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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11573 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Mar Juin 11, 2024 5:59 am Sujet du message: Sommeil de cendres, de Xavier Boissel |
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Citation: | Trois destins, trois clandestinités, trois énigmes.
Paris, janvier 1974. Alors qu’une tempête s’abat sur l’Europe occidentale, la police judiciaire parisienne découvre le cadavre d’un homme sur l’échangeur du périphérique de la porte de Bagnolet. La victime, un étudiant maoïste issu d’une bonne famille, a été torturée et mutilée. L’enquête est confiée à l’inspecteur Eperlan. Dans les pas du jeune homme, Eperlan ira d’une luxueuse villa du Vésinet, aux cercles de jeux de la capitale, en passant par le campus de Vincennes, haut lieu du gauchisme.
Une jeune femme apparaît bientôt dans le sillage du cadavre : l’énigmatique Alexia Zorn, qui vient tout juste de fuir Paris, deux tueurs de la pègre à ses trousses. D’autocar en autostop, munie d’un Browning et d’un sac bourré de billets, elle rejoint les Cévennes ardéchoises. Dans ce paysage de neige perdu au milieu des montagnes, elle tente de se mettre au vert, avec pour seule compagnie intermittente un vieux paysan bourru.
Au cœur de ce tableau enneigé se tapit le menaçant Müll, homme du SAC (Service d’Action Civique), tout juste rentré du Maroc avec un chargement de cocaïne.
Ces trois destins sont inexorablement mêlés. Pour Eperlan, la question reste de savoir comment. Et jusqu’à quand. |
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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11573 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Mar Juin 11, 2024 6:01 am Sujet du message: |
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Ma chronique sur Polars Pourpres :
Citation: | Janvier 1974. Le corps d’un jeune homme est découvert sur l’échangeur de la porte de Bagnolet. L’inspecteur Eperlan est chargé de l’affaire et va lentement remonter vers deux personnages équivoques : Alexia Zorn en train de fuir Paris pour rejoindre au plus vite l’Ardèche, et Müll, homme de main du Service d’Action Civique – le SAC. Leur rencontre promet d’être à la fois sauvage et révélatrice de sinistres trafics.
Xavier Boissel livre ici un roman noir de premier ordre. Son ouvrage se présente dans un premier temps de manière chorale, chacun des chapitres présentant le point de vue de l’un des trois protagonistes. Eperlan, en fumeur invétéré de cigarillos, en partie désabusé et dont le couple a explosé en pleine vol, homme droit et attaché à la lutte contre le communisme depuis ses combats de la guerre de Corée, va lentement comprendre qui était la victime : Ghislain Breil-Martel, un fils de bonne famille, rattrapé par la mouvance maoïste, prostitué et amateur de jeux de cartes. Parallèlement, Alexia tâche de s’éjecter loin de la capitale, elle qui a longtemps consommé de la drogue et s’est formée au krav-maga : les prédateurs qui sont à ses trousses sont prêts à tout pour planter leurs crocs en elle. Et il y a Müll, à l’estomac douloureux, membre de la pègre et très actif dans le domaine de la drogue, avec toujours quelques arrière-pensées politiques dans le viseur. L’auteur signe un récit concis mais très sombre, où nos trois héros vont méchamment se percuter, qu’ils soient cognés par des balles, des inclinations amoureuses ou d’incroyables désillusions. La mécanique policière est tout bonnement impeccable, imprenable, les engrenages parfaitement huilés amenant les personnages à une inévitable confrontation, lapidaire mais retentissante, où l’on sent même l’influence littéraire de Jean-Patrick Manchette. Ce cadre des années 1970 est également très intéressant en raison des courants politiques à l’œuvre à cette époque, post Mai 68 et agités par bien des tractations et des contradictions. Ce roman propose également une fine analyse des pratiques de la police scientifique de cette ère. Xavier Boissel nous gratifie aussi de belles citations qui viennent agrémenter son histoire qui vient se mêler à celle qui s’écrit avec une lettre majuscule, ainsi que d’un final poignant.
Remercions très chaudement Xavier Boissel pour ce roman efficace et atypique, servi par une plume laconique et percutante. « Une petite immersion dans la France du pompidolisme agonisant », a-t-il si gentiment écrit en guise de dédicace à un certain chroniqueur littéraire : voilà une immersion plus que marquante.
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