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Fredo
Michael Myers


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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Sam Aoû 18, 2007 12:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Marin F. G. Ledun a écrit:
Salut Fredo, tu sembles être un fan de Crichton et je n'en ai jamais lu aucun (a priori pas très attiré) mais tu aiguises ma curiosité (et peut-être mon envie). Lequel me conseillerais-tu de lire en premier ? Le plus représentatif du genre ? Le plus "dérives des bio et nanotechnologies" ? Etc. ? D'avance, merci, Marin


Je vais d'abord te conseiller vivement mon préféré, la Variété Andromède !!

Pour la nanotechnologie, je peux t'inviter à tester la Proie.

Après, même si tu as vu les films, adorés ou détestés, tu dois te ruer (écouuuuuuuuute ma voiiiiiiiiiiix) sur ça Jurassic Park.

Ce que l'on peut dire des romans de Crichton, c'est qu'il confronte les hommes à la haute technologie et que ceux-ci, malgré leurs savants calcules et leurs arrogances, oublient parfois l'essentiel part de hasard qui donne vie à la plus belle des merveille ou à la pire des catatrophes ...
Il est très fort pour vulgariser les sciences qu'il aborde, je me suis particulièrement régalé avec Turbulences qui est une bible pour qui veut tenter comprendre les rouages de l'aéronautique.

La liste de ses romans est ICI.

Au plaisir Marin, Fredo Wink
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Marin
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MessagePosté le: Sam Aoû 18, 2007 10:47 am    Sujet du message: Répondre en citant

...

Dernière édition par Marin le Ven Fév 04, 2011 10:25 pm; édité 1 fois
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Fredo
Michael Myers


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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Sam Aoû 18, 2007 11:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je te rassure, j'ai eu aussi cette peur avant de m'attaquer à JP en roman et quand tu contastes les changements et les orientations, tu te régales. La théorie du Chaos du héros y est bien mieux développer.
J'attends avec impatience ton avis sur la Variété !
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chouchou
Serial Killer : Patrick Bateman


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MessagePosté le: Ven Fév 09, 2018 11:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mon entretien:
L’auteur a une place dans le monde littéraire du noir en possédant cette volonté d’afficher les problèmes sociaux, sociétaux contemporains. Je tiens à le remercier pour sa disponibilité et sa bienveillance.

Entretien réalisé par correspondance les 5 et 6 mars 2017.

Chouchou.


Les pictographistes.


/Vous faites partie d’une génération d’écrivains, de romanciers, à tendance noire tels que Pascal Dessaint, Michael Mention, Franck Bouysse, possédant une identité affirmée, des thématiques propres, peut-on dire que vos matières d’écritures électives se rangent dans une veine sociale, à l’instar de votre dernier effort en date « En Douce » alors que précédemment dans « L’Homme qui a vu l’Homme » ce critère n’était pas mis en avant?

Bonjour. En réalité, j’écris des romans noirs, depuis une dizaine d’années, c’est-à-dire que je produis de la littérature populaire de critique sociale, selon l’expression consacrée. De mon point de vue, cela signifie que l’individu, sa psychologie, ne sont pas le centre de ces romans, mais que ce qui prime ce sont les rapports sociaux dans lesquels s’inscrit l’individu. Dit autrement, ce qui importe n’est pas l’individu mais le social. Je crois que c’est l’une des caractéristiques majeures du roman noir. Il n’est pas affaire de méandres de l’âme humaine, de lutte entre le bien et le mal, d’individu psychopathe, mais de la façon dont chaque individu est traversé par des rapports sociaux, en quoi chaque individu est révélateur de la société dans laquelle il vit, que ce soit au niveau micro, la famille, le quartier, le groupe, ou macro, le pays, la classe sociale, par exemple. Il ne s’agit pas de l’individu dans sa singularité, mais au contraire dans ce que ses agissements et sa manière de vivre ont d’universel. Penser le monde avant de penser l’individu. C’est en ce sens que je me sens proche d’auteurs comme Pascal Dessaint ou Hervé Le Corre, et très éloigné d’un genre en vogue comme l’autofiction, par exemple.. Une autre caractéristique du roman de critique sociale qui est liée à la première ou qui en découle justement, c’est de considérer que le crime est constitutif du monde dans lequel nous vivons, qu’il en est le fondement même – dans le cas de la France, il pourrait s’agir du crime colonialiste, par exemple, du crime économique aussi, le crime d’Etat, les exemple ne manquent pas – contrairement au crime individuel, celui du psychopathe par exemple, qui est au centre de ce qu’on appelle en librairie le « thriller » (à tort, à mon avis, considérant que le thriller est une technique d’écriture, mais absolument pas un « genre » littéraire). Autant le roman policier classique va considérer le crime comme quelque chose de marginal, de pathologique, qui n’est le fait que d’individus désocialisés qu’il convient de remettre dans le droit chemin, autant le roman noir, lui, va s’attacher à décrire le crime comme central et révélateur de la façon dont la société fonctionne dans son ensemble. L’exemple par excellence est le travail de l’américain James Ellroy qui, notamment dans Un tueur sur la route, parvient à décrire la société américaine et ses travers, le culte du corps, la consommation effrénée, par le biais du parcours d’un déséquilibré, tueur en série. J’en viens maintenant à votre question : selon moi, En douce, comme Les visages écrasés ou L’homme qui a vu l’homme sont à part égale des romans entrant « dans la veine sociale » pour reprendre vos termes, autrement dit, ce sont des romans de critiquer sociale, même si les sujets qu’ils traitent sont différents, la violence au travail et le déclassement social dans les deux premiers, et la violence d’Etat dans le troisième. Dans ces trois romans, et dans les autres, mes personnages sont emmêlés dans des déterminismes sociaux qui les dépassent et les submergent, ultralibéralisme chez les uns, culture de la peur, enjeux politiques et antiterrorisme comme vulgate dominante chez les autres. Voilà ce que j’écris. Et voilà aussi, je crois, pourquoi ce genre est si riche, si lu aujourd’hui, si chroniqué et si varié aujourd’hui, voilà pourquoi on peut y trouver des univers littéraires si différents que ceux de Franck Bouysse, Pascal Dessaint, Hervé Le Corre, Colin Niel, DOA ou le mien, par exemple. Notre point commun ne réside pas dans les thèmes choisis, dans le style d’écriture, mais dans une méthodologie de travail (l’individu dans la société et la centralité du crime) et un regard sur le monde, ce qui ne nous empêche pas, par ailleurs, de puiser d’un point de vue pratique dans les différentes techniques d’écriture que nous proposent le thriller, le roman policier ou même la poésie ou encore le théâtre.



/Chaude actualité avec la sortie d' »En Douce » l’été dernier et l’adaptation cinématographique des « Visages écrasés », satisfait de ce dernier semestre 2016?

Si vous me le permettez, je déplacerais votre question de plusieurs mois, voire plusieurs années dans le temps. Retour vers le futur, si vous voulez. Je m’explique : mon travail à moi, c’est d’écrire. En douce est sorti en août dernier, mais dans ma « temporalité » de romancier, ce roman noir est en réalité le fruit de deux années de travail, passant par l’écriture d’une nouvelle, intitulée « Quelques pas de danse » qui existe grâce au formidable travail de l’équipe du festival de Lamballe, La fureur du noir, pour un recueil publié fin 2015, aux côtés d’Elsa Marpeau et de Marie Vindy, si ma mémoire est bonne, puis, dans la foulée de l’écriture du texte qui est un prolongement de cette nouvelle dans laquelle on retrouve déjà Emilie, en ouvrière travaillant dans un chenil, unijambiste et rêvant de devenir danseuse. Tout cela remonte à 2014, année où cette nouvelle m’est commandée. La publication du roman pour la rentrée littéraire de 2016 est plus une affaire d’éditeur. Et elle coïncide, hasard du calendrier, avec la diffusion sur Arte le 18 novembre 2016, puis au cinéma le 7 décembre de la même année, du film de Louis-Julien Petit, Carole Matthieu, qui est l’adaptation d’un roman intitulé Les visages écrasés, publié en 2011, il y a six ans. Je suis heureux que l’on parle encore de ce roman, qui fait le lien avec mon passé de chercheur en science humaines et sociales et de mon expérience professionnelle d’ingénieur de recherche à France Télécom de 2000 à 2007. Et je suis heureux que la diffusion de ce film, qui a mis six ans à être monté, soit concomitante de la sortie d’En douce. Les deux mettent en scène des héroïnes fortes, abîmées mais fortes, des « perdantes magnifiques », et le lien entre ces deux textes est assez évident – même si la forme est assez radicalement différente – parce qu’ils décortiquent chacun à leur manière le monde du travail et ses extensions. Dire que je suis satisfait m’est donc compliqué, d’une part parce que je travaille actuellement sur des projets qui sortiront dans plusieurs mois voire plusieurs années, d’autre part parce que les phénomènes de violence au travail décrits dans les deux romans n’ont fait que prendre de l’ampleur et n’ont jamais été aussi éloignés des préoccupations des décideurs politiques et économiques.



/ L’écrivain masculin se doit d’être féminin, l’écrivain féminin se doit d’être masculin, est-ce voulu de mettre en avant des personnages féminins dans leurs difficultés?

Déplaçons-nous un peu encore, si vous le voulez bien. Comme l’écrivait Ayerdhal, les romanciers sont tous des illusionnistes. Tous mes personnages sont des fictions, qu’ils soient hommes, femmes, ouvrière dans un chenil, danseuse, médecin du travail, baron de la drogue ou encore journaliste basque. Je ne suis aucun d’eux. Ils n’existent que parce qu’ils servent une intrigue, une histoire, et une manière d’écrire. Dit autrement, ce n’est pas la féminité d’Emilie et de Carole Matthieu qui m’intéressent, c’est leur fonction sociale et leur place dans l’intrigue de mes deux romans. Je ne suis pas une femme. Je suis un homme, issu des couches moyennes, élevé en zone rurale, milieu de tradition plutôt catholique, j’ai grandi dans une famille nombreuse, etc. Je ne parlerai jamais à la place des femmes. Je pars du principe d’écriture que quel que soit le personnage choisi, homme, femme, bourgeois, ouvrier, journaliste, etc., leur fonction sociale me permet de les décrire et de les animer dans une intrigue noire.



/ N’existe t-il pas un paradoxe, un obstacle compassionnels pour leur passage à l’acte criminel ?

J’avoue ne pas être sûr de comprendre la question, mais si vous voulez dire que l’empathie dont font preuve Emilie dans En douce ou Carole Matthieu dans Les visages écrasés est un obstacle aux crimes qu’ils commettent, je dirai que non. Elles souffrent toutes les deux de voir d’autres personnes souffrir. Elles croient détenir la vérité. Elles croient, elles sont réellement dans la croyance qu’elles peuvent aider les autres à résoudre leurs problèmes en répondant à la violence par la violence. C’est une sorte de vengeance sociale (pas individuelle), dans les deux cas. Dans le cas d’Emilie, cette vengeance se transforme peu à peu en rédemption, c’est la seule différence.



/ Justement la critique sociale, sociétale de vos écrits contribue à décrire la broyeuse d’un système. Des craintes concernant l’avenir de notre pays dans le contexte actuel?

Des craintes ? Vous plaisantez ! Ce ne sont pas des craintes, mais a minima un doute légitime. Nous sommes en fin de civilisation. Nous détruisons notre environnement écologique, social, humain, avec une méticulosité autodestructrice qui force le respect. Il faudrait un soulèvement mondial pour inverser la tendance. A titre individuel, je dirais que l’extension de la marchandise et de la rationalité économique détruisent tout sur leur passage et que je ne vois vraiment pas comment inverser la tendance. Cent ans plus tôt, c’est un constat qui pouvait paraître pessimiste. Aujourd’hui, c’est d’une banalité affligeante.



/ J’ai trouvé plus de points communs entre « En Douce » et « L’homme qui a vu l’homme », pouvez vous nous le confirmer?

Le point commun, pour moi, c’est le travail sur l’écriture (c’est-à-dire 99% de mon temps d’écrivain), le travail sur la langue, l’artisanat avec lequel j’essaie, à chaque livre, de proposer aux lecteurs quelque chose de différent, mais qui s’inscrit dans une progression (que j’espère allant dans le bon sens). Je ne sais pas trop où je vais, je n’ai pas de but particulier, j’essaie juste de me renouveler pour que ce soit meilleur, pour ne pas m’ennuyer, et pour arriver à chaque roman à une entité histoire / personnages / style qui fonctionne.



/ Votre propre expérience professionnelle vous donne t-elle des outils, de la matière pour élaborer vos ouvrages?

Mon expérience professionnelle, depuis dix ans, c’est romancier. Dix que j’écris, presque tous les jours, que j’apprends à comprendre comment marche ma langue maternelle, à décortiquer les phrases, à construire des intrigues, à travailler des dialogues. Alors oui, je vous garantis qu’elle me donne pas mal d’outils pour élaborer mes romans ! Quant à la matière, je ne crois pas que le romancier soit coupé du monde. Pas plus que l’ingénieur de recherche qui évolue dans son champ social d’ingénieur, qui ne vit et ne travaille qu’avec des gens du même champ social que lui. Pas plus que chacun d’entre nous. Je dirai même moins. Après des années d’études et de travail en tant que chercheur, passées avec les mêmes gens, évoluant dans le même milieu, statistiquement originaires du même milieu social, je n’ai jamais été confronté, depuis que je suis romancier, à des gens d’origines sociales si différentes, que ce soit parmi mes collègues romanciers, les bibliothécaires, les libraires, les lecteurs, les entreprises dans lesquelles j’interviens, les prisons dans lesquelles j’interviens, les établissements scolaires variés dans lesquels j’interviens, les festivals de polar auxquels je suis invités, les bénévoles que j’y rencontre, les rencontres impromptues, les discussions jusqu’à plus d’heure, etc. Depuis que je suis romancier, je passe un tiers de mon temps sur les routes. En dix ans, j’ai rencontré plus de gens différents qu’en trente ans d’existence avant. Pour être franc, ça ne m’était jamais arrivé, et j’en suis le plus heureux des hommes. La voilà la matière. Chez les gens. Dans les rencontres. Mais aussi dans les livres ! Lisons donc et réjouissons-nous de pouvoir encore le faire !



/Un roman récent, ou pas, coup de cœur…

Sans hésitation Une journée de Johnsey Cunliffe de Donal Ryan chez Albin Michel.



/Un titre musical pour illustrer notre entretien ?

Sans hésitation, non plus, écouté en boucle lors de l’écriture d’En Douce.
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chouchou
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MessagePosté le: Ven Mai 04, 2018 9:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Entretien du 25 Avril 2018 à l'occasion de la sortie de "Salut à toi ô mon frère" pour la Série Noire

C’est le retour de l’auteur dans cette grande maison d’édition et cette collection. Il y a une autre couleur dans ce roman mais il ne renie en rien ses interrogations, ses réflexions sur notre société au travers de cette tribu.



1/ Respiration ou envie compulsive? (dans le sens « exercice de style »)



Pour moi c’est différent sur le style , sur la forme mais en fait c’est dans la continuité. C’est à dire que cela reste du roman noir, roman de critique sociale, simplement ça fait 10, 11ans que je publie, je suis pas uniquement ce que l’on lit dans mes romans noirs, très noirs, j’ai aussi d’autres facettes en tant que personne mais aussi d’autres facettes en tant qu’écrivain et donc c’est un mélange des choses. Il y a à la fois des envies personnelles sur les thématiques qui sont abordées, sur le fait que j’avais envie de rire à ce moment là, peut-être plus que d’habitude, enfin je ris quand même dans la sphère privée. J’avais aussi envie d’explorer d’autres manière d’écrire, de me lâcher sur des dialogues, d’avoir des personnages hauts en couleur et pas forcément rongés en permanence mais de continuer mon travail de romancier dans la continuité. Il y a cette question que l’on me pose depuis une dizaine d’années, une question amusante, bien qu’au début je la prenais mal, « Quand est-ce que vous écrivez un vrai roman? », car il y a des gens qui sont complètement fermés au polar. Alors ce n’est pas pour m’adapter à ça, c’est simplement que j’écris des romans pour être lu sur des sujets qui me sont chers, sur des questions que je me pose et pour lesquelles je n’ai pas de réponses, pour essayer de poser ces questions dans un récit de fiction et donc je me suis demandé si ma seule manière d’explorer, dans « Salut à toi ô mon frère » comme dans « La Guerre des vanités », la condition pavillonnaire, la petite vie de province, ce qui se passe dans ces petits endroits, qui se passe à la campagne, pas tout à fait à la campagne mais pas dans le tout urbain, je me pose la même question mais différemment avec un mode narratif complètement différent et avec le temps l’aspect de me faire plaisir encore plus dans l’écriture. Car depuis 10 ou 11 ans, j’ai appris l’écriture et j’ai envie de voir des choses nouvelles tout en restant dans mes préoccupations, je ne pense que je vais changer du tout au tout là-dessus. Je n’écrirai pas un jour, sans jugement aucun, un gros thriller qui tâche avec des serial killers car ce n’est pas chez moi quelque chose qui m’attire, ce mode de questionnement sur la société la lutte du bien contre le mal ce n’est pas ce que je crois. Le roman noir ce n’est pas forcément que l’histoire est noire, vous pouvez avoir des formes amusées, amusantes comme les romans de Jean Bernard Pouy ou bien dans certains romans de Sébastien Gendron, d’une autre manière, mais on peut avoir des formes extrêmement sombres. Je prends souvent l’exemple de Willocks, c’est souvent du roman noir très noir, qui passe du thriller, tel « Green River », après à un versant historique avec sa série Tannhauser, à la fois il y a toujours le talent de conteur et en tant que lecteur cela ne me perturbe pas. Un autre exemple que je prends c’est Antonin Varenne, « Le Mur, le Kabyle, et le Marin » puis « Trois mille chevaux vapeur » qui passe d’une trame plutôt classique à un roman d’aventures .







2/ L’argumentaire éditorial assume la référence à Pennac, y en a t-il d’autres?



Moi je ne suis pas assez littéraire pour faire des références c’est à dire qu’en fait mes références s’arrêtent aux livres que j’ai lus, j’ai pas fait d’études littéraires, j’ai commencé à prendre conscience du champ des lectures possibles quand j’avais 18/20 ans, j’ai pas forcément baigné, bien qu’il y avait beaucoup de livres à la maison, faire des références je ne sais pas trop faire. Donc Pennac forcément car Pennac publié à la Série Noire, parce que déjanté, parce que Malaussène, le petit côté décalé. Il y a un plaisir à lire ce qu’a fait Pennac, mais j’ai lu il y a longtemps au moment de sa sortie. Le plaisir que j’ai eu à le lire c’est tout ce qui me reste, ce qui est plutôt bon signe. Je dirai tout de même que d’écrire des choses sérieuses sans se prendre au sérieux c’est JB Pouy, qui est un amoureux de la langue, que j’admire. Et la deuxième, cela fait plusieurs années que j’ai la chance de participer à un formidable festival de roman noir qui s’appelle les Nuits Noires d’Aubusson qui a lieu chaque année au mois de mai, début juin, et qui organise, il a la particularité de ne pas être tourné vers les écrivains, des rencontres avec des élèves de fin de collège, début de lycée participant tous les deux à un prix de collégiens, lycéens, et nous on les aide à débattre, à réfléchir. L’une des particularités de ce festival, c’est que le vendredi soir ils organisent la soirée de auteurs, « Les Presque Papous dans la Tête », à l’origine j’imagine que Cécile Maugis devait être fan de JB Pouy, les auteurs doivent réaliser une sorte de jeu littéraire dont on nous donne les consignes deux semaines avant, la première fois que j’ai eu ça entre les mains, j’ai botté en touche. Sans mesurer l’importance que cela avait pour l’événement et j’ai écouté la prose formidable et je me suis régalé de les écouter. Donc je me suis pris au jeu l’année suivante et surtout j’ai appris à parler en public, à dire des choses qui ne me correspondent pas, une facette de moi qui n’est pas forcément la mienne que j’ose montrer. C’est à dire faire rire les gens autour de bons mots, encaissant l’ attention à ce que l’on écrit, à la langue, etc…Ce sont des jeux littéraires assez pointus, cela semble un peu foutraque mais il y a des gens, je pense à Laurence Biberfeld, qui démontrent tout leur talent à chaque fois qu’ils se lancent. Donc j’ai osé participer à ça et cela m’a aidé, je peux faire mon métier sérieusement mais j’ai le droit de rire, de faire rire.



3/ Comment peut-on concilier dérision, décalage, et burlesque avec des thèmes sérieux?



Parler d’écriture, c’est parler d’artisanat. Surtout sur quelque chose de nouveau pour moi , il me faut une histoire, des personnages pour l’incarner et un style, c’est à dire un manière, un angle de vue, un ton pour raconter cette histoire là. Dans le cas présent, j’ai un ton différent, je vais avoir des personnages qui sont traités de manière totalement différente, on va rentrer dans des réflexions, des réactions que d’habitude je vais éluder, je vais mettre en avant plutôt le côté sympathique des personnages, donc c’est une manière de travailler complètement différente. Pour répondre à ta question franchement, j’ai du mal à prendre du recul là-dessus et à savoir comment je vais procéder, tout ce que je peux dire c’est que d’une part j’ai été soutenu par Stéphanie (Delestré, directrice de la Série Noire) qui me suit depuis le livre « Un Singe en Isère » pour le Poulpe, elle a toujours été l’une des premières lectrices de tous mes romans donc elle sait très bien ce que je fais. Quand j’ai décidé de m’engager dans cette voie là, elle m’a dit oui ça fait partie de toi, tu peux y aller. Je suis toujours attaché à ce qu’il y ait une tension narrative.



4/ Malgré les sourires, les rires étouffés à sa lecture, j’ai perçu le pan d’une société déprimée , de la douleur. Qu’en pensez vous?



C’est un roman contemporain, mes personnages sont chacun à leur manière, pour certains dans l’autodérision, en colère, vraiment en colère mais leur colère se transforme en joie de bouffer la vie et une joie de lutter. C’est à dire, l’idée c’est que la petite résistance quotidienne dans cette famille très soudée, cette famille idéale de gens qui se serrent les coudes, plus qu’une famille, une petite communauté qui sont prêts à accueillir plein de gens, il y en a d’ailleurs, ce flic nommé Personne, les petits amis, les petites copines, c’est l’idée que cette communauté est soudée dans une forme de résistance classique; La mère fait une grève de la faim. Et à la fois une résistance du pauvre, des vaincus, on sait bien que l’on ne va pas changer le monde mais une résistance par l’exemple, par la joie, par la fête, par le rire, par le plaisir, faire l’amour c’est une forme de résistance, allez contre les idées reçues c’est une forme de résistance, se questionner on a besoin de ça. C’est une famille nombreuse de six enfants mais ce n’est pas l’archétype de la famille nombreuse que l’on imagine très catholique ou très intégriste alors que là non, car on aime la vie!



5/Est-ce un « one Shot »?



Alors ce n’est pas un One Shot parce qu’il y en a un deuxième d’écrit avec les mêmes personnages. Il y en aura peut-être d’autres, je verrai comment celui-ci est reçu, si moi je continue à prendre du plaisir à en écrire un troisième. Un moment donné cela fait partie de ma progression, j’ai d’autres projets dont un roman noir sur l’industrie du tabac, pour l’instant je n’ai pas avancé. La comédie c’est aussi une manière de questionner.



6/ On revient, aussi, à vos racines, était-ce vital ou le lieu se prêtait au récit?



« La guerre des vanités » se passait à Tournon, qui n’est pas drôle, il y aussi « Luz » chez Syros qui doit se passer à 200m à vol d’oiseau où Rose vit avec sa famille et puis une novella « Gas-Oil » aux éditions In8 , ce sont des lieux qui me sont chers, que je connais bien. Le lieu est important car il n’y a pas d’individu sans culture et que la culture, encore quand on vit dans des zones rurales, la culture c’est aussi l’environnement immédiat, en l’occurrence c’est très agricole, peu industriel à l’endroit où ça se passe, un peu de tourisme dans la vallée du Rhône. Ce qui m’intéresse le plus c’est que Tournon est comme ces petites villes de province qui ont grandi, qui ont ce petit caractère universel.





7/ Beaucoup de références musicales et littéraires, on balaie votre univers mélodique et écrit?



Ce qui est sûr c’est que j’ai mis beaucoup de moi dans le personnage de Rose, en fait je suis très éclectique en littérature, peut-être un peu plus obtus dans ma culture musicale, Métal et Punk, donc Rose a beaucoup hérité de tout ça et à la fois quand on écoute du Métal, on peut être touché par des chansons que l’on renierait en public. Rose est un peu enfermé dans ces choses là, pleine d’énergie et à la fois elle peut rire et écouter d’autres choses.





8/ Roman récent, ou pas, qui vous a touché dernièrement.



« Ayacucho » de Alfredo Pita chez Métailié, journaliste péruvien, parlant les années 80, des années de terreur.

Et « My Absolut Darling » de Gabriel Tallent chez Gallmeister. A noter la très belle traduction de Laura Derajinski.





9/ Un titre musical pour illustrer votre ouvrage ou l’entretien. (hors Béruriers Noirs)



Les Béruriers Noirs m’ont donné l’accord pour ce titre. Je les en remercie beaucoup.
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Xavier
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MessagePosté le: Sam Mai 05, 2018 8:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Mai 05, 2018 11:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Et « My Absolute Darling » de Gabriel Tallent chez Gallmeister. A noter la très belle traduction de Laura Derajinski.




Décidément, je crois que c'est la 1ere fois que je vois une telle unanimité pour un roman !
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« Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
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