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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Sam Déc 12, 2015 1:59 pm Sujet du message: Une Proie trop facile - Yishaï Sarid (Actes Sud) |
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Avant Le Poète de Gaza (Grand Prix de Littérature Policière 2011), Yishaï Sarid avait publié un premier roman, Une Proie trop facile, paru le mois dernier dans la collection Actes Noirs d'Actes Sud, traduit par Laurence Sendrowicz.
Le livre :
Appelé à effectuer sa période de réserve dans l’armée, un avocat d’une trentaine d’années se voit confier une curieuse mission : une jeune soldate religieuse pratiquante a déposé une plainte pour viol contre un brillant officier aux états de service irréprochables.
L’avocat commence à enquêter, aidé d’un collègue de bureau.
Il quitte Tel-Aviv, son bruit et ses gratte-ciels, pour rendre visite aux parents de la soldate, dans une petite ville pauvre du Sud d’Israël.
Il se rend ensuite dans l’unité de l’officier, un bunker basé à la frontière du Liban.
À mesure qu’il avance dans son enquête, la réalité se dérobe sous le masque des apparences.
Qui est cet officier pur et dur, patriote, militariste, perfectionniste ?
Et qui est cette adolescente d’une ville du Sud, qui se veut religieuse et intouchable ?
À travers ces deux figures ambiguës, Yishaï Sarid dresse le portrait nuancé et complexe d’un Israël brutal et insaisissable.
Dans ce premier roman, l’auteur du Poète de Gaza manie les fils de l’intrigue avec une extrême habileté. Au moyen d’une écriture dont la simplicité le dispute à l’intelligence, il brouille à dessein les pistes de l’enquête pour ouvrir celles de la réflexion.
>> Lire un extrait
L'auteur :
Yishaï Sarid est né en 1965 à Tel-Aviv.
Il est avocat en exercice et allié aux anciennes familles fondatrices du pays.
Il est le fils de Yossi Sarid, célèbre politicien, député, fondateur d’un petit parti de gauche, infatigable militant pour la paix, essayiste et poète.
De Yishaï Sarid, Actes Sud a déjà publié Le Poète de Gaza (Actes noirs, 2011 ; Babel noir n° 75), qui a reçu le Grand Prix de Littérature Policière en 2011 dans la catégorie romans étrangers.
Une Proie trop facile, son premier roman, vient de paraître dans la collection « Actes noirs ».
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Sam Déc 12, 2015 2:37 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de Claude Le Nocher sur son blog Action-Suspense :
Citation: |
[...]
Yishaï Sarid a été récompensé en 2011 par le Grand Prix de Littérature Policière, pour Le Poète de Gaza.
Actes Noirs nous propose aujourd'hui le tout premier roman de cet auteur israélien, publié dans son pays en 2000.
Dans Une Proie trop facile, l'aspect enquête est bien présent.
Une accusation de viol n'est jamais à prendre à la légère.
Dans toutes les armées règne une certaine omerta qui ne facilite pas les investigations.
Surtout quand le militaire impliqué jouit d'une bonne opinion générale.
Quant à la victime, elle ne fait pas le poids, sa candeur et sa religiosité affichées n'étant pas de véritables arguments.
Dans un pays éternellement sur la défensive, y compris dans l'esprit des populations, compliqué de mener à bien une affaire délicate comme celle-là.
Les principaux atouts de ce roman noir ne résident pas seulement dans l'intrigue.
C'est une image beaucoup plus complète de l’État d'Israël que présente Yishaï Sarid.
Contraste entre l'urbanisme galopant de Tel Aviv (qui masque le front de mer, tant apprécié par cet avocat) et la ruralité de l'essentiel du pays ; entre Israéliens ambitieux s'éloignant du pays et patriotes attachés à leurs fonctions militaristes ; entre ce modeste avocat (dont la mère apparaît plus dynamique que lui) et le prestigieux cabinet où il fut employé.
Le regard sur les Arabes d'Israël diverge, avec nuances, également.
Le besoin de liberté reste inassouvi ou imparfait chez quelques-uns des protagonistes, dont notre avocat anonyme.
La part sociologique et l'enquête se complétant, cette histoire racontée avec souplesse offre donc un double intérêt.
Un roman à découvrir.
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Lun Déc 14, 2015 11:04 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de notre cher Bookfallo Kill sur Cannibales Lecteurs :
Citation: |
Après avoir quitté un cabinet prestigieux pour monter sa propre affaire, un avocat de Tel-Aviv, empêtré dans les problèmes insolubles de son unique client et ses soucis personnels, décide de profiter de sa période de réserve militaire pour se changer les idées, en acceptant de diriger une enquête pourtant difficile : une jeune soldate accuse en effet de viol un officier brillant et respecté de tous, qui combat en poste avancé au Liban.
Le témoignage trouble et l’attitude déconcertante de la jeune femme le perturbent autant que l’assurance et l’aura du militaire, et démêler le vrai du faux va s’avérer extrêmement compliqué…
J’avoue avoir eu du mal entrer dans ce premier roman de Yishaï Sarid (le deuxième publié en France après Le Poète de Gaza).
Tempo lent, digressions nombreuses, personnages velléitaires, réalisme déprimant des situations et du contexte de l’intrigue, l’Israël du début des années 2000…
Autant d’éléments qui, une fois domptés le rythme et le ton particulier du récit, constituent la singularité d’Une proie trop facile.
Car on finit par apprécier de se heurter avec autant d’insistance aux errements des personnages, à commencer par ceux du héros-narrateur, tellement incertain qu’il n’a pas même de nom.
Yishaï Sarid ne sacrifie rien à la facilité, et s’attache à dépeindre avec une précision dénuée de romanesque une enquête qui traîne et s’enlise, une victime peu fiable mais qu’on a envie d’aider, un suspect si rayonnant et défendu par tout le monde qu’on a envie de le croire sans preuve, un extrémisme religieux latent mais jamais loin d’entraver la bonne marche des événements, un patriotisme qui flirte volontiers avec le nationalisme, la guerre qui gronde aux frontières du pays…
Si Sarid repousse jusqu’à la fin le dévoilement de la vérité sur l’enquête, assurant ainsi l’intérêt du lecteur, il captive surtout par sa manière de croquer un monde sous tension permanente, à la recherche d’une stabilité que l’on sent impossible à obtenir.
Il faut s’accrocher pour supporter son héros, comme la plupart des autres personnages d’ailleurs, assez antipathiques dans l’ensemble, mais le jeu en vaut finalement la chandelle et confirme, après les livres de Dror Mishani ou Liad Shoham, que les auteurs de polar israéliens ont autant de choses à dire qu’un ton particulier pour le faire.
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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