Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11568 Localisation: Alpes-Maritimes
|
Posté le: Dim Mai 22, 2011 4:15 pm Sujet du message: Loser, de Jason Starr |
|
|
Citation: | A trente-deux ans, Tommy Russo rêve encore de devenir acteur, alors qu'il n'arrive même pas à décrocher un rôle dans une pub. En attendant, il travaille à l'Oreilley's Bar, et flambe tout son salaire sur les champs de courses. C'est là qu'un parieur vient lui proposer une affaire : acquérir un cheval en association avec d'autres joueurs. Voilà qui flatte les rêves de grandeur de Tommy. Mais comment se procurer les dix mille dollars à mettre sur la table quand on est déjà plus que fauché ? Le coffre-fort du bar, bourré à craquer grâce aux paris sur le Super Bowl, est bien tentant... Or, savoir saisir les occasions, n'est-ce pas ce qui différencie les gagnants des tocards ? |
Dernière édition par El Marco le Ven Aoû 16, 2019 5:06 pm; édité 1 fois |
|
Revenir en haut de page |
|
|
El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11568 Localisation: Alpes-Maritimes
|
Posté le: Dim Mai 22, 2011 4:17 pm Sujet du message: |
|
|
Mon avis est paru sur Polars Pourpres :
Citation: | L'auteur de Mauvais Karma, La ville piège et Frères de Brooklyn signe ici un roman particulièrement prenant. En deux-cents-soixante pages, Jason Starr livre une intrigue d'une rare simplicité, et paradoxalement terriblement efficace. Le lecteur découvre un personnage de prime abord attachant, Tommy Russo, malheureux individu au parcours professionnel insignifiant mais croyant toujours en sa bonne étoile, sans que celle-ci ne daigne enfin illuminer le parcours du jeune homme. Dans une lente descente aux enfers, Tommy va basculer dans l'immoralité. C'est un individu pour lequel le lecteur nourrit de l'empathie, puis des sentiments et émotions complexes, au fil de ses actes et attitudes. La très grande force de ce roman de Jason Starr, c'est finalement son aspect si crédible : tous les protagonistes sont magnifiquement campés, perclus de faiblesses et contradictions, dont on se délecte à chaque page. Et la mécanique s'enclenche, inexorable, infernale, fatale. Les divers engrenages qui la composent se mettent lentement en action, et leur mouvement broiera sans la moindre faiblesse les êtres humains qui peuplent ce récit. La langue et le style de Jason Starr participent avec brio à ce mécanisme parfaitement huilé.
Loser constitue donc un roman noir d'une incroyable efficacité. D'une simplicité presque élémentaire, à hauteur d'homme, à la fois plausible et machiavélique, sa construction fait office de jalon dans le genre. Une réussite éclatante et indéniable.
|
|
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11675 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Jeu Sep 19, 2019 11:04 am Sujet du message: |
|
|
Mon avis :
Citation: | Les personnages que met en scène Jason Starr sont fascinants, de même que la lente mais inexorable déchéance qui les attend. Et autant dire que Loser - au sens tragique du terme - est à la fois un titre idéal pour ce roman, et aussi un parfait qualificatif pour les antihéros qu'affectionne tant l'auteur.
Quinze ans que Tommy Russo cumule les petits jobs insignifiants en attendant qu'un producteur repère ses talents de comédien. Mais après quelques rôles de figuration, les auditions se sont faites de plus en plus rares. Alors en attendant, Tommy travaille comme videur à l'O'Reilly's Bar, dont le patron le considère presque comme son fils. C'est sans doute pour ça qu'il a déjà accepté plusieurs fois de lui verser des avances sur son salaire, mais le problème c'est que ce n'est jamais assez, Tommy flambe tout dans les paris sportifs.
Alors quand une vieille connaissance lui propose de s'associer avec quatre autres parieurs pour acheter un cheval de course, Tommy sent que la chance lui sourit enfin. Seul problème : la mise de départ est de 10000 dollars. Tommy ne peut pas laisser passer l'occasion et pense alors au coffre-fort du bar, dont il a mémorisé la combinaison grâce à son étonnante mémoire visuelle...
Lui qui n'a jamais été un délinquant va alors faire un pas de côté qui finira par l'emmener bien loin de la frontière.
Si Tommy a certainement une existence médiocre, elle n'est pourtant pas misérable. Et le plus frappant est qu'il n'a pas forcément la poisse, mais qu'il fera systématiquement les mauvais choix.
Dans sa chute lente mais vertigineuse, plusieurs perches lui seront tendues mais il les ignorera toutes, s'enfonçant chaque fois un peu plus, gâchant sans s'en rendre compte à la fois toutes les belles occasions qui se présentent mais gâchant aussi tout - relations humaines ou professionnelles - ce qu'il a pu construire jusque-là. S'enfonçant dans un déni total, aveuglé par ses rêves de gloire, il perd pied. Sa lucidité sur les conséquences de ses actions semble s'effacer, un peu comme s'il sombrait lentement mais sûrement dans une espèce de réalité parallèle proche de la folie, jusqu'à l'irrémédiable.
Comme dans Mauvais karma, La Ville piège, Frères de Brooklyn ou encore Petit Joueur, Starr décrit avec une redoutable efficacité cette bascule, cet évènement déclencheur, aussi anodin soit-il, qui va précipiter ses personnages dans une engrenage fatal et agir sur eux comme un révélateur de leurs névroses et tendances sociopathes.
C'est cet implacable mécanisme de la chute et de la déchéance qui fascine le lecteur jusqu'à le saisir à la gorge. Et qui fait de Jason Starr le chroniqueur affûté de nos folies contemporaines. |
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8731 Localisation: Hexagone
|
Posté le: Jeu Sep 19, 2019 8:53 pm Sujet du message: |
|
|
En te lisant, ça me fait penser à un mélange entre du Horace McCoy et du David Goodis. Du coup, ça peut être ma came ce Jason Starr. _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11675 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Jeu Sep 19, 2019 9:37 pm Sujet du message: |
|
|
Le Juge Wargrave a écrit: | En te lisant, ça me fait penser à un mélange entre du Horace McCoy et du David Goodis. Du coup, ça peut être ma came ce Jason Starr. |
Il y a aussi un gros côté Jim Thompson chez Starr, notamment dans ses personnages plus que borderlines. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
|
Revenir en haut de page |
|
|
|
|
|
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum
|
|