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Fab Serial killer : Le Poète
Age: 48 Inscrit le: 09 Avr 2011 Messages: 2418 Localisation: Brest même
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Posté le: Lun Juin 09, 2014 7:24 pm Sujet du message: |
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Hoel a écrit: |
Qiu Xiaolong sera en France ces jours-ci à l'occasion de la parution de son nouveau roman Dragon bleu, tigre blanc.
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il était présent ce week-end à St Malo pour le festival Étonnants Voyageurs et sera à Brest demain soir à la librairie Dialogues où je vais retourner le voir.
mon 1er Qiu Xiaolong.
la contextualisation sociale,politique et géographique m'a permis de prendre le train en route sans soucis alors que je n'avais pas lu les précédentes histoires de l'inspecteur Chen.
sur fond de pollution et lutte pour l'environnement,on a le droit à une intrigue classique et prévisible mais le style subtil et tout en finesse de l'auteur fait de ce livre une lecture agréable.
j'ai été charmé par le rythme,par son personnage philosophe et poète _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Ven Juil 27, 2018 10:38 am Sujet du message: |
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J'ai plusieurs romans de cet auteur dans ma PAL, j'ai enfin commencé le 1er de la série dédiée à l'inspecteur Chen :
Cela faisait des années qu'on m'encourageait à découvrir ses romans, surtout pour "quelqu'un qui aime Mankell". Je comprends l'allusion puisqu'on retrouve en filigrane une critique de la société chinoise communiste (les passages sur la Révolution culturelle et ses terribles conséquences sont passionnants), comme Mankell se sert de ses romans pour dépeindre de façon critique la société suédoise qui s'éloigne de l'Etat-providence.
C'est dépaysant, instructif, on avance comme dans une vraie enquête, c'est-à-dire sans retournement toutes les dix pages, bref, une très agréable surprise.
J'en suis à la moitié des 500 pages, j'espère que le plaisir de lecture va durer jusqu'au bout. _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Mer Sep 26, 2018 9:56 am Sujet du message: |
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Mon avis sur ce très bon roman :
Citation: | Premier contact avec cet auteur et belle découverte au final.
Qiu Xiaolong nous amène dans le Shanghai du début des années 90, dans une Chine en pleine mutation bien que toujours marquée par le poids écrasant du Parti, par une corruption omniprésente, et une pollution étouffante. Les passages sur le passé de la Chine sont passionnants (notamment ceux qui touchent la Révolution culturelle voulue par Mao et ses désastreuses conséquences).
Teinté d'humour et d'une bonne (et belle) dose de poésie, le texte de près de 500 pages (format poche) se lit avec plaisir, curiosité (tant pour connaître le dénouement de l'intrigue que pour en apprendre plus sur cette Chine-là) et parfois gourmandise (nombreuses références culinaires).
L'inspecteur principal Chen est un policier original, à la fois poète et flic bien en vu (soutenu par certains caciques du Parti). Cette double étiquette, ce mélange surprenant est un véritable atout (l'auteur est lui-même poète) et me donne envie de poursuivre l'aventure à ses côtés dans les autres titres de la série. |
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Dim Avr 25, 2021 8:14 pm Sujet du message: |
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Mon avis sur
le 2e opus des enquêtes de l'inspecteur Chen :
Citation: | Après Mort d'une héroïne rouge, j'ai retrouvé avec plaisir l'inspecteur Chen, l'étoile montante de la police de Shanghai, policier poète aux solides appuis politiques. Il doit accueillir et accompagner Catherine Rohn, une agent sinophone du FBI venue chercher une témoin importante dans une affaire d'immigration clandestine entre la Chine et les États-Unis ; l'enjeu est de faire tomber tout un réseau de passeurs. Mais hélas la femme est introuvable et les triades sont de la partie...
Qiu Xiaolong reprend les mêmes ingrédients que dans l'opus précédent : la Chine des années 1990 de Deng Xiaoping qui s'ouvre doucement mais sûrement au monde, la page cuisante du maoïsme tournée mais qui a laissé des traces durables. Même ingrédients avec de la poésie, de la bonne cuisine et un inspecteur marchant toujours sur des oeufs (car en Chine "tout est politique") pour éviter l'incident diplomatique et froisser les caciques du parti communiste chinois.
Peut-être parfois un peu trop long, c'est du point de vue historique et culturel très intéressant et le dépaysement est assuré pour le lecteur occidental.
L'intrigue n'est pas mal du tout et l'on voit que les triades ont une influence certaine malgré le poids écrasant et l'omniprésence du PCC.
Il m'a manqué un je-ne-sais-quoi, un coup d'éclat pour hisser ce roman au rang d'excellent polar. Mais ce n'est pas grave, la série dédiée à l'inspecteur Chen comptant de nombreux opus, je vais donc continuer ma découverte en ouvrant "Encres de Chine". |
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Ven Mai 14, 2021 5:08 pm Sujet du message: |
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J'ai bien aimé la 3e enquête de l'inspecteur Li avec
Mon avis :
Citation: | Troisième tome et on tourne toujours autour des mêmes thèmes, à savoir la révolution culturelle de Mao et ses terribles conséquences. Cette fois-ci c'est à travers l'histoire de la mort d'une ex-garde rouge, Yue, ancienne maîtresse d'une écrivain "dissident", Yang. Cette fois-ci cependant l'inspecteur Chen semble déranger son mentor, le secrétaire du parti Li. Plus intéressant est l'autre thème cher à l'auteur, l'évolution vers une Chine capitaliste et les décalages que cela crée, les conséquences de l'exode rural, la pression immobilière très forte, le manque criant de logements (ici à Shanghai). C'est toujours aussi dépaysant pour le lecteur occidental non spécialiste de ce pays. Le point fort de cette série est que l'on s'attache de plus en plus aux personnages récurrents, l'inspecteur Chen bien sûr mais aussi son adjoint Yu Guangming, qui est le personnage que l'on suit le plus dans ce tome, ou encore son épouse qui fait décidément beaucoup de sacrifices par amour pour son mari.
C'est très instructif, vraiment. J'attends maintenant de lire une enquête toute aussi passionnante que l'arrière-plan historique et culturel... |
Je me permets de mettre celui de Xavier, très détaillé et très intéressant :
Citation: | Yue Lige, intellectuelle dissidente, est assassinée dans son appartement. Malgré des congés lucratifs, l'inspecteur Chen suivra cette enquête sensible au niveau politique. Qiu Xiaolong a construit une intrigue assez solide pour tenir le suspense tout au long du livre sans qu'une piste prédomine - meurtre crapuleux? littéraire? vengeance? politique? - toutes sont envisageables.
Si l'auteur sino-américain a composé un roman policier, l'ouvrage prend d'autres dimensions avec un engagement politique et une dénonciation d'une société des années 90 où l'argent devient roi, " L'argent est devenu en Chine le seul standard de la réussite". L'aléatoire couverture sociale des années 90 est égratignée, l'inspecteur Chen fait des traductions en dehors de ses heures de travail, une partie est à destination des frais d'hospitalisation de sa mère. "La traduction avait pourtant du bon. L'hôpital réclamait un acompte avant d'admettre un patient. L'avance tombait à pic car elle couvrait largement la somme exigée. Il n'aimait pas cet aspect des réformes économiques de la Chine. Comment se débrouillaient ceux qui n'avaient ni argent ni relations?" On se rappellera des faits rapportés par les journaux locaux, des cas de malades qui sont morts faute de soin ou encore un directeur d'hôpital qui a accepté une paysanne enceinte mais qui l'a menottée après l'accouchement en attendant le paiement; il a répondu aux journalistes qu'il devait gérer un établissement sans le mener à la ruine. Qiu nous montre que les règlements sont flous, au final l'entreprise de sa mère consent à régler les frais en vertu de son ancienneté et de ses bons services. On croise les laissé-pour-compte de la Nouvelle Chine, tel cet ancien professeur réduit à vendre au noir des billets de train.
L'omniprésence du politique est bien marquée, le secrétaire du Parti Li explique que "... les autorités supérieures ont toutes raison de souhaiter que nous résolvions l'affaire sans complications politiques. Aussi, nous avons intérêt à la dépolitiser." On sent bien que le puissant Parti prévaut dans cet état qui cherche son droit.
Qiu refuse cette amnésie qui consiste à oublier les plaies de l'histoire; la plupart de ses ouvrages évoquent les séquelles de la Révolution non culturelle. « je comprends que l'on souhaite oublier le passé. Mais je n'admets pas qu'on force les gens à ne jamais y penser »
Pour revenir au terrain plus littéraire, Qiu a su construire une galerie de personnages accrochants, notamment cet inspecteur Chen, amateur de littérature, gastronome, presque ambivalent. Il se trouve dans diverses situations où la faille la menace. Succombera-t-il à la tentation d'une corruption passive en faisant jouer ses relations pour l'homme d'affaires qui le paie et le remercie grassement pour une traduction? Parviendra-t-il à se réfréner face à une très jeune et charmante secrétaire envoyée par son second généreux employeur. Une bonne partie du roman est tout en retenue, on guette le craquement à divers endroits mais Qiu préfère rester dans la nuance au lieu de tomber dans la facilité.
Si les journalistes aiment les catégories et les hyperboles, il est difficile de les suivre quand ils célèbrent Qiu Xiaolong comme le maître du polar chinois pour diverses raisons. Un écrivain chinois en pleine Chine écrit rarement des attaques aussi frontales pour éviter les foudres de la censure et de l’autocensure, les critiques sont plus voilées alors que certains blog d’intellectuels montrent plus de latitude. Qiu n’est pas vraiment représentatif du genre chinois. Par ailleurs, nombre de passages semblent plus à destination de l’étranger avec un brin de pédagogie pour expliquer la situation. Je ne retrouve pas du tout le même style de roman et de critiques auprès des auteurs chinois qui écrivent dans leur langue dans leur pays. Qiu n’écrit-il pas en anglais, ces ouvrages sont traduits en chinois par une autre plume.
Peu importe, nous avons un bon roman entre policier et découverte d'une Chine en mutation. |
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Dim Juin 27, 2021 8:32 am Sujet du message: |
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Mon avis sur
Citation: | Xavier a dit beaucoup de choses dans son avis ci-dessous. J'ajouterai simplement que c'est pour moi le meilleur opus de la série (que je lis dans l'ordre) et le fait d'aller aux Etats-Unis (la scène du temple bouddhiste où Chen fait de la divination est géniale) où l'on retrouve Catherine Rohn apporte une plus-value indéniable à une intrigue plus fouillée que d'habitude, dont le thème principal est la corruption qui gangrène la Chine de l'époque. Grand plaisir de lecture, j'apprécie de plus en plus cette série. |
L'avis de Xavier que je cite :
Citation: | « Le très corruptible mandarin » de Qiu Xiaolong doit être le quatrième roman de l’auteur sino-américain que je lis. Je n’ai jamais vraiment accroché à ses histoires, peut-être que les séquelles de la Révolution culturelle omniprésentes me fatiguaient un peu. J’ai par le passé beaucoup lu sur cette période et je suis devenu allergique à cette partie sinistre et criminelle de l’histoire chinoise. Cet ouvrage m’a en revanche plutôt emballé, le discours politique n’écrase pas le récit, l’intrigue est davantage travaillée – même si un épisode dans le temple bouddhiste est très risqué - et les personnages principaux et secondaires prennent de l’épaisseur. L’inspecteur Chen doit trouver un fil d’Ariane dans une affaire de corruption impliquant un haut fonctionnaire et en filigrane de très grosses légumes. Investi de tous les pouvoirs, il tentera d’éclairer les méandres sinistres des affairistes et des rats rouges (« Red Rats, A case of Two Cities » est le titre anglais) entre Shanghai et Los Angeles en passant par la Louisiane et le Fujian. Vite, on lui rappellera à mots couverts que l’intérêt du Parti prime sur la vérité ; au final, il s’apercevra qu’il a été astucieusement manipulé. Bien entendu, on ne peut que rapprocher cette fiction à de vraies affaires très similaires quand on suit l’actualité.
Chen bien entendu frappe le système et sa dictature sur la littérature durant l’ère Mao, tout comme le détournement et la prévarication des mandarins rouges actuels « Le socialisme est livré au chien. Ces chiens avides, sans scrupules que sont les cadres du Parti ! Ils mettent tout en pièces et rongent les os jusqu’à la moelle, déclara le courtaud avec indignation. Notre compagnie d’Etat est comme une énorme oie grasse, et chacun veut y planter ses dents, ou lui arracher quelques plumes. Tu sais quoi, le chef du Bureau municipal des exportations prend cinq pour cent en échange de son approbation des quotas d’exportation »
Un excellent roman au final. |
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Mar Jan 18, 2022 11:02 am Sujet du message: |
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Je me suis régalé avec la lecture du 5e tome des enquêtes de l'inspecteur Chen Cao :
Résumé :
Citation: | Une femme en qipao rouge. Assassinée. Le vêtement est le symbole de l'élégance bourgeoise des années trente. Un symbole à renverser, pour les tenants de la pensée révolutionnaire. Est-ce la clé du meurtre, et de ceux qui vont suivre ? L'inspecteur principal Chen, aux prises avec ce tueur en série, le premier de l'histoire de Shanghai, se raccroche à Confucius : Il y a des choses qu'un homme fait, et d'autres qu'il ne fait pas. Mais dans une époque de transition aussi mouvante que celle de la Chine post-Mao, peut-on avec certitude différencier le bien du mal ? Car la Révolution culturelle, et son cortège de meurtrissures, est passée par là... |
Mon avis :
Citation: | Ouvrir un roman de Qiu Xialong c'est, pour le lecteur occidental, l'assurance d'un dépaysement certain. Mais au-delà du voyage culturel (on peut même parler de « choc » lorsqu'il s'agit de cuisine avec les « plats cruels » comme la cervelle de singe mangée alors que l'animal est encore vivant...), c'est une nouvelle fois à un voyage temporel que nous convie Xialong, dans la tristement fameuse « révolution culturelle de Mao » (1966-1976) que Xiaolong continue d'explorer et d'exploiter de roman en roman et qui va être ici à la base de l'intrigue.
Une intrigue mettant en scène un tueur en série de jeunes femmes qu'il habille d'un qipao rouge, vêtement d'origine mandchoue, étiqueté "bourgeois" et décrié pendant la « révolution culturelle ». Parallèlement à cette affaire, l'inspecteur Chen Cao doit s'intéresser de près à un avocat qui va défendre des habitants expropriés de façon violente par un « monsieur-gros-sous » (comprendre un homme très riche) dans un procès à venir qui risque de lever le voile sur des affaires de corruption impliquant des gros bonnets de la politique... Et si cela ne suffisait pas, Chen a décidé de reprendre ses études de littératures et doit fournir une dissertation dans des délais raccourcis. On pourrait croire que l'auteur se disperse et les réflexions de Chen mêlant littérature chinoise et son enquête sur les femmes tuées perdent certains de ses proches et peut-être même certains lecteurs. Mais il faut persévérer, le jeu en vaut largement la chandelle ! Lorsque l'on découvre que tout est lié, on ne peut qu'applaudir l'ingéniosité de l'auteur !
Et enfin, quel plaisir de retrouver tous ces personnages de la série : son coéquipier Yu Guangming et sa femme Peiquin, la douce Nuage Blanc, ou encore Le Vieux Chasseur et Lu le chinois d'Outre-mer (ces deux derniers n'apparaissant que brièvement).
Je me suis régalé à lire ce roman, j'applaudis le talent de l'auteur et j'en apprends de plus en plus sur ce pays qu'est la Chine, son passé (Mao, la « révolution culturelle »), son présent (le passage du communisme au capitalisme et ses conséquences) et il me tarde de poursuivre la lecture de cette série dédiée à l'inspecteur Chen Cao. |
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Mer Avr 06, 2022 10:11 am Sujet du message: |
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Je continue d'arpenter l'oeuvre de Qiu Xiaolong avec la lecture de la 6e enquête de Chen Cao dans
Résumé :
Citation: | Elle a dansé avec le président Mao à Shanghai: en s'abandonnant contre son épaule, Shang a relancé sa carrière d'actrice. Aujourd'hui, le Grand Timonier n'est plus qu'un souvenir et la star s'est suicidée, laissant derrière elle des secrets d'alcôve. Une jolie « fleur de prunier », petite-fille de Shang, guide l'inspecteur Chen dans le sillage de cette femme peu ordinaire... |
Mon avis :
Citation: | C'est une nouvelle fois la révolution culturelle de Mao qui est au cœur du roman. Soyons honnête, ce sont plus précisément les nombreuses relations "amoureuses" de Mao qui sont au cœur de l'intrigue. Comme d'habitude on y ajoute une bonne dose de poésie et d'art culinaire chinois.
C'est toujours intéressant, cela permet en outre à Chen Cao de retrouver un temps son ex-fiancée à Pékin, mais tout de même on a le sentiment que l'auteur tourne un peu en rond et j'espère que le prochain opus nous en apprendra davantage sur la Chine contemporaine que sur la Chine maoïste dont l'auteur a plus que labouré le terrain... |
L'avis, bien plus pertinent et complet de Xavier (dont les avis me manquent, au passage...) :
Citation: | Retrouver les romans policiers de Qiu Xiaolong donne un sentiment partagé. Si le plaisir est au rendez-vous, au final, je ne sais si j’ai le plus apprécié dans La danseuse de Mao un roman dit policier, une chronique sur la croissance économique et les magouilles de Shanghai ou une attaque bien ciblée sur le spectre Mao.
L’intrigue pour cet auteur sert plutôt de prétexte pour nous emmener dans une Chine qui a souffert et qui se transforme non sans fracas. Le légendaire inspecteur Chen, doit mener une enquête diligentée par un ministre, sur la petite fille d’une probable maîtresse du Président Mao. Le pouvoir qui veut promouvoir cette fameuse harmonie dans la société craint tout scandale qui pourrait ternir son image. Une enquête très politique. Ses citations poétiques et littéraires ne sont pas anodines et donne de la profondeur à la signification de sa peinture. On peut méditer sur l’illusion que crée un gouvernement pour rester en place avec une phrase du classique, Le rêve dans le pavillon rouge, « Quand le vrai est faux, le faux est vrai, là où il n’y a rien, il y a tout ».
L’auteur montre du doigt également les passe-droit de ces ECS – enfants de cadres supérieurs, les fameux 高干子弟, qui s’enrichissent avec les passe-droits et les relations familiales dans un pays où le droit a de la peine à régner.
Qiu ne manque pas de dépeindre un Mao cruel et tyrannique et rappelle la déchéance des gardes rouges, la création du grand timonier, « À une table du fond, un des clients se retourna et Chen reconnut Gang, un habitant du quartier. Celui-ci avait été un dirigeant puissant dans l’organisation des Gardes rouges de Shanghai au début de la Révolution culturelle, mais depuis, sa chute avait été complète, il avait fini sans emploi, ivrogne, et traînait dans le quartier en vivant d’expédients. »
Les pages gastronomiques réjouissent le palais, avec des descriptions culinaires alléchantes, ainsi des précisions sur « L’authentique canard laqué à la pékinoise. De six à huit mois, spécialement gavé. Dans la plupart des restaurants, on le cuit à présent au four électrique. Nous restins fidèles au four à bois traditionnel, et nous utilisons du bois de jujubier. Le parfum pénètre la chair. Un procédé réservé aux empereurs, dit-elle avec orgueil. Nos chefs perpétuent la tradition qui consiste à décoller la peau du canard en soufflant à l’intérieur et à lui coudre le croupion avant de l’enfourner… Nous proposons les fameuses cinq façons de le préparer : fines tranches croustillantes roulées dans une crêpe, tranches frites à l’ail vert, pattes plongées dans le vin, gésiers, sautés aux légumes verts, et soupe de canard, mais il faut environ deux heures avant qu’elle soit d’un blanc parfaitement crémeux. » Je suis allé déguster deux fois du canard laqué ces quinze derniers jours…
Un roman croustillant. |
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Jeu Déc 01, 2022 8:33 pm Sujet du message: |
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Hoel a écrit: | J'ai commencé (au format original Point2, mini-livre de poche de 12cm de large et 8 de haut dont les pages se tournent du bas vers le haut)
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J'espère qu'il va te plaire, j'ai commencé cette série il y a environ 4 ans et j'en ai lu 6 tomes (d'autres m'attendent dans ma PAL). _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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