Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Lun Nov 17, 2014 5:36 pm Sujet du message: Toutes les vagues de l'océan de Victor Del Árbol (Actes Sud)
C'est le 4 février que paraîtra, toujours chez Actes Sud, le troisième roman traduit en français de Victor Del Árbol, après les succès que furent La Tristesse du Samouraï et La Maison des chagrins.
Il s'appelle Toutes les vagues de l'océan (Un millón de gotas).
Gonzalo Gil, un avocat barcelonais mal marié, sans grande ambition, qui végète à l'ombre d'un tout-puissant beau-père, confrère renommé, reçoit un message qui va bouleverser son existence : sa soeur Laura, de qui il est sans nouvelle depuis de nombreuses années, a mis fin à ses jours dans des circonstances dramatiques. À mesure qu'il s'implique dans l'enquête, il apprend avec stupeur qu'elle est soupçonnée d'avoir torturé et assassiné un mafieux russe pour venger la mort de son jeune fils. Ce qui ne semble alors «qu'»un tragique règlement de comptes ouvre une voie sombre et tortueuse sur les secrets de l'histoire familiale et du mythe d'un père héroïque, nimbé de non-dits et de silences.
Un jeune ingénieur asturien, qui embrasse la cause communiste et part dans les années 1930 servir la révolution dans la Russie stalinienne. Quelques propos maladroits et le voilà expédié au goulag dans l'enfer de Nazino (l'île aux cannibales). Il y rencontre l'incarnation du mal absolu, en la personne de l'impitoyable Igor, et l'amour fou, avec la sublime Irina. La violence des sentiments qui se font jour dans cette île maudite soude les trois protagonistes et marque à jamais leur destin et celui de leurs descendants. Révolution communiste, guerre civile espagnole, Seconde Guerre mondiale, c'est toujours du bon côté que le père de Gonzalo traverse le XXe siècle : celui de la résistance, de la probité, de l'abnégation. C'est du moins, bien sûr, ce qu'il a toujours laissé entendre à ses enfants, subjugués et broyés par la vaillance de ce parangon de vertu, mort à la fleur de l'âge.
L'enquête qui se déroule à Barcelone, quelques décennies plus tard, sur fond de pression immobilière et de mafia russe, rebat les cartes du passé et met en lumière les paradoxes enfouis. L'occasion pour Gonzalo de déboulonner la statue du commandeur, de comprendre l'homme pour pouvoir enfin aimer le père. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Lun Nov 17, 2014 5:36 pm Sujet du message:
J'ai vraiment apprécié les deux premiers, j'en serai sans doute. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Posté le: Lun Nov 17, 2014 8:25 pm Sujet du message:
Oui, j'en serai moi aussi, je suis d'ailleurs impatient. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Mar Nov 25, 2014 2:02 pm Sujet du message:
MAJ avec la couverture et un résumé bien plus complet. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Posté le: Mar Nov 25, 2014 8:14 pm Sujet du message:
Ce sera un beau bébé de 640 pages, aussi épais que le pavé d'un autre auteur espagnol, Aro Sáinz de la Maza, paru en septembre, Le Bourreau de Gaudí, pour ceux qui ont eu l'occasion de le voir en librairie (et qui m'attend dans ma PAL). Miam !
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Jeu Nov 17, 2016 12:20 am; édité 1 fois
Troisième roman de Victor del Arbol, Toutes les vagues de l’océan est, à mon humble avis, son meilleur à ce jour.
1933, Elías Gil, jeune communiste espagnol arrive à Moscou pour se former. Quelques jours plus tard il est arrêté en compagnie de trois autres jeunes anglais et français et se retrouve déporté vers l’horreur de l’île sibérienne de Nazino. Il y affronte Igor, prisonnier de droit commun qui règne par la terreur sur cet enfer, et rencontre Irina et sa fille Anna.
1967, Elías, revenu en Espagne, héros de la guerre civile, a échappé à toutes les purges franquistes, a eu deux enfants, et disparaît la nuit de la Saint Jean dans les environs de Barcelone où il a fait sa vie.
2002, Gonzalo, fils d’Elías, qui n’avait plus eu de nouvelles de sa sœur Laura depuis des années est contacté par un policier : Laura vient de se suicider après avoir torturé et tué un truand russe qu’elle soupçonnait d’avoir enlevé et tué son fils. Gonzalo qui est avocat ne croit pas à cette histoire et décide d’enquêter. Cela va faire remonter à la surface le passé d’un père idéalisé et toute la violence de l’histoire du XX° siècle.
Saga historique dans la meilleure tradition, roman initiatique, enquête autant historique que policière … Toutes les vagues de l’océan est tout cela à la fois.
A mon avis Victor del Arbol déjà remarqué pour ses deux premiers romans qui plongeaient aussi leurs racines dans l’histoire du XX° siècle européen passe ici un cap.
Son récit gagne en simplicité et en clarté ce qui donne d’autant plus de puissance au souffle qui l’anime.
Les allers-retours avec le passé sont parfaitement fluides et maîtrisés, les révélations, passées et présentes distillées avec un très grand savoir-faire, le lecteur est plongé dans ce XX° siècle plein de bruit et de fureur, d’idéaux et de compromissions, de sacrifices et de trahisons.
A l’horreur historique et collective répond l’horreur individuelle et l’auteur démonte parfaitement, par le récit et sans aucune explication, le mécanisme de la fabrique des monstres.
Pas de concession, pas d’angélisme, mais énormément d’empathie.
Attention, le récit ira jusqu’au bout de sa logique implacable, sans la moindre pitié pour les personnages … ou le lecteur.
Et s’il m’arrive de râler contre la manie de nous infliger régulièrement des pavés indigestes, rien de tel ici. les quelques six cent pages passent comme un tempête, emportant tout sur leur passage, ne laissant au final qu’un lecteur complètement étourdi.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
(lorsque je mets la vidéo directement ici, ça ne fonctionne pas... ) _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
(lorsque je mets la vidéo directement ici, ça ne fonctionne pas... )
(en fait, il y a 2 vidéos différentes qui s'enchaînent car elles sont mises "en liste" sur youtube, mais pour les reproduire, il faut mettre le morceau d'URL de chacune entre les balises YT ) _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Dim Mar 29, 2015 10:31 am Sujet du message:
C'est bien ce que j'ai essayé de faire, sans réussite...
Merci en tout cas. _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Posté le: Dim Mar 29, 2015 11:46 am Sujet du message:
Ils l'ont reçu à ta bibliothèque, le Juge ? _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Dim Mar 29, 2015 11:55 am Sujet du message:
Celui-ci ? Non, et je pense qu'ils ne l'auront pas avant septembre ! _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Posté le: Ven Juin 12, 2015 2:31 pm Sujet du message:
>> Le Cercle Polar #160 qui chronique ce nouveau roman de Victor Del Arbol est à écouter ici
Citation:
Glaçante, rapide, la scène initiale donne le ton.
En 2001, à quelques kilomètres de Barcelone, un homme et un enfant de 6 ans descendent de voiture, au bord d'un lac.
Quelques instants plus tard, le corps du petit garçon flotte à plat ventre, « comme une étoile de mer ».
Déjà, dans La Tristesse du samouraï, son beau roman publié en 2012, Víctor Del Arbol séparait un fils, sensiblement du même âge, de sa mère.
Elle mourait assassinée, et lui allait passer sa vie à tenter de discerner ce qui s'était passé, sans jamais l'admettre.
Toutes les vagues de l'océan est une œuvre plus ambitieuse encore, déroulant avec aplomb la révolution russe, la guerre civile espagnole, les grandes utopies du XXe siècle, le destin d'une famille déchirée et l'amour.
Laura, la mère de l'enfant noyé, est sans doute le cœur du roman, et son suicide n'y changera rien.
Autour d'elle gravitent des personnages dignes des grands romans russes : Zinoviev, le tueur ; Gonzalo, le frère, éternel déclassé ; Elias, son père, un géant idéaliste qui a connu le goulag ; Igor, le mal absolu ; Irina, la femme incandescente...
Derrière eux, se tient la Matriochka, cette poupée russe mafieuse qui tire les fils du destin.
Víctor Del Arbol est aussi cette Matriochka, magnifique architecte qui tient les pièces du puzzle, place quelques scènes d'une grande puissance symbolique, sans jamais oublier la force charnelle.
Au fil des six cents pages extrêmement denses, de cette navigation entre le passé et le présent, l'écrivain ne néglige jamais ses personnages, ni son lecteur, qu'il sollicite en permanence, lui demandant de reconstruire avec lui le visage de la passion et de la douleur, l'idéalisme des uns et l'utopie des autres.
Ancien policier, historien de formation, Víctor Del Arbol (né en 1968) reste fidèle à l'école du roman noir, tendu et musical.
Il dédie ce livre « à mon père et nos murs de silence » – une œuvre personnelle, donc.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Lun Sep 21, 2015 3:03 am; édité 1 fois
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Ven Juin 12, 2015 4:23 pm Sujet du message:
J'ai mis la main dessus à la bibli, une de mes prochaines lectures.
Par contre, je ne savais pas qu'il était aussi gros, ça ne va pas en s'amincissant les bouquins de Del Arbol ! _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Posté le: Ven Juin 12, 2015 4:33 pm Sujet du message:
Et la chronique du cercle polar donne très envie (enfin encore plus!) _________________ La seule chose que l'on puisse décider est quoi faire du temps qui nous est imparti - JRR Tolkien
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