Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
|
Posté le: Ven Avr 27, 2018 9:40 pm Sujet du message: |
|
|
L'avis d'Ironheart (puisque... grrrr ! )
Citation: | J'ai dévoré ce roman ou plutôt c'est lui qui m'a dévorée. Moi qui fonctionne à l'émotion, je ne pouvais qu'être retournée par cette histoire hors normes, par cette espèce de dystopie presque crédible et si proche de nous.
J'ai mis du temps pour écrire ma critique, ne trouvant pas de mots assez justes pour exprimer mon ressenti et pour rendre hommage à Sandrine et à ce livre qui est, pour moi, son chef d'oeuvre.
Il reste la poussière bien que froid et aride, m'avait convaincue que l'auteure était très douée pour nous décrire à la perfection les sons, les goûts ou les odeurs.
Et là, avec Les larmes noires sur la Terre , on atteint le summum de la sensorialité. Quand Moe évoque la douceur et le parfum de la peau de son bébé, l'odeur du café fraîchement moulu le matin ou les sensations extrêmement détaillées des souffrances de son corps et de son âme, j'avais l'impression de ressentir les mêmes choses qu'elle.
Durant ma lecture, j'ai vécu pendant deux jours avec ces six femmes (leurs histoires sont extraordinaires !), les six héroïnes courageuses et pugnaces de cette odieuse casse. J'étais en totale communion avec elles et j'ai eu la sensation de partager leur enfer. Une expérience éprouvante qui m'a laissée complètement K.O.
A chaque page, la sensation de tristesse infinie, l'absence d'espoir et la malchance m'ont serré le cœur et la gorge. Et les yeux ont piqué de nombreuses fois.
Les larmes ont commencé à couler lors du dernier chapitre mais l'épilogue m'a achevée et les vannes ont lâché lorsque la pression constante maintenue par l'auteur s'est dégonflée d'un coup : j'ai pleuré à gros sanglots.
Je ne m'attendais pas à une telle fin. Je ne l'ai pas vue venir, surtout connaissant les autres oeuvres de Sandrine Collette. Elle m'a bluffée.
J'ai passé la journée à me remettre de ma lecture : je ne vous félicite pas d'autant de talent, madame Collette !
On s'en doutait mais maintenant, on en a la certitude, vous êtes géniale ! |
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Polarbear Serial killer : Leland Beaumont
Age: 59 Inscrit le: 02 Nov 2015 Messages: 1016 Localisation: Belin Beliet 33
|
Posté le: Sam Avr 28, 2018 8:56 am Sujet du message: |
|
|
Citation: |
L'avis d'Ironheart (puisque... grrrr ! Laughing Wink )
|
Merci Juge, c'est un avis tellement bouleversant, il mérite des commentaires. Bravo Iron! _________________ "Ce qui compte dans le polar, ce n'est pas le crime, mais le monde dans lequel il se produit." Richard Price |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Ironheart Annie Wilkes
Age: 50 Inscrit le: 25 Juil 2007 Messages: 5041 Localisation: Le Gard
|
Posté le: Sam Avr 28, 2018 6:30 pm Sujet du message: |
|
|
Je te remercie Polarbear, c'est gentil !
Le livre m'a bouleversée alors forcément...
Chez Juge, je ne recopie que très rarement mes commentaires de romans dans les topics associés.
Il faudrait peut-être faire un sondage pour voir si les forumeurs y voient un intérêt ou pas. |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
|
Posté le: Sam Avr 28, 2018 6:52 pm Sujet du message: |
|
|
Ironheart a écrit: |
Il faudrait peut-être faire un sondage pour voir si les forumeurs y voient un intérêt ou pas. |
Mais fais donc ma chère Iron' ! _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
|
Posté le: Jeu Mai 17, 2018 11:12 am Sujet du message: |
|
|
Mon avis vient de paraître sur Polars Pourpres.
Sur Polars Pourpres, Hoel a écrit: | Bienvenue chez les chiens de la casse
Quelque part en France, dans un futur proche.
Moe est une jolie jeune femme originaire des îles. Elle y rencontre Rodolphe et le courant passe bien. Il voudrait la ramener en métropole et l'épouser. Il n'y a pas d'avenir pour elle sur l'île et Moe est amoureuse. Elle accepte. Mais peu à peu, Rodolphe change. Il boit. Il est violent. Sa mère, qui vit avec eux, laisse faire. De toute façon, elle n'aime pas cette colorée qu'a ramenée son fils. Et puis survient l'enfant. Mais Rodolphe ne touche plus Moe depuis longtemps, sauf avec ses poings. Il sait, il est aigri. Il boit, plus. Il tape, plus fort. Alors un jour, avant qu'il ne soit trop tard, Moe prend l'enfant avec elle. Elle part.
Qui a déjà lu Sandrine Collette sait que ses romans sont durs mais pas totalement désespérés. Les personnages sont généralement en proie à de grandes difficultés, pour ne pas dire des horreurs, mais tiennent debout, vaille que vaille. Les Larmes noires sur la terre en est la parfaite illustration.
Moe pensait fuir l'enfer, mais elle est vite rattrapée par les autorités et envoyée à la Casse. Ce camp de malheur où l'on parque les marginaux et les délinquants, qui se voient attribuer une vieille voiture comme unique logement – une caravane pour les plus chanceux. Un lieu dont on ne ressort que les pieds en avant ou moyennant une somme d'argent impossible à amasser. Il faut travailler à la Casse, des heures durant le dos plié dans les champs, pour un salaire de misère. Bien qu'elle peine à l'aimer, Moe ne veut pas abandonner l'enfant. Mais travailler avec lui n'est pas permis. Heureusement, dans ce microcosme où prévalent la loi de la jungle et les coups fourrés, il se trouve quelques belles âmes. Et lorsqu'on lui a imposé cet emplacement, la jeune femme aurait pu plus mal tomber. Elles sont cinq : Ada, Jaja, Marie-Thé, Poule et Nini. Cinq femmes à se serrer les coudes, à partager leur pécule, leur repas, leur journées. Elles acceptent Moe et l'enfant.
Cette galerie de femmes, debout malgré l'adversité, est rendue avec une grande bienveillance par Sandrine Collette. Difficile de ne pas les prendre en affection malgré leurs défauts, mais qui n'en a pas. Les épreuves ne manqueront pas pour Moe et ses compagnes d'infortunes.
L'auteur est peu diserte concernant l'origine de cette « Casse ». Quand est-ce arrivé ? Qui l'a mise en place ? Pourquoi ? Le roman apporte en vérité plus de questions que de véritables réponses, mais c'est là aussi que réside tout son intérêt.
Dur mais profondément humain, Les larmes noires sur la terre – roman davantage dystopique que policier soyons clairs – est une nouvelle réussite à mettre au crédit de Sandrine Collette, qui parvient à garder une constance dans ses textes tout en se renouvelant à chaque fois. Une gageure.
|
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
|
Revenir en haut de page |
|
|
norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
|
Posté le: Jeu Mai 17, 2018 11:33 am Sujet du message: |
|
|
Hoel a écrit: |
Sur Polars Pourpres, Hoel a écrit: | Bienvenue chez les chiens de la casse
Dur mais profondément humain, Les larmes noires sur la terre – roman davantage dystopique que policier soyons clairs – |
|
Il faut dire qu'en réalité, Sandrine Collette n'a jamais écrit de romans "policiers" - noirs, oui, par contre.
Mais je croyais que ces différents "tiroirs" t'exaspéraient, justement (cf. ton post à propos de la collection Double Noir lancée par Mesplède) ? _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
|
Revenir en haut de page |
|
|
Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
|
Posté le: Jeu Mai 17, 2018 11:49 am Sujet du message: |
|
|
Tout à fait. Mais c'est bien d'informer les lecteurs pour qui tout cela a une importance aussi.
D'autant que Sandrine Collette, elle, est toujours classée (librairie, médiathèques...) dans les rayons polars. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
|
Revenir en haut de page |
|
|
|
|
|
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum
|
|