Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres Index du Forum Jean-Christophe Grangé — Polars Pourpres
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Polars Pourpres

À mains nues - Paola Barbato (Denoël)
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Ironheart
Annie Wilkes


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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Mar Fév 02, 2016 1:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

norbert a écrit:

Dans À mains nues, il n'y a aucune esthétisation de la violence, la violence est là parce que le sujet du livre lui-même est violent.


Je suis d'accord avec tout ce que tu dis en spoiler par contre, concernant le point ci-dessus, je suis mitigée.
L'aspect esthétique est important dans ce roman. On ne cesse d'insister sur la beauté de Davide, sur son corps, ses tenues...Il veut être le meilleur et aussi, le plus séduisant.

Spoiler:
Et l'épisode du nez cassé...Et le fait qu'il soit choisi pour participer à des snuff movies...


Dans toute cette violence, il faut qu'il y ait du "beau" malgré tout. Du sang , oui, mais pas que...C'est ce mélange qui est détonnant.
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Le Juge Wargrave
Ishigami le Dharma


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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Mar Fév 02, 2016 7:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Complètement d'accord avec toi Iron'.
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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
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scarabe
Serial killer : Leland Beaumont


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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Mar Fév 02, 2016 8:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le Juge Wargrave a écrit:
Complètement d'accord avec toi Iron'.


d'ailleurs, ce côté insistant m'a agacé.
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Fév 04, 2016 6:48 am    Sujet du message: Répondre en citant




Ironheart a écrit:
norbert a écrit:

Dans À mains nues, il n'y a aucune esthétisation de la violence, la violence est là parce que le sujet du livre lui-même est violent.


Je suis d'accord avec tout ce que tu dis en spoiler par contre, concernant le point ci-dessus, je suis mitigée.
L'aspect esthétique est important dans ce roman. On ne cesse d'insister sur la beauté de Davide, sur son corps, ses tenues...Il veut être le meilleur et aussi, le plus séduisant.


Spoiler:
Et l'épisode du nez cassé...Et le fait qu'il soit choisi pour participer à des snuff movies...


Dans toute cette violence, il faut qu'il y ait du "beau" malgré tout. Du sang , oui, mais pas que...C'est ce mélange qui est détonnant.



Je dis qu'il n'y a pas d'esthétisation de la violence dans ce roman de la part de l'auteure, et que la violence qu'on y trouve est inhérente au sujet traité.
Traiter de ce sujet en l'expurgeant de toute violence susceptible de heurter le lecteur aurait été infiniment hypocrite, et aurait été une insulte à la littérature - sans même parler de basses considérations commerciales et mercantiles qui auraient conduit à faire de ce roman un énième thriller calibré selon les canons du moment pour pouvoir plaire à un public le plus large possible.

D'autre part, il ne faut confondre ce que je dis sur la non-esthétisation de la violence par l'auteure dans son roman - qui encore une fois préfère esquiver au dernier moment les passages "gore" là où tant d'autres se complaisent à décrire dans les moindres détails les tortures, ou les chairs abîmées et à vif dès qu'un cadavre est découvert (certains auteurs ont déjà été cités plus haut) - avec l'histoire elle-même et l'évolution psychologique de son personnage de Davide qui effectivement, après son "apprentissage", lorsqu'il s'aperçoit qu'il plaît et qu'il est demandé par le "public", devient orgueilleux, très soucieux de son apparence, capricieux... pendant un temps.


Mais bon, encore une fois, je suis à la fois amusé et à la fois assez perplexe de voir de telles réactions au sujet de ce roman, et de ne pas en avoir lu d'autres auparavant à propos de nombreux autres polars ou thrillers pourtant autrement plus violents ou gore.
Je me demande si, s'il était paru signé par certains autres auteurs de thrillers très appréciés ici, ce roman aurait autant effarouché les sensibilités et s'il aurait suscité les mêmes "polémiques"...
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« Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy


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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Fév 04, 2016 6:51 am    Sujet du message: Répondre en citant




Vient de sortir en poche chez J'ai Lu :



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Alice
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Jeu Fév 04, 2016 10:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ironheart a écrit:

L'aspect esthétique est important dans ce roman. On ne cesse d'insister sur la beauté de Davide, sur son corps, ses tenues...Il veut être le meilleur et aussi, le plus séduisant.



Qui connait les italiens et les italiennes ne se pose pas vraiment ce genre de question, non ?

Ils sont tout le temps préoccupés par leurs apparences, bcp plus que les français... Surtout les italiens du Nord, ils ont ça en eux et aussi (et surtout) par leur éducation/culture...
Plus qu'en France, les mères expliquent à leurs filles comment se coiffer, ce qui leur va le mieux etc...

Et puis, il y a le côté profondément immature de Davide
Spoiler:
il cherche à plaire tout le temps à son mentor, aux autres... et sa vision des choses est complètement immature, et c'est aussi pour cette raison qu'il est la "victime" parfaite de la manipulation.
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Jeu Fév 04, 2016 9:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Alice a écrit:
Ironheart a écrit:

L'aspect esthétique est important dans ce roman. On ne cesse d'insister sur la beauté de Davide, sur son corps, ses tenues...Il veut être le meilleur et aussi, le plus séduisant.



Qui connait les italiens et les italiennes ne se pose pas vraiment ce genre de question, non ?


Je ne suis pas d'accord, c'est quelque chose qui est inhérent aux "spectacles", quels qu'ils soient.
Dans le roman, les "spectateurs" et autres clients sont demandeurs de Davide, parce qu'il est beau et a une belle gueule. Il est "victime" d'une phénomène de starification bien connu dans tout ce qui a un rapport avec l'"exploitation des corps", au sens large c'est à dire peu ou prou du mannequinat au casting porno en passant par les réseaux pédophiles, où celles et ceux qui ont un beau visage et/ou un beau corps seront toujours plus demandés par la clientèle.



Alice a écrit:
Et puis, il y a le côté profondément immature de Davide
Spoiler:
il cherche à plaire tout le temps à son mentor, aux autres... et sa vision des choses est complètement immature, et c'est aussi pour cette raison qu'il est la "victime" parfaite de la manipulation.



Ce n'est pas seulement de l'immaturité, ça va bien au-delà et c'est beaucoup plus profond.
Il ne faut pas oublier que lorsque Davide est enlevé, il n'a que seize ans, et que déjà à l'époque, si ses relations avec sa mère sont normales, son père lui est complètement absent.
C'est justement cette absence de figure paternelle qui le pousse à la rechercher chez Minuto, lequel lui apporte justement tout ce qui lui manquait jusque là à ce niveau : considération, mise en valeur, conseils, préférence, apartés, complicité, etc.

Spoiler:
Enfin, il ne faut pas oublier qu'il est élevé au milieu d'une véritable meute, exactement comme un chien. Un chien qui a la préférence de son maître, d'où un dévouement absolu...

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norbert
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MessagePosté le: Mar Mar 08, 2016 11:52 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Laurent Greusard sur K-libre :

Citation:

Marx et Sade sur un ring


Le roman À mains nues de Paola Barbato narre la trajectoire surprenante de Davide, un homme de bonne famille.
Enlevé au sortir d'une fête, il est jeté dans une camionnette et roué de coups.
C'est une bataille à mort avec un inconnu qui s'engage dont il sort vainqueur, mais il découvre qu'il est à présent aux mains d'une organisation qui va l'utiliser pour d'autres combats de gladiateurs des temps modernes.
Entraîné comme un sportif dans une usine désaffectée, il va peu à peu, sous les directives de Minuto, un ancien tueur devenu entraîneur sportif d'un genre particulier, gravir les échelons de ce monde souterrain où les combats humains sont l'objet de paris et de spectacles.
[...].

Chez les philosophes comme Hegel ou Marx, il existe une dialectique du maître et de l'esclave.
L'un ne peut exister sans l'autre et, l'un comme l'autre, sont dépendants de manière différente mais somme toute bien réelle.
Dans À mains nues, il y a des relations de ce genre entre Davide et Minuto.
Comme cela est évoqué dans les arts martiaux, entre autres, il faut attendre le moment où le disciple (il n'y a pas loin du disciple à l'esclave) surpassera le maître.
Cette relation existe aussi entre la mafia qui utilise Davide et Minuto : ceux-ci risquent la mort s'ils désobéissent mais les truands ont besoin d'eux pour continuer à régner et à gagner de l'argent.
Comme dans tout rapport humain, les rapports de force sont ambigus et complexes car l'esclave peut réclamer un peu plus lorsqu'il devient indispensable à son maître, tout comme la chanteuse préfabriquée peut s'émanciper de son imprésario.
Et le maître peut s'enticher de son esclave.
Le roman est empreint de dialectique car chaque victoire sur un adversaire est l'occasion aussi de devenir un gladiateur plus intéressant pour son clan et donc de réclamer des récompenses.
Chaque victoire pourrait rapprocher de la liberté, d'une fuite possible, mais Davide a pris goût à détruire et à tuer.
[...]

Le roman pourra paraître long car Paola Barbato prend son temps pour poser son personnage, les silhouettes des autres acteurs du texte, pour décrire la lente transformation d'un humain lambda en une brute épaisse et inhumaine, en la découverte de sa face cachée, pour montrer que la violence du monde ne fonctionne pas sans le plaisir sadique du Jeu des humains.
Le style rend compte du temps qui passe, de la lenteur de la formation, n'explicite pas tout car évidemment Davide, prisonnier, ne sait pas grand-chose, ne comprend pas tout ce qui lui arrive.
Mais, à l'image d'Usual suspects le roman se savoure dans ses dernières lignes, ses derniers mots.



_________________
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Dernière édition par norbert le Ven Fév 03, 2023 2:34 am; édité 2 fois
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Alice
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MessagePosté le: Mar Mar 08, 2016 12:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

N'est-elle pas un peu trop révélatrice cette chronique ?
Elle résume toute l'histoire !!!
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Sometimes the obvious occludes the truth. And sometimes things are exactly as they appear.
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norbert
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MessagePosté le: Mar Mar 08, 2016 12:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Alice a écrit:
N'est-elle pas un peu trop révélatrice cette chronique ?
Elle résume toute l'histoire !!!


C'est vrai, je viens de rectifier. Wink
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El Marco
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Lun Juin 06, 2016 5:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de me le prendre en poche.
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norbert
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MessagePosté le: Mar Juin 07, 2016 9:17 am    Sujet du message: Répondre en citant

El Marco a écrit:
Je viens de me le prendre en poche.


Bien vu, Marco ! J'espère que cette lecture te fera le même effet qu'à moi, qu'elle te secouera autant ! Wink
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Janjak
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MessagePosté le: Mar Juin 07, 2016 3:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je l'ai aussi en poche toujours pas lu Mr. Green
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El Marco
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Dim Jan 15, 2017 7:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mon commentaire sur Polars Pourpres :

Citation:
Je suis entré un peu à reculons dans ce livre, parce que les ouvrages « à la mode » ou dont on parle beaucoup m’intéressent moins que les perles délaissées. A la fermeture du roman, je garde en tête quelques bémols : une violence singulière et qui aurait pu n’être traitée que de manière allusive, des combats pas toujours crédibles, et une écriture qui n’a rien de recherché ni de soigné. Mais au final, alors que je viens de refermer la dernière page, quelle claque globale. Une histoire qui ne ressemble à aucune autre, avec des gladiateurs modernes, dressés comme des molosses, perdant tout repère moral, et s’adonnant à des barbaries incroyables. Une étonnante galerie de personnages retors et sombres, emportés et sanguinaires jusqu’à l’ivresse de l’hémoglobine qu’ils font couler. C’est aussi une histoire solide et travaillée, parcourue d’idées remarquables (les affrontements dans le noir, les règles de la tuerie finale, les numéros attribués aux coups en fonction de la douleur provoquée, etc.). Et il y a ces images qui me resteront longtemps en mémoire. Il m’arrive fréquemment de (très) bien noter un livre et, quand je revois passer bien longtemps plus tard, ma note et mon commentaire ou avis, d’avoir un doute, un flou, une hésitation quant au contenu du roman. Ici, pas de risque : il me sera assurément inoubliable. Avec son cortège d’images démentes, comme les snuffmovies, les carnages, la séquence de danse entre Minuto et Batiza. Avec ses moments de bonheur captieux, de joie éphémère, d’espoir mensonger, qui surnagent fugacement au beau milieu de cette sauvagerie et de cette anomie. Et puis, il y a cette fin, inattendue et vicieuse qui rebat les cartes et oblige une relecture mentale de la totalité de l’ouvrage. Un mémorable festin de mâles et de maux.
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Ironheart
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Les Rivières Pourpres

MessagePosté le: Dim Jan 15, 2017 8:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ta critique est merveilleusement bien écrite Marco ! Et puis elle colle parfaitement à ce que l'on ressent après avoir lu ce bouquin.
Elle est en osmose totale avec l'âme de ce roman. Bravo !

C'est curieux, il y a des livres que j'ai adorés et dont je ne me souviens plus du tout des années après. C'est le cas des Archanes du chaos de Chattam. Je ne me rappelle de rien mais vraiment de rien concernant ce roman et meme en relisant ma critique, je n'ai pas la moindre bribe de souvenir qui me revient. Cest terrifiant et frustrant ! Twisted Evil

A mains nues fait partie des bouquins qu'on n'oubliera pas, assurément !
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