Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Sam Mar 17, 2018 10:20 pm Sujet du message: Série William Wisting – Jorn Lier Horst (Série Noire)
Gallimard a publié il y a quelques jours à la Série Noire un nouveau roman du Norvégien Jørn Lier Horst.
Les chiens de chasse est une nouvelle enquête de William Wisting.
Dix-sept ans se sont écoulés depuis que l’enquête dirigée par William Wisting a permis de mettre sous les verrous le ravisseur et meurtrier de la jeune Cecilia Linde. Comme des chiens de chasse, ses équipiers et lui-même ont pisté différents suspects, avant d’isoler le coupable le plus probable – Rudolf Haglund, un homme dont l’histoire familiale et le comportement étrange semblaient faire un criminel tout désigné. Les policiers ont alors travaillé d’arrache-pied pour étayer leurs soupçons, apporter les preuves de la culpabilité de Haglund. Une traque acharnée, et fatalement orientée. Au risque de négliger d’autres hypothèses, de lâcher la véritable proie pour une ombre ? Car aujourd’hui libéré, Haglund accuse la police d’avoir fabriqué les preuves qui l’ont fait condamner.
Suspendu, Wisting part s’enfermer dans son chalet avec le dossier de l’affaire Cecilia, pour essayer de découvrir ce qui a pu se passer : erreur judiciaire ? Travail bâclé ? Manipulation de l’enquête ? Par qui et dans quel but ? Le policier se livre à un sévère examen de conscience.
Heureusement sa fille Line, journaliste criminelle et enquêteuse hors-pair, vient lui prêter main forte. Et son aide ne sera pas de trop car, petit à petit, affleurent de possibles liens entre l’affaire de meurtre que lui a confiée son journal, celle qui préoccupe son père, et une nouvelle disparition de jeune femme…
Avec Les chiens de chasse, Horst s’inscrit dans la belle lignée d’Henning Mankell.
Ce roman, servi par un très efficace tandem père/fille (un policier aux méthodes traditionnelles et une journaliste audacieuse) a reçu de nombreux prix dont le fameux Prix Clé de Verre 2013, qui récompense le meilleur polar scandinave. Il fait l’objet d’une adaptation pour la télévision par le producteur de Mankell, Nesbø et Larsson.
Les romans consacrés aux enquêtes de William Wisting ont été vendus à plus de 2,5 millions d’exemplaires en 26 langues.
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Il y a dix-sept ans, la jeune Cecilia Linde avait disparu sans laisser de traces – son corps n'a jamais été retrouvé. William Wisting était alors un jeune policier et cette affaire, très médiatique, a contribué à lancer sa carrière. Mais voilà qu'aujourd'hui, Rudolf Haglund, fraîchement libéré, porte plainte contre la police. Selon son avocat, la police aurait falsifié des preuves pour condamner son client pourtant innocent, qui demande réparation pour ces années de prison. En charge de l'enquête alors, la tête de Wisting est mise à prix dans les médias, et sa hiérarchie ne tarde pas à le suspendre. L'enquêteur, qui n'a rien falsifié, n'a plus que deux solutions : trouver qui a manipulé les preuves ou bien, si Haglund est innocent, reprendre l'enquête du début pour trouver le véritable meurtrier de Cecilia.
Après Fermé pour l'hiver, paru l'an dernier, voici Wisting de retour à la Série Noire avec une nouvelle enquête des plus intéressantes, entre passé et présent. Typiquement scandinave dans l'écriture, qui sait prendre le temps qu'il faut pour présenter les personnages comme les faits, Jørn Lier Horst va même un peu plus loin que Henning Mankell ou Arnaldur Indridason dans le coté procédural sans que cela nuise à la lecture. Les rouages de la police sont parfaitement décrits, tout comme ceux de la presse et les relations qu'entretiennent ces deux corps de métier, tantôt collaborateurs, tantôt presque ennemis. L'auteur maîtrise son sujet, et pour cause : avant d'écrire, il était inspecteur de police !
Le personnage de Wisting, humain et intègre, est attachant, sans avoir toutefois la profondeur d'un Erlendur. Mais il est vrai aussi que les Français découvrent l'inspecteur seulement maintenant, – huitième enquête ici – ce qui change peut-être la donne. Les relations de Wisting avec ses proches sont finement décrites, et celle avec sa fille, jeune journaliste spécialisée dans les affaires criminelles, aura une importance particulière dans cet opus.
Bien que très classique dans le fond comme dans la forme, Les chiens de chasse parvient à embarquer totalement le lecteur, qui se passionnera sans doute pour cette enquête à multiples rebondissements qui amènera Wisting à reconsidérer certains aspects de ses investigations antérieures.
Un polar scandinave typique, mais du dessus du panier. Norsk kvalitet.
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
C'est là qu'un petit astérisque avec la traduction française pourrait être d'une grande utilité pour la petite minorité de lecteurs du forum qui ne parle le norvégien. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Dim Avr 01, 2018 6:08 pm Sujet du message:
J'ai copié le Deutsche Qualität d'une célèbre marque automobile. Je ne pense pas qu'il faille être grand clerc pour deviner ce que ça veut dire.
*Qualité norvégienne. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Posté le: Dim Avr 01, 2018 6:17 pm Sujet du message:
Hoel a écrit:
J'ai copié le Deutsche Qualität d'une célèbre marque automobile. Je ne pense pas qu'il faille être grand clerc pour deviner ce que ça veut dire.
*Qualité norvégienne.
Une conclusion s'impose : je suis un petit clerc donc.. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Ven Avr 06, 2018 6:37 pm Sujet du message:
Chouchou a écrit:
L’entrée dans un ouvrage littéraire scandinave propose de sérieuses garanties. A l’instar de leurs productions destinées au petit écran, telles que les séries Forbrydelsen, Bron, Norskov ou Fortitude, une atmosphère, un climat, un cadre sensoriel s’installent afin d’annexer nos esprits. Ce livre ne déroge pas à ce postulat. Comme bien souvent, dans la création nordique, il n’y parait rien. Souvent rien de clinquant, pas de pyrotechnies qui galvaudent dès l’introduction le bouquet final, mais une tension palpable associée à des personnages forts et crédibles conservant leur profonde humanité.
J'aime beaucoup l'introduction à ta chronique Chouchou. Tu décris très bien ce qu'il se passe lorsqu'on entre dans un polar scandinave. Certains aiment, d'autres pas. Moi j'adore.
Concernant ce que j'ai mis en gras, ne trouves-tu pas (toi ou d'autres) qu'il y a là un point commun avec les romans de Simenon ? _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Posté le: Ven Avr 06, 2018 9:36 pm Sujet du message:
Je ne saurai te déjuger, n'ayant, à mon goût, pas lu suffisamment de ce grand auteur qu'est Simenon! Ce sera sans nul doute un objectif prochain...
Quant au roman Scandinave, et celui-ci en particulier, le souffle, l'atmosphère, restent uniques qui confère une adhésion ou un désintérêt. Je mettais en exergue les similarités littérature/ fiction télévisée présentant cet ADN identitaire, l'emballage est souvent terne mais le fond et la façon de la traiter donne rarement un résultat plat. _________________ Celui qui affronte les monstres devra veiller à ce que, ce faisant, il ne devienne pas lui-même un monstre.
Posté le: Sam Fév 08, 2020 7:24 pm Sujet du message:
La série William Wisting publiée en France (tous dispos en Folio Policier) :
Citation:
Les chalets du comté de Vestfold, qui servent de résidence estivale aux Norvégiens aisés, sont fermés pour la morte saison, et ont été la cible d’une série de cambriolages… Lorsqu’un homme cagoulé est retrouvé assassiné dans le chalet d’un célèbre présentateur de télévision, William Wisting, inspecteur de la police criminelle de Larvik, une ville moyenne située à une centaine de kilomètres au sud-ouest d’Oslo, est chargé de l’enquête. Mais la disparition du corps avant son autopsie et l’incendie d’un appartement, détruisant des indices essentiels, risquent d'anéantir tous ses efforts.
La situation se complique encore puisque la propre fille de Wisting se voit mêlée malgré elle à cette affaire. Après s’être séparée de son petit ami, la jeune journaliste se réfugie dans le chalet que son père a hérité d’un oncle, à quelques kilomètres du lieu du crime. Lors d’une promenade, elle découvre un corps sans vie dérivant dans un bateau, les yeux dévorés par les oiseaux…
Dix-sept ans après son incarcération pour l’enlèvement et le meurtre de la jeune Cecilia Linde, Rudolf Haglund retrouve la liberté… Et son nouvel avocat affirme être en mesure de démontrer que Haglund a été condamné sur la base de preuves falsifiées.
William Wisting, à l’époque jeune policier en charge de l’enquête, est devenu une figure exemplaire et respectée, incarnant l’intégrité et les valeurs d’une institution souvent mise à mal dans l’opinion publique.
Au cœur d’un scandale médiatique et judiciaire, suspendu de ses fonctions, Wisting décide de reprendre un à un les éléments du dossier. Les policiers auraient-ils succombé au syndrome des «chiens de chasse», suivant la première piste que leur indique leur instinct, au risque d’en négliger d’autres, et s’acharnant à étayer leurs soupçons pour prouver la culpabilité supposée de leur «proie» ? Ou l’enquête aurait-elle été manipulée? Mais par qui, et dans quel but ?
Prix Clé de Verre 2013 du Meilleur polar scandinave
Martin Beck Award
Citation:
Un homme mort depuis quatre mois retrouvé devant sa télé allumée ; un autre dans une forêt de sapins avec, dans la poche, un prospectus sur lequel la police retrouve les empreintes d’un tueur en série américain, c’est bien plus qu’il n’en faut pour lancer Line Wisting, journaliste à VG, et son père William, inspecteur de la police de Larvik, dans des enquêtes dont ils ne peuvent mesurer les conséquences…
À quelques jours de Noël, par moins quinze et sous la neige, va s’engager une des plus incroyables chasses à l’homme que la Norvège ait connues.
À Larvik, l’été est là. Six mois se sont écoulés depuis la disparition de Jens Hummel et son taxi sans qu’aucun indice n’ait permis de faire avancer l’enquête de Wisting. Sa fille, Line, est revenue s’installer dans cette jolie ville côtière, à deux pas de chez lui, et elle profite de son congé maternité pour retaper la maison qu’elle vient d’acheter.
Coup sur coup, deux événements surviennent qui offrent à Wisting une nouvelle piste à suivre. Mais les fils que son équipe et lui tirent viennent fragiliser une autre affaire dont le procès doit commencer sous peu. Affrontant les réticences de sa hiérarchie, et malgré l’imminence de l’accouchement de Line, Wisting suit jusqu’au bout son instinct de flic.
Les Chiens de chasse et L'Usurpateur viennent d'être adaptés en une série norvégienne de 10 épisodes sous le titre Wisting, du nom du personnage principal de la série de Jørn Lier Horst, et est diffusée depuis le 2 février dernier par la chaine POLAR+.
Entretien avec Jørn Lier Horst à l'occasion de la parution des Chiens de chasse sur le site de Gallimard :
Citation:
« Quand la pièce maîtresse dans la chaîne des preuves disparaissait, cela ouvrait de nouvelles perspectives. À l’époque, le résultat ADN avait claqué toutes les autres portes. Une enquête ouverte s’était d’un coup focalisée sur une seule chose, un seul homme. Les recherches tous azimuts s’étaient trouvées réduites à la persécution d’une personne. Et le temps jusqu’au procès n’avait été utilisé que pour conforter l’accusation. »
Pouvez-vous présenter William Wisting aux lecteurs français qui ne le connaîtraient pas encore ?
William Wisting a gravi les échelons dans la police et travaille comme enquêteur au commissariat de Larvik.
Quand j’ai voulu créer un nouveau héros de roman policier, j’avais une idée bien précise de mon personnage. J’en avais assez de lire des histoires où les enquêteurs résolvaient tout seuls des meurtres en étant à moitié bourrés. J’avais envie d’avoir un héros qui ressemble davantage aux policiers que je rencontrais dans mon métier. Et ce devint William Wisting. C’est un policier compétent, épris de justice, qui prend très au sérieux son rôle dans la société. Un enquêteur expérimenté qui connaît les zones sombres de l’âme humaine. Il vit dans une société en mutation où la police norvégienne a de nombreux défis à relever. C’est un homme pour qui la conscience, l’intégrité et l’humanité ne sont pas des vains mots et qui espère sincèrement, par son action, contribuer à créer un monde meilleur.
Vous avez quitté la police en 2013. Dans quelle mesure cet événement a-t-il modifié votre écriture ?
J’ai quitté la police en septembre 2013, après presque vingt ans de bons et loyaux services. Cela a été à maints égards un métier qui m’a formé en tant qu’être humain, et mes livres sont forcément marqués par cela. Le travail d’enquêteur permet d’avoir une bonne vue d’ensemble sur la société et cela a été le point de départ pour écrire des romans policiers que j’ai voulus réalistes.
Mon travail m’a fait côtoyer des meurtriers, des violeurs et d’autres criminels. D’avoir affronté leurs colères, leurs frustrations ou leurs regrets m’a permis de donner une tension authentique à mes livres.
Même si, de fait, j’ai quitté le métier, je suis toujours dedans quand j’écris.
L’intrigue mêle une enquête en cours, le retour d’une vieille affaire qui ressemble à un « cold case » et un scandale interne à la police, qui finissent tous trois par converger. Jusqu’où votre vécu d’enquêteur vous sert-il dans l’élaboration de l’intrigue ? Les Chiens de chasse repose en grande partie sur un vécu personnel et peut-être plus particulièrement sur mon travail lors de la plus grande affaire d’extorsion de fonds qu’ait connue la Norvège où, à l’instar de William Wisting dans le roman, j’ai été convoqué par la police des polices et accusé d’avoir produit de fausses preuves. J’ai évidemment été blanchi, mais en tant qu’enquêteur de longue date, il va sans dire que ça fait une drôle d’impression de se retrouver en salle d’interrogatoire de l’autre côté de la table et de devoir répondre à des questions.
À la différence d’une majorité d’auteurs de romans policiers qui préfèrent les ambiances urbaines, vous situez l’action dans des lieux isolés. Pensez-vous que ce cadre fait mieux ressortir la noirceur des criminels ?
L’action de mes livres se situe dans la ville où j’habite. Ce n’est pas tout à fait un lieu isolé, mais une petite ville de province. Stavern est connue pour être la jolie ville côtière qui bénéficie du meilleur ensoleillement de toute la Norvège. Mais ici aussi on trouve des zones d’ombre, des côtés sombres. Quand j’écris, je m’appuie entre autres sur ce contraste entre une société paisible et les événements violents qui s’y produisent.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Sam Mai 06, 2023 9:56 pm; édité 1 fois
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Mar Fév 11, 2020 6:37 pm Sujet du message:
Cool, ça me dit bien, merci pour l'info.
J'ai bien aimé Les Chiens de chasse et j'ai L'Usurpateur dans mon incommensurable PAL. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Posté le: Sam Aoû 13, 2022 10:30 am Sujet du message:
Savez-vous pourquoi les 6 premiers titres de la série n'ont pas été publiés en France ?
Ca rappelle ce qu'il s'est passé avec Indridason... _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Jeu Aoû 18, 2022 3:39 pm Sujet du message:
Bonne question, à laquelle je n'ai pas la réponse.
Peut-être que Gallimard a repéré cet auteur avec "Les chiens de chasse" et décidé de poursuivre dans l'ordre avec les suivants.
Anne-Marie Métailié avait aimé La cité des jarres et surtout La femme en vert mais trouvé les premiers romans moins bons. Et vu qu'Indridason écrit beaucoup, il a fallu du temps avant que Métailié ne finisse par faire traduire les deux premiers Erlendur. Peut-être que les enquêtes de William Wisting connaîtront un sort similaire ? _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
J'espère aussi. J'ai dans ma PAL Fermé pour l'hiver et les suivants, mais je me dis que si j'entame la série et que les précédents de la série sont édités je risque de rater la logique de l'histoire... Mais si j'attends trop, je risque d'attendre pour rien...
Après, objectivement, William Wisting ne connaît pas le même succès qu'Arnaldur Indridason... _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Posté le: Sam Mai 06, 2023 10:51 pm Sujet du message:
JohnSteed a écrit:
J'espère aussi. J'ai dans ma PAL Fermé pour l'hiver et les suivants, mais je me dis que si j'entame la série et que les précédents de la série sont édités je risque de rater la logique de l'histoire... Mais si j'attends trop, je risque d'attendre pour rien...
Ne t'inquiète pas et lance-toi, il n'y a aucune raison que tu rates quoique ce soit, si ce n'est l'occasion de découvrir une excellente série de polars scandinaves !
D'ailleurs, après ces 4 premiers tomes traduits en France, Jørn Lier Horst a poursuivi sa série William Wisting avec le Quatuor des cold cases, dont Michel Abescat disait sur France Inter qu'il pouvait aussi constituer une excellente porte d'entrée dans la série. (Perso, j'ai suivi son conseil et je ne le regrette pas.)
Ce Quatuor est consacré à la nouvelle affectation de Wisting, les affaires classées, et inauguré par l'excellent Le Code de Katharina, que je suis en train de dévorer, bluffé par son efficacité.
2 titres de ce Quatuor ont été publiés jusque là, le prochain à paraître étant prévu pour le 1er juin 2023.
Quatuor des cold cases :
Citation:
Cela fait vingt-quatre ans que Katharina Haugen a disparu. Depuis, Wisting explore obstinément les archives de ce dossier non élucidé. Et personne n’a jamais pu déchiffrer ce qu’on appelle le code de Katharina : des chiffres, des lignes et une croix que la jeune femme avait griffonnés sur une feuille trouvée dans sa cuisine.
L’ouverture d’une enquête sur son mari, Martin, suspecté d’avoir jadis été impliqué dans l’enlèvement de la fille d’un industriel milliardaire, laisse envisager un lien entre les deux affaires. Mais tout cela remonte à si longtemps… Wisting sera t-il capable d’arracher des aveux à un homme avec qui, sans être tout à fait son ami, il pratique parfois la pêche au lancer et à la foëne ?
Le Code de Katharina est le premier titre du « quatuor des cold cases », consacré à la nouvelle affectation de Wisting : les affaires classées. La mécanique impeccable de l’enquête se double ici d’une dimension morale inédite : en cas de conflit entre l’amitié et le devoir du policier, qu’est-ce qui doit prévaloir ?
La Série Noire continue à publier les aventures de William Wisting et sa fille Line du Norvégien Jørn Lier Horst : Le code de Katharina.
William Wisting s’ennuie un peu. Il est chargé de produire un rapport sur le futur rapprochement de deux services de la police norvégienne. Passionnant. En parallèle, comme tous les ans depuis 24 années, à l’approche de l’anniversaire de la disparition de Katharina Haugen, il se replonge dans le dossier. Puis, le jour même il va rendre visite à son mari, Martin, avec qui il a établi des relations qui pourraient ressembler à une lointaine amitié.
Mais cette année la routine pourrait changer. Un policier est venu de la capitale, d’une nouvelle unité chargée de rouvrir de vieux dossiers, les fameux « cold cases ». Et dans l’affaire de la disparition d’une jeune fille, Nadia Krogh, quelques temps avant celle de Katharina, le nom de Martin Haugen vient d’apparaître. Une double enquête qui fascine les journalistes, et en particulier Line Wisting, qui s’est rapprochée de son père et travaille en indépendante depuis qu’elle a eu sa petite fille.
Certes, Jørn Lier Horst n’est pas l’auteur de polar le plus rock and roll ni le plus original. Mais c’est un excellent artisan. Ses personnages sont détaillés et parfaitement construits et crédibles. Sa description des contextes, entre les différents services de police, le monde de la presse, la vie dans une petite ville de province, est précise. Ses intrigues sans grands effets ni grandes scènes hollywoodiennes ne manquent pas de surprises et sont impeccablement menées.
Alors non, ce n’est pas le grand souffle, ce n’est pas plein de folie, de bruit et de fureur, mais c’est aussi comme ça que j’imagine bien la vie dans cette petite ville norvégienne. C’est solide, très bien fait, bien dans tradition du polar scandinave de Sjöwall & Wahlöö à Henning Mankell en passant par Arnaldur Indridason.
Entretien réalisé avec Jørn Lier Horst à l'occasion de la parution du Code de Katharina sur le site de Gallimard :
Citation:
« C’étaient les photos de la cuisine qui le laissaient le plus perplexe. Un verre de lait et une assiette avec une tartine sur le plan de travail. La chaise qu’occupait Katharina d’habitude légèrement écartée, et sur la table, un stylo-bille et ce que tout le monde appelait désormais le code de Katharina. Wisting observa la photocopie du document les yeux mi-clos. Une série de nombres répartis sur trois lignes verticales. Jusqu’ici personne n’avait réussi à en comprendre la signification. Wisting retourna la photocopie, comme si cette fois, ça allait être différent, comme si cette fois, il allait comprendre. »
Dans cette nouvelle enquête, William Wisting tente de déchiffrer un cryptogramme laissé par une femme disparue il y a près d’un quart de siècle, ce qui fait penser aux cryptogrammes bien réels du Zodiac, un serial-killer californien…
J’ai toujours été fasciné par les mystères et les énigmes, les messages cachés, les patterns secrets. Le titre Le Code de Katharina pourrait aisément évoquer un tueur en série laissant des cryptogrammes mystérieux ou une confrérie secrète dans le style de Dan Brown, mais il s’agit ici d’un code légèrement différent. Le point de départ de cette histoire est ce qu’on qualifie souvent de « disparition sans laisser de traces ». Une telle disparition est bien sûr un grand mystère en soi, mais je me suis dit : et si cette disparition n’était pas sans traces ? Si la personne disparue en avait au contraire laissé et si ces traces ne faisaient qu’épaissir le mystère ? Dans le cas présent, il s’agit d’un bloc-notes resté sur la table de la cuisine de Katharina Haugen, là où elle avait l’habitude de s’asseoir. Elle a orné la première page de quelques griffonnages devenus énigmatiques dès lors qu’elle n’était plus là pour les expliquer. Les chiffres et symboles de cette page ont donc été qualifiés de code de Katharina. Et si vous, lecteur, résolvez ce code, vous résoudrez l’énigme.
Ce premier cold case va entrer en collision avec un second, encore plus ancien, investigué par un jeune policier ambitieux et peu scrupuleux, Stiller, avec lequel Wisting va devoir travailler malgré tout…
Avec Adrian Stiller, l’univers policier s’étend et je dévoile un peu plus la dynamique interne de la police, ce qui se déroule derrière des portes closes. Stiller est un enquêteur différent de Wisting. Pour lui, l’enquête est plutôt un jeu, et il n’en respecte pas forcément toutes les règles. Il n’a pas peur de monter les acteurs les uns contre les autres, que ce soit la police contre la presse, la police contre la police ou la presse contre la presse. Il a ses motivations cachées, ses secrets. C’est un personnage dont on ne sait pas d’emblée si on doit l’apprécier ou non.
Très vite, on a le sentiment que tout le monde manipule tout le monde : Stiller, Wisting, sa fille Line, les journalistes… Mais le manipulateur suprême n’est-il pas le suspect n°1 ?
Oui, on peut dire sans se tromper que ce roman parle de manipulation et de mensonge. Du fait que nous mentons tous, que ce soit en exagérant, en minimisant, en ajoutant ou en retranchant un peu. Mais que se passe-t-il chez quelqu’un qui vit avec un grand secret, qui porte un mensonge toute sa vie ? Il devient probablement quelqu’un de solitaire, parce que sa vie est un parcours du combattant dans un champ de mines, il a constamment peur de faire un faux pas, d’être démasqué.
L’affaire va se dénouer grâce à l’alliance de l’expérience de Wisting et des technologies les plus modernes…
Bien que Le Code de Katharina soit une histoire de cold case, je voulais écrire un roman policier moderne. Je décris donc pour la première fois les méthodes secrètes d’investigation les plus récentes de la police, comme l’infiltration, les écoutes, la surveillance. En parallèle, la fille de Wisting se voit chargée de faire un podcast de true crime. Le podcast est un support médiatique moderne. Le Code de Katharina est le premier roman policier scandinave où un podcast fait partie de l’action.
Bernhard Clausen, ancien ouvrier soudeur, membre important du parti travailliste et ex-ministre, meurt soudainement d’une crise cardiaque. Un proche va inspecter son chalet pour s’assurer que rien n’y traîne qui risquerait de compromettre le parti. Il découvre neuf cartons entassés comme à la hâte dans une chambre, remplis de billets datant du début des années 2000 : l’équivalent de quatre-vingts millions de couronnes en euros, livres sterling et dollars.
L’inspecteur Wisting est chargé par le procureur général de Norvège de découvrir leur origine. Rapidement et le plus discrètement possible : les élections approchent.
Mais son enquête prend une nouvelle dimension quand remonte à la surface une lettre anonyme mettant en cause Clausen dans la disparition, en 2003, d’un jeune homme parti pêcher au bord du lac Gjersjøen.
Jørn Lier Horst est un auteur solide. Son dernier roman traduit, La Chambre du fils, le confirme une fois de plus.
Quand Bernhard Clausen, ancien membre influent du parti travailliste et ancien ministre meurt d’une crise cardiaque, ses anciens camarades décident d’aller voir dans son chalet s’il n’y a pas de papiers compromettants pour le parti. Et découvrent une fortune en devises étrangères. Averti le procureur général de Norvège confie l’enquête à l’inspecteur Wisting, en lui demandant de garder, un temps, le plus grand secret. Il lui laisse la liberté de constituer son groupe.
William Wisting décide alors de prendre dans son équipe un peu atypique sa fille Line, journaliste free-lance, pour l’aider dans certaines recherches. Sans savoir exactement quels secrets ils vont déterrer.
Je me répète donc, les romans de Jørn Lier Horst sont solides, la qualité scandinave. Par franchement Rock and Roll, mais du très bon travail de très bon artisan. De bons personnages que l’on a appris à aimer, une intrigue sans faille, un vrai sens du rythme, et toujours en toile de fond la description sans concession et sans illusion, mais également sans rancœur ni manichéisme de la société norvégienne.
Le genre de polar qu’il est bon d’avoir sur sa table de nuit pour les jours où on ne sait quoi lire, parce qu’avec lui on ne peut pas se tromper.
L'auteur :
Né en 1970 dans le sud de la Norvège, Jørn Lier Horst est un ancien inspecteur de police, familier des rouages du système judiciaire. Vendu à plusieurs millions d'exemplaires à travers le monde et traduit dans vingt-six pays, il est l'un des auteurs les plus populaires de Scandinavie, considéré comme le digne héritier de Henning Mankell. Sa série consacrée aux enquêtes de William Wisting, récompensée par de nombreux prix (le Glass Key, le Riverton Prize, le Martin Beck Award ou encore le Swedish Academy of Crime Writers Award), a également été adaptée en série télévisée par les producteurs de Millenium et de Wallander. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
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