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Buveurs de vent - Franck Bouysse (Albin Michel)

 
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Le Juge Wargrave
Ishigami le Dharma


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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Ven Oct 02, 2020 8:29 pm    Sujet du message: Buveurs de vent - Franck Bouysse (Albin Michel) Répondre en citant



Résumé :
Citation:
Ils sont quatre, nés au Gour Noir, cette vallée coupée du monde, perdue au milieu des montagnes. Ils sont quatre, frères et soeur, soudés par un indéfectible lien.

Marc d'abord, qui ne cesse de lire en cachette.

Matthieu, qui entend penser les arbres.

Puis Mabel, à la beauté sauvage.

Et Luc, l'enfant tragique, qui sait parler aux grenouilles, aux cerfs et aux oiseaux, et caresse le rêve d'être un jour l'un des leurs.

Tous travaillent, comme leur père, leur grand-père avant eux et la ville entière, pour le propriétaire de la centrale, des carrières et du barrage, Joyce le tyran, l'animal à sang froid...

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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
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Hoel
Patrick Kenzie (modo)


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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Mer Oct 07, 2020 7:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je le lirai quand j'arriverai à mettre la main dessus au boulot mais si c'est comme le précédent je pense qu'il va être pas mal réservé. Tant mieux pour Bouysse ! Smile
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Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)

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Hoel
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Sam Déc 05, 2020 9:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il a reçu hier le Prix Jean Giono décerné au "meilleur raconteur d'histoires".
Franck Bouysse a été élu au premier tour et empoche en plus du prix un sympathique chèque de 10 000€.



Source : Livres Hebdo
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JohnSteed
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Jan 02, 2021 10:39 am    Sujet du message: Répondre en citant



Mon vote publié sur PP: 8/10

Citation:
Sandrine Collette et Franck Bouysse sont deux écrivains comparables. Outre leur indéniable talent, leurs histoires se veulent ancrées dans des espaces temps indéfinis. Cela en fait des œuvres atemporelles que l’on peut comparer aux contes et fables classiques.

Buveurs de vent n’échappe pas à cette règle. Quatre jeunes de la même famille vivent leur jeunesse dans leur vallée enclavée, où la seule activité économique est rythmée par un barrage électrique et où le patron y règne en despote.
Tous prénommés par leur mère selon les saintes écritures, Marc, passionné de littérature, Matthieu, amoureux de la nature, Mabel, jeune fille à la beauté troublante aussi bien pour ses frères que pour le village, et Luc, le simplet de la famille, voient leur jeunesse et leur innocence basculée après la mort de deux gardes forestiers.

Véritable poésie sur la vie et la liberté, Buveurs de vent constitue un magnifique moment de lecture qui procure de véritables instants d’émotion, de plaisir et d’espoir. Moins fort que Né d’aucune femme, chef d’œuvre pour ma part, ce livre n’en est pas moins un livre aussi envoûtant que lumineux.
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Fév 11, 2021 5:52 am    Sujet du message: Répondre en citant

Une belle chronique de l'auteur Michel Bouvier dans Politique Magazine :

Citation:

La beauté face à l’empire

Franck Bouysse illustre ce fait dans un roman puissant, Buveurs de vent (éd. Albin Michel), qui s’élève sans efforts à la grandeur du mythe, tant il semble naturel à l’auteur de respirer dans les hauts sommets où se forment les fables aussi bien que s’engendrent les tempêtes.

Cette fresque, d’un réalisme sans fausse honte, qui amène à ne pas la mettre entre de trop jeunes mains, se passe dans une vallée de légende, perdue dans ses montagnes isolées, le Gour Noir. Les habitants sont des gens frustes, comme tous ceux qui vivent dans les endroits reculés ; cependant, l’auteur installe en chacun de ses personnages importants un mystère qui l’alourdit, le transforme en héros fabuleux. Ce petit peuple est soumis à un singe du Prince de ce monde, Joyce. Joyce a créé cette vallée en la façonnant, il y a construit un barrage, une centrale électrique, et il y exploite des carrières ; il a ainsi apporté le travail et la vie à ces gens, qu’il a du même mouvement abrutis sous son autorité. Chaque rue de sa ville porte son nom, et un simple numéro pour la particulariser ; il y vit dans un immeuble écrasant, protégé par des vigiles. Il semble ne s’occuper de rien, mais tout lui est rapporté, il décide de tout au moyen de ses envoyés, entre autres une sorte de shérif, Lynch, et deux brutes disparates, le nain Snake et le géant Double. Un lieu central, trouble, à la fois café, restaurant et maison de passe : « L’Amiral » (comme l’auberge de L’île au trésor). Une famille : les Volny ; la mère est folle de religion, le père est une brute par impuissance ; les quatre enfants forme une fratrie soudée ; Marc est un lecteur compulsif, Matthieu un courageux, Luc un ravi qui vit dans l’univers de L’île au trésor, évidemment ! Jean une jolie fille qui se veut libre et qu’on appelle Mabel ; le grand-père, Élie, unijambiste, est un sage plein de tendresse pour ses petits-enfants. Ces quatre-là ne se trahiront que par erreur (la jalousie du ravi le conduit à commettre une fois cette faute sans comprendre ce qu’il fait). Ce sont eux, les « buveurs de vent », épris de grand large et de sensations fortes, qui jouent à se jeter dans le vide au bout d’une corde du haut du viaduc qui enjambe la vallée, et qui trouvent dans ce défi vertigineux « toujours plus d’air, mais pas le même air qu’en bas ». La scène qui les montre se jouant ainsi en ouverture du livre est d’une puissance étrange, qui stupéfie.

Franck Bouysse est un Hercule de l’imaginaire. Il a dans la tête une puissance d’invention colossale, qu’il traduit avec un art consommé dans des scènes qui font trembler, si violemment qu’après certaines d’entre elles, le lecteur le plus aguerri s’arrête, referme le livre, le repose pour quelques heures, avant d’y revenir, hanté par cette énergie qu’on ne rencontre que chez les auteurs les plus inspirés, les mieux bâtis en colosse. Je ne sais pas si Franck Bouysse a un physique de bûcheron, mais il tient la plume comme on manie une cognée, avec cette force précise, ordonnée, qui subjugue. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir la délicatesse des tendres à l’occasion. Sa force fait penser à Giono, quand il est grand, quand il crée par souffle, avec la vigueur de ces moulins posés sur les crêtes pour attraper le vent, et ne le lâcher que lorsqu’il a fait l’ouvrage qu’on attend de lui.

Deux filles ont reçu la beauté en héritage, Mabel, puis une Isobel, que Joyce épousera par despotisme tendre, travaillé par le désir d’avoir un fils (la scène de demande en mariage est grandiose) ; Mabel à l’opposé ne se laissera épouser par personne, mais se donnera comme elle l’entend, pour son plaisir, dont elle est affamée. Ces deux belles résistent à leur façon à l’empire de la brute despotique, l’une en l’ignorant, l’autre en lui faisant un fils contre lui, un fils à lui opposer. Les hommes convoitent la beauté, la violentent, ne savent qu’en faire en fin de compte. Mais la beauté se dresse devant eux et les renvoie à leur néant. Luc, le ravi, ne connaît que la beauté de la rivière et de ses rêves, sortis de la lecture de Stevenson, tellement hanté qu’il croit que son grand-père est le John Silver du roman, venu lui apprendre à retrouver le trésor. Il y a un autre marin déchu, Gobbo, à qui la beauté qu’il aimait a été enlevée, autrefois, dans une autre île au trésor. Il se lie avec Martin, finit par s’imposer pour prendre la tête de la révolte contre Joyce. Puis la mécanique se met en place, infernale, cataclysmique – salvatrice cependant pour les rares élus.

L’histoire est passionnante, mais plus encore, elle vibre d’un sens qui l’élève à la dimension des textes fondateurs, puisant dans tous les sédiments de l’imaginaire, particulièrement dans l’univers prophétique de la Bible. On cite quelques vers d’un psaume, mais surtout, Joyce se souvient enfin, quand vient la fin, d’un morceau de l’Apocalypse, lequel signe son destin d’aveugle qui se croit obstinément puissant, même en s’abîmant.

L’auteur construit son œuvre avec les précisions d’un metteur en scène olympien, il place aux endroits cruciaux des scènes qui crispent les entrailles tout en élevant le cœur, il écrit une langue nerveuse, musclée, qui frappe, puis se fait fluide comme une eau. Sa présentation de la tempête qui s’engouffre dans la vallée est un poème homérique, grandiose, avec de ces éclats que Victor Hugo a dispersé dans Les travailleurs de la mer. Le prologue est écrit comme une Genèse, et l’aventure se clôt avec le visionnaire de Patmos. On sort de ce bouquin immense ébranlé, habité, bouleversé. Il demande des lecteurs solides, à qui il ouvre des brèches vers l’insondable, l’indicible de ce qui est, car « il faudrait peindre le silence avec des mots, même si les mots ne suffiront jamais à traduire une réalité, et ce n’est pas nécessaire », nous a prévenu l’auteur dès les premières pages. À la toute dernière s’accomplit la promesse : « la voix s’éteignit », et ne reste à voir « qu’un parfait océan » – inverse de celui des origines.

Buveurs de vent, Franck Bouysse, Albin Michel, 400 p., 20,90 €

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« Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
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