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Polars Pourpres

Les Adieux de Brodie - Gordon Ferris (Seuil)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Jan 06, 2018 9:48 am    Sujet du message: Les Adieux de Brodie - Gordon Ferris (Seuil) Répondre en citant

Après La Cabane des pendus, Les Justiciers de Glasgow (tous deux en poche chez Points) et La Filière écossaise, la tétralogie de l'Ecossais Gordon Ferris autour de l'ex-flic et vétéran de la Seconde Guerre Mondiale Douglas Brodie, devenu reporter dans le Glasgow de l'immédiat après-guerre, se clôt donc avec Les Adieux de Brodie, qui vient de paraître dans la collection Cadre Noir du Seuil, traduit par Hubert Tézenas.






Le livre :

On a enlevé sir Fraser Gibson, président de la Scottish Linen Bank.
Lady Gibson, ne voulant pas avoir affaire à la police, charge Douglas Brodie, ex-flic devenu reporter à La Gazette, de remettre la rançon et de lui ramener son mari.
Victime d’un coup monté, Brodie est assommé et reprend ses esprits à côté du cadavre du banquier.
Accusé de meurtre, il risque la potence.

Les services secrets britanniques organisent la mise en scène de son suicide pour lui permettre d’enquêter clandestinement sur les agissements douteux de la victime.
L’enjeu est de taille pour le gouvernement de Sa Majesté : si l’on apprend qu’une des banques les plus puissantes du Royaume-Uni a émis trop de billets, de surcroît avec la complicité de plusieurs hauts dirigeants, la confiance internationale risque de s’effondrer.
Déjà, à Washington, on s’inquiète de la santé de la livre sterling et cela peut avoir de graves conséquences sur les prêts américains annoncés dans le cadre du plan Marshall, qui doit entrer en vigueur dans quelques jours.

Brodie, devenu l’instrument d’un combat qui le dépasse, doit réussir à tout prix : sa vie en dépend.

Gordon Ferris conduit l’affaire vers un dénouement spectaculaire avec un sens dramatique confirmé, digne du grand classique du genre, Les Trente-Neuf Marches de John Buchan.



« Une histoire captivante, un rythme d’enfer, et un superbe regard sur le Glasgow d’après-guerre. » Daily Mail




>> Lire un extrait



>> Le site de l'auteur : http://www.gordonferris.com/




L'auteur :

Né dans la petite ville industrielle de Kilmarnock en Écosse, Gordon Ferris a eu une vie professionnelle bien remplie avant de commencer à écrire : d’abord programmeur informatique, il a travaillé pour le ministère de la Défense britannique puis est devenu consultant pour Price Waterhouse.
Les Adieux de Brodie clôt brillamment le « Quatuor de Glasgow ».









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Le Juge Wargrave
Ishigami le Dharma


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MessagePosté le: Sam Jan 06, 2018 1:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Très classe la couv'.
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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
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Fab
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Miserere

MessagePosté le: Dim Jan 07, 2018 6:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

surprenant de ne pas voir de sortie poche annoncée pour La filière écossaise
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Lou Berney November Road
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grolandrouge
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MessagePosté le: Dim Jan 07, 2018 6:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

j'ai hâte de mettre la main sur la filière écossaise!
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"Le cadavre est à terre et l'idée est debout."
Victor Hugo
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norbert
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MessagePosté le: Lun Jan 08, 2018 12:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Fab a écrit:
surprenant de ne pas voir de sortie poche annoncée pour La filière écossaise



Je peux évidemment me tromper et c'est peut-être pour une toute autre raison, mais La Filière écossaise, qui en plus est sorti en février dernier en pleine campagne présidentielle (d'ailleurs à chaque présidentielle, les ventes de romans reculent brusquement, avec un 1er semestre toujours très morose pour les libraires), s'est très (très) peu vendu, avec en outre quasiment pas de presse.

Et il aura fallu attendre que le très prescripteur Bernard Poirette lui consacre une chronique dans "C'est à lire" sur RTL en toute fin d'année pour qu'enfin les ventes commencent à décoller.
Du coup, je pense que le Seuil attend encore quelques mois que le grand format rattrape son retard et s'amortisse un minimum avant de le publier en poche.

Donc peut-être que ce sera plutôt pour le 2e semestre 2018 ?



D'un autre côté, on ne s'en rend peut-être pas compte, mais sur ce coup-là on a quand même de la chance que le Seuil, en reprenant La Cabane des pendus en poche et en publiant la suite de la série (là où les Presses de la Cité avaient déjà abandonné après le 1er volet), ait directement acheté les droits des 3 autres romans (chose de plus en plus rare dans l'édition), parce que bien d'autres éditeurs auraient, eux, plutôt fonctionné titre par titre, et auraient immédiatement abandonné après "l'insuccès" de La Filière écossaise, nous privant par conséquent du dernier tome.

Donc même s'ils ne sont pas encore en poche, on a déjà de la chance qu'ils existent malgré tout en grand format !
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Fab
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Miserere

MessagePosté le: Lun Jan 08, 2018 10:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

norbert a écrit:

Du coup, je pense que le Seuil attend encore quelques mois que le grand format rattrape son retard et s'amortisse un minimum avant de le publier en poche.


c'est peut-être la raison effectivement mais ça me parait peu inspiré en ayant fait le choix de sortir le nouveau grand format à peine 11 mois après le précédent d'espérer que les libraires travaillent encore La filière écossaise.
et ça a même un effet négatif sur la nouveauté à mon sens. Je ne prends pas le nouveau parce que je n'ai pas le précédent. J'avais vu il y a 2 mois que la nouveauté arrivait rapidement donc je pensais prendre le poche que je pensais voir arriver.

Du coup je vais attendre sans prendre Les Adieux de Brodie
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Lou Berney November Road
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norbert
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MessagePosté le: Lun Jan 08, 2018 12:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est pas faux, difficile de toute façon de deviner leur stratégie ou de savoir ce qui se passe dans leur tête...

Je ne suis pas sûr par contre que ça ait un effet négatif sur la nouveauté, parce qu'il s'agit en général de deux "lectorats" différents entre le poche et le grand format, et que de toute façon ceux qui attendent le poche de La Filière écossaise pour l'acheter attendront de la même manière le poche des Adieux de Brodie.

Et puis il y a pas mal d'exemples de séries où, quand une nouveauté sortait en grand format, le tome qui sortait en même temps en poche n'était pas le précédent mais l'avant-dernier, voire même l'avant-avant-dernier, en particulier chez Actes Sud (les Läckberg, les Louise Penny), chez Rivages jusqu'à il n'y a pas si longtemps (même quand il ne s'agissait pas de séries, les poches mettaient souvent au moins deux à trois ans - parfois plus - avant d'arriver) ou encore la Série Noire par exemple.

Et ça peut être aussi (et surtout) à cause de mauvaises ventes du grand format que les titres ne soient pas publiés en poche, comme l'avait confirmé Jeanne Guyon de Rivages dans sa réponse à TaiGooBe, quand il lui avait demandé si on pouvait espérer une sortie poche prochaine pour Jass et Rampart Street de David Fulmer, alors que seul le 1er, Courir après le diable, avait été passé en Rivages/noir (d'ailleurs ça fait maintenant un bon moment qu'il est carrément épuisé...).
Elle avait répondu que ce n'était pas prévu car les ventes des grands formats n'avaient pas été suffisantes.

(Il faudrait d'ailleurs la relancer parce que dans sa réponse il me semble qu'elle avait émis l'idée de peut-être publier un autre tome de la série..)
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norbert
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MessagePosté le: Mer Jan 24, 2018 7:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Velda sur Addict-Culture :

Citation:

Gordon Ferris, « Les Adieux de Brodie » :

Glasgow en 1947, de l’action, une enquête menée de main de maître




L‘Écosse est fertile en auteurs de polars et de romans noirs.
Après Rankin, Mina, Brookmyre, McCall Smith, McDermid, Conan Doyle et les autres, voici Gordon Ferris.
L’auteur nous offre là le quatrième volume des enquêtes de Douglas Brodie, une série qui se déroule à Glasgow entre 1946 et 1947, sobrement intitulé Les Adieux de Brodie.


Qui commence fort, puisque la scène d’ouverture n’est rien moins que l’enterrement du héros.
Douglas Brodie, journaliste enquêteur de choc, ex-policier, ex-soldat valeureux, a à son actif de belles réussites et quelques coups d’éclat, racontés dans les trois premiers volumes de la série (La Cabane des pendus (paru aux Presses de la Cité), Les Justiciers de Glasgow et La Filière écossaise tous deux parus au Seuil).
Dans le premier, Brodie vole au secours d’un ancien camarade injustement inculpé de viol et de meurtre d’enfant ; dans le deuxième, il doit faire face à une bande de justiciers violents et à une vague de corruption qui balaie tout sur son passage ; dans le troisième, il est confronté à une filière d’exfiltration de criminels nazis.


Dans Les Adieux de Brodie, ce cher Douglas, aidé par sa fidèle Samantha, avocate intrépide et maîtresse enthousiaste, est accusé d’avoir commis l’enlèvement et l’assassinat du banquier glaswégien Fraser Gibson.
En réalité, c’est la femme de Gibson qui a fait appel à Brodie pour remettre à sa place la rançon qu’exigent d’elle ceux qui ont enlevé son mari.
Brodie, n’écoutant que son courage et son goût pour le scoop, n’a pas su refuser.
Et s’est retrouvé face au cadavre du malheureux Fraser Gibson.
Hélas, Mme Gibson nie catégoriquement l’avoir contacté.
Du coup, tout l’accuse, et comme Brodie ne s’est pas fait que des amis au cours de ses dernières enquêtes, son sort est vite scellé : ce sera la prison à vie, voire la potence.


Ce serait mal connaître Douglas Brodie que de se l’imaginer résigné.
Animé par une saine colère et une inextinguible soif de vérité, aidé par Samantha, quelques complices des bas-fonds et les agents du MI5, pour lequel il travaille en sous-main, Brodie découvre bientôt qu’il n’a qu’une seule issue : se faire passer pour mort.
Et, une fois la chose faite, mener l’enquête sous une identité d’emprunt.
Et s’apercevoir au passage que l’enjeu de l’affaire est beaucoup plus lourd qu’il ne l’imagine : nous sommes en 1947, les États-Unis ont décidé d’aider les pays européens à se relever de la guerre dans le cadre du Plan Marshall.
Mais pour bénéficier des largesses – à contrepartie – des États-Unis, les états européens doivent faire la preuve de la solidité et de la probité de leurs systèmes bancaires.
Or, en Angleterre, une banque a pris de gros risques…
Il ne faudrait pas qu’une banque écossaise en rajoute !


C’est donc parti pour une chasse aux malfrats qui se double d’une course contre la montre.
Gordon Ferris fait une fois de plus appel à sa méthode personnelle : on part d’un fait divers pour aboutir à une affaire d’État.
Le choix de l’époque est particulièrement adapté à cette démarche, et lui permet d’évoquer avec truculence et réalisme un Glasgow bombardé qui peine à se relever des ruines, où les quartiers pauvres recèlent une misère noire, et où le banditisme connaît une recrudescence spectaculaire.


C’est dans ce contexte tout en noir et gris que Ferris fait évoluer des personnages hauts en couleurs et particulièrement attachants, et leur fait vivre des aventures aussi périlleuses que divertissantes.
Un bon point pour la scène où Brodie, emmenant avec lui un petit malfrat doué pour la comptabilité mais pas pour l’alpinisme, s’introduit nuitamment, après une escalade hallucinante, dans la banque de Gibson afin d’y dénicher des traces de malversations.
Aujourd’hui, le héros aurait engagé un hacker !
Honnêtement, la version Ferris est beaucoup plus distrayante.
La reconstitution d’époque est particulièrement réussie, le récit se déroule à un rythme effréné, les rebondissements fonctionnent parfaitement.
Les Adieux de Brodie est un roman à la fois distrayant et puissamment évocateur d’une époque pas si lointaine, où même si la technologie n’existait pas, la corruption et les collusions, elles, distillaient déjà leur poison mortel…



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MessagePosté le: Sam Fév 03, 2018 1:54 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Christophe Laurent sur The Killer Inside Me :

Citation:

Les Adieux de Brodie : joli coup monté à Glasgow



« Il y avait trop d'hommes comme lui dans cette Ecosse de l'après-guerre. Trop de bagarres de rue à la sortie du pub le vendredi soir, une fois la paye flambée. Trop de femmes et d'enfants battus dans des foyers en état de choc, où des maris évidés par la bestialité de la guerre luttaient contre l'espace noir qui s'était ouvert en eux. Aucun de nous ne parlait de cette maladie nationale qui terrassait les mâles. Nous avions trop honte, trop peur de passer pour des faibles. »


Les Adieux de Brodie, quatrième et dernier épisode des aventures du journaliste de Glasgow, ancien soldat et policier Douglas Brodie, attrapent le lecteur quelques mois seulement après La Filière écossaise, pour autant, chaque tome de la série peut se lire indépendamment.
Avec beaucoup de plaisir.
Parce que cette période d'immédiat après-guerre est un terreau fertile pour le polar, parce que ce sont des années qui éveillent toujours des fantasmes dans le cortex des fans de romans policiers.


A cette époque on pouvait boire sans se soucier des contrôles, on pouvait fumer sans publicité sur les paquets de cigarettes, les femmes étaient vénéneuses, les armes en libre circulation ou presque...
Bref, c'était un peu le paradis de la canaille.
Et pas seulement les petits voyous de base.
Douglas Brodie va l'apprendre à ses dépens.
Il est contacté par la femme du directeur de la Scottish Bank.
Celui-ci vient d'être enlevé.
Une rançon est demandée.
La femme, désespérée, se tourne vers ce journaliste intrépide et celui-ci se verrait bien décrocher un papier intéressant.
Sauf que tout tourne mal : lors de la remise de rançon, Brodie est trimballé d'un coin à l'autre de Glasgow, il se fait assommer et à son réveil le banquier gît à ses côtés, mort d'une balle, tiré de son flingue.
L'inspecteur Sangster, qui a une très sérieuse dent contre lui, débarque immédiatement, le coffre.
L'évidence est contre Brodie.
Il risque la peine de mort...


Malgré des dialogues parfois un peu trop longs au détriment de l'action, Gordon Ferris livre encore un polar d'un délicieux classicisme, dans un contexte historique bien tendu, à savoir le chèque du plan Marshall, mis en balance par ce scandale à la banque écossaise.
L'auteur joue habilement de ce compte-à-rebours, multipliant les seconds rôles du camp de Brodie et les seconds rôles du camp des crapules.
Multiplication des personnages qui ne nuit pas un instant à l'intrigue, même si le lecteur voit bien la fin se dessiner.
Peu importe.
Il y a des scènes géniales comme la toute première.
Et c'est vrai aussi que le lecteur ne comprend pas forcément très bien la façon de Brodie pour s'introduire dans la banque, il y a un muret, une échelle, une gouttière, pourtant ça passe, Gordon Ferris a le talent pour donner à ce moment des airs hitchcokiens.


L'ambiance est là, (avec des chantiers navals tout proches, la mine aussi, les cabarets sordides...), la construction est parfaite et même si ce n'est pas le meilleur tome de la série, Les Adieux de Brodie fait vraiment honneur au genre, prouvant aussi que le Noir Tartan, cher à William Mc Ilvanney, à son fils Liam, cher aussi à Ian Rankin, Malcolm MacKay, Denise Mina, sans oublier Christopher Brookmyre, bref ce Noir Tartan est un continent à lui tout seul du monde polar.



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MessagePosté le: Sam Mar 17, 2018 1:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Michelio sur Baz'Art :

Citation:

Les Adieux de Brodie, Gordon Ferris ( Seuil Editions)



L'Écossais Gordon Ferris est un auteur dont on avait chanté les louanges il y a deux ans avec Les Justiciers de Glasgow, puis il y a un tout juste un an avec La Filière écossaise.
Après avoir dévoré ce troisième volet des enquêtes de Douglas Brodie, on s'est donc jeté sur la la quatrième - et, comme le titre l'indique, dernière - aventure pour Douglas Brodie , journaliste d'investigation, et ex-flic de Glasgow, de retour dans sa ville après la Seconde Guerre mondiale.


Toute la saga se déroule à Glasgow entre 1946 et 1947, et la critique britannique, sous le charme, le compare même avec Ian Rankin... ou Conan Doyle et Val Mc Dermid, les plus célèbres auteurs de polars écossais.


Gordon Ferris qui a notamment travaillé pour le ministère de la Défense britannique n’a pas son pareil pour décrire l’ambiance particulièrement mystérieuse et opaque de ce Glasgow d'après-guerre.


Les Adieux de Brodie sonnent comme un chant du cygne et l'on ne sera pas détrompé par ce titre crépusculaire puisque le roman commence par l’enterrement du héros, mais un enterrement qui ne ressemble peut-être pas tout à fait à ce qu'il est réellement.


Après avoir démantelé une filière d’exfiltration de criminels nazis dans le précédent volet, Douglas, accusé d’avoir commis l’enlèvement et l’assassinat d'un riche banquier sulfureux Fraser Gibson, va devoir se faire passer pour mort pour faire éclater la vérité et partir à la chasse aux malfrats, et à une histoire qui ressemble étrangement à une bien sybilline affaire d’État.


Poussé par son inextinguible soif de vérité, Brodie fait une fois de plus appel à sa méthode personnelle et pas toujours très morale, dans ce décor d'un Glasgow bombardé qui peine à se relever des ruines, où les quartiers pauvres recèlent une misère noire, et où le banditisme prospère.


Encore une fois, Ferris excelle dans la reconstitution d’époque et dans la maîtrise narrative, conduite à un rythme effréné, et une fois achevé ces Adieux de Brodie, on a hâte de savoir quel nouveau héros va bientôt sortir le romancier écossais de son chapeau.



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MessagePosté le: Sam Mar 31, 2018 1:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Laurent Greusard sur K-libre :

Citation:



Marlowe à Glasgow



Rien de telle que la bonne vieille tradition.
Dans l'immédiate après-guerre en Écosse, Douglas Brodie, un ancien policier devenu journaliste et détective privé, se retrouve face à la corruption, aux policiers malhonnêtes plus prompts à taper sur les suspects qu'à mener une enquête, et aux belle femmes parfois ténébreuses.
Tout commence lorsqu'il est engagé par Lady Gibson qui lui demande de venir à son aide : son mari a été enlevé et sera délivré contre rançon.
Ce Gibson est bien connu à Glasgow car c'est l'un des plus gros banquiers de la ville.
Brodie décide d'aider cette femme éplorée et le voilà avec une grosse valise de billets à se balader dans la ville dans un jeu de pistes épuisant pour au final se retrouver assommé, avec le cadavre du banquier à ses pieds, et bien évidemment plus d'argent.
Pour parfaire le tableau, Lady Gibson déclare qu'elle ne connaît pas ce Brodie...
Alors, le policier chargé de l'enquête, qui le déteste, le met en prison.
Douglas Brodie s'y suicide.


Fin immédiate de notre suspense : il s'agit d'un faux suicide car les services secrets qui connaissent Douglas Brodie savent également que Lord Gibson trempait dans des affaires louches.
C'est surtout ce point qui leur semble embêtant car la Grande-Bretagne est en pourparlers avec les États-Unis à propos du plan Marshall, et le pays a désespérément besoin de cet argent.
Un scandale dû aux frasques financières d'un banquier ferait tache.
Ils ont donc organisé le suicide de Brodie afin qu'il puisse enquêter en toute tranquillité.


Le roman de Gordon Ferris va donc déployer tous les ressorts classiques du récit hardboiled : femmes fatales, détective au grand cœur mais malin, recherche d'indices y compris en utilisant des méthodes peu orthodoxes (ici, Douglas Brodie fait équipe avec un comptable escroc qu'il doit faire entrer clandestinement dans une banque alors que ce dernier est à la fois peureux et sujet au vertige, ce qui peut être ennuyeux pour un monte-en-l'air), amis solides sur qui on peut compter, petits métiers interlopes.
Le tout offre une toile de fonds bien intéressante sur l'Écosse en pleine reconstruction après les années de guerre, sur la corruption et les arrangements avec la vérité, pour offrir, dans un genre très classique (avec la gouaille des détectives à qui on ne la fait pas) une histoire solide et bien construite, des personnages bien menés et un roman qui se lit avec beaucoup de plaisir.



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