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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 48 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11827 Localisation: Rhône-Alpes

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Posté le: Jeu Fév 20, 2025 7:24 am Sujet du message: Bleus, Blancs, Rouges - Benjamin Dierstein (Flammarion) |
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À mi-chemin entre une version française d'Ellroy et de David Peace, sa formidable trilogie Échos des années grises (La Sirène qui fume, La défaite des idoles et La Cour des mirages), avec pour toile de fond la fin de règne de la Sarkozie, m'avait impressionné et révélait déjà un nouveau grand nom du roman noir français.
Or Benjamin Dierstein est de retour avec le 1er tome d'une nouvelle trilogie, Bleus, Blancs, Rouges, qui vient de paraître chez Flammarion sous la direction d'Aurélien Masson.
Le livre :
Printemps 1978 : les services français sont en alerte rouge face à la vague de terrorisme qui déferle sur l’Europe.
Marco Paolini et Jacquie Lienard, deux inspecteurs fraîchement sortis de l’école de police et que tout oppose, se retrouvent chargés de mettre la main sur un trafiquant d’armes formé par les Cubains et les Libyens et répondant au surnom de Geronimo.
Traumatisé par la mort d’un collègue en mai 1968, le brigadier Jean-Louis Gourvennec participe à la traque en infiltrant un groupe gauchiste proche d’Action directe.
Après des années d’exil en Afrique, le mercenaire Robert Vauthier revient en France pour régner sur la nuit parisienne avec l’appui des frères Zemour. Lui aussi croisera le chemin de Geronimo.
Quatre destins qui vont traverser les années de plomb, les coups fourrés politiques et les secousses de la Françafrique.
Le premier tome d’une saga historique entre satire politique, roman noir et tragédie mondaine, dont les personnages secondaires ont pour nom Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Goldman, Jacques Mesrine, Jean-Bedel Bokassa, Alain Delon, Tany Zampa ou Omar Bongo.
« Personnellement je n’avais pas pris une telle raclée depuis Pukhtu de D.O.A. Un pur moment de rock’n’roll ! »
- Nyctalopes
« Un récit passionnant. »
- TMV
« Ce premier tome d'une trilogie trépidante sur la fin des années 70 à Paris fait de Benjamin Dierstein le digne descendant de James Ellroy, entre roman noir furieux et western urbain en technicolor. »
- Libération
« Une bourrasque romanesque. »
- Le Figaro
> Lire les premières pages
L'auteur :
Benjamin Dierstein est né à Lannion. Il travaille dans le milieu de la musique électronique à Rennes. Enfant des cités HLM bretonnes, biberonné à Ellroy, Peckinpah et Cimino, il dirige actuellement le label de musiques électroniques Tripalium Corp. Entre deux afters, il couche sur papier des histoires tordues et survoltées, remplies de personnages tourmentés par leurs obsessions. La Sirène qui fume, La Défaite des idoles et La Cour des mirages forment la trilogie "Échos des années grises", qui prend place entre 2011 et 2012, avec pour toile de fond la fin de règne de la Sarkozie.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Sam Avr 19, 2025 1:58 pm; édité 2 fois |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 48 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11827 Localisation: Rhône-Alpes

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Posté le: Jeu Fév 20, 2025 7:45 am Sujet du message: |
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Ayant déjà lu cet auteur talentueux, ça promet du lourd... au sens propre comme au figuré : ce 1er tome fait 800 pages (comme La cour des mirages, le 3e volet de sa trilogie précédente) !  _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)

Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11609 Localisation: Au bout du monde

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Posté le: Jeu Fév 20, 2025 9:44 am Sujet du message: |
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Je ne sais pas vous mais moi les bouquins qui se passent dans les hautes sphères politiques, c'est à petite dose.
On entend déjà ces histoires à longueur de temps (presse, radio, TV...), quand je lis un roman, c'est pour sortir de ça, voyager dans l'espace, dans le temps, découvrir autre chose, etc.
J'ai l'impression qu'il y a une tendance un peu sur ces sujets dans le noir français. Y avait Manotti/DOA & JH Oppel, maintenant y a Benjamin Dierstein, Jérôme Leroy, Thomas Bronnec, Marc Dugain, François Médéline, etc. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 48 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11827 Localisation: Rhône-Alpes

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Posté le: Jeu Fév 20, 2025 9:57 am Sujet du message: |
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Oui, je vois ce que tu veux dire. Après reste à savoir si la toile politique en question est au coeur de l'intrigue ou fonctionne juste comme une toile de fond.
Par exemple, pour la précédente trilogie de Dierstein, à aucun moment on ne suivait Sarko ou d'autres politiciens, c'est juste que l'intrigue se passait au début des années 2010, qu'il y avait certaines luttes et influences au sein de la police reliées au pouvoir en place, le reste de l'intrigue n'ayant quasi rien à voir.
Et dans ce nouveau polar, ça a l'air d'être avant tout des flics à la poursuite d'un trafiquant d'armes et de réseaux terroristes, mais dans un contexte bien précis. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 48 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11827 Localisation: Rhône-Alpes

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Posté le: Lun Fév 24, 2025 12:23 pm Sujet du message: |
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Le Coup de coeur de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :
Citation: | Bleus, blancs, rouges
Attention, énorme claque : Bleus, blancs, rouges de Benjamin Dierstein.
1978, Paris. Marco Paolini et Jacquie Lienard sortent premier et second de l’école des inspecteurs de police. Dans cet ordre parce qu’il est inconcevable qu’une femme sorte première. Paolini corse, archi catho, parent de flics proches du SAC, futur adhérent du même SAC. Lienard, filleule d’un ponte des RG. Ils ne peuvent pas se voir.
Et ils vont être concurrents dans la traque de Geronimo, un fantôme dont on a perdu la trace en 68, soupçonné d’entrainer de futur combattants d’extrême gauche dans les camps libyens et palestiniens. Geronimo qui serait proche de l’ennemi public numéro 1, Jacques Mesrine, autre cible.
Ajoutez Robert Vauthier, ex mercenaire de l’OAS, proche de Giscard et Jean-Louis Gourvennec, flic qui va infiltrer des mouvements qui vont devenir Action Directe. Et en toile de fond Pierre Goldman, Alain Delon, Omar Bongo, Jean-Bedel Bokassa, Khadafi, Mourousi, Nathalie Ménigon, François Mitterrand, Robert Boulin, Carlos … Agitez furieusement et servez bouillant.
Enorme claque donc. Dès l’entame, avec un chapitre hallucinant plein de bruit et de fureur, qui vous plonge dans une nuit de folie en mai 68. Lacrimos, explosions, feux, os brisés, coups de matraque, jets de boulons, peur et haine … 30 pages à fond qu’on lit en apnée. Et ça continue ensuite pendant près de 800 pages.
800 pages denses, passionnantes, intelligentes. 800 pages d’une narration qui ne vous lâche pas sur une seule ligne, 800 pages où la tension ne vous quitte pas, 800 pages et vous n’avez pas une seule fois envie de refermer le livre pour souffler. Sauf pour retarder le moment où ce sera fini. 800 pages qui multiplient les points de vue et ne vous perdent jamais. Où vous passez des magouilles de la Françafrique aux saloperies du SAC, de la guerre des polices à l’assassinat de Boulin, des conversations entre malfrats à celles entre flics, des réunions des groupes d’extrême gauche aux soirées des boites les plus branchées de Paris.
Tout cela à un rythme effréné, sans jamais vous perdre, sans jamais lasser. Cerise sur le gâteau, la phrase finale en forme de cliffhanger d’école. C’est déjà fini, j’attends la suite, impatient de replonger pour 800 pages de plus.
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 48 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11827 Localisation: Rhône-Alpes

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Posté le: Sam Mar 01, 2025 9:30 am Sujet du message: |
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> La chronique de Michel Abescat dans Le Polar sonne toujours 2 fois, à écouter en podcast sur France Inter :
Citation: | "Bleus, blancs, rouges" : Benjamin Dierstein dissèque la fin des années 70 dans un roman noir et satirique
C'est le premier tome d’une nouvelle trilogie signée Benjamin Dierstein. C'est un roman qui nous plonge dans la France des années 1970, avec ses barbouzes et ses truands, avec un gros travail d'archives dans ce livre de quasiment 800 pages.
800 pages qui se lisent avec passion. Bleus, blancs, rouges est une impressionnante aventure de lecture, une fresque historique, un roman noir, un roman d’espionnage, une satire sociale et politique qui vous agrippe de bout en bout avec un art consommé du page turner.
Benjamin Dierstein s’était fait remarquer avec sa précédente trilogie qui racontait la fin du règne de Nicolas Sarkozy. Cette fois-ci, ce sont les années 1978 à 1984 qui sont sur la sellette et les trois volumes seront publiés très vite. Le deuxième à l’automne et le troisième en début d’année prochaine. Ce premier volume couvre précisément les années 1978 et 1979 quand le mandat de Valéry Giscard d’Estaing commence à sentir le roussi. 760 pages, plus les annexes, une bibliographie de 150 références et une liste de presque 200 personnages.
La période dont traite cette nouvelle trilogie est passionnante
On est à la charnière entre deux mondes, celui des années 70 marquées par la guerre d’Algérie et les bouleversements de 1968 et celui des années 80, celles de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher, le triomphe du néolibéralisme auquel les socialistes au pouvoir vont vite se rallier. Comme le dit à sa manière un des personnages dans les dernières pages de ce premier volume, en fêtant la nouvelle année 1980, tout est en train de changer, « c’est fini le délire manichéen, plus personne n’en a rien à foutre de la guerre d’Algérie », « plus personne n’en a rien à foutre des valeurs, ni de la politique. Il faut penser pognon ».
Le roman résonne particulièrement aujourd’hui quand le néolibéralisme apparaît à bout de souffle.
Bleus, blancs, rouges met donc en scène la France en 1978 et 1979. Mais ce sont les dessous pas très chics de l’Histoire qui sont mis en avant. Les coulisses du pouvoir, les arrière-cours poisseuses, les noces du crime et de la politique. L’essentiel est raconté du point de vue des services de police qui constituent sans doute le personnage principal du roman. Du point de vue du monde de la nuit et des affairistes mafieux aussi. À la manière de la fameuse trilogie Underworld USA de James Ellroy dont l’auteur revendique l’influence. Page 283, un personnage d’Ellroy est d’ailleurs glissé, l’espace d’une seconde, dans le récit, le fameux Pete Bondurant.
Bleus, blancs rouges raconte ainsi, sur fond de crise pétrolière, de faillite de la sidérurgie, de montée du chômage, la vague de terrorisme qui déferle sur l’Europe, l’éviction de Bokassa, l’affaire des diamants, la mort de Jacques Mesrine, celle de Pierre Goldman, l’assassinat d’Henri Curiel et le soi-disant suicide de Robert Boulin. Les intrigues se croisent, les personnages fictifs et réels se mêlent inextricablement. Valéry Giscard d’Estaing, Yasser Arafat, Omar Bongo, Alain Delon et Mireille Darc, les frères Zemour, Tany Zampa, les commissaires Broussard et Ottavioli…
Les personnages fictifs sont quatre. Une jeune inspectrice et un jeune inspecteur tout juste sortis de l’école de police, l’une affectée aux Renseignements généraux, l’autre à l’Antigang. Un brigadier infiltré au sein d’un groupe révolutionnaire. Et un ancien du service Action du SDECE, un mercenaire qui tente de faire main basse sur la nuit parisienne. Chacun a sa voix, tous sont complexes et passionnants. Ils interpellent, ils touchent, ils bousculent le lecteur. Ce sont eux qui donnent au roman sa dimension tragique.
Le lecteur ne se perd pas dans cette intrigue aussi dense
La lecture est aisée, addictive, l'intrigue singulièrement maîtrisée, constamment relancée. L’ambiance, évidemment plutôt mascu, chargée un max en testostérone, est électrique, les personnages et l’action sous tension permanente. Benjamin Dierstein a formidablement travaillé le rythme de son écriture, le récit est émaillé de retranscriptions d’écoutes téléphoniques, d’articles de presse, de notes de renseignement. Le roman a du souffle et le texte pulse.
Un livre parfaitement documenté, les évènements, les dates sont respectés. Reste que Bleus, blancs, rouges est une œuvre de fiction. Et d’abord de satire politique. Un art de la caricature. L’auteur y réussit très bien, son humour est ravageur. Il invite à regarder derrière le rideau de fumée de certains récits officiels. En exergue de son roman, il a écrit ainsi : « Rien de ce qui suit ne s’est passé de cette façon. Tout aurait pu se passer de cette façon. Et pourtant, rien. »
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> Et la chronique de Christine Ferniot dans Libération :
Citation: | «Bleus, Blancs, Rouges», la France de Giscard découpée au scalpel
Ce premier tome d’une trilogie trépidante sur la fin des années 70 à Paris fait de Benjamin Dierstein le digne descendant de James Ellroy, entre roman noir furieux et western urbain en technicolor.
Benjamin Dierstein avait déjà bousculé ses lecteurs entre 2018 et 2022 avec une trilogie sur la France des années 2011 à 2013. La Sirène qui fume, La Défaite des idoles, La Cour des Mirages (tous publiés en poche chez Points) plongeaient avec délectation dans les mondes très poreux de la politique et du crime au temps de Sarkozy. Les intrigues tenaient bon, le style était sauvage et la documentation rigoureuse sans jamais prendre le pas sur le romanesque. On citait déjà James Ellroy, à juste titre.
Dierstein revient avec une nouvelle trilogie galvanisante dont le premier tome se situe en 1978, en compagnie de Giscard d’Estaing, Pierre Goldman, Jacques Mesrine et même Alain Delon. De l’actualité bien joufflue et des personnalités bien connues qui ne font pas d’ombre aux héros de ce nouveau roman noir politique, social et satirique, de ce grand western en technicolor qui vous secoue sans ménagement.
Il y a des flics bien sûr, de jeunes recrues sorties de l’école de police tel Marco Paolini, grande gueule compétente qui en veut, ou Jacquie Lienard, jeune et belle femme qui sait batailler dans ce monde de mecs à gros bras. Tous cherchent un certain Géronimo : « Un mercenaire d’extrême gauche qui vend son cul aussi bien à Kadhafi qu’au FPLP, et qui serait en train de former des révolutionnaires français à la guérilla en échange de leur soutien à la cause palestinienne. » Un trafiquant de haute volée qui se glisse partout comme une anguille.
Pas bien loin se tient aussi le brigadier Gourvennec qui veut infiltrer les groupes gauchistes et apprend par cœur la Société du spectacle de Guy Debord sans rien y comprendre. Ne pas oublier le mercenaire Vauthier qui préfère les nuits parisiennes bouffies de drogue, d’alcool et de prostituées compétentes. Tout ce petit monde propose une visite guidée d’une France en fin de règne avec la chute de Bokassa en Centrafrique, les diamants de Giscard qui vont précipiter son déclin, les nuits au Palace, les gardes du corps d’Alain Delon et la grande pègre. La fresque vaut le détour, l’écriture est en permanence énervée et la violence souvent insupportable.
A la fin de ce premier volet, Benjamin Dierstein tient son lecteur en laisse. On attend tous la suite en le traitant de voyou mais les coutures sont solides. Il faut bien reconnaître qu’il sait de quoi il parle, ce Breton musicien, car c’est aussi la France d’aujourd’hui qu’il découpe au scalpel. Le sourire en coin, il compose une leçon de politique qui a tout l’air d’un éternel recommencement. Il autopsie le corps de l’Etat et ça ne sent pas la rose.
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
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Posté le: Lun Mar 31, 2025 4:36 pm Sujet du message: |
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Bleus, Blancs, Rouges de Benjamin Dierstein vient d'être récompensé par le Prix Landerneau Polar 2025 et par le Prix Polar en séries 2025 des Quais du Polar.
« Personnellement je n’avais pas pris une telle raclée depuis Pukhtu de D.O.A. Un pur moment de rock’n’roll ! »
- Nyctalopes
« Un polar politique absolument brillant de Benjamin Dierstein. »
- Ouest France
« Dans « Bleus, blancs, rouges », Benjamin Dierstein fait s’entrecroiser une impressionnante galerie de personnages fictifs et de figures bien réelles, acteurs à divers titres de plusieurs affaires emblématiques des années Giscard – des années vues du côté obscur et rock'n'roll de la force. Grâce à un gros travail de documentation, il réussit le tour de force de les rendre tous crédibles et incarnés à l’extrême, dans une incroyable richesse et variété de situations. »
- Marianne
« Bleus, Blancs, Rouges est le premier d’une saga de trois tomes, pour lesquels Benjamin Dierstein a effectué un travail de documentation de longue haleine, où il est remonté dans les archives d’il y a un cinquantaine d’années. L'auteur breton revient avec une nouvelle trilogie dont le premier volume est un polar politique addictif et enfiévré sous le mandat de Valéry Giscard d'Estaing. »
- Culturebox
« Disséquées par Benjamin Dierstein dans le copieux premier tome d'une trilogie, les années de plomb françaises deviennent aussi instables et tonitruantes qu'un cocktail d'explosifs. »
- Livres Hebdo
« "Bleus, Blancs, Rouges" est un roman choc où il est inutile d’essayer de démêler le vrai du faux. C’est un western moderne dans lequel il n’y a pas de bons mais beaucoup de brutes et de truands. »
- Le Figaro
> Lire l'entretien avec Benjamin Dierstein sur Nyctalopes _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 48 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11827 Localisation: Rhône-Alpes

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Posté le: Ven Mai 02, 2025 2:38 pm Sujet du message: |
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Le coup de coeur de Pol'Art Noir :
Citation: | La perle noire de l'année !
24 mai 1968, débarqué de sa Bretagne depuis quelques mois, Gourvennec est un jeune policier parisien. À l’occasion d’une des plus violentes nuits de manifestation, il se retrouve associé puis recruté par un inspecteur des RG — Daunat — pour une opération plus ou moins obscure au côté du SAC de Pasqua consistant à récupérer des explosifs chez les étudiants révolutionnaires, et notamment un certain Pierre Goldman. L’opération est un échec et Daunat y laisse la vie.
Dix ans plus tard ou presque, le baron Empain vient d’être libéré, Claude François est mort, et Vauthier, un « proche » du président Giscard d’Estaing, débarque en France depuis Libreville. Associé à quelques truands sur le déclin, il veut tenter de relancer la prostitution de luxe à Paris et du côté de la France-Afrique et occuper les nuits parisiennes.
Du côté de l’école de police, Marco et Jacquie se tirent la bourre pour être les meilleurs de la promo et obtenir les postes les plus prestigieux. Ils rêvent d’intégrer les équipes de Broussard ou d’Ottavioli, les stars de l’antigang et de la crim', mais les places sont chères et la concurrence sévère.
"Les grands-mères adoraient Ottavioli. Les ménagères de moins de cinquante ans préféraient Broussard. Les jeunes filles avec le feu au cul adulaient Mesrine — c’était une histoire de valeurs."
Malheureusement pour Jacquie, les femmes ne sont pas tout à fait les bienvenues sur le terrain. Pour elle, ce sera finalement les RG. Quant à Christian, le troisième larron, fainéant de service, dernier de la classe et un peu je-m’en-foutiste, il lui restera la mondaine, la dernière roue du carrosse policier.
À travers ces quatre personnages de fiction, Benjamin Dierstein nous propose une visite guidée et mouvementée des arrière-cuisines de la police et de la politique de la fin des années soixante-dix en France. Les plus anciens reconnaîtront aisément le décor, mais surtout les « figures » qui traversent cette époque riche en magouilles de tout genre.
Giscard, Barre, Pasqua, Peyrefitte, Bongo, Bokassa, Arafat, Khadafi, pour la politique. Broussard, Prouteau, Barril, Ottavioli, pour la police, accompagnés de leur pendant criminel : Jacques Mesrine, l’ennemi public numéro un. Sans oublier les révolutionnaires comme Pierre Goldman ou ceux d’Action Directe. Une époque formidable…
S’il ne fallait retenir qu’un mot de ce nouveau roman de Benjamin Dierstein, ce serait urgence. Une longue urgence de 762 pages (hors annexes), et seulement le premier volet d’une trilogie, mais une urgence tout de même tant la tension y est savamment entretenue tout au long du récit. Il n’y a pas de temps morts dans Bleus, Blancs, Rouges, c’est un déferlement continu qui vous scotche au texte, vous laissant toujours plus impatient d’en savoir plus, comme un long shoot d’adrénaline, une claque. Une grande claque revigorante.
Benjamin Dierstein est né en 1983, il n’a donc pas connu l’époque à laquelle il situe son roman. Personnellement j’y étais. J’approchais la vingtaine, parisien banlieusard je terminais mes études au milieu des manifs, l’époque était résolument à gauche, voire à l’extrême gauche. La lecture de Bleus, Blancs, Rouges m’a fait remonter le temps, revivre ces années qui sonnaient la fin du règne Giscard et donnaient l’espoir d’un changement avec l’arrivée de la gauche au pouvoir.
Le travail de documentation réalisé par l’auteur est impressionnant, celle-ci si bien intégrée qu’au final c’est une véritable immersion qui nous est proposée, soutenue par un sens du rythme qui ne se relâche jamais. Et si les personnages secondaires sont extrêmement nombreux, réels ou fictifs, le choix de recentrer le récit autour de quatre figures centrales incite à ne jamais se perdre dans les méandres de l’intrigue tout en permettant de balayer tout le spectre d’un monde qui se transforme, d’une page qui se tourne.
Benjamin Dierstein maîtrise de même la science du dialogue. Ni trop ni trop peu, toujours à bon escient, fluide et efficace. Comme on dit : un petit crobard vaut mieux qu’un long discours. Et pour le cas qui nous intéresse, la présence assumée de ces dialogues permet d’apporter une vraie vivacité au récit.
Bleus, Blancs, Rouges n’est pas un page-turner dans le sens où il n’est pas construit sur l’entretien artificiel d’un suspense. Pour autant, difficile de ne pas enchaîner les chapitres, dans une longue apnée, sur les traces encore fraîches de Marco à l’antigang, de Jacquie aux renseignements généraux, au beau milieu de la guerre des polices, entre indics et barbouzes, ou dans ce monde politique si proche des truands qu’il finit par en épouser les méthodes.
Benjamin Dierstein rend un hommage appuyé dans ses remerciements à James Ellroy, de même qu’à cet oncle qui glissa dans ses mains adolescentes un exemplaire de Lune Sanglante, lui offrant par la même occasion une révélation en matière d’écriture.
Oui, la filiation est évidente, mais elle est aujourd’hui parfaitement intégrée, digérée et nous offre toute sa fulgurance.
On en redemande. Vivement la suite !
Citation: | Vous avez aimé...
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Tout Dierstein, sans hésiter. Ma révélation de l’année (oui, je sais, j’ai un peu de retard…).
D'autres auteurs revendiquent l'influence majeure de James Ellroy. On peut citer François Médéline qui s'en est beaucoup inspiré, ou encore Jean-Hugues Oppel qui lui rend hommage dans French Tabloïds. |
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Et aussi le Coup de coeur de Bruno de Passion Polar :
Citation: | Epoustouflant ! Passionnant ! Incontournable !
Le GROS, GROS COUP DE COEUR de ce début d'année ! Un roman noir politique magistral qui nous plonge dans la France des années Giscard ! De la traque de Mesrine, à celle des membres d'Action Directe, de la guerre des polices aux affaires sales du régime, Benjamin Dierstein vous embarque dans un voyage époustouflant !
Je suis plutôt chiche en « coup de cœur », mais en ce début d’année 2025, il ne m’aura pas fallu attendre bien longtemps pour en avoir un. Et il est énorme !
Je vous le dis, « Bleus, blancs, rouges » de Benjamin Dierstein sera l’un des romans de l’année, sinon LE roman noir 2025, et je ne doute pas une seconde qu’il raflera plusieurs prix dans les mois à venir.
Benjamin Dierstein s’était fait connaitre avec un triptyque qui nous plongeait dans la France de Sarkozy. Composé de « La sirène qui fume », « La défaite des idoles » et « La cour des mirages », il révélait déjà sa virtuosité à mêler fiction et réalité historique.
Mais c’est avec Un dernier ballon pour la route que, pour ma part, j’ai découvert cet auteur. Ce roman, complètement déjanté et différent de ses précédents, m’avait procuré une jubilation rare. J’avoue même avoir pris un plaisir fou à en rédiger la chronique.
Aujourd’hui, Benjamin Dierstein revient à ses premiers amours, le roman noir politique.
Dans Bleus, Blancs, Rouges, il ravive avec une audace saisissante les tourments politiques et sociaux de la fin des années 1970 , alors que Valéry Giscard d’Estaing est au pouvoir.
Et de nous livrer une fresque dense et tumultueuse, révélant une France en proie à de profondes tensions.
Le roman s’ouvre sur une scène d’émeute en mai 1968, plongeant immédiatement le lecteur dans une atmosphère électrique et chaotique qui préfigure déjà les turbulences à venir.
Cette entrée en matière explosive donne le ton d’un récit ambitieux, peuplé de personnages complexes et de questionnements moraux.
Au cœur de l’intrigue, deux jeunes inspecteurs : Marco Paolini et Jacquie Lienard. Fraîchement sortis de l’école de police, ils sont animés par une rivalité farouche et tout semble les opposer. A eux seuls ils vont aussi symboliser la guerre des polices.
Paolini, qui travaille auprès de Broussard à l’anti-gang, traîne un héritage familial encombrant lié au Service d’Action Civique. Lienard, quant à elle, bénéficie de l’appui de son oncle, influent haut fonctionnaire des renseignements généraux où elle opère.
À travers leurs parcours respectifs, Benjamin Dierstein dépeint une France divisée et en pleine mutation.
L’enquête autour de Geronimo, trafiquant d’armes au cœur de mouvances terroristes internationales, est le fil rouge d’une histoire qui fait vaciller les institutions et révèle les fractures profondes de la société française.
D’autres personnages gravitent autour de cette intrigue centrale, enrichissant encore le tableau.
On croise Robert Vauthier, ancien mercenaire au service de chefs d’États africains et de Giscard, qui réapparaît à Paris pour investir le monde de la nuit.
Entouré des frères Zemour, figures troubles du milieu, il prend la tête d’une discothèque en vogue, miroir clinquant de la corruption et des alliances douteuses. Cette plongée dans le Paris nocturne dévoile un univers où paillettes et magouilles se côtoient étroitement. Ne soyez pas surpris d’y croiser des vedettes comme Delon, sous un jour inattendu.
En parallèle, Jean-Louis Gourvennec est un flic infiltré dans un groupuscule gauchiste proche d’Action directe. Sa mission, menée au mépris du danger, l’expose aux idéaux révolutionnaires de jeunes militants pour qui violence et clandestinité semblent les seules réponses à un ordre oppressant. Pris entre la fidélité à son insigne et la réalité du terrain, Gourvennec illustre à lui seul les déchirements moraux de ces années de braise.
Le résultat ? Un roman noir politique d’une ampleur rare, où Benjamin Dierstein confirme son talent pour recréer l’atmosphère d’une époque et en faire résonner les échos jusqu’à nous.
Bleus, blancs, rouges tisse une toile où s’entrecroisent mercenaires dévoyés, truands en costard, policiers tiraillés par leur conscience et militants prêts à tous les extrêmes.
Ce roman embrasse les grandes affaires de l’époque, des diamants de Bokassa à la mort suspecte de Robert Boulin, en passant par la traque de Jacques Mesrine, l’ennemi public numéro un. Il fait revivre la montée en puissance d’un RPR naissant et les coups bas sans retenue qu’elle engendre. Enfin, il donne à voir toute la violence d’une époque qui n’a rien à envier à la nôtre.
C’est un livre époustouflant. Dierstein possède un talent rare pour rendre palpable la fébrilité de cette France de Giscard, où tout est exacerbé : climat politique, ambitions personnelles, intrigues souterraines.
Son écriture, nerveuse et maîtrisée, soutenue par un sens aigu de l’observation historique, nous plonge dans un univers où chaque mot résonne comme une déflagration.
Au final, ce roman noir politique dépasse la simple chronique historique. Benjamin Dierstein signe ici un récit d’une ambition rare, au carrefour de l’intime et du collectif. Bleus, Blancs, Rouges se lit comme une plongée vertigineuse dans une France tourmentée, où la quête de vérité se heurte à des intérêts contradictoires et où chaque choix peut faire basculer un destin.
Un très grand livre, tout simplement.
NOTE: CE ROMAN EST LE PREMIER TOME D’UNE TRILOGIE PASSIONNANTE
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma

Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8873 Localisation: Hexagone

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Posté le: Sam Mai 03, 2025 8:48 am Sujet du message: |
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J'ai lu un article positif également dans l'Humanité Magazine. _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 48 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11827 Localisation: Rhône-Alpes

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Posté le: Sam Mai 03, 2025 2:51 pm Sujet du message: |
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Et l'avantage est que Flammarion a choisi de publier l'intégralité de la trilogie rapidement. Le 2e tome, L'étendard sanglant est levé, paraîtra le 24 septembre prochain :
Et le dernier volet, 14 juillet, devrait paraître début 2026 :
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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patoche77 Serial Killer : Patrick Bateman

Age: 61 Inscrit le: 07 Mar 2020 Messages: 985 Localisation: 77 sud

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Posté le: Sam Mai 03, 2025 9:50 pm Sujet du message: |
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Je n'en entends que du bien de ce début de trilogie ,je pense que je vais pas tarder à la commencer et super si les sorties sont rapprochés _________________ Je vais toujours bien.....ou presque |
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