Posté le: Jeu Fév 18, 2016 7:30 am Sujet du message: Rural noir - Benoît Minville (Série Noire)
Après un roman enfance et deux romans young-adults (Je suis sa fille et Les Géants), Benoît Minville fait son entrée dans le roman noir avec Rural noir, qui paraît aujourd'hui à la Série Noire.
Le livre :
Adolescents, Romain, Vlad, Julie et Christophe étaient inséparables ; ils arpentaient leur campagne et formaient un «gang » insouciant.
Puis un été, tout bascule.
Un drame, la fin de l"innocence.
Après dix ans d'absence, Romain revient dans sa Nièvre désertée, chamboulée par la crise, et découvre les différents chemins empruntés par ses amis.
Évoquant à la fois La guerre des boutons de Louis Pergaud et la tradition du « country noir » américain, oscillant entre souvenirs de jeunesse et plongée nerveuse dans la réalité contemporaine d'une « France périphérique » oubliée de tous, Rural noir est un roman à la fois violent et tendre ; évoquant l'amitié, la famille, la culpabilité.
Benoît Minville est né en 1978 à Paris et vit à Sartrouville (Yvelines).
Il doit à sa mère libraire de lui avoir inoculé le doux virus : il est entré en librairie pour un été et y est toujours, quinze ans plus tard.
Lecteur passionné de tout livre qui transporte une énergie, son amour de la culture est " encré " jusqu'au bout des bras.
Auteur aux Editions Sarbacane d'ouvrages pour adolescents et jeunes adultes, Rural noir est son premier roman à paraître à la Série Noire.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Jeu Fév 18, 2016 7:58 am Sujet du message:
Et très bon livre ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Jeu Fév 18, 2016 8:30 am Sujet du message:
thibe a écrit:
norbert a écrit:
Et très bon livre !
Tu l'as déjà lu? Bien écrit? Prenant?
Pour l'instant je n'ai lu que la version du livre juste avant qu'il ne parte chez l'éditeur. Je sais que la fin a été modifiée donc je vais le relire ! Mais oui, très prenant, des pages magnifiques sur l'adolescence, l'amitié, la solidarité, une grande tendresse pour (tous) les personnages, j'avais beaucoup aimé. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Sam Fév 20, 2016 5:14 am Sujet du message:
Benoît Minville présente son roman :
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
je ne vais pas réussir à le faire durer plus loin que demain,je le dévore. ça sent le gros coup de cœur _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road
je ne vais pas réussir à le faire durer plus loin que demain,je le dévore. ça sent le gros coup de cœur
C'est normal ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Mar Fév 23, 2016 7:07 pm Sujet du message:
Rural Noir c'est le Club des 5 qui dérape,c'est Stand by Me qui tourne mal,c'est l'insouciance qui disparait et les conséquences qu'il aurait fallu assumer et qui vous reviennent tôt au tard en pleine gueule.
Passé et présent s'entrechoquent dans cette campagne qui a pris la crise de plein fouet. Les plus débrouillards s'en sortent mais rarement sans franchir la ligne.
Rural Noir c'est les promesses "à la vie,à la mort" qui s'envolent, c'est les amitiés qui s'effilochent face aux aléas de la vie et aux choix à faire mais qui parfois renaissent plus fortes qu'auparavant.
Après le déjà très bon Les Géants, Benoit Minville nous livre avec beaucoup d'aisance et de fluidité une magnifique histoire de potes,de valeurs,de racines où la violence et la tendresse se tirent la bourre jusqu'au bout.
chapeau camarade,pour une 1ère dans La Série Noire c'est un coup de maitre _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road
Posté le: Ven Fév 26, 2016 5:11 am Sujet du message:
>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :
Citation:
Campagne noire
J’ai croisé pour la première fois le très sympathique Benoît Minville lors du dernier festival toulousain où il était invité en tant qu’auteur jeunesse.
Et je savais qu’il passait cette année chez les vieux, à la Série Noire.
Ce Rural Noir était très attendu.
Après dix ans d’errance autour du monde, Romain revient dans son village de la Nièvre.
Il espère renouer avec le gang : Chris, son frère plus jeune de deux ans, Vlad, son meilleur ami, et Julie, celle dont ils étaient tous amoureux.
Un gang qui avait commencé à se lézarder lors de l’été de ses 14 ans.
Romain a fui le village à vingt ans, juste après la mort accidentelle de ses parents.
Depuis Chris a été soldat puis est revenu, il est marié avec Julie et, le jour de son retour, Romain apprend que Vlad, qui trempe dans pas mal d’affaires louches, est dans le coma.
Il a été tabassé à mort.
Ce qu’il reste du gang va se ressouder et se déchirer, les souvenirs de cet été remontent à la surface et les griefs liés à dix ans d’absence éclatent.
Pour le meilleur ou pour le pire…
Nicolas Mathieu, Franck Bouysse, Anne Bourrel, Patrick Delperdange et maintenant Benoît Minville, pour ceux que j’ai lus…
Il y a, c’est indéniable, de nouveaux auteurs de polar français (et belge) qui explorent la crise dans nos campagne.
Avec beaucoup de talent.
Rural noir ; c’est comme si le titre de ce dernier roman paru résumait à lui seul cette nouvelle « vague ».
Ceci dit, la question n’est pas de savoir s’il y a une nouvelle tendance, mais si ces romans sont bons.
Et là, sans hésitation, la réponse est OUI !
Et elle vaut aussi pour Rural noir.
Une construction classique, avec un événement traumatique passé, annoncé dès le départ, des alternances présent-passé, et deux mystères en parallèle : que s’est-il passé il y a une quinzaine d’années, que s’est-il passé aujourd’hui.
Construction classique donc, mais classique ne veut dire ni ennuyeux ni facile.
Benoît Minville mène son affaire de main de maître et fait monter le suspense et la tension.
Mais ce n’est pas tout.
Son roman vaut également (et surtout) pour la justesse émouvante de l’évocation du gang adolescent, avec son mélange de rébellion, de goût de la musique, d’amours naissantes (qu’on trouverait n’importe où en France) mais aussi, et c’est là qu’on retrouve la campagne, les moments de liberté totale au bord d’une rivière, ou sur un vélo, le plaisir de sentir le soleil, d’être dans l’herbe, d’écouter les oiseaux, de lire au bord de l’eau …
Ou comment parler de tous les ados du monde, tout en étant très local et spécifique.
C’est très réussi.
Et puis il y a la partie plus sombre, en contrepoint de cette partie lumineuse : le drame passé, et surtout la situation actuelle, avec des villages et des petites villes qui se meurent, de chômage, de misère et d’ennui ; des gens désœuvrés ; et les mêmes saloperies qu’à la ville, trafics de drogues, petits boulots, racisme, traumatismes des anciens soldats, disparition progressive des services de l’état …
Ajoutez à tout cela quelques magnifiques portraits.
Un gang qu’on aime à la folie, même quand il déconne, quelques croquemitaines qui ne dépareraient pas chez Lansdale, des silhouettes de poivrots de westerns, et un mélange de Stand by me et de La guerre des boutons (la vraie, celle du bouquin et de la version avec Galabru, Dufilho et l’effrayant Jean Richard, pas les resucées insipides).
Vous aurez compris, j’espère, qu’il faut lire Rural noir.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Lun Fév 29, 2016 6:31 am Sujet du message:
>> La chronique de Baptiste Liger dans L'Express :
Citation:
Rural noir, un polar au coeur de la France profonde
Benoît Minville réussit une greffe magistrale entre le polar de terroir à la Pierre Pelot et son équivalent "redneck" américain.
Bienvenue dans le Bazois, en plein de coeur de la Nièvre.
C'est dans ce petit coin de la France profonde que Romain a grandi.
Elle est loin l'époque où il allait draguer les Parisiennes au barrage de Fleury.
Dix ans après l'avoir quitté, il retrouve ce décor, aux portes du Morvan dans lequel, désormais, on ne compte plus les maisons délabrées avec un panneau "A vendre".
Son frère Chris est devenu potier et vit avec leur amie Julie, infirmière.
Des copains ont mal tourné, comme Vlad, "le gars des mauvais choix".
A force de multiplier les petites combines, il serait devenu le plus gros dealer de la région.
On le retrouve "roué de coups", à l'agonie, dans un champ.
Que s'est-il passé ?
Premier roman du libraire Benoît Minville, Rural noir réussit une greffe magistrale entre le polar de terroir à la Pierre Pelot et son équivalent "redneck" américain.
Bourré de références à la culture heavy metal, l'auteur s'est emparé des codes du genre pour mieux rendre crédible cette peinture d'une bourgade paupérisée.
Et pas si paisible.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Mar Avr 26, 2016 8:17 am Sujet du message:
J'en suis à un peu plus de la moitié du livre...
Alors, oui, c'est "bien écrit", mais... je ne peux pas du tout parler de coup de cœur... dialogues parfois un peu lourds, concours de circonstances qui ne me convainquent pas, personnages pas assez nuancés à mon goût une petite déception à l'heure actuelle.
Spoiler:
Question: en France, les infirmières ne sont pas "écartées" du travail dès le début de leur grossesse comme en Belgique?
Posté le: Mer Avr 27, 2016 9:43 am Sujet du message:
thibe a écrit:
J'en suis à un peu plus de la moitié du livre...
Alors, oui, c'est "bien écrit", mais... je ne peux pas du tout parler de coup de cœur... dialogues parfois un peu lourds, concours de circonstances qui ne me convainquent pas, personnages pas assez nuancés à mon goût une petite déception à l'heure actuelle.
Spoiler:
Question: en France, les infirmières ne sont pas "écartées" du travail dès le début de leur grossesse comme en Belgique?
Pour ton spoiler, je n'en ai aucune idée.
Pour le reste, je comprends tout à fait ce que tu peux ressentir, je n'avais d'ailleurs pas parlé de "coup de coeur" même si de toute façon je n'ai toujours pas lu le roman définitif, ni même de "roman parfait", j'avais parlé plus haut du ressenti que j'en gardais et de ce qui m'avait plu dans le manuscrit. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Lun Mai 02, 2016 7:52 am Sujet du message:
Mon avis... moins enthousiaste que certains, j'ai sans doute loupé quelque chose... mais voilà...
Citation:
Comme le relate le résumé du livre, l’histoire commence quand Romain rentre au village, 10 ans après son départ. Les chapitres alternent entre le présent et le passé du « gang » constitué par Roman, Chris, Vlad et Julie. Vlad a déraillé, s’est séparé de Julie, qui a trouvé refuge dans les bras de Chris. Romain, son frère, qui était par le passé attiré par Julie, est hanté par ses émotions passées, par le souvenir de cet amour secret. Quant à Vlad, c’est avec Cédric qu’il fait désormais des «affaires», Cédric «l’étranger», celui dont les parents se sont installés au village, qui n’était pas le bienvenu, mais qui s’était juré de marquer son territoire et d’y faire la loi. Au retour de Romain, les pires malheurs s’enchaînent, entre les règlements de compte entre les bandes dans lesquelles Vlad s’est fourré, et coups de gueule entre frères (celui qui part est toujours vu comme le lâche qui a fui pour avoir une vie plus facile, débarrassé des emmerdes de la place, et celui qui reste est pour sa part celui qui n’a pas voulu voir autre chose, qui s’est entêté dans une vie peut-être plus sécurisante – quoique…).
Avec Rural noir, Benoît Minville nous dépeint le portrait d’une campagne où tout chavire quand ses jeunes vont chercher le contact avec les bandes urbaines. Une campagne où la nostalgie du passé ne pourra jamais le faire revivre, où les erreurs du passé pèsent lourdement, mais où la solidarité entre potes, au-delà de la complexité des relations, au-delà des errements de chacun, dominent et permet de surmonter l’épreuve que peut constituer le fait qu’un ami a pris un chemin qu’on lui a pourtant maintes fois recommandé de ne pas emprunter. Peut-être parce qu’on aime plus que tout y rester «entre soi»? L’auteur ne répond pas à toutes les interrogations, et laisse le lecteur libre d’interpréter sa lecture d’un certain milieu rural.
L’écriture est forte et sans concession. Si je n’ai pas été totalement convaincu par des personnages un peu trop caricaturaux à mes yeux, j’ai toutefois, paradoxalement peut-être, apprécié la force des sentiments que l’auteur a voulu communiquer à ses lecteurs.
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