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Polars Pourpres

Les Romans de Tonino Benacquista
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Fredo
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Ven Déc 25, 2009 3:59 pm    Sujet du message: Les Romans de Tonino Benacquista Répondre en citant

On vient de m'offrir le premier opus de la série que Tonino Benacquista a consacré à son personnage Antoine.


La Maldonne des Sleepings
# Poche: 285 pages
# Editeur : Gallimard (23 octobre 1998)
# Collection : Folio Policier
# Langue : Français
# ISBN-10: 207040689X
Dans les trains de nuit, mon boulot, c'est le sommeil des autres.
Mais quand il s'agit de veiller sur un dormeur que l'Europe s'arrache, quand les contrôleurs, les douaniers et les énervés du cran d'arrêt cherchent à me poinçonner, je regrette le doux temps de l'Orient-Express…
Tout ce que je désire, c'est éviter de me faire descendre à la prochaine.





Les Morsures de l'Aube
# Poche: 215 pages
# Editeur : Rivages (7 mai 2004)
# Collection : Rivages Noir
# Langue : Français
# ISBN-10: 2869306008
Antoine est un parasite professionnel. Il a trouvé, avec son acolyte Bertrand, le moyen de subsister en se retrouvant en première ligne de tous les cocktail parisiens qui fleurissent chaque soir dans la capitale. Au cours d'une de ces soirées, ils sont emmenés de force dans le bureau par l'organisateur de la fête qui leur propose un marché : Antoine disposera de quarante-huit heures pour retrouver un certain Jordan, individu dont ils utilisaient le nom pour s'incruster dans ces raouts mondains. Cet homme servira de monnaie d'échange pour que Bertrand recouvre sa liberté.

Malgré un début d'une grande drôlerie, le romancier livre un récit oscillant entre cynisme et désespoir. La description de la vie des noctambules parisiens qui s'apparentent à des vampires fait basculer le récit dans l'étrange et le fantastique. L'écriture alerte et l'imagination sans borne de Tonino Benacquista font de son cinquième roman une véritable réussite. --Claude Mesplède





Trois carrés rouges sur fond noir
# Poche: 234 pages
# Editeur : Gallimard (23 juillet 1999)
# Collection : Folio Policier
# Langue : Français
# ISBN-10: 2070407985
Amazon.fr
La raison de vivre d'Antoine Andrieux, c'est le billard. Employé dans une galerie d'art le jour, il vit sa passion la nuit et rêve de devenir champion du tapis vert. Lors d'une exposition consacrée au peintre Emile Morand, un inconnu découpe au cutter l'une de ses toiles et agresse violemment Antoine qui se retrouve à l'hôpital, une main sectionnée. Fini, le billard ! Le jeune homme n'a plus qu'une idée en tête : la vengeance. Il découvre que Morand, au milieu des années soixante, faisait partie d'un mouvement pictural appelé "les Objectivistes" dont certains artistes refusaient tout mercantilisme. Antoine va plonger dans un monde parallèle où l'art n'a pas toujours son mot à dire. Loin s'en faut !

Grâce à un humour féroce, Tonino Benacquista entraîne le lecteur néophyte dans un milieu clos où les protagonistes évoluent et se reconnaissent grâce à des codes de comportement et de langage dont ils sont les seuls détenteurs. L'intrigue originale et parfaitement maîtrisée en fait une véritable réussite. --Claude Mesplède

Description
" Vous savez, on peut mêler l'histoire de la criminalité à celle de la peinture. Au début, on peignait comme on tue, à main nue. L'art brut, on pourrait dire... l'instinct avant la technique. Ensuite est intervenu l'outil, le bâton, le pinceau. Un beau jour, on s'est mis à peindre au couteau. Regardez le travail d'un Jack l'Eventreur... Et puis on a inventé le pistolet. Peindre au pistolet apportait quelque chose de définitif et radical. Et maintenant, à l'ère terroriste, on peint à la bombe, dans la ville, dans le métro. Le graffiti anonyme qui saute au coin de la rue... "





La Commedia des Ratés
# Poche: 233 pages
# Editeur : Gallimard (1998)
# Collection : Folio Policier
# Langue : Français
# ISBN-10: 2070406466
Amazon.fr
Antonio Polsinelli, fils d'immigré italien de Vitry-sur-Seine, se rend à Sora en Italie pour s'occuper d'une vigne que lui a léguée un ami qui vient d'être assassiné. Mais la déception est amère, comme le vin imbuvable dont il a hérité. Seule la statue de Sant'Angelo érigée dans la chapelle construite sur son terrain pourrait faire un miracle. A son grand étonnement, Antonio est exaucé. Non seulement le mendiant local recouvre la vue mais la piquette se transforme en velours. Dès lors, les prix montent en flèche et les fidèles affluent. C'était sans compter sur l'ex-propriétaire, un gangster américain, qui réclame 25 % des recettes...

Ce récit enivrant de drôlerie atteint son but : nous faire croire à l'incroyable. L'auteur entremêle les souvenirs émouvants du père immigré aux grandes bouffonneries des foules crédules. L'histoire se nourrit de mille détails aussi succulents que les recettes de pâtes ou du vrai café italien. Des trouvailles, de l'humour et de la dérision : que demander de plus ? --Claude Mesplède





Quatre Romans Noirs : l'Intégrale
# Poche: 896 pages
# Editeur : Editions Gallimard (28 mai 2004)
# Collection : Folio Policier
# Langue : Français
# ISBN-10: 2070315290
Présentation de l'éditeur
Quatre aventures d'un même personnage, Antoine. Parfois double romanesque de l'auteur, parfois pure fiction, souvent plus salien qu'il ne le voudrait, il balade son humour cinglant, sa teigneuse pugnacité et son sens profond de l'amitié dans des histoires qu'il n'a pas cherchées mais qui ne le lâchent plus. Quatre romans noirs réunis pour la première fois en un seul volume, pour en découvrir toute la cohérence et savourer le grand talent de Tonino Benacquista.

Biographie de l'auteur
Tonino Benacquista est également l'auteur de Saga, Grand Prix des lectrices de Elle en 1998, de Quelqu'un d'autre, Grand Prix RTL-Lire en 2002 et de Malavita, tous publiés aux Editions Gallimard.



Sur PP, c'est l'intégrale qui a été soumise, pourrait-on la remplacer par les 4 tomes séparés, afin que chacun puisse voter pour l'opus qu'il a lu ?
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El Marco
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Sam Déc 26, 2009 9:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de te valider les opus suivants et de faire à chaque fois un lien vers ce topic : :

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El Marco
Charlie "Bird" Parker (modo)


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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Sam Déc 26, 2009 9:57 am    Sujet du message: Répondre en citant

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Dodger
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Sam Jan 02, 2010 10:09 am    Sujet du message: Répondre en citant

Si tu découvres Benacquista, Fredo, tu devrais te régaler, ses polars (qui sont aussi ses premiers romans, avant son virage vers une littérature plus "blanche") sont parfaitement réjouissants ! En tout cas, pour être précis, les deux que j'ai lus à l'heure actuelle, à savoir La Maldonne des sleepings et Trois carrés rouges sur fond noir.
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Laurent.V
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MessagePosté le: Sam Jan 02, 2010 10:22 am    Sujet du message: Répondre en citant

De Benacquista, concernant cette série, je n'ai lu que "Les morsures de l'aube." Je n'avais pas trouvé cela terrible. Une histoire un peu étrange, et un rythme très lent.
Par contre j'avais bien aimé :

Un humour omniprésent et un bouquin qui a inspiré Ronan Luce avec sa chanson "Repenti"

Laurent.
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BidouVert
Témoin


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MessagePosté le: Sam Jan 02, 2010 10:22 am    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques citations que je trouve très juste (http://www.comme-un-roman.com/auteur/benaquista/benaquista.htm) :
- "Si le monde appartenait à ceux qui se lèvent tôt, il appartenait avant tout à ceux qui osent."

- "Méfie-toi de ceux qui confondent l’éclairage et la lumière."

- "La première impression est plus fiable que la deuxième, pour une raison précise : elle est le fruit d’une bien plus longue expérience."

- "Il faut un plan extrêmement précis, savoir comment ça va se terminer avant même d'avoir écrit la première phrase. A partir de ce moment-là, il y a un travail de fond, tous les jours, sur la phrase, sur la narration"
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JohnSteed
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Avr 05, 2018 7:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Mon vote:
Citation:
Accompagné de son acolyte Bertrand, alias Mister Laurence, Antoine n'a qu'une préoccupation : s'incruster dans les soirées parisiennes. Plus qu'une préoccupation en fait, c'est une question de survie. Plus de travail pas de logement (pas besoin du coup, suffit de prendre un abonnement annuel à une salle de sport et dormir sur un banc, ça revient moins cher), bouffe gratos : un vrai parasite de la société. Mais des fois, pour Antoine et Mister Laurence, c'est un peu chaud pour rentrer. Les videurs veillent au grain. Et cette nuit là, prononcer le prénom de Jordan, une simple connaissance de quelques soirées, leur ouvre facilement les portes. Mais le patron les séquestre au sous-sol avec ce marché : il garde un des deux pendant que l'autre lui ramène le mystérieux Jordan. Et dans les 48h. Après ils s'échangent les rôles. C'est le début d'un contre la montre dans les affres des nuits à Paris et sa jungle…

Tonino Benacquista nous promène de bars en bars, nous fait rencontrer des personnages les plus intrigants les uns des autres tout au long de son polar. Mais l'intrigue est un peu trop extravagante pour que j'adhère. Dommage. Je conseille de lire Trois carrés rouges sur fond noir, Saga, Quelqu'un d'autre, ou cette belle nouvelle illustrée par Tardi, Le serrurier volant.

Mon vote : 6/10
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grolandrouge
Serial Killer : Patrick Bateman


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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Dim Avr 22, 2018 1:33 am    Sujet du message: Répondre en citant


résumé:
Citation:
Dans les trains de nuit, mon boulot, c'est le sommeil des autres.
Mais quand il s'agit de veiller sur un dormeur que l'Europe s'arrache, quand les contrôleurs, les douaniers et les énervés du cran d'arrêt cherchent à me poinçonner, je regrette le doux temps de l'Orient-Express…
Tout ce que je désire, c'est éviter de me faire descendre à la prochaine.

Mon vote sur Polars pourpres: 8/10
Citation:
Un bon premier épisode des aventures d'Antoine Andrieux qui, simple couchettiste dans un train Paris-Venise, va se retrouve mêlé à une affaire digne des films d'espionnage. Antoine va longtemps regretter de ne pas avoir voulu rendre service à son collègue. Beaucoup de rythme et d'action dans cette histoire. ça donne envie, j'ai d'ailleurs enchaîné avec "Les morsures de l'aube".

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"Le cadavre est à terre et l'idée est debout."
Victor Hugo
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grolandrouge
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Dim Avr 22, 2018 1:36 am    Sujet du message: Répondre en citant


résumé:
Citation:
Antoine est un parasite professionnel.
Il a trouvé, avec son acolyte Bertrand, le moyen de subsister en se retrouvant en première ligne de tous les cocktails parisiens qui fleurissent chaque soir dans la capitale.
Au cours d'une de ces soirées, ils sont emmenés de force dans le bureau par l'organisateur de la fête qui leur propose un marché : Antoine disposera de quarante-huit heures pour retrouver un certain Jordan, individu dont ils utilisaient le nom pour s'incruster dans ces raouts mondains.
Cet homme servira de monnaie d'échange pour que Bertrand recouvre sa liberté

Mon vote sur Polars Pourpres: 6/10
Citation:
On retrouve Antoine Andrieux en pique-assiettes professionnel, marginal et noctambule. Mais à trop vouloir s'incruster dans les soirées parisiennes, son compère Mister Laurence et lui vont s'attirer de gros ennuis et entrainer leurs amis dans une histoire mortelle. Si le contexte est original, le milieu de cette histoire manque de rythme et lasse le lecteur. Heureusement, la fin est beaucoup plus dynamique, violente également.

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JohnSteed
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mar Mai 01, 2018 8:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mon vote sur son dernier poche sorti:


Citation:
L’Amour (avec une majuscule) peut-il vraiment exister ? Pouvons-nous vraiment accepter ce parfait idylle ? C'est la trame de ce livre de Tonino Benacquista.

Au XIIIème siècle, un braconnier rencontre une cueilleuse dans une forêt et la fusion des deux êtres est inéluctable. L'Amour vient de les unir et c'est le début d’une aventure…romanesque. Les villageois sont suspicieux de ce couple, le clergé souhaite mettre fin à cette relation hérétique (seul Dieu doit susciter de tels sentiments). Le couple passera devant le roi avant de finir têtes tranchées. Mais arrivés au Paradis, Dieu ne l'entend pas comme ça : les Amoureux se verront retourner sur Terre des siècles plus tard, à des endroits opposés. L’odyssée commence pour les deux Amoureux dans leur quête de l'autre alors que leur histoire fait également le tour de monde.
Parallèlement, de nos jours, aux États -Unis, un couple est pourchassé par les forces de l’ordre. Ils font l'objet d'une exposition médiatique impressionnante, et les réseaux sociaux s'emparent de cette course poursuite.

Une lecture très rafraîchissante avec une histoire aussi palpitante que belle. Pour les amateurs de belles histoires sentimentales comme les contes des Milles et une nuits.

Ma note : un bon 7/10
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Jeu Mai 10, 2018 4:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant


Résumé:
Citation:
" Vous savez, on peut mêler l'histoire de la criminalité à celle de la peinture. Au début, on peignait comme on tue, à main nue. L'art brut, on pourrait dire... l'instinct avant la technique. Ensuite est intervenu l'outil, le bâton, le pinceau. Un beau jour, on s'est mis à peindre au couteau. Regardez le travail d'un Jack l'Eventreur... Et puis on a inventé le pistolet. Peindre au pistolet apportait quelque chose de définitif et radical. Et maintenant, à l'ère terroriste, on peint à la bombe, dans la ville, dans le métro. Le graffiti anonyme qui saute au coin de la rue... "

Mon vote sur Polars Pourpres: 8/10
Citation:
Les thèmes abordés en début de livre m'étant tout à fait étranger, la peinture et la sculpture d'une part, et le billard d'autre part, j'ai eu peur de m'ennuyer; mais pas du tout! Un incident va profondément modifier la vie du personnage central ainsi que ses objectifs. Une très bonne histoire bien amenée et entrainante.

Autant j'ai aimé l'action et le dynamisme de "la maldonne des sleeping", autant ce livre un peu plus abrupte au départ m'a séduit, par sa forme et par son fond. J'enchainerais avec "la commedia des ratés" au plus tôt.
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Dim Juil 01, 2018 11:25 am    Sujet du message: Répondre en citant


Résumé:
Citation:
Antonio Polsinelli, fils d'immigré italien de Vitry-sur-Seine, se rend à Sora en Italie pour s'occuper d'une vigne que lui a léguée un ami qui vient d'être assassiné. Mais la déception est amère, comme le vin imbuvable dont il a hérité. Seule la statue de Sant'Angelo érigée dans la chapelle construite sur son terrain pourrait faire un miracle. A son grand étonnement, Antonio est exaucé. Non seulement le mendiant local recouvre la vue mais la piquette se transforme en velours. Dès lors, les prix montent en flèche et les fidèles affluent. C'était sans compter sur l'ex-propriétaire, un gangster américain, qui réclame 25 % des recettes...

Mon vote sur Polars Pourpres: 7/10
Citation:
Si le début du livre est assez classique, avec une intrigue reposant sur la découverte du mobile d'un crime, cette découverte apportera le meilleur comme le pire au personnage principal. Un livre en 2 parties qui commence normalement et enchaîne sur un rythme effréné.

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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Lun Mai 18, 2020 5:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Citation:
Dans les trains de nuit, mon boulot, c'est le sommeil des autres.
Mais quand il s'agit de veiller sur un dormeur que l'Europe s'arrache, quand les contrôleurs, les douaniers et les énervés du cran d'arrêt cherchent à me poinçonner, je regrette le doux temps de l'Orient-Express…
Tout ce que je désire, c'est éviter de me faire descendre à la prochaine.


Ma chronique sur Polars Pourpres :

Citation:
Train 223, voiture 96. Antoine y occupe le poste de couchettiste, et s’occupe des clients du train qui les mène à Venise. Un quotidien sans grand attrait, ponctué de situations maintes fois vues. Jusqu’à ce qu’une banale histoire de portefeuille volé l’amène à faire la rencontre de Jean-Charles Latour, un étrange personnage, fatigué et malade, que de nombreuses personnes semblent vouloir récupérer. Dès lors, difficile d’éviter la sortie de rails…

Il s’agit du premier opus de la quadrilogie consacrée à Antoine Andrieux, écrite par Tonino Benacquista. Un ouvrage court où le ton est donné dès les premières pages. L’auteur use d’une langue simple et courante, et s’autorise de nombreuses parenthèses quant au métier de son protagoniste : la routine (oserions-nous dire le train-train ?), bien loin des visions fantasmées et autres ors de l’Orient-Express, et parfois émaillé de quelques saynètes divertissantes, juste histoire de casser les automatismes d’un emploi sans panache. On découvre donc Antoine, qui est tout sauf un héros : un individu jeune, lambda, gentiment bigame, tout autant capable de beaux élans d’altruisme comme de vertes colères, d’où son surnom, « l’aboyeur ». Mais quand il va faire la rencontre de Jean-Charles Latour, un être piteux, constamment épuisé, et qui fait l’objet de voraces convoitises, tout va partir en sucette. Le ton de Tonino Benacquista est résolument comique et sarcastique, au point que le « Jean-Bernard » à qui il dédie ce roman ne saurait être autre que le mythique Jean-Bernard Pouy. On assiste alors à de savoureux échanges entre Antoine et les usagers ainsi qu’avec son ami Richard, et c’est un métier méconnu dont on découvre l’ordinaire. L’intrigue est intéressante, notamment lorsque l’on découvre la raison pour laquelle ce famélique Latour intéresse tant de personnes, et il est dommage qu’elle s’effiloche rapidement juste après : pas mal de digressions se succèdent, pas toujours en rapport avec le cœur du scénario, au point que l’histoire ressemble, notamment vers le dernier tiers du livre, à un train que l’on voit partir tandis que l’on est resté à quai.

Un livre globalement réussi et très divertissant, mais qui s’égare parfois dans des à-côtés superflus. Néanmoins, par sa verve, Tonino Benacquista nous a donné l’envie de lire les autres ouvrages de cette série, à savoir Trois carrés rouges sur fond noir, La Commedia des ratés, et Les Morsures de l’aube.

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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Mar Nov 17, 2020 8:21 am    Sujet du message: Répondre en citant



Citation:
Antoine est un parasite professionnel.
Il a trouvé, avec son acolyte Bertrand, le moyen de subsister en se retrouvant en première ligne de tous les cocktails parisiens qui fleurissent chaque soir dans la capitale.
Au cours d'une de ces soirées, ils sont emmenés de force dans le bureau par l'organisateur de la fête qui leur propose un marché : Antoine disposera de quarante-huit heures pour retrouver un certain Jordan, individu dont ils utilisaient le nom pour s'incruster dans ces raouts mondains.
Cet homme servira de monnaie d'échange pour que Bertrand recouvre sa liberté.


Ma chronique sur Polars Pourpres :

Citation:
Antoine Andrieux et son compère Bertrand Laurence font partie de ces « parasites professionnels » qui savent profiter des opportunités offertes par les nuits parisiennes. De boîtes de nuit en salons privés, de bars en colloques, ils savent s’incruster dans ces occasions où ils ne sont pourtant pas conviés, écumer buffets et alcools, avant de revenir à une vie presque normale quand vient l’aube. Sauf qu’une de ces soirées tourne mal pour notre duo d’oiseaux de nuit : Bertrand est séquestré tandis que l’on intime à Antoine l’ordre de retrouver un dénommé Jordan dans les quarante-huit heures, sinon… Et voilà Antoine qui part à la recherche de cet inconnu.

Il s’agit du dernier opus de la quadrilogie consacrée à Antoine Andrieux, écrite par Tonino Benacquista. On y retrouve la truculence de l’auteur, toujours en verve, qui sait habilement décrire les nuits de la capitale, lâchant au passage de délicieux mots d’auteur et autres aphorismes croustillants. Ici, notre Antoine va devoir passer au tamis les boîtes parisiennes, faire jouer ses relations, contacter ses « indicateurs » et autres relations, pour retrouver ce dénommé Jordan. Mais la partie ne s’annonce pas gagnée d’avance, d’autant que cet énergumène semble aussi insaisissable qu’un courant d’air et laisse dans son sillage une étrange impression à celles et ceux qui l’ont rencontré. Un personnage d’autant plus énigmatique qu’il est couplé à une jeune fille diaphane, provocante et particulièrement libérée, Violaine, et que les langues commencent à se délier à propos de certains comportements vampiriques de leur part. Assurément, Tonino Benacquista maîtrise son sujet, notamment dans ces milieux interlopes des fêtes pour noctambules, errances de ces hétérocères humains, et autres tristes solitudes d’individus qui ne parviennent jamais à se greffer à la vie diurne. L’humour de l’auteur est également excellent : des dialogues qui claquent, des mots qui font mouche, des descriptions mémorables : un excellent moyen de passer un bon moment, les zygomatiques en action. L’intrigue se perd parfois dans quelques bavardages et autres temps morts, mais lorsqu’elle réapparaît, elle sait prendre des virages inattendus, comme avec la découverte de Jordan et de Violaine, si bien appariés, mettant à nu de sombres pans d’un passé commun et des secrets de famille empestés.

Un roman noir qui n’engendre guère la mélancolie, mais qui sait aussi aborder des rivages plus sombres, sans jamais se départir d’une langue belle et jouissive.

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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Lun Aoû 09, 2021 7:20 am    Sujet du message: Répondre en citant



Citation:
" Vous savez, on peut mêler l'histoire de la criminalité à celle de la peinture. Au début, on peignait comme on tue, à main nue. L'art brut, on pourrait dire... l'instinct avant la technique. Ensuite est intervenu l'outil, le bâton, le pinceau. Un beau jour, on s'est mis à peindre au couteau. Regardez le travail d'un Jack l'Eventreur... Et puis on a inventé le pistolet. Peindre au pistolet apportait quelque chose de définitif et radical. Et maintenant, à l'ère terroriste, on peint à la bombe, dans la ville, dans le métro. Le graffiti anonyme qui saute au coin de la rue... "


Ma chronique sur Polars Pourpres :

Citation:
Antoine travaille dans une galerie parisienne spécialisée en art contemporain. Il accroche les œuvres, se fait parfois gardien, mais sa véritable passion, c’est le billard. Quand un cambrioleur vient voler Essai 30, la dernière toile réalisée par un dénommé Etienne Morand, la vie atone d’Antoine tourne au cauchemar : une bagarre s’ensuit et il va perdre sa main droite, tranchée par une sculpture qui lui tombe sur le bras. Adieu le billard. Mais le voleur tenait-il tant à cette peinture ?

Tonino Benacquista livre ici le deuxième volume de sa quadrilogie consacrée à Antoine Andrieux. Après le milieu ferroviaire dans La Maldonne des sleepings, nous voici dans le monde a priori feutré de l’art contemporain, mais il n’en demeure pas moins que l’on y tue et se venge aussi bien que sur les rails. Avec le ton mordant qu’on lui connaît, l’auteur se fait véritablement plaisir – et réjouit ses lecteurs – avec sa gouaille si particulière, son ironie piquante, et sa verve auréolée d’un humour remarquable. Il tire à boulets rouges sur une certaine forme d’art, ses manipulations, ses escroqueries, ses ambitions démesurées, et son ego disproportionné. Ce sont également tous les individus qui gravitent autour de la peinture moderne qui en prennent pour leur grade, depuis les galeristes jusqu’aux artistes eux-mêmes, en passant par les clients dont la plupart y voient davantage un placement qu’une acquisition coup de cœur. L’intrigue est également très intéressante, et notre Antoine, désormais estropié, va mener sa propre enquête pour comprendre ce que cet Essai 30 peut revêtir de si important, et qui étaient les Objectivistes, ces créateurs du milieu des années 1960 dont le mouvement a semble-t-il explosé en plein vol. Le roman ne compte qu’environ cent-cinquante pages, et aucune n’est de trop. Un véritable régal scénaristique, allègre (les jeux de mots sont attendus mais tordants), et le fait que le protagoniste soit un individu lambda très attachant nous change des traditionnels héros incassables, sans la moindre faille morale, et dont l’issue victorieuse de leur enquête ne fait aucun doute dès l’entame du livre.

De cette quadrilogie, probablement l’un des meilleurs tomes, entraînant et jouissif d’un bout à l’autre.

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