Posté le: Sam Mar 01, 2014 11:04 am Sujet du message:
Je viens de le terminer. C'est la fin qui relance l'intérêt du livre et lui donne donc une nouvelle lecture.
Je n'ai pas encore lu tes spoilers Didier. Donc :
Je relis le début et j'en déduis
Spoiler:
qu'Octave n'a jamais était sur la banquette arrière. Enfin, il était sur la banquette arrière de l'esprit d'Andréas ?
Après, c'est difficile de trier le vrai du faux quand l'histoire est racontée via un esprit dérangé.
Posté le: Sam Mar 01, 2014 11:09 am Sujet du message:
Dodger a écrit:
Voilà, terminé ! Si la fin est effectivement impressionnante, voire flippante, et d'une noirceur sans concession, elle ne m'a pas totalement bluffé, en grande partie parce que j'avais deviné la révélation importante de l'intrigue, à savoir que
Spoiler:
Octave et Andréas ne sont qu'une seule et même personne.
Dommage, d'ailleurs, que Sandrine Collette ne glisse aucune explication à ce sujet :
Spoiler:
qui a véritablement survécu ? Le prologue laisse penser qu'il s'agit d'Andréas, mais on n'est sûr de rien... Peut-être n'est-ce pas si important au bout du compte, mais j'aurais bien aimé savoir.
Je pensais Didier qu'on avait eu la même réaction mais non.
Spoiler:
En relisant le début, je vois que rien ne prouve l'existence d'Octave. Aucune interaction entre lui et Laure. Et quand arrive l'accident et qu'Andréas se retourne, il n'y a plus personne.
Sandrine Collette laisse planer le doute. C'est fun. Mais je pense qu'ils ne font qu'un depuis le début. Ne sont-ils pas amoureux de la même personne quand Camille arrive et leur rappelle Laure ? Depuis le début, ils sont amoureux de la même personne.
Posté le: Sam Mar 01, 2014 2:58 pm Sujet du message:
Fredo a écrit:
Je pensais Didier qu'on avait eu la même réaction mais non.
Spoiler:
En relisant le début, je vois que rien ne prouve l'existence d'Octave. Aucune interaction entre lui et Laure. Et quand arrive l'accident et qu'Andréas se retourne, il n'y a plus personne.
Sandrine Collette laisse planer le doute. C'est fun. Mais je pense qu'ils ne font qu'un depuis le début. Ne sont-ils pas amoureux de la même personne quand Camille arrive et leur rappelle Laure ? Depuis le début, ils sont amoureux de la même personne.
Attention, ça va être la minute "Analyse psychiatrique" :
Spoiler:
Je pense que dès le début, Andreas/Octave sont une même personne, à part qu'avant l'accident, la personnalité dominante était Andréas, qui avait séduit Laure et vivait avec elle. Ce qui n'empêchait pas celui-ci d'avoir conscience de la présence d'Octave et de sa "jalousie" ou de son "envie", comme lorsque dans le prologue, Andreas jette un coup d'oeil au rétro et s'aperçoit qu'Octave aussi regarde le bas du ventre de Laure...
Cependant, je pense qu'après l'accident, la personnalité d'Andréas, écrasée par la culpabilité et la perte, s'est mise en retrait - ce que pourrait expliquer le dernier chapitre du prologue où l'on croit qu'il sombre dans un profond comas - et c'est alors celle d'Octave, qui n'a pas la responsabilité de l'accident et de la mort de Laure à supporter, qui a pris le relais.
Ce qui n'empêche pas, comme dans les cas de personnalités multiples, qu'Octave ait conscience malgré tout de la présence d'Andréas, qu'il le craigne comme ça a toujours été le cas (étant donné que pendant des dizaines d'années avant l'accident, c'était la personnalité "qui commandait"), et qu'Andréas soit pour lui un être définitivement vaincu qu'il doit malgré tout supporter en lui.
Voyez par MP pour les 80€ que vous me devez pour la séance, merci. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
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Posté le: Dim Mar 02, 2014 12:21 pm Sujet du message:
Fredo, je ne l'ai pas explicité dans mes spoilers, mais j'avais aussi envisagé cette possibilité. A vrai dire, rien ne permet de trancher, me semble-t-il... Sandrine Collette a sans doute une idée précise sur la question, mais cela m'étonnerait que, même en aparté, elle la dévoile, tant le flou est volontairement et très habilement entretenu.
En tout cas, même si j'ai fini par deviner où elle voulait en venir, je ne me suis douté de rien avant, disons, le dernier tiers. Ce qui prouve, tout comme cette discussion, que son truc fonctionne très bien
Il y a tout de même quelque chose qui me travaille :
Spoiler:
même s'il n'entre jamais dans le détail quand on l'interroge à ce sujet, Lubin semble accréditer à plusieurs reprises l'existence réelle d'Andréas. Comment, lui qui connaît le mieux l'exploitation et son/ses patron(s), peut ignorer qu'il n'y a qu'Octave ?
P.S.: Norbert, excellente analyse ! Il doit être très confortable, ton canapé _________________ "Il faut donc avoir de l'âme pour avoir du goût." (Vauvenargues)
http://cannibaleslecteurs.wordpress.com
Posté le: Dim Mar 02, 2014 12:33 pm Sujet du message:
Dodger a écrit:
Il y a tout de même quelque chose qui me travaille :
Spoiler:
même s'il n'entre jamais dans le détail quand on l'interroge à ce sujet, Lubin semble accréditer à plusieurs reprises l'existence réelle d'Andréas. Comment, lui qui connaît le mieux l'exploitation et son/ses patron(s), peut ignorer qu'il n'y a qu'Octave ?
P.S.: Norbert, excellente analyse ! Il doit être très confortable, ton canapé
Merci, c'est ce qu'il se dit, en effet.
Non mais plus sérieusement, c'est la conclusion à laquelle je suis parvenu et qui me semble la plus plausible.
Et justement :
Spoiler:
Je pense que Lubin ne connaît Andréas qu'à travers Octave qui lui porte à manger tous les jours et fait absolument comme si celui-ci existait. Lorsqu'Octave devient ou redevient Andreas, il va dans sa chambre, il peint, etc.
Ce qui renforce le fait que, de l'extérieur, Lubin croit effectivement qu'il s'agit d'Andréas.
Lupin n'a jamais vu Andréas mais comme depuis le début Octave fait et parle comme si celui-ci existait vraiment, il est logique que Lubin croit en la présence d'Andréas.
Non, ce n'est pas comme ça que vous l'aviez interprété ? _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
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Posté le: Dim Mar 02, 2014 1:10 pm Sujet du message:
Ca se tient, en effet. Mais si on veut être tatillon, c'est un peu limite tout de même...
Spoiler:
Lubin est sur place toute l'année, depuis des années, et il ne s'est jamais étonné de n'avoir jamais vu Andréas ? Surtout avec toutes les rumeurs qui courent sur son compte dans les environs ? Il est pas curieux, le gars
Posté le: Dim Mar 02, 2014 1:37 pm Sujet du message:
Dodger a écrit:
Ca se tient, en effet. Mais si on veut être tatillon, c'est un peu limite tout de même...
Spoiler:
Lubin est sur place toute l'année, depuis des années, et il ne s'est jamais étonné de n'avoir jamais vu Andréas ? Surtout avec toutes les rumeurs qui courent sur son compte dans les environs ? Il est pas curieux, le gars
Oui, mais pourtant il est bien précisé dans le roman à plusieurs reprises que
Spoiler:
il ne sort jamais, qu'il ne va même pas jusqu'à la cuisine, et ce depuis toujours (enfin depuis l'accident, donc depuis qu'"ils" ont emménagé dans la propriété. C'est répété à de multiples reprises, dès le début du roman qui plus est. Andréas ne sort jamais de sa chambre (ou de ses 2 ou 3 pièces qui entourent celle-ci), même pas pour aller manger puisque c'est Octave qui va lui porter ses repas, etc, etc.
C'est pour ça que pour moi c'est l'interprétation la plus évidente qui me soit venue à l'esprit.
Spoiler:
Quant aux rumeurs, justement, plus les gens se font rares, plus elles courrent, et si Luben a sans doute sa propre opinion d'Andréas - il dit à plusieurs reprises qu'il est fou - c'est certainement en voyant les lumières allumées à point d'heures, les éventuels bruits de tableaux cassés, etc, toutes choses venant d'Octave qui se met dans ces moments-là en mode "Andréas". C'est typique de la schizophrénie et des personnalités multiples, d'après ce que j'en ai sais. D'ailleurs, ce n'est pas le premier roman à y faire allusion.
Enfin, un autre point qui me semble essentiel, Dodger :
Spoiler:
Que penses-tu de Belém, alors ?
Et de Ce qui n'est pas écrit, tant qu'on y est ?!
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Non mais tout ceci se tient, en effet. Je tatillonnais juste un peu, après coup
Pour ma part, j'ai trouvé ce roman excellent, sans doute plus maîtrisé que le précédent (qui l'était déjà beaucoup) ; et j'attends vraiment la suite de l’œuvre de Sandrine Collette avec autant de curiosité que de sérénité, parce que la dame a visiblement beaucoup de ressource ! _________________ "Il faut donc avoir de l'âme pour avoir du goût." (Vauvenargues)
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Désolé !
Pour Ce qui n'est pas écrit, je trouve personnellement ce roman très brillamment construit, mais par contre ce qui n'a pas fonctionné avec moi ce sont les personnages qui, s'ils sont fouillées (voire parfois trop), se montrent tous à un moment donné plus ou moins agaçants, et le reste du temps je n'ai pas non plus réussir à avoir de l'empathie pour eux. Sauf vers la fin, que j'ai trouvée plus prenante. Mais au final, j'aurai eu plus d'empathie pour Riquelme, l'anti-héros du manuscrit que pour les autres. Même s'il y a beaucoup de choses brillantes dans le roman.
Pour Edyr Augusto, je t'encourage vivement à lire Moscow, qui est totalement différent de Belém et montre une autre facette de l'auteur. En plus, en 106 pages, c'est très vite lu donc facile à caser dans ton programme de lecture. C'est vraiment un roman qui en vaut le coup, en tous cas.
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Posté le: Dim Mar 02, 2014 8:19 pm Sujet du message:
Dodger a écrit:
Ca se tient, en effet. Mais si on veut être tatillon, c'est un peu limite tout de même...
Spoiler:
Lubin est sur place toute l'année, depuis des années, et il ne s'est jamais étonné de n'avoir jamais vu Andréas ? Surtout avec toutes les rumeurs qui courent sur son compte dans les environs ? Il est pas curieux, le gars
Mais Lubin
Spoiler:
explique qu'il n'est là que depuis 3 ans je crois. Ça limite un peu le côté "oh putain mais tu ne l'as jamais vu ?"
Un autre truc auquel j'ai pensé :
Spoiler:
Comme le narrateur côté Octave rentre dans la tête d'un esprit malade, on peut aussi supposer que la ressemblance entre Laure et Camille n'est pas aussi flagrante que ça. Lui voit un sosie, alors que le ressemblance n'est peut être pas aussi flagrante. C'était ce qui me gênait à la lecture, ce côté "ouais comme par hasard, c'est son clone."
Côté peinture, Octave aurait dû avoir soit les mains souillées, soit sentir un peu plus la térébenthine.
Mais bon. On aurait toujours pu se dire qu'Octave manipule les peintures d'Andréas et se fout de la peinture sur les mimines.
Posté le: Dim Mar 02, 2014 8:52 pm Sujet du message:
Concernant Ce qui n'est pas écrit, j'aime beaucoup cette phrase issue de la chronique de Didier : « Pour le dire autrement, j’aime bien les fins ouvertes, mais là, il y a un peu trop de courants d’air… » Il est fort le lascar ! _________________ Frédéric Fontès, News & Chroniques sur www.4decouv.com et C'est Culturellement Dingue sur TikTok
Posté le: Dim Mar 02, 2014 9:25 pm Sujet du message:
Fredo a écrit:
Concernant Ce qui n'est pas écrit, j'aime beaucoup cette phrase issue de la chronique de Didier : « Pour le dire autrement, j’aime bien les fins ouvertes, mais là, il y a un peu trop de courants d’air… » Il est fort le lascar !
Oui j'ai bien aimé l'expression, même si pour moi la fin fait partie des points forts du livres et ne m'a pas paru si ouverte que ça d'ailleurs :
Spoiler:
Dans Ce qui n'est pas écrit, à la fin l'auteur joue avec la similitude avec Pas d'orchidée pour Miss Blandish, à part que l'amie de la mère de Jorge, une fois arrivée en bas de l'immeuble, voit que la fenêtre a été refermée. Alors certes, on ne sait pas si c'est une initiative de Jorge qui ne veut pas perdre un autre parent, ou si c'est sa mère qui a fermé la fenêtre, mais dans tous les cas elle ne se suicide pas.
Ce qui est plus frustrant, c'est qu'elle ne lise pas les deux dernières pages du manuscrit de Carlos, je trouve.
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Posté le: Ven Avr 25, 2014 11:01 pm Sujet du message:
Au final, mon avis sur cet excellent roman de Sandrine Collette, dont j'attends avec impatience les prochaines oeuvres :
Citation:
Avec "Un vent de cendres", Sandrine Collette se hisse parmi les grandes plumes du roman noir français.
Après le succès critique et public de son premier roman, consacré qui plus est par le Grand Prix de Littérature Policière, inutile de dire que Sandrine Collette était attendue au tournant.
Or, si je n'avais personnellement pas été totalement convaincu par ce premier roman qui pêchait à mon avis par quelques menus défauts, j'avoue que j'ai été impressionné par celui-ci et sa maitrise absolue.
Là où le précédent m'avait un peu frustré en ne me laissant pas vraiment de souvenir marquant, celui-ci sera parvenu à me laisser un certain nombres d'images et de sensations fortes.
Il faut dire que l'auteur frappe ici très fort dès les premières pages, avec un prologue d'une redoutable efficacité, aussi percutant qu'habilement placé dans le récit, dont il permettra d'ailleurs de mieux interpréter le dénouement.Par la suite, elle nous plonge dans une sorte de version sombre et hautement vénéneuse de La Belle et la Bête, dévoilant un incontestable talent pour créer et jouer avec les atmosphères, alternant les ambiances, soufflant tantôt le chaud puis le froid.
Le cadre naturel dans lequel se déroule l'intrigue est parfaitement restitué, des champs de vignes à la forêt qui les entoure, jusqu'à la grande maison élégante de ces propriétaires qui vivent reclus, blessés voire même au bord de la folie pour l'un.
Les sentiments humains y semblent exacerbés, de l'attirance entre Octave et Camille dont naît une sensualité à fleur de peau à la colère de Malo face à ce rapprochement qu'il perçoit comme malsain.
Grâce à une écriture évocatrice et un style qui a gagné en maturité, Sandrine Collette envoûte le lecteur dans cette espèce de conte revisité où la tension grandissante finit par exploser dans les derniers chapitres, jusqu'à un épilogue d'une infinie noirceur qui clôt ce magnifique roman noir par une seconde grosse claque pour le lecteur.
Impressionnant.
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