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Bon à tuer - Paola Barbato (Denoël)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Ven Avr 13, 2018 9:50 pm    Sujet du message: Bon à tuer - Paola Barbato (Denoël) Répondre en citant

Enfin le retour de la grande Paola Barbato, l'une des plumes les plus originales, corrosives et machiavéliques du Noir contemporain, avec un roman encore inédit en Italie !
Après l'époustouflant À mains nues (Prix Scerbanenco 2008, Prix Découverte Polars Pourpres 2015, en poche chez J'ai Lu) et l'excellent Le Fil rouge, Paola Barbato nous revient avec Bon à tuer (Scripta Manent), qui vient de paraître dans la collection Sueurs froides de Denoël, traduit par Anaïs Bouteille-Bokobza.






Le livre :

Corrado de Angelis et Roberto de Palmieri sont deux écrivains que tout oppose.
Le premier, neurochirurgien, doit son succès à la qualité de ses textes qui ont su redonner au genre du roman policier ses lettres de noblesse.
De Palmieri est quant à lui un auteur vedette qui ne rate pas une occasion de faire le buzz et passe son temps sur les plateaux de télévision pour le plus grand plaisir de ses milliers de fans, et ce malgré la piètre qualité de ses romans.

Les maisons d’édition de De Angelis et Palmieri ont passé un accord diabolique : les deux auteurs sortiront leur nouveau polar le même jour à la même heure, et un prix sera décerné à qui vendra le plus de livres.
La compétition sera lancée en grande pompe, en direct à la télévision.
Mais, le grand soir, rien ne se passe comme prévu, et De Angelis disparaît quelques minutes après avoir quitté le plateau.

Le mystère s’épaissit lorsque débute une série de meurtres imitant à la lettre les crimes des thrillers de l’écrivain disparu.
Une véritable chasse à l’homme commence alors, car tout porte à croire que De Palmieri, jaloux et souffrant d’un indéniable complexe d’infériorité, est coupable.

Mais la réalité est bien différente et, comme dans chaque roman de Paola Barbato, insoupçonnable.



>> Lire les premières pages



>> Le site de l'auteur : http://www.paolabarbato.it/

>> Sa page Facebook : https://www.facebook.com/paolabarbatoofficial




L'auteur :

Paola Barbato est née à Milan en 1971 et vit sur les bords du lac de Garde.
Elle est scénariste pour la télévision et auteur de comics et de romans graphiques.
Elle vit près de Vérone avec ses trois filles.
Après À mains nues (Denoël, 2014), récompensé par le prestigieux Prix Scerbanenco 2008 au Noir in Festival de Courmayeur et le Prix Découverte Polars Pourpres 2015, et Le Fil rouge (Denoël, 2015), Bon à tuer est son troisième roman publié en France.







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Ironheart
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MessagePosté le: Sam Avr 14, 2018 8:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le synopsis me plaît bien ! J'adore les romans qui parlent...de romans !
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Cicéron.
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Avr 14, 2018 3:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ironheart a écrit:
Le synopsis me plaît bien ! J'adore les romans qui parlent...de romans !



Oui, moi aussi, notamment si ça parle aussi un peu du milieu de l'édition. En plus, en lisant le résumé, et connaissant ma Paola, je sens qu'elle va à nouveau nous livrer une intrigue bien surprenante et "tordue" ! Smile
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chouchou
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MessagePosté le: Mer Avr 18, 2018 1:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ma Chronique:

Citation:
La fébrilité est réflexe à l’annonce d’un nouvel effort de l’auteur transalpine. En effet, son premier roman, paru dans l’hexagone sous le titre « A Mains Nues », m’avait littéralement soufflé. Son propos, et sa forme, de cette parution chez ce même éditeur en 2014, se présentaient, ou se voulaient, plutôt clivants. Pour les uns, il n’était que violence pour la violence, Pour les autres, dont je faisais donc partie, la Milanaise, parallèlement scénariste TV et BD, nous percutait dans un combat sur un ring sans règles ni cordes, tant au sens littéral que figuré. La romancière a ce don du frisson, de l’impact indélébile des sens. J’avais donc hâte de me plonger dans ce nouvel écrit qui prenait ses quartiers dans le monde de l’édition.

«Corrado De Angelis et Roberto Palmieri sont deux écrivains que tout oppose. Le premier, neurochirurgien, doit son succès à la qualité de ses textes qui ont su redonner au roman policier ses lettres de noblesse. Palmieri est quant à lui un auteur vedette qui ne rate pas une occasion de faire le buzz et passe son temps sur les plateaux de télévision pour le plus grand plaisir de ses milliers de fans, et ce malgré la piètre qualité de ses romans. Les maisons d’édition de De Angelis et de Palmieri ont passé un accord diabolique : les deux auteurs sortiront leur nouveau polar le même jour à la même heure, et un prix sera décerné à qui vendra le plus de livres. La compétition sera lancée en direct à la télévision. Mais, le grand soir, rien ne se passe comme prévu, et De Angelis disparaît quelques minutes après avoir quitté le plateau. Le mystère s’épaissit lorsque débute une série de meurtres imitant à la lettre les crimes des thrillers de l’écrivain disparu. Une véritable chasse à l’homme commence alors, car tout porte à croire que Palmieri, jaloux et souffrant d’un indéniable complexe d’infériorité, est coupable. Mais la réalité est bien différente et, comme dans chaque roman de Paola Barbato, insoupçonnable. »

Le synopsis de base s’appuie sur un affrontement entre deux écrivains, aux profils antagonistes, sur une idée promotionnelle novatrice de leur maison d’édition respective, en s’appuyant sur le vecteur médiatique télévisuel. Le face à face vire au drame. Dans ce contexte, le déroulé empruntera les voies hypothétiques des instants suivant le clash. Un certain nombre de protagonistes directs et indirects s’accumulent, densifiant le propos, impliquant une certaine inertie. Sur ce point, j’ai trouvé justement que le récit se complexifiait, devenait flou. Le cadre devenait instable, mouvant, imprécis. Je me suis quelque peu perdu dans son fil directeur.

Les atouts sont bel et bien là, pourtant, écriture, style, faculté à engendrer l’addiction. La preuve de base du roman ayant atteint son objectif reste bien l’excitation à reprendre l’objet livre avec délectation. Or, mon ressenti positif global s’est retrouvé amputé par mes errements et les errements de sa génitrice. Un panel de personnages restreint, une avancée plus cohérente et direct auraient permis, à mes yeux, un résultat à la hauteur de la moëlle de conteuse dont est pourvue Paola Barbato. Elle possède un beau jeu de Scopa mais, sur cette mène, les cartes dominantes dont les carreaux ne sont pas au bout….

Chouchou.

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Emil
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Miserere

MessagePosté le: Mer Avr 25, 2018 1:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Peut être en attendais-je trop ?! Mais je ressors presque déçue de cette lecture Crying or Very sad !

Je ne reproche rien à l'écriture de Paola Barbato, à la narration détaillée et intense, riche en vocabulaire, mais plutôt au fond de l'histoire, à sa construction et surtout au manque d'ardeur et de vivacité ressenties lors de la lecture de ses deux précédents romans. L'auteur nous plonge dans un milieu qui est le sien, celui du livre, dans les méandres de ces acteurs : écrivains, éditeurs, lecteurs, fanatiques et de ceux qui restent dans l'ombre. Un détour dans les coulisses de ce monde oú se déroulent des événements insoupçonnables, mais voilà, beaucoup de personnages, beaucoup de points de vue, beaucoup de pensées se mêlent dans chaque chapitre et ce n'est pas toujours facile de s'y retrouver et de suivre le fil. Je n'ai pas réussi à m'adapter à la tournure du roman, à pleinement apprécier les protagonistes et il m'a manqué ce côté "choc", l'efficacité et la singularité qui se dégageaient de "À mains nues" et "Le fil rouge". Dommage, vivement le prochain !
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norbert
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MessagePosté le: Mer Avr 25, 2018 3:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon ben comme je vais bientôt le commencer, au moins j'aurais été averti que ce n'est visiblement pas du "grand" Barbato..
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Emil
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Miserere

MessagePosté le: Mer Avr 25, 2018 5:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai hâte d'avoir ton avis Norbert Wink
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chouchou
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MessagePosté le: Mer Avr 25, 2018 7:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le prochain, à sortir en 2019, serait plus en lien avec ce que l'on connait de l'auteur....
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Dernière édition par chouchou le Mer Avr 25, 2018 7:53 pm; édité 1 fois
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norbert
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MessagePosté le: Mer Avr 25, 2018 7:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

chouchou a écrit:
Le prochain, à sortir en 2019, serait plus en lien avec que l'on connait de l'auteur....



Et a accumulé beaucoup d'avis très enthousiastes en Italie ! Wink
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norbert
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MessagePosté le: Dim Avr 29, 2018 1:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant




Emil' a écrit:
J'ai hâte d'avoir ton avis Norbert Wink



Pour l'instant je n'en ai lu qu'un bon tiers, et je suis assez surpris de vos commentaires, à toi et à Chouchou, car alors que je m'attendais à être déçu, finalement j'aime beaucoup ! En tout cas pour l'instant (peut-être est-ce après que l'intrigue ne tient pas la route ?).

Alors évidemment ce n'est pas un roman "choc" ou "outrenoir" comme A mains nues ou - dans une moindre mesure - Le Fil rouge, mais ça n'en reste pas moins un polar original, palpitant, et... intrigant, où l'on retrouve bien la patte de Barbato, que ce soit dans l'intrigue d'une fausse simplicité (ne surtout pas se fier à l'apparente banalité du résumé par exemple !), qui se révèle en réalité bien surprenante, particulièrement retorse et mystérieuse ; dans les personnages finement dessinés, troubles et imprévisibles pour la plupart ; dans la construction bien maîtrisée - chaque chapitre correspond à une journée et est découpé en différentes parties (ou paragraphes) qui alternent les protagonistes et les points de vue - ou encore dans la redoutable précision et finesse de son écriture.

Barbato sait se renouveler magistralement à chaque nouveau roman, et ça aussi ça me plaît beaucoup.

Dans ce Bon à tuer (titre français plutôt médiocre je trouve, surtout en comparaison avec le titre VO Scripta Manent - "Les écrits restent"), Paola Barbato s'en prend - non sans ironie et humour - au monde littéraire bien sûr, mais surtout au système médiatique en général, de la télé aux réseaux sociaux. Et, notamment au tout début, certains portraits de personnages sont particulièrement savoureux, à l'image de celui de l'inspecteur-chef Massimo Dionisi, qui s'applique à ne jamais exceller dans son métier (il ne veut surtout pas qu'on lui confie l'enquête sur la disparition de Corrado De Angelis et veille donc à n'avoir aucune fulgurance ni bonne idée en présence de ses supérieurs) pour fuir les responsabilités , les montées en grade ou toute autre chose qui viendrait perturber son quotidien et ses petites habitudes.

Bref, en tout cas pour l'instant j'aime beaucoup, donc, et j'y retourne avec gourmandise ! Wink
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Emil
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MessagePosté le: Dim Avr 29, 2018 4:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ton amour pour Paola te rend aveugle Norbert ! Laughing (je plaisante)

Tant mieux si tu passes un bon moment, je n'ai pas trouvé le livre mauvais moi non plus, l'écriture est de qualité, l'ensemble est maîtrisé et se tient.
Lorsque j'évoque ma déception c'est concernant la puissance du texte, là où les deux premiers m'ont remuée les tripes, fait passée par tout un tas d'émotions, "Bon à tuer" m'a semblé terne.
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MessagePosté le: Dim Avr 29, 2018 4:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Emil' a écrit:


Tant mieux si tu passes un bon moment, je n'ai pas trouvé le livre mauvais moi non plus, l'écriture est de qualité, l'ensemble est maîtrisé et se tient.
Lorsque j'évoque ma déception c'est concernant la puissance du texte, là où les deux premiers m'ont remuée les tripes, fait passée par tout un tas d'émotions, "Bon à tuer" m'a semblé terne.



Encore une fois, je me prononcerai plutôt après avoir fini ce roman, mais en attendant, comme je le disais, Paola (Paolaaa, dans mes bras ! Laughing ) sait se renouveler à chaque roman et oui, effectivement, Bon à tuer est très différent de ses deux précédents publiés en France. Mais de là à le qualifier de "terne", quand même !!

Ce roman mérite d'être jugé comme tel et, à mon avis, pour l'instant en tout cas, il se place déjà bien au-dessus de la moyenne des polars qui sont publiés aujourd'hui ! Il n'est pas formaté comme tant d'autres, a une vraie originalité, est porté par une vraie "voix" - celle, unique, de Barbato -, sans compter les autres qualités que je citais dans mon précédent post...

Bref, personnellement et pour l'instant, je le trouve tout sauf terne ! Wink
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MessagePosté le: Jeu Mai 10, 2018 11:35 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Dance Flore sur Quatre Sans Quatre :

Citation:

BON À TUER de Paola Barbato



L’histoire vite fait


Pour faire s’enflammer les réseaux sociaux et s’offrir le maximum de publicité et de visibilité, puisqu’il semble que ce soit ainsi que les hommes vivent désormais, et la littérature avec, deux maisons d’édition décident de créer une rivalité entre deux écrivains en faisant paraître le même jour leur nouveau roman respectif.
Un prix reviendra à celui qui aura, bien sûr, vendu le plus de livres.
On ne peut rêver d’écrivains plus antagonistes bien entendu : Corrado de Angelis, ancien neurochirurgien, tout en finesse et classe, qui redore le blason du roman policier et Roberto Palmieri, un comique habitué des plateaux télé, shooté et alcoolisé, ce qui fait que chacune de ses apparitions publiques est attendue avec impatience et jubilation autant par les spectateurs que par les producteurs des émissions qui sont sûrs de faire une audience record grâce à ses débordements.


Le défi doit être signé en public à la télévision lors de l’émission « Le Duel », célèbre pour ses crêpages de chignon et autres tapages.


Mais ce soir-là, tout va de travers : Palmieri agresse physiquement De Angelis qui s’en va sans avoir signé le pacte, et même disparaît tout à fait.


Bien sûr tout le monde soupçonne Palmieri d’avoir éliminé son rival, dans une crise de folie furieuse, mais la solution du mystère est bien plus complexe et féroce…




Ne volete una parte ?


« Pour cette « émission merdique du 1er octobre », comme la production avait baptisé la quatrième transmission du « Duel « , la crème du trash littéraire italien avait été mobilisée. Dans le camp de la littérature noble, incarnée par Carrido De Angelis, il y avait Guido Mambelli, essayiste et critique facétieux, l’homme le plus pédant, ennuyeux et orgueilleux de toute l’intelligentsia nationale. A ses côtés, Tatiana De Salvo, exemplaire modèle d’écrivaine en pleine ascension. Elle avait maintes fois et par tous les moyens tenté de coucher avec De Angelis. Bien que flatté, il avait toujours décliné la proposition, trouvant la jeune femme quelconque. Comme son écriture, du reste. Pourtant, elle avait gagné deux prix importants et l’avait cité à l’occasion comme son « maître spirituel », aussi avait-il trouvé justifié de l’inviter à certains événements mondains.
La littérature de gare de Roberto Palmieri était représentée par Marat Doro, blogueuse, et Marzius, comique à la renommée récente. Marat Doro, toujours excessive dans ses tenues vestimentaires et dans sa langue acerbe, avait en revanche un réel talent littéraire, délibérément ignoré par les esprits hermétiques de la critique. Marzius était fait d’un autre bois : il avait publié un livre à quatre sous où il revisitait façon rap les principaux chefs-d’oeuvre de la littérature italienne. Derrière les fauteuils des partisans des deux camps s’étendaient les deux ailes de l’arène où était assis le public, trié sur le volet. La plupart était arrivés en car après des réunions exténuantes organisées par les différents fan-clubs. Beaucoup passaient pour la première fois à la télévision. Pour être certains d’allumer au moins une mèche, on avait également invité, et placé au premier rang, Germana Nerolatte, surnommée, allez savoir pourquoi, « Vol d’Ange », une très jeune écrivaine érotique, inconditionnelle de Palmieri, qui avait promis d’essayer de séduire son idole en direct. A quelques jours de l’émission, le présentateur Lollo Marchionni, vaincu d’avance par l’inexorable chute de l’audimat, avait ajouté son grain de sel.
- Trouvez-moi un beau notaire sexy, pas un vieux croulant ! Et un homme, pas une MILF comme celle des procès, sinon Roberto s’en donnera à coeur joie et De Angelis ne répondra pas, il est trop grand seigneur. Un homme, bel aspect, sérieux et bien habillé. Et jeune, moins de quarante ans, sinon je ne viens pas. »
(p.19-20)




Alors, on s’attarde un peu ?


Ça commence comme une comédie de moeurs grinçante, avec ce pacte surmédiatisé, cette façon imbécile mais sûrement payante de considérer l’édition comme une simple marchandise.
On croirait un combat dans l’arène, les milliers de spectateurs sont derrière leurs écrans, prêts à dégainer leurs commentaires sur tous les réseaux sociaux habituels.
Ce que l’un et l’autre écrit ?
Est-ce vraiment important ?
Non, ce qui compte c’est le buzz médiatique qu’on peut tirer d’un affrontement entre deux auteurs aussi antithétiques, comme quand un type très respectable est invité par Ardisson, on se demande ce qu’il fiche là et puis bien sûr on sait qu’il va être obligé de se colleter à la vulgarité et à la provocation, frisson garanti et éclats de rire aussi.
De plus, quand il y a en face un mec genre Michael Youn, évidemment, là, on atteint des sommets d’incongruité et de décalage qui ne peuvent que mettre les annonceurs d’accord : cette émission fera du bruit.


Il faut dire que les deux écrivains sont on ne peut plus dissemblables, et qu’ils représentent chacun un aspect de la production romanesque très différent, un segment différent, devrais-je dire, en ces temps de stratégies marketing et de placements de produit.
Autant Corrado de Angelis est tout ce qu’il y a de plus classe – traduisez riche, cultivé et arrogant -, autant Palmieri est vulgaire, sans aucun bagage littéraire et absolument dénué de tout talent littéraire.
Cependant, la réussite ne se compte pas au nombre de livres lus ni aux diplômes acquis, et les deux hommes connaissent une fortune littéraire immense, chacun dans son genre, et la rivalité mise en scène est purement commerciale, puisque les lecteurs de l’un ne rencontrent habituellement pas les lecteurs de l’autre.
Mais c’est ainsi, la littérature a besoin d’un petit coup d’éclat, aussi artificiel soit-il, pour espérer faire une bonne saison.

« En réalité, sous ses airs d’émission de deuxième partie de soirée, Le Duel n’offrait que du vide. Sa seule ambition était de faire couler du sang, métaphoriquement parlant, et de dépasser à coups de hurlements les décibels de la publicité pour gagner des points d’audimat. »


Ainsi donc, Corrado et Roberto doivent signer ce pacte, devant les caméras, devant tout un panel depuis la blogueuse trash jusqu’à la jeune romancière à succès, mais le plan s’enraye.
Roberto est dans un état pas possible, - mais non, pas seulement dû aux produits qu’il affectionne – il a une peur bleue et, contre tout attente, malgré son côté imprévisible, il se jette sur son pseudo-rival et tente de l’étrangler en l’accusant de vouloir le tuer.


Bien entendu, la scène est encore plus savoureuse mais Corrado De Angelis ne se sent pas porté à plaisanter et refuse de signer ce pacte ridicule, jusqu’à ce que son éditeur lui fasse comprendre qu’il n’est plus maître de son destin…
Il signe donc et s’en va, en colère et offensé pendant que Roberto continue son délire paranoïaque.
C’est qu’il est persécuté, Roberto.
Pour de vrai.
Des mois que ça dure.
Une femme est là partout où il va et lui téléphone en numéro masqué, prononce seulement son prénom, lui envoie des copies de son roman…
Elle le rend dingue, littéralement, il crève de trouille et ses habitudes de vie un peu trash font le reste.
Son agent Cesare passe son temps à éponger les catastrophes derrière lui, mais cette soirée-là dépasse largement ce qu’il est prêt à accepter surtout que, le lendemain, Corrado De Angelis a disparu, que Roberto est couvert de sang et ne se souvient de rien, rien du tout.


Difficile d’en dire plus sans trop en révéler… mais quand même il y a des enlèvements et des petites corrections chirurgicales sur les séquestrés qui les font terriblement ressembler aux personnages des romans de Corrado.


L’intrigue est rocambolesque à souhait, divertissante et horrifique comme on aime (âmes sensibles attention) qui donne la part belle à des personnages peu communs.
Le roman est plus profond qu’on ne pense à première vue, une vraie réflexion sur le personnage et sur l’acte d’écrire, sur le lien entre le réel et la fiction, sur le statut du lecteur, aussi.
Et le danger qu’il peut y avoir à faire semblant d’être ce qu’on n’est pas, car alors il se trouve toujours quelqu’un pour vous contraindre à abattre vos cartes.
Quelquefois il est même très très persuasif.


Je vois votre mine déçue, alors je fais un geste : un sourd-muet, une chienne blanche, un assistant à la morgue, de délicieux chaussons à la courge et un critique littéraire infect… (Ça existe pas, en vrai.)



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