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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mar Avr 07, 2015 1:05 pm Sujet du message: La Revanche du petit juge - Mimmo Gangemi (Seuil) |
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Découverte d'un nouvel auteur italien au Seuil Policiers avec La Revanche du petit juge de Mimmo Gangemi, qui inaugure une série consacrée aux enquêtes du juge Lenzi, et vient de paraître dans une traduction de Christophe Mileschi.
Le livre :
La Calabre, de nos jours.
Giorgio Maremmi, substitut du procureur, est assassiné peu après qu'un prévenu l'a menacé de mort en plein prétoire.
Son ami et collègue Alberto Lenzi, dit « le petit juge », décide de le venger.
Mieux connu pour ses conquêtes féminines et sa gourmandise que pour son ardeur au travail, Lenzi se révèle un enquêteur tenace et audacieux.
Son principal indicateur, don Mico Rota, boss local de la 'Ndrangheta, est emprisonné à vie mais rien ne lui échappe.
De sa cellule, il continue à défendre l'honneur de la « famille ».
Il s'exprime curieusement, par le truchement de symboles obscurs et de paraboles colorées, mais pour qui sait entendre entre les lignes...
Lenzi le peut, apparemment, et, mettant sa carrière en péril, il s'acharne à faire la lumière sur un scandale qui dépasse de loin la criminalité mafieuse habituelle.
Mimmo Gangemi a été comparé à Andrea Camilleri pour sa recréation du dialecte local, et à Giancarlo De Cataldo pour son portrait de la 'Ndrangheta, la mafia calabraise.
Violent et pittoresque, noir et plein d'humour, La Revanche du petit juge est une découverte délectable.
>> Le site de l'auteur : www.domenicogangemi.it
L'auteur :
Mimmo Gangemi, né en 1950 en Calabre, où il vit toujours, est ingénieur.
Les critiques italiens l’ont surnommé « le Sciascia de l’Aspromonte ».
La Revanche du petit juge est son premier roman policier.
La deuxième enquête du juge Lenzi, Il Patto del giudice, est en cours de traduction.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Sam Nov 07, 2015 7:25 am; édité 1 fois |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mar Avr 07, 2015 1:39 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de Claude Le Nocher sur son blog Action-Suspense :
Citation: |
[...]
La société italienne est gangrenée par toutes sortes de compromissions, par l'affairisme et une part évidente de laxisme dès qu'il s'agit de dénoncer les sphères puissantes.
L'ombre des mafias, comme la 'Ndrangheta, plane sur tous les trafics mais aussi sur des arrangements douteux.
À vrai dire, c'est tout le système qui apparaît vérolé.
Au point que dévoiler des agissements contraires à la loi peut conduire à la mort, on l'imagine bien.
Voilà ce qu'illustre en détail cet excellent roman noir.
Notons qu'il a été adapté en téléfilm pour la RAI, avec celui qui incarna le commissaire Montalbano, Luca Zingaretti (Lenzi) et son épouse Luisa Ranieri (Marina).
Si l'intrigue criminelle est solide et convaincante, il faut aussi souligner d'autres qualités.
Çà et là, le récit est parsemé d'expressions typiques calabraises, offrant un supplément d'authenticité au récit.
L'auteur n'oublie pas de gratifier son histoire de passages plus souriants, en particulier dans la relation entre Lenzi et les femmes.
Humour grinçant aussi, dans certains cas :
“Ciccio Manto fut placé en isolement et mis sous pression. Il nia jusqu'au lait qu'il avait tété au sein de sa mère et afficha en permanence une expression dédaigneuse qui aurait mérité qu'on la prive de ses dents de devant. L'interrogatoire fut confié à un adjudant qui, bien qu'habillé en civil, donnait l'impression d'être en uniforme SS.”
Un fort excitant noir suspense, au cœur d'une trouble réalité italienne.
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Mar Avr 07, 2015 2:47 pm Sujet du message: |
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J'aime beaucoup la couverture ! _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mar Avr 07, 2015 3:02 pm Sujet du message: |
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Oui moi aussi. C'est d'ailleurs souvent le cas, dans cette collection (mais pas systématiquement...).
En tout cas, je suis heureux de découvrir bientôt ce nouvel auteur. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Ssarlotte Serial killer : Le Poète
Age: 39 Inscrit le: 01 Jan 2013 Messages: 2185 Localisation: St Maur des Fossés
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mar Avr 07, 2015 7:49 pm Sujet du message: |
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Ssarlotte a écrit: | Je sens que je vais aimer !!! |
Moi aussi ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Dim Mai 17, 2015 1:31 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur son blog Actu du Noir :
Citation: |
Un nouvel auteur calabrais
Un nouvel auteur italien au Seuil, Mimmo Gangemi que l’on découvre avec La Revanche du petit juge. Délectable.
Une petite ville en bord de mer en Calabre.
Giorgio Maremmi s’y ennuie à son poste de substitut du procureur, il n’attend qu’une occasion pour retourner dans le nord dont il est originaire.
Un retour qui ne se fera jamais.
Il ne prend pas au sérieux les menaces d’un gros bras minable de la ‘Ndrangheta, et se fait assassiner quelques jours plus tard.
Pour les autorités, les choses sont claires, il a été abattu par le frère du délinquant, un tueur en fuite depuis des semaines.
Mais Alberto Lenzi, le « petit juge », plus connu pour ses conquêtes féminines et sa fainéantise proverbiale que pour son efficacité au travail, ne croit pas à cette version, lui qui connaît bien l’organisation.
Avec l’aide de Mico Rota, boss respecté de la ‘Ndrangheta, en prison depuis presque 15 ans il va prendre tous les risques, même ceux de heurter des intérêts très puissants pour faire la lumière sur la mort de son collègue et ami.
Je ne vais pas prétendre qu’on a là la révélation de l’année. Mais qu’est-ce que je me suis fait plaisir !
Tout fonctionne fort bien dans ce polar, classique sur le fond : Comme de nombreux bons polars, les personnages sont bien campés, et surtout le cadre fait partie de l’intérêt du roman.
Ici tout est en place :
Le lieux, très bien décrits, avec la beauté rude des collines, la présence envoûtante de la mer, la culture des oliviers, la petite ville où tout le monde sait tout, mais où personne ne dit rien dès qu’on touche à la ‘Ndrangheta.
La ‘Ndrangheta justement, omniprésente, dans ses actions, dans la peur qu’elle inspire, comme une force incontournable qu’il faut prendre en compte, comme on prend en compte le vent ou la pluie.
L’auteur fait ressentir le respect, la peur, certaines « valeurs », l’impunité, la corruption de tout un système féodal.
Les personnages sont bien plantés, du parrain local au petit juge qui décide, finalement, de sortir de la médiocrité dans laquelle il se complaisait.
Mais il y a aussi autre chose : un ton, une écriture, qui font sortir ce roman du « tout venant ».
Malgré l’horreur de ce qui est conté, malgré la rage devant l’impunité, on sourit souvent.
Parce l’écriture est vive, le langage imagé, les portraits de personnages secondaires croqués avec un vrai talent de caricaturiste.
Les dialogues du cercle des notables de la ville sont, à ce titre, de vrais délices.
Du coup, un polar qui pourrait être aussi sombre et désespérant que, par exemple, Gomorra de Saviano se révèle un excellent polar, enlevé, assez jouissif par moment, de ceux qui vous font attendre avec impatience le prochain volume des aventures de son héros.
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Sam Juin 20, 2015 12:40 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de Bob Polar sur son blog Bob Polar Express :
Citation: |
DE L'HUILE, DES HUILES ET DES DÉCHETS
Introduction : Penny réfléchit longuement et : « 'Ndrangheta, c'est africain comme nom, hein ?
_ Non.
_ Pourtant avec...
_ Non.
_ Le N quelque chose, c'est typiquement africain !
_ Là, c'est grec !
_ Ah ?
_ Tu pensais à quoi ?
_ Tu veux un exemple ? N'golo n'golo ! C'est grec aussi N'golo n'golo ? »
_ Non mais il te manque une case, à toi !?
_ Si on ne peut plus rire un peu. Sacré Bob ! »
Calabre.
Le petit juge Alberto Lenzi est plutôt du style branleur qui évite habilement les gros dossiers.
Alors que son pote et collègue Giorgio est assassiné, il va en étonner plus d'un en se lançant dans une enquête périlleuse.
Avec Lucio ils formaient un trio d'amis.
La 'Ndrangheta est évidemment citée.
L'affaire se corse lorsque plusieurs meurtres sont perpétrés.
Sûr que le frère de Manto n’a pas apprécié son passage sous le pressoir à huile de Don Peppino Salemi.
Pourquoi son pressoir ?
Une première pression à chaud puisqu’il était encore vivant avant de se transformer en pâté pour chats.
Don Mico Rota, le tenancier mafieux, va lui refiler subtilement des indices.
Lenzi va devoir s'équiper avec du matos balèze pour ferrer les gros poissons...
Avec « La Revanche du petit juge » la mafia est de nouveau sous les feux de la rampe.
Mais ce qu'elle n’aime pas la mafia c'est de ne pas maîtriser les affaires.
C’est sur ce thème que le récit va prendre une tournure inattendue avec la participation finaude du patron local.
Je recommande vivement les scènes se déroulant dans le « cercle culturel Vincenzo Spatò » où les notables refont l'actualité et s'emploient à étaler leur morgue.
Sinon Giorgio Maremmi était sur une affaire louche, il avait demandé sa mutation.
C'est le point de départ.
Le personnage de Lenzi devient intéressant lorsqu’il sort de sa légendaire léthargie pour filer le train au(x) coupable(x) en prenant le risque de ne pas faire de vieux os.
Lenzi est un garçon qui se cherche encore et toujours, qui ne daigne pas s’engager et ça lui va bien.
Quoique.
S’il délaisse son travail il n’en est pas tout à fait de même pour sa vie amoureuse.
L’auteur s’attarde pas mal sur son attirance pour Marina alors qu'il est perturbée par son désir de liberté, ses tentations.
C’est en charmeur invétéré qu’il tente de séduire la troublante Chiara.
Mais il va prendre une claque lorsque Marina va le snober.
Alberto s’en trouve d’autant plus ébranlé lorsqu’il soupçonne une liaison avec Brighi le carabinier.
Déjà inquiet par la tournure que prend son enquête, il a le moral dans les chaussettes et c'est d'autant plus difficile que son fils Enrico ne souhaite pas lui parler.
Le vieux Don Mico Rota est de la race de ces mafieux qui ne tuent pas les juges.
Parce que ce n’est jamais bon pour les affaires.
Malgré sa peine de prison à vie, il dirige.
Il va d’ailleurs tenter de négocier avec le juge afin de pouvoir retrouver ses arbres.
Leur face à face sera déterminant.
Tous les personnages sont bien fouillés, ce qui nous les rend plus palpables et sensibles.
Avec une intrigue solide et classique, ils donnent du sens à cette histoire qui va révéler de méprisables magouilles toxiques.
Toxiques, voilà un adjectif qui prendra tout son sens au moment de conclure.
L'auteur ne se prive pas de nous décrire cette société italienne gangrenée, sous la botte d'une corruption qui n'en finit pas de tirer profit de trafics honteux.
Corruption qui navigue dans toutes les sphères et s'autorise tous les fripouilleries pour atteindre son but.
Et quand un clan mafieux suspecte un autre clan de la même organisation de s'ingérer dans ses affaires, on se dit qu'ils ont un métier à la con et qu'ils ont été mal aiguillés par Pôle Emploi.
L'auteur Mimmo Gangemi, dont c'est le premier roman policier, utilise une langue sautillante, racée, fardée d’un humour dégourdi et il distille la noirceur avec aisance.
Roman subtil, « La Revanche du petit juge » n’est pas un nouveau récit sur les exactions de la mafia, il est bien plus que ça.
Offrez-vous le rôle principal et pour le coup ce sera à vous de juger…
« ...une haleine putride , à croire qu'il logeait un rat crevé dans la bouche. »
Mention : N'golo, pff ! |
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Ssarlotte Serial killer : Le Poète
Age: 39 Inscrit le: 01 Jan 2013 Messages: 2185 Localisation: St Maur des Fossés
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Dim Juin 21, 2015 10:20 am Sujet du message: |
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Oui, il a vraiment l'air bon ce polar ! _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Ssarlotte Serial killer : Le Poète
Age: 39 Inscrit le: 01 Jan 2013 Messages: 2185 Localisation: St Maur des Fossés
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Posté le: Dim Juin 28, 2015 5:18 pm Sujet du message: |
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Mon avis : Citation: | Bien que je n'aie pas retrouvé l'ambiance italienne qui caractérise le style de beaucoup d'auteurs italiens, j'ai apprécié la qualité de l'intrigue, sa construction à la fois complexe et facile à comprendre, servie par un style fluide et agréable. L'auteur fait un focus sur la mafia tout à fait intéressant. J'en viendrais presque à éprouver une forme de respect à l'égard des mafieux ! Il semblerait qu'il y ait une suite aux enquêtes du juge Lenzi, je suis preneuse. |
Ma chronique : http://destinationpolar.blogspot.fr/2015/06/la-revanche-du-petit-juge-de-mimmo.html _________________ http://destinationpolar.blogspot.fr/ |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mer Mar 02, 2016 6:49 am Sujet du message: |
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Sélectionné pour le Prix Violeta Negra 2016 du Festival Toulouse Polars du Sud
Sortie en poche demain 3 mars chez Points :
Demain paraîtra également Le Pacte du petit juge, seconde enquête du juge Lenzi signée Mimmo Gangemi, au Seuil Policiers ( on en parle ici ) :
Citation: |
Revoilà le juge Alberto Lenzi, qui aimerait tant se la couler douce entre ses maîtresses, ses bons petits repas et ses pokers du vendredi soir dans le cadre idyllique de la Calabre, où il travaille comme magistrat rattaché au parquet d'une petite ville de la plaine de Gioia Tauro.
Hélas, le calme ne saurait durer : des travailleurs journaliers noirs se révoltent contre les conditions misérables dans lesquelles ils ramassent les oranges.
La police charge et quatre fugitifs se cachent en rase campagne.
L'un d'eux, parti chercher du bois, trouve à son retour ses trois compagnons assassinés.
L'enquête croise l'affaire bien embrouillée d'une cargaison de cocaïne (200 kg) dont l'arrivée au port a été annoncée à la police par un mystérieux indicateur, et dont la disparition inexplicable prend tout le monde de court.
Pour tout compliquer, le cadavre d'un employé du port est retrouvé dans une maison abandonnée appartenant aux Cortara, une des familles de l'incontournable 'Ndranghetta.
Lenzi va être confronté à un nouvel épisode de la guerre entre les clans, les cosche.
Quel est exactement le rôle de la famille Rota, dirigée par le vieux don Mico, victime d'une maladie incurable et bénéficiant d'une résidence surveillée, mais toujours aux commandes ?
Source privilégiée d'informations pour Lenzi, don Mico souffle le chaud et le froid, et il se pourrait bien qu'il conduise l'enquête où bon lui semble.
Plus noir que le premier volume mais agrémenté du même humour, Le Pacte du petit juge est aussi l'étude en profondeur d'une mafia qui diffère à bien des égards de sa soeur sicilienne.
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Sam Mar 19, 2016 5:09 pm Sujet du message: |
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>> La chronique de Yan sur Encore du Noir :
Citation: |
La Revanche du petit juge, de Mimmo Gangemi
Giorgio Maremmi est un procureur qui n’a pas froid aux yeux et qui refuse de se laisser impressionner par la ‘Ndrangheta.
Lorsqu’il est abattu dans le hall de son immeuble après avoir été menacé au tribunal par un ‘Ndranghetiste, c’est tout naturellement vers l’onorata società que se tournent les soupçons.
Alberto Lenzi, juge noceur de ce petit parquet de Calabre et ami de Maremmi décide de venger son camarade de soirées et de poker en mettant le ou les coupables sous les verrous.
Mais don Mico Rota, chef de bâton local incarcéré que Lenzi interroge dans sa prison, sans vouloir clamer son innocence, semble vouloir signifier au juge que le coupable est peut-être à chercher ailleurs.
Et, de fait, les indices qui accusent la ‘Ndrangheta sont peut-être trop ostensibles, trop bien semés.
Et Lenzi, petit juge sans envergure et plus connu pour ses conquêtes féminines que pour ses affaires résolues, commence à ouvrir des placards, à soulever quelques voiles qui révèlent des choses dont beaucoup de monde aimerait qu’elles demeurent dissimulées.
Premier roman d’une série annoncée, La Revanche du petit juge est une incontestable réussite.
Moins pour la trame de son enquête, relativement classique et utilisant des leviers assez habituels du polar, que pour sa description de la société d’une petite ville de province sous la coupe de la ‘Ndrangheta.
Le polar, ici, s’efface en grande partie derrière l’étude de mœurs et le portrait d’une région où la justice est plus rendue par le biais de coutumes anciennes détournées par la criminalité organisée que par un parquet isolé et impuissant à tirer quoi que ce soit de la population locale.
Ce qui permet d’ailleurs à Lenzi d’avancer, c’est le fait qu’il est lui-même originaire de la région, connaît les codes et sait en jouer.
Portrait acerbe et parfois désabusé d’une Calabre livrée à tous les trafics et dans laquelle la population courbe l’échine sous le joug de la ‘Ndrangheta, La Revanche du petit juge est cependant – et peut-être paradoxalement – aussi un roman d’une grande ironie.
Ironie qui explose lors des réunions du cercle des officiers, club où les notables de la ville commentent les événements et en tirent leurs conclusions en semant les ragots et en analysant les relations tendues entre les différents membres de la communauté.
Car tout le monde a toujours quelque chose à reprocher à quelqu’un ou à se reprocher.
Ainsi en va-t-il de ce pauvre don Peppino qui trouve un cadavre broyé sous la meule de son moulin à huile et cherche à savoir s’il s’agit d’un signe qui lui est envoyé et, si tel est le cas, par qui :
« Qui pouvait le haïr à ce point ? Il n’avait pas d’ennemis. Vu qu’il ne pouvait certainement pas considérer Curma comme son ennemi au seul motif que, l’année précédente, il lui avait repris un fonds de propriété en échange de l’annulation de ses dettes ; ni Titaro juste pour lui avoir barré le seul passage carrossable vers ses champs au moyen d’une chaîne plus grosse que celle qui tient l’ancre des navires ; ni Alfonso qu’il avait dénoncé quelques mois plus tôt aux autorités pour construction abusive ; ni Concetto, qui le soupçonnait d’une lettre anonyme et avait même osé la lui reprocher en face – d’accord, c’était bien lui qui l’avait envoyée, mais l’autre ne pouvait pas le savoir et, puisqu’il ne pouvait pas le savoir, il n’avait pas à se permettre de l’accuser […]
Maintenant certain de son innocence, il ne s’en faisait pourtant pas une raison. »
Noir, cruel et léger à la fois, La Revanche du petit juge est un roman que l’on lit avec délectation et qui se veut aussi instructif que divertissant.
Une invitation à vite lire le prochain livre de la série, Le Pacte du petit juge.
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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