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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Sam Juil 09, 2016 2:52 pm Sujet du message: |
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norbert a écrit: |
Certains lecteurs continuent de découvrir ce formidable polar de Roberto Costantini, et à chaque fois ou presque c'est un coup de coeur !
>> La chronique de MichFred sur Babelio :
Citation: |
Tu es le mal - Roberto Costantini
Un sombre polar italien, et même italianissime.
Rome en est le théâtre, et quel théâtre : entre les rives populeuses et branchées du Trastevere, les jardins ombragés et secrets des belles villas vaticanes, les places connues - Navona, Popolo, Quatro fiumini - où l'on se donne rendez-vous autour d'un cappuccino, avec les coupoles dorées des églises baroques et de la basilique Saint Pierre scintillant dans les vapeurs torrides du soleil et avec les plages d'Ostia, toute proche, pour la fraîcheur d'un bain ou d'une escapade en voilier...
Sans oublier, en plein centre de Rome, le Casilino 900, ce camp de réfugiés roms, comme une plaie infecte et honteuse au flanc de la Ville éternelle...
Rome, terre de contrastes...
On ne pouvait inscrire cette ville immémoriale dans le temps, toujours urgent et pressé, d'un polar : Roberto Costantini a donc choisi la durée: 26 ans, de 1982 à 2006, très exactement entre deux victoires italiennes à la coupe du monde de football...
"Panem et circenses !" - du pain et des jeux ! - réclamait le populus romanus à ses édiles...
On en est toujours là...
Sauf qu'ici ce serait plutôt "Sanguinem et circenses !"
Entre ces deux dates, un fou sanguinaire opère dans la ville : un crime unique d'abord, atroce, puis 26 ans plus tard, une rafale de meurtres qui semblent porter la même signature...
Un vrai bon polar doit avoir des lieux incarnés, il doit prendre son temps pour faire mijoter notre effroi et surtout il doit avoir des personnages étoffés, profonds, complexes, aussi incarnés que ceux du roman classique, sous peine d'être aussitôt oublié quelque temps après sa lecture.
Inoubliable Michele Balistreri, ancien facho et vrai macho, tombeur et consommateur impénitent de cigarettes, whisky et p'tites pépées...
C'est notre flic en chef, un vrai cliché ambulant d'abord...
Puis le temps passe, et comme le Lagavullin hors d'âge, il prend de la bouteille, du coffre, de la profondeur, de la complexité en même temps qu'il prend des gnons - ce qu'il perd en flamboyance il le gagne en humanité, ses blessures et ses secrets font sa force et sa sagacité.
Autour de lui des "seconds" formidables, presque aussi attachants que l'équipe d'Adamsberg chez Vargas, c'est dire!
Un Sarde amoureux, une "bi" risque-tout et tête brûlée, un Nain... si grand qu'il en meurt, un bellâtre redoutable enquêteur, tous affublés de sobriquets cinématographiques (Mastroianni, Coppola...) tirés du cinéma italien, "evidentemente"!
Quant au Mal, du titre, il est partout : dans les silences du Vatican, dans les magouilles politiciennes, dans les compagnies fiduciaires planquées aux Emirats, dans la folie des fêtes footballistiques, dans les blessures narcissiques aux conséquences incalculables, dans la morgue des aristocrates, dans les mensonges de chacun, dans les trahisons, les vendettas, les manipulations odieuses des faiblesses et des misères humaines, et même dans le sombre passé de Balistreri...
Mais les "méchants" ont tous une fêlure, une blessure qui les rend moins démoniaques, qui leur ôte cette monstruosité - qui rassure parce qu'on croit pouvoir s'en distinguer...
Rien de tel chez Costantini : tout le monde, à un degré ou à un autre, peut être le mal, l'a été ou le sera, même les plus angéliques...
Des femmes, surtout, en payent le prix, victimes expiatoires de ce sombre poison qui semble gangrener la ville et sa population depuis tant d'années...
Magnifique polar, sombre et envoûtant, qui plonge dans les abysses, mais sait aussi dispenser une sorte de grâce, de pardon, inattendu et bouleversant.
J'ajoute qu'il est très bien écrit.
Qu'on lui donne la place qu'il mérite serait mon voeu le plus cher !!!
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Sam Juil 09, 2016 2:59 pm; édité 1 fois |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Sam Juil 09, 2016 2:56 pm Sujet du message: |
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Emil' a écrit: | Norbert, on dirait que comme tu nous l'avais annoncé en 2013, il ne sorte jamais en poche, dommage. |
Autant être clair : la seule chance qu'il sorte en poche un jour, c'est qu'un autre éditeur se décide à publier la suite de la trilogie.
C'est d'ailleurs ce qui s'est passé pour l'excellent La Cabane des pendus de Gordon Ferris, auteur que je pensais lui aussi ne plus pouvoir relire un jour, comme par hasard sorti lui aussi en 2012 toujours aux Presses de la Cité, lesquelles n'ont là encore pas voulu publier le reste de la tétralogie de l'auteur.
Mais heureusement, Marie-Caroline Aubert du Seuil Policiers a entretemps repéré ce roman et cet auteur et l'a repris dans sa collection, ce qui fait que La Cabane des pendus a enfin pu sortir en poche cette année chez Points tandis que le second volet, Les Justiciers de Glasgow (qu'on peut lire toutefois indépendamment), paraissait (enfin !) en même temps au Seuil Policiers !
Reste la question à 1000 euros : Roberto Costantini aura-t-il la même chance que Gordon Ferris ?... En tout cas, je l'espère, tôt ou tard.
Mais en attendant, que ceux qui veulent lire Tu es le mal n'hésitent pas à l'acheter en grand format, non seulement il en vaut LARGEMENT la peine même si ce n'est pas une nouveauté, mais en plus ça enverra un signal comme quoi il continue à intéresser des lecteurs plusieurs années après sa sortie ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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eric Complice
Inscrit le: 22 Avr 2004 Messages: 176
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Posté le: Dim Juil 10, 2016 3:47 pm Sujet du message: |
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Ca faisait quelques années qu’il était dans ma bibliothèque, à me faire de l’œil. Je l’ai finalement lu le mois dernier.
Un bouquin qu’on pourrait qualifier de page-turner. Des personnages crédibles et vraiment intéressants. Une sombre affaire qui se déroule le jour de la finale de la coupe 1982. Une jeune femme qui disparaît ce jour-là, dans la capitale italienne, alors que l’effervescence gagne Rome. L’excitation et la folie collective relègue au second plan cette disparition. Mais lorsque la jeune femme sera retrouvée morte, cela fera l’effet d’un boomerang sur tous les protagonistes qui n’ont pas pris cette disparition au sérieux. Cette enquête-là, passionnante, se termine aux alentours de la page 135 (sur environ 570).
Et l’histoire se poursuit 23 ans plus tard. Avec les mêmes protagonistes.
J’ai été scotché par les premières 150 pages. J’ai eu un peu de mal à me plonger dans l’histoire 23 ans après, mais les personnages (et la ville de Rome est un personnage à part entière) m’ont convaincu. La valse entre le flic, son meilleur ami, ses collègues, les politiciens, le Vatican, les immigrés « parqués » dans des bidonvilles… Tous les ingrédients sont là pour trousser une sacrée histoire.
Il y a un « mais ». J’ai dévoré ce livre. Mais sur la fin, j’ai de moins en moins accroché et j’ai fini par ne plus « vibrer » aux révélations. J’ai l’impression que l’auteur s’est éloigné de son intrigue de départ avec l’intention de dépasser l’aspect criminel de l’histoire et d’en faire quelque chose d’énorme. Et au final, c’est tellement gros, que ça n’en est plus crédible du tout. Et sur le plan strictement policier, plusieurs éléments m’ont laissé de marbre. Et la révélation finale, tout à la fin, est vraiment de trop et confirme (de mon point de vue) que Costantini a gâché son talent.
La première moitié est géniale. Mais la fin (peut-être les cents dernières pages) a gâché mon plaisir.
On n’est pas passé loin du chef d’œuvre. |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Dim Juil 10, 2016 4:15 pm Sujet du message: |
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eric a écrit: | Et la révélation finale, tout à la fin, est vraiment de trop et confirme (de mon point de vue) que Costantini a gâché son talent.
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C'est marrant les ressentis divers, car j'ai trouvé cette fin d'autant plus excellente et, quelque part, poignante, que j'en étais arrivé à la même conclusion et que je l'avais devinée. Comme quoi... _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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