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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11568 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Mer Avr 13, 2022 7:02 am Sujet du message: Blood & Sugar, de Laura Shepherd-Robinson |
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Citation: | Londres, 1781. La canne à sucre a un prix : celui du sang.
Juin 1781. Un cadavre pendu se dessine au travers des brumes de la Tamise. Tad Archer, brillant avocat abolitionniste a été torturé et porte les marques de torture réservés aux esclaves rebelles.
Son plus vieil ami, le capitaine Harry Corsham se voit chargé par la sœur du défunt de trouver le coupable. Avant sa mort, Tad enquêtait sur un secret qui pouvait, selon lui, causer des dommages irréparables à l’industrie esclavagiste britannique.
Menaçant sa carrière de parlementaire, Harry Corsham reprend l’enquête pour comprendre qui a pu le mutiler ainsi. Il doit alors se confronter à la réalité brutale de la traite négrière : c’est sur le sanglant commerce du sucre que se font et se défont les fortunes. C’est sur lui que la ville et l’empire sont construits.
Laura Shepherd-Robinson signe un immense et addictif thriller sur l’Angleterre du XVIIIe siècle, tiraillée entre esclavagistes et abolitionnistes. |
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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11568 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Mer Avr 13, 2022 7:04 am Sujet du message: |
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Ma chronique sur Polars Pourpres :
Citation: | Juin 1781. Sur les docks de Deptford, on retrouve le cadavre pendu de Tad Harcher, ardent défenseur de la cause abolitionniste. Son corps a été martyrisé et marqué au fer rouge, comme du bétail, comme un esclave. Sa sœur va alors trouver Harry Corsham, vétéran de la Guerre d’indépendance des Etats-Unis et versé en politique. Corsham va tenter de comprendre ce qui a mené Tad à sa perte, quitte à remonter vers d’atroces pans du passé.
Ce premier ouvrage de Laura Shepherd-Robinson saisit dès les premiers instants. Sombre, âpre, tourmentée, son écriture fait amplement écho aux tragédies que l’écrivaine va brosser. Ayant réuni un abondant socle de documentation, l’auteure nous fait basculer sans le moindre mal dans cette Angleterre de la fin du XVIIIe siècle, largement acquise à la cause de l’esclavagisme, même si des remous antagonistes à la traite négrière se font entendre. Dans le même temps, elle nous décrit avec brio la crasse, la corruption, les trafics, la prostitution et les vicissitudes de Deptford qui s’opposent avec d’autant plus d’éclat à Greenwich et à ses oligarques. L’intrigue est un pur bijou : si l’histoire autour de ce navire « L’Ange noir » et ses trois cents trois esclaves sacrifiés est fictive, elle s’inspire directement du massacre du Zong. C’est épouvanté, même si l’on connaissait déjà l’asservissement d’êtres humains et leur statut de simple marchandise, que l’on replonge dans cette époque dégagée de la plus élémentaire des empathies pour ces malheureux. Mais Laura Shepherd-Robinson va au-delà de cela, puisque son histoire réserve encore bien des rebondissements, et son récit va se montrer bien moins attendu que prévu, voire dédaléen, puisque chacun des personnages dépeints dans son roman possède sa part d’ombre et de potentiels motifs de s’en prendre à Tad, d’autant que d’autres homicides, particulièrement ignobles, vont jalonner l’investigation de Corsham. Les ignominies, lâchetés et autres vengeances afflueront, des sévices sexuels à la pédophilie en passant par l’homophobie. Corsham, en enquêteur improvisé, blessé à la jambe de la bataille de Saratoga, s’y révèlera fort pugnace, parfois accompagné du fantôme de Tad qui l’a aimé et continue de lui parler.
Quoi de plus adéquat, pour parler du commerce du bois d’ébène – expression soi-disant bienséante pour désigner la traite négrière – qu’un roman noir ? Laura Shepherd-Robinson s’impose en un seul ouvrage par la férocité de sa plume et la complexité de son intrigue, servant avec brio son aspect policier comme le devoir de mémoire qui l’accompagne.
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8731 Localisation: Hexagone
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Posté le: Mar Juil 19, 2022 5:43 pm Sujet du message: |
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Je n'ai pas (encore) lu l'avis d'El Marco, seulement le résumé de ce titre qui a rejoint aujourd'hui ma PAL.
Une visite du mémorial de l'esclavage à Nantes (ainsi que des salles dédiées à ce thème dans le musée du château des ducs de Bretagne) est prévue prochainement, ce titre accompagnera parfaitement mon périple nantais ! _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8731 Localisation: Hexagone
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Posté le: Sam Juil 08, 2023 6:37 pm Sujet du message: |
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Mon avis :
Citation: | Lu il y a quasi un an. Le sujet, peu traité dans le monde du polar, à savoir l'esclavage (et plus précisément ici les débats liés à son abolition en ce XVIIIe siècle finissant), m'intéresse beaucoup. J'étais donc très curieux de savoir comment Laura Shepherd-Robinson allait s'en tirer.
Force est de constater qu'elle a écrit un premier roman fort réussi. Elle immerge avec aisance son lecteur dans l'époque d'alors, elle conte une intrigue qui, s'en être alambiquée, est très travaillée. Elle croque des personnages marquants, à commencer par Tad Archer, son héros.
Bref elle captive son lectorat et fait montre d'une belle maîtrise pour un premier roman.
Indéniablement une auteure à suivre. |
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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