden Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 56 Inscrit le: 02 Avr 2007 Messages: 3669 Localisation: restons pragmatique
|
Posté le: Ven Jan 20, 2012 12:52 pm Sujet du message: |
|
|
ptain ! ! ! _________________ lisez ce vous voulez . . .
http://unwalkers.com |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Fredo Michael Myers
Age: 48 Inscrit le: 10 Avr 2004 Messages: 8982 Localisation: Paris
|
|
Revenir en haut de page |
|
|
Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
|
Posté le: Ven Jan 20, 2012 1:33 pm Sujet du message: |
|
|
Tu as parfaitement raison sur le fait qu'il peut s'agir aussi d'une décision prise par rapport au délai de traduction, qui est souvent long pour les langues les moins courantes. Éric Boury, par exemple, puisqu'on parle de lui, a plus d'un an de travail en permanence. La demande est assez forte et les traducteurs islandais-français assez peu nombreux.
Sinon, "maltraiter", le mot est sans doute mal choisi, mais c'est clair que traduire c'est trahir, alors un texte doublement traduit est trahi deux fois plus que les simples traductions. Même sans avoir lu aucune des versions en question, ça ma paraît indéniable. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
|
Revenir en haut de page |
|
|
holden Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 56 Inscrit le: 02 Avr 2007 Messages: 3669 Localisation: restons pragmatique
|
Posté le: Ven Jan 20, 2012 4:36 pm Sujet du message: |
|
|
c'est ce qui sdest passé pour la bible,
t'as vu le resultat ..... _________________ lisez ce vous voulez . . .
http://unwalkers.com |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
|
Posté le: Sam Jan 21, 2012 10:10 am Sujet du message: |
|
|
J'adore _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
|
Revenir en haut de page |
|
|
|
|