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Série Le Commissaire Bordelli - Marco Vichi (Philippe Rey)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Dim Jan 24, 2016 5:24 am    Sujet du message: Série Le Commissaire Bordelli - Marco Vichi (Philippe Rey) Répondre en citant

Premier volet d'une série très populaire en Italie, Le Commissaire Bordelli de Marco Vichi est paru en mars dernier aux éditions Philippe Rey, dans une traduction de Nathalie Bauer.
Il paraîtra en poche le 17 mars prochain chez 10-18.






Le livre :

Florence, été 1963.
Le commissaire Bordelli est appelé dans une somptueuse villa dont la propriétaire ne donne plus de nouvelles.
Il trouve la vieille femme inanimée sur son lit, ayant succombé apparemment à une violente crise d’asthme.
Mais, devant cette scène trop parfaite, le doute s’installe rapidement, et les analyses médicales vont venir confirmer qu’il s’agit d’un meurtre.

Bordelli mène l’enquête, aidé du jeune Piras et entouré de personnages hauts en couleur – Diotivede, le médecin légiste ; Dante, le frère de la défunte, scientifique génial et excentrique ; Botta, voleur et cuisinier hors pair ; Rosa, prostituée au grand coeur…

Désabusé, nostalgique, solitaire, mais gourmand et bon vivant, le commissaire se meut dans une Florence déserte écrasée par une chape de chaleur, au volant de sa Coccinelle et poursuivi par ses souvenirs de la guerre et de la Résistance.

Atmosphérique, plein d’esprit, ce roman aux accents chandlériens entraîne le lecteur à la découverte d’une ville et de ses méandres, d’une époque délicate mais surtout d’un héros subtil et attachant. Une pépite.
Traduite dans plusieurs pays (États-Unis, Angleterre, Allemagne, Espagne...), la série qu’inaugure Le Commissaire Bordelli s’est vendue à plus de 300 000 exemplaires dans la péninsule et son quatrième opus a remporté en 2009 le Prix Scerbanenco, la plus haute récompense du polar italien.




« Marco Vichi est un de mes écrivains préférés. Le Commissaire Bordelli est un petit bijou écrit par un maître dans l’art des mots. »
Dan Fante

« Livre après livre, Vichi nous dévoile les côtés sombres et les secrets de Florence. Mais sa meilleure création, selon moi, reste le personnage de Bordelli, un antihéros désabusé qu’il est difficile d’oublier. »
Andrea Camilleri

« Une vraie trouvaille. » The Guardian

« Bordelli est têtu, cynique et impatient, mais étrangement attrayant. » The Times

« On attend avec impatience les prochains épisodes. » Air Le Mag

« Après cette première enquête dans la torpeur d'un été caniculaire du Florence de 1963, on comprend pourquoi les Italiens se sont entichés du commissaire Bordelli. »
Télé Star

« A travers les pérégrinations de ce policier attachant et ironique, Vichi reconstitue une époque où les Italiens rêvaient encore d’un avenir meilleur. D’où le parfum de nostalgie qui contribue au charme de cet agréable roman. »
Fabio Gambaro, Le Monde des livres




>> Lire un extrait



>> Le site de l'auteur : http://www.marcovichi.it/



L'auteur :


Né en 1957 à Florence, Marco Vichi vit en Toscane.
Auteur d'une dizaine de romans, de deux recueils de nouvelles et de plusieurs scénarios, il est classé parmi les meilleurs romanciers italiens de la décennie par le Corriere della Sera.



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norbert
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MessagePosté le: Dim Jan 24, 2016 5:39 am    Sujet du message: Répondre en citant




norbert a écrit:

Il paraîtra en poche le 17 mars prochain chez 10-18.


Et le 10 mars paraîtra la deuxième enquête de Bordelli, Une Sale affaire, toujours aux éditions Philippe Rey :





Citation:


Avril 1964, le printemps ne semble pas vouloir arriver à Florence, dont le ciel gris et humide ne présage rien de bon.
A quelques jours d'écart, deux fillettes sont retrouvées assassinées, chacune porte des marques d'étranglement et de morsures.
Aucun indice, aucune trace, aucun suspect, le commissaire Bordelli piétine.
Et pour ne rien arranger, son ami Casimiro, qui avait fait d'étranges découvertes sur les hauteurs de Fiesole, s'est évanoui dans la nature et le pire est à envisager.
Les deux affaires sont-elles liées ?
Comme à son habitude, Bordelli est entouré de personnages hauts en couleur : le jeune Piras qui apprend le métier auprès de lui ; Diotivede, le vieux médecin légiste au visage enfantin ; Toto, merveilleux et bavard cuisinier de la trattoria Da Cesare ; Rosa, ancienne prostituée et plus chère amie...

Entouré mais toujours solitaire et nostalgique, désabusé mais aimant la vie, là sont bien les paradoxes de ce héros subtil et attachant que le lecteur sera ravi de retrouver ou de découvrir.






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norbert
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MessagePosté le: Ven Jan 29, 2016 8:22 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> Le coup de coeur de Claude Le Nocher sur Action-Suspense :

Citation:

Marco Vichi : Le commissaire Bordelli (Éd.Philippe Rey, 2015) – Coup de cœur –
[...]


Un nouveau personnage de commissaire de police, qui nous vient d'Italie ?
On ne peut que se montrer curieux : sachant que l'intrigue se passe il y a un demi-siècle, s'agirait-il d'un énième clone de Jules Maigret, du même genre d'enquête ?
Certes, c'est d'une affaire criminelle classique dont il est question, mais les caractéristiques du héros apparaissent sensiblement différentes.
Le tolérant Bordelli ne croit pas en la prospérité économique affichée en Italie, dans ces années-là.
La misère est encore bien présente :
“Je suis fou parce que je refuse de condamner les pauvres gens et parce que je déteste ce pays ivre de rêves qui croit en la Fiat 1100.”
On nous cite encore l'exemple de ce fonctionnaire rencontré par Bordelli, dont personne n'ouvrait les rapports depuis des années.
Et puis, ces politiciens ex-serviteurs du fascisme, s'étant recasés dans la Démocratie chrétienne.

Le contexte n'est pas sans importance, en toile de fond.
La guerre est toujours dans les esprits, datant d'il y a vingt ans.
Bordelli l'a vécue, y pense souvent, et en parle entre amis.
Au quotidien, le commissaire est ouvert aux rencontres, et rend même service à son cousin Rodrigo, touché par une passion amoureuse inattendue.
Typique des années 1960, amusant à nos yeux, Bordelli commence à s'inquiéter de la nocivité du DDT, insecticide que l'on croyait la panacée…
Et l'enquête, alors ?
Elle progresse, sans précipitation mais sans lenteur non plus.
C'est le “comment” qui est le plus compliqué à déterminer.
Voilà donc un commissaire fort sympathique et humain, dans de savoureuses investigations.
On espère vivement lire bientôt ses autres aventures, puisque l'auteur en a écrit plusieurs.







>> La chronique de Pierre Faverolle sur Black Novel1 :

Citation:


Les éditions Philippe Rey nous proposent un nouveau personnage récurrent, venant d’Italie.
Plusieurs raisons m’ont poussé à me pencher sur ce Commissaire Bordelli : cela se passe en Italie, cela se passe dans les années 60, et Claude Le Nocher lui a donné un coup de cœur.
Trois raisons de lire ce roman.


Le Commissaire Bordelli est un cinquantenaire débonnaire, qui vit seul bien qu’il partage certaines nuits avec une prostituée.
Il est du genre à ressasser son passé et en particulier son passage à la guerre où il a combattu les nazis.
Mais il est aussi remarquablement doué pour résoudre des énigmes complexes et celle qui lui est proposée va lui donner bien des difficultés.

Une vieille dame riche, Rebecca Peretti Strassen est retrouvée morte chez elle, en cet été 1963 à Florence.
Tous les accès de son appartement étaient fermés.
Il semblerait bien que cette dame ait succombé à une crise d’asthme foudroyante, ce que vient confirmer rapidement son médecin de famille, qui leur confirme une allergie à un pollen d’une plante tropicale extrêmement rare.
Ce qui fait tiquer le commissaire Bordelli, c’est le fait que le flacon de médicament soit très bien vissé.
Or comment une dame en pleine crise pourrait-elle penser à reboucher soigneusement son flacon de médicament ?


Les personnages de flics cinquantenaires sont passionnants, car ils ont un recul sur la vie qui donne de savoureuses scènes et des dialogues souvent brillants.
Les plus connus sont bien évidemment Maigret de Simenon, Wallander de Henning Mankell, Montalbano de Andrea Camilleri ou Erlendur de Arnaldur Indridason.
Il y a un peu de tout cela dans ce roman, un peu de tout ceux là mais il y a surtout une vraie personnalité dans ce Commissaire Bordelli.

Car comme l’intrigue se situe dans les années 60, l’auteur a choisi une période charnière qui va lui permettre de fouiller par la suite l’histoire noire de l’Italie.
Ici, il se contente de montrer un personnage miné par ses passages pendant la grande guerre, un personnage humain, à l’écoute des autres, doué d’une réflexion intense, d’un don de la déduction remarquable, un personnage droit qui prend sous son aile Piras, le fils d’un ami tué à la guerre.

Et puis il y a ces scènes fantastiques où Bordelli rencontre ses amis, ou bien quand il participe à un repas chez son ami et ancien truand Botta, et les situations et les dialogues lors de ce repas sont tellement vrais qu’on en a l’eau à la bouche et qu’on se laisse emporter.
Assurément, on a là un grand morceau de polar, une scène d’anthologie pour tout bon vivant qui se respecte.

Je n’ai pu m’empêcher de rapprocher cette enquête de celles de l’inspecteur Colombo.
L’enquête est minutieuse, on se doute bien du coupable mais le jeu consiste bien à savoir comment Bordelli va réussir à le coincer.
En cela aussi, ce roman est une grande réussite, et j’ai hâte de lire la prochaine enquête de Bordelli, tant celle-ci m’a emporté par cette nonchalance et ce personnage formidable.



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Ssarlotte
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MessagePosté le: Sam Mar 05, 2016 4:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ca y est, il vient de rejoindre ma PAL.
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norbert
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MessagePosté le: Sam Mar 05, 2016 8:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Moi aussi, il faut que je découvre cet Italien ! Miam ! Smile
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MessagePosté le: Lun Mar 21, 2016 6:03 am    Sujet du message: Répondre en citant




Vient de sortir en poche chez 10-18 :






>> La chronique de Laurent Greusard pour K-libre :

Citation:

Dans la moiteur de l'été florentin


Ce roman de l'Italien Marco Vichi est le premier d'une série dont le quatrième volet a obtenu il y a quelques années le Prix Scerbanenco.
Et l'on comprend pourquoi tant le récit rappelle l'œuvre de son prédécesseur, Giorgio Scerbanenco.
Situé à Florence, une ville écrasée par la chaleur, la moiteur et les moustiques et en 1963, ce qui lui donne un aspect antédiluvien (ce sont des policiers à l'ancienne qui interrogent des suspects en commandant des bières, dans un bruit de machine à écrire), le roman a déjà la patine d'un texte de Giorgio Scerbanenco ou d'un Georges Simenon.
Le texte se construit sur deux fils narratifs simples : d'un côté la mort a priori accidentelle d'une vieille dame dans sa villa et l'enquête extrêmement classique pour essayer de découvrir quelle tentative de crime parfait se cache derrière cette mort.
De l'autre, la vie d'un policier revenu de tout, chargé de mélancolie, qui ne trouve que quelques moments de bonheur dans la compagnie d'amis un peu à la marge : un médecin légiste, une prostituée, un voleur malchanceux et dans l'éducation policière d'une jeune recrue.

Du coup, Le Commissaire Bordelli ressemble à ces films italiens, galerie de personnages qui oscillent entre le réalisme le plus cynique et la quasi-caricature.
Les deux neveux de la morte, sorte de Vitelloni qui font les play-boys, fréquentent les bains de mer et les casinos et attendent la mort de leur tante pour profiter de la vie sont un des aspects de cette description.
Dante, le frère de la morte, savant lunatique et approximatif qui discute avec les rats proliférant dans sa maison fait se souvenir des silhouettes populaires mi-comiques mi tragiques qui peuplent les films de Pier Paolo Pasolini ou de Dino Risi.

Pas grand-chose de neuf sous le soleil florentin.
Bordelli est un être seul, entouré de quelques amis, cherchant à comprendre plus qu'à juger, et se préoccupant plus de justice que de légalité, savourant des petits plats.
La description intelligente d'un meurtre parfait qui échoue à cause de petits détails insignifiants mais qui reste dans la grande tradition d'Agatha Christie.
Florence est un décor qui devient vivant plus par la mise en scène de la chaleur, de l'étouffement, de l'oppression, en une période où il n'y a pas de climatisation, d'Internet, de téléphones portables, ce qui donne une lenteur étudiée, une patine et un goût de noir et blanc.
Le roman devient comme un havre de paix, une oasis où policiers et assassins s'observent, où la vie s'écoule sans trépidations, comme le souvenir d'un univers que rappelait la version des aventures de Maigret avec Bruno Cremer, d'un monde malheureusement englouti.



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MessagePosté le: Sam Juil 30, 2016 5:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mon avis :
Citation:
Voilà une pépite italienne qui mérite de s'y attarder quelques instants. On pourrait croire qu'il s'agit là d'un énième polar italien qui manque d'inventivité. Pas du tout. L'ambiance florentine est formidable, les personnages sont attachants, originaux, humains et l'enquête, qui peut sembler banale, reste très intéressante à suivre.


Ma chronique : http://destinationpolar.blogspot.fr/2016/07/le-commissaire-bordelli-de-marco-vichi.html
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MessagePosté le: Ven Jan 20, 2017 3:09 am    Sujet du message: Répondre en citant




Vient de sortir en poche chez 10-18 :



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MessagePosté le: Mar Oct 24, 2017 8:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Nouvelle enquête du commissaire Bordelli avec Mort à Florence de Marco Vichi, récompensé à sa sortie en Italie par le prestigieux Prix Scerbanenco du meilleur polar italien au Festival de Courmayeur, qui vient de paraître aux éditions Philippe Rey, traduit par Nathalie Bauer.






Le livre :

Une nouvelle enquête chandlerienne du commissaire Bordelli, entouré de personnages hauts en couleurs, lors de la grande inondation de Florence en 1966.

Novembre 1966.
Giacomo, treize ans, disparaît à la sortie du collège.
Faute d’indice, le commissaire Bordelli s’accroche à une mince piste qui le mènera parmi des nostalgiques du fascisme et de Mussolini.
Plus que jamais hanté par la guerre, il affiche une humeur aussi noire que le ciel qui surplombe alors Florence.
Rien ne le soulage, ni ses amis, ni son jeune bras droit Piras, ni les plats succulents de Toto, ni même la jolie jeune femme brune dont il fait la connaissance.

Quelques jours plus tard, sous l’effet des pluies torrentielles, l’Arno déborde et déverse dans les rues des flots de boue qui paralysent la ville.
C’est l’occasion de découvrir un portrait sombre et inédit de la cité toscane où se démène un Bordelli désabusé, mais bien décidé à découvrir la vérité.

Cet opus a remporté en 2009 le Prix Scerbanenco, la plus haute récompense du polar italien.



« L’écriture de Marco Vichi semble couler de source, sans accroc, rythmée de dialogues savoureux. Un régal. » 24 Heures



>> Le site de l'auteur : http://www.marcovichi.it/



L'auteur :

Né en 1957 à Florence, Marco Vichi vit toujours dans la région.
Auteur d'une dizaine de romans, de deux recueils de nouvelles et de plusieurs scénarios, il est classé parmi les meilleurs romanciers italiens de la décennie par le Corriere della Sera.



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MessagePosté le: Mer Nov 01, 2017 2:26 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Claude Le Nocher sur Action-Suspense :

Citation:

Marco Vichi : Mort à Florence (Éd.Philippe Rey, 2017)

[...]


« Il reconnut la fosse où le petit Giacomo avait été enterré et serra les dents. Sur place, il s’immobilisa devant la terre meuble, les bras ballants. Il revoyait le pied nu qui jaillissait du terrain, le cadavre boueux, les vers remuant dans les orbites vides. Le crissement d’un tronc agité par le vent retentit tout près de là, et il lui sembla que c’était le son le plus triste de la Terre. Il inspecta le sol en retournant les feuilles du bout du pied mais il n’y avait là que des douilles de fusil, ainsi que de rares champignons rabougris. Il gaspillait son temps. Mais avait-il le choix ? Valait-il mieux rester dans son bureau à chauffer son fauteuil ?
Il s’éloigna en dessinant des spirales de plus en plus larges. Malgré tout, il n’avait pas entièrement perdu espoir. Certes, il s’agissait d’une illusion insensée, pourtant il n’avait rien d’autre à quoi s’accrocher. Il ne demandait pas grand-chose, bon sang ! Un bouton, un mégot de cigarette, une allumette grillée… »



Ce roman de Marco Vichi a été récompensé en 2009 par le Prix Scerbanenco, prix littéraire distinguant un ouvrage de littérature policière italien - en référence à l’écrivain Giorgio Scerbanenco (1911-1969).
Si certains honneurs de ce genre sont légitimes, ça paraît une évidence dans le cas de Mort à Florence.
On est ici largement au-delà du simple polar, ou du roman noir ordinaire.
Nul besoin de multiplier les meurtres pour obtenir une excellente intrigue criminelle : kidnapping, viol en groupe sur mineur, et assassinat posent les bases d’un dossier sordide et macabre.
Il y a un demi-siècle, pour peu que le tueur soit assez prudent, la police pouvait être désarmée face à un tel cas.
Malgré la volonté de Bordelli et l’obstination du jeune policier Piras, l’enquête risque de s’enliser.


Outre cet aspect, le roman restitue l’ambiance de l’Italie d’alors.
On observe le quotidien de la population, les journaux et les chansons de ces années 1960.
On se promène avec le commissaire dans les rues de sa ville. On appréciera une virulente diatribe de Bordelli au sujet des privilégiés :
« Ils se moquaient bien d’être gouvernés par le fascisme ou par la démocratie, ils voulaient juste qu’on les laisse s’enrichir tranquillement. Ils étaient avides, mesquins, stupides… »
En tant qu’ancien Résistant, marqué par cette expérience, il espérait un avenir plus sain pour l’Italie.
Car Bordelli est fondamentalement altruiste, humain et compréhensif envers les gens modestes, y compris quelques petits délinquants.


Le récit restitue encore avec crédibilité un épisode dramatique de l’histoire de Florence, les crues de l’Arno, cet automne-là.
L’auteur nous montre que les habitants surmontèrent leur désarroi pour essayer d’effacer les effets des inondations.
Enfin, la vie privée de Franco Bordelli n’est pas occultée, lui qui espère toujours le grand amour – même si la prédiction d’une voyante n’est pas trop encourageante.
Avec ses facettes complémentaires et sa tonalité humaniste, ce Mort à Florence est un superbe roman, riche et fascinant.



>> Lire l'intégralité de la chronique ici


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MessagePosté le: Mar Nov 28, 2017 4:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Pierre Faverolle sur Black Novel :

Citation:

Mort à Florence de Marco Vichi



Parmi les auteurs italiens traduits chez nous, mes deux préférés sont incontestablement Carlo Lucarelli et Massimo Carlotto.
Mais il y en a trois que je suis depuis quelque temps : Antonio Manzini, Valerio Varesi et Marco Vichi.
Après Le commissaire Bordelli et Une sale affaire, voici donc le troisième tome des enquêtes de ce commissaire cinquantenaire dans les années 60, débonnaire, nostalgique, nonchalant et rigoureux.


En cette fin de mois d’octobre 1966, le commissaire Bordelli et son ami Ennio Botta, truand de son état, vont cueillir des champignons dans les bois environnants de Florence.
Bordelli aimant la bonne cuisine, Botta lui propose d’aller chercher des cèpes.
Cela lui changera les idées, car Bordelli est occupé par la disparition d’un collégien de 13 ans, Giacomo Pellissari, qui après être sorti de l’école, n’est jamais arrivé chez lui.


La police se fait incendier par la presse, incapable de trouver la moindre piste sur la disparition du jeune garçon.
Alors qu’il arrive au commissariat et retrouve son collaborateur Piras, fils d’un de ses amis d’enfance, Bordelli est informé d’un couple mort dans une voiture.
Un suicide vraisemblablement.
Diotivede, le légiste, lui annonce que la femme est morte deux heures après l’homme.
Mais ce qui obsède Bordelli, c’est bien la disparition du petit Giacomo et la cuisine de Toto ne va rien y changer.


Sa soirée se termine chez Rosa, ancienne prostituée qui accepte de le recevoir pour lui prodiguer des massages qui ont le don de le détendre.
Ce jour là, elle lui réserve une surprise en la visite d’Amélia, une cartomancienne.
Elle lui prédit de trouver l’amour mais cela ne durera pas longtemps et qu’il trouvera le corps du petit Giacomo le lendemain.
Et dès le lendemain, on réveille Bordelli pour lui annoncer qu’on vient de trouver le corps du petit, enterré non loin de là où il était allé chercher des champignons avec Botta.
Refusant la superstition, il fouille autour de la scène et trouve à la fois un chaton et une facture en papier appartenant à un boucher nommé Panerai.
Cela décuple la motivation de Bordelli d’autant plus que Diotivede lui apprend que le petit a été violé puis étranglé.


Voilà un roman sur lequel j’ai plein de choses à dire parce qu’il parle de beaucoup d’aspects de l’Italie.
Comme ses précédents romans, le style s’avère calme, lent et nonchalant.
Marco Vichi y ajoute de l’humour fort bienvenu, surtout dans les dialogues, ce qui soulage l’aspect dramatique de l’intrigue.
Il faut aussi signaler qu’il n’est pas utile de lire les précédents, puisque les trente premières pages vont nous présenter l’entourage du commissaire Bordelli, ce qui est un véritable tour de force.


Le roman peut se séparer en deux parties, puisqu’à la moitié du roman, la ville de Florence se retrouve envahie par les eaux, suite aux pluies qui ont déferlé pendant plusieurs jours.
Alors que le début du roman parle de l’impuissance du commissaire pour trouver la moindre piste concernant le meurtre du petit Giacomo, l’inondation va transformer la ville en paysage de boue, créant une allégorie sur la saleté des dessous de Florence, et la suite de l’enquête va en être une belle illustration.


Car, outre la psychologie de Bordelli qui est bien détaillée, montrant un personnage écrasé par sa solitude et à la recherche de l’Amour, Marco Vichi insiste sur son obsession, ses incessants souvenirs de la guerre.
Il ne passe pas pour un héros, loin de là, mais revient sans arrêt sur des événements qui l’ont marqué, à chaque fois qu’il déambule dans les rues de Florence.
Il en vient même à se raccrocher aux prédictions d’une cartomancienne, qui lui promet une rencontre qui débouchera sur une relation forte qui ne durera pas longtemps.
C’est donc un Bordelli totalement perdu qui erre au travers de ces pages.


Ce roman va dépasser le cadre de l’enquête ou des atermoiements de notre commissaire.
Car c’est bien l’image d’un pays, se rêvant plus grand qu’il n’est, que nous avons devant les yeux.
L’Italie présentée ici a élu El Duce en regard aux illusions perdues d’antan, et ce dernier a joué cette carte à fond pour faire croire au peuple que leur pays allait retrouver les ors perdus.
Marco Vichi nous montre qu’une grande partie de la société est nostalgique des chemises noires de l’Italie fasciste, qu’elle ne rêve que d’un chef qui la ramènerait sur le piédestal perdu.


Ce n’est pas un roman que l’on va lire pour l’enquête, puisqu’elle passe au second plan, et avance grâce à des indices trouvés par des coïncidences ou de la chance.
Ce roman est plutôt à aborder pour toutes les thématiques qu’il montre, et en cela, il devient un roman riche et fort intéressant, disséquant en détail ce que beaucoup d’Italiens (et d’autres habitants d’autres pays) pensaient alors dans les années 60, et pensent encore aujourd’hui.
En cela, ce roman est important.



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