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Pottsville, 1280 habitants - Jim Thompson (Rivages/Noir)
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Ven Avr 29, 2016 8:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ironheart a écrit:
Emil' a écrit:
Je n'ai jamais réussi à noter ce roman (version folio), je crois que je l'ai aimé comme je l'ai détesté Confused


Moi, c'est clair, je l'ai détesté. Enfin les premières pages, pas pu aller au-delà !



Faudrait que je ressorte ma version Folio, mais je comprends que certains ne puissent pas supporter déjà l'argot horrible rajouté à la traduction, sans même parler du fait qu'avec près de 20 à 30% du manuscrit original mis à la poubelle, ce n'est même plus une traduction, mais une sorte d'adaptation du genre "Faulkner traduit par Nabilla"...
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Dim Mai 01, 2016 10:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

Alice a écrit:
norbert a écrit:

Mr. Green


j'aime ta réponse Norbert !


Il faut dire que j'avais aussi aimé ta question !
Plus sérieusement, et pour te répondre en prenant un exemple, toi qui aimes particulièrement Dennis Lehane, tu as l'habitude de le lire depuis le début dans des traductions intégrales (les romans de Lehane ne sont pas tronqués lorsqu'ils sont traduits en français) et normalement de grande qualité.
D'un autre côté, tu sais aussi que certains romans de Lehane sont plutôt "courts" (environ 350 pages en grand format par exemple), là où d'autres font le double de page, comme Le pays à l'aube.

Imaginons maintenant que, pour une raison ou une autre, Rivages ne publie plus Lehane, et qu'à la place celui-ci soit récupéré par un éditeur comme Gérard de Villiers, l'auteur décédé des fameux SAS, et que de Villiers décide de ne publier des romans étrangers qu'à condition qu'ils ne dépassent pas les 250 pages en format poche (comme ses SAS justement), ce qui entraîne forcément de très grosses coupes dans les manuscrits originaux de Lehane, et qu'en plus le tout soit traduit par des traducteurs/étudiants en pleine formation, en train d'apprendre leur métier.

Si ensuite quelqu'un te demandait de choisir, pour découvrir le nouveau roman de Lehane, entre lire la traduction tronquée éditée par GdV ou, miracle car Rivages a pu entre-temps racheter les droits de Lehane et donc le refaire traduire intégralement, lire la traduction intégrale du même roman qui vient finalement de paraître chez Rivages, que choisirais-tu ? Wink
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Alice
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Lun Mai 02, 2016 10:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

mais oui, j'ai compris... Wink
Dés que tu parles de mon idole absolu, ça devient tellement plus clair ! Wink

J'ai déjà mis "1280 habitants" sur ma liste des lectures prévues...
Je ne connais ni l'auteur, ni le contexte littéraire dans lequel il a été "découvert" en France (peut-être que tu as pensé que j'étais un peu dur à la détente à cause de ça) par contre, j'ai vu que c'était un auteur prolixe alors, au fait, faut-il commencer par celui-ci ou plutôt par un autre plus "représentatif" du style de l'auteur ?
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Horatio
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MessagePosté le: Lun Mai 02, 2016 6:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tu peux commencer par celui-là ou par
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norbert
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MessagePosté le: Mar Mai 03, 2016 5:51 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pareil qu'Horatio : que tu commences par Pottsville, 1280 habitants ou L'assassin qui est en moi, ce sont ses deux grands classiques qui sont bien représentatifs de Thompson.
Après, si tu aimes, tu pourras aller fouiller plus loin dans sa bibliographie.



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Dernière édition par norbert le Sam Mai 07, 2016 8:38 pm; édité 1 fois
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Alice
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Mar Mai 03, 2016 8:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

OK
Merci Norbert et Horatio...
Je vais voir lequel des 2 me tombe en 1er dans les mains.
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norbert
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MessagePosté le: Dim Mai 15, 2016 7:50 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :

Citation:

Pop. 1280 enfin en version intégrale


1275 âmes, roman mythique de Jim Thompson et de la Série Noire.
On savait, entre autres grâce à Jean-Bernard Pouy, qu’il y avait en fait 1280 habitants, et qu’il manquait des passages entiers à la traduction française.
Voilà enfin la version intégrale et retraduite : Pottsville, 1280 habitants.


Nick Corey, shérif du village de Pottsville, 1280 habitants n’est pas le plus vaillant, ni le plus futé des hommes.
Ses problèmes s’accumulent au point de troubler son sommeil et son appétit.
Sa réélection s’annonce difficile, les maquereaux du bordel local se foutent de lui, le shérif de la ville voisine le prend pour un imbécile, sa femme est une harpie, sa maîtresse se fait battre par son ivrogne de mari…
Et ce n’est là qu’une partie de ses ennuis.
Alors :

« Alors j’ai réfléchi, et réfléchi, et puis j’ai réfléchi encore un peu. Et j’ai fini par arriver à une décision.

Ce que je devais faire, j’ai décidé que je n’en savais foutrement rien. »


Mais tous ceux qui cherchent des crosses à Nick Corey devraient peut-être se méfier, car il est peut-être plus malin, et moins gentil qu’il n’en a l’air…


Chef d’œuvre absolu, dont Bertrand Tavernier a tiré le génial Coup de torchon, en le transposant dans l’Afrique coloniale avec un Philippe Noiret époustouflant.
Toute la force grinçante, l’ironie noire, la violence de la critique sociale, l’absurde plouc poussés à l’extrême.

Violent, noir, sans pitié, désespéré, sans aucune illusion sur la nature humaine, la quintessence de Jim Thompson enfin disponible en version intégrale.
Une progression narrative impeccable, aucune concession à la morale, des personnages atroces et un héros inoubliable.

Nick joue admirablement au con, et quand son interlocuteur s’aperçoit que c’est lui le dindon de la farce, il est trop tard, les mâchoires du piège se sont déjà refermées sur son cou.
Absolument génial et indispensable.
Nick Corey voit toute la saloperie du monde, sait que ce sont toujours les mêmes qui paient pour ceux qui sont inaccessibles.
Mais il ne tente pas d’y remédier, n’en conçoit même aucune amertume, il s’en sert comme excuse pour ses propres saloperies, et tape sur les faibles, parce que ce sont ceux qui sont à sa portée.
Redoutable Nick !

Ce qui ne veut pas dire qu’il faille le prendre pour un abruti facile à berner.
Voilà comment, sous ses allures d’idiot, il se fout de la gueule d’un agent d’un agence privée dont le nom vous rappellera quelque chose :

« C’est bien vous qui avez mis fin à la grande grève des cheminots ? (…)

Ah, sur ce coup là, il vous en a fallu du cran ! Quand je pense à ces cheminots qui vous bombardaient de morceaux de charbon, et qui vous arrosaient à plein seaux d’eau, alors que vous, les Talkington, vous n’aviez rien d’autre pour vous défendre que des fusils de chasse et des Winchester semi-automatiques ! Oui, vraiment, je vous tire mon chapeau ! »



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Dodger
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MessagePosté le: Dim Mai 15, 2016 7:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A noter, sur le blog de Laherrère, un commentaire très détaillé et intéressant d'un internaute sur la nouvelle traduction de Jean-Paul Gratias, qui ne serait pas selon lui aussi bonne qu'on veut bien le dire - exemples à l'appui.

Voici son commentaire, histoire de vous en faire profiter. C'est un peu long, mais il fallait bien ça :

Citation:
Bonjour Jean-Marc. Bravo pour votre compte-rendu qui rend pleinement justice au chef-d’oeuvre de Jim Thompson. Et, naturellement, il est toujours bon de signaler que cette nouvelle édition restitue tous les passages qui avaient été supprimés ou simplifiés par notre néanmoins sympathique Marcel Duhamel.
Mais quelle déception, si l’on regarde la traduction de Jean-Paul Gratias d’un peu plus près !
D’abord, le traducteur fait passer le récit de Nick du passé au présent. Quand Thompson a décidé de faire parler son héros au passé, il savait ce qu’il faisait. Ce que Nick nous raconte, il le fait avec un regard rétrospectif qui lui permet de glisser des réflexions, des jugements, des regrets, etc., sur le Nick qui ETAIT dans l’action. Il y a le Nick qui raconte, qui prend ses distances, qui ironise, et celui qui AGISSAIT. Ce qui change tout et donne un ton, un style, une profondeur temporelle à l’histoire que nous lisons. On ne verra jamais un traducteur de James, Melville, Poe, Tolstoï ou Stevenson se permettre une telle liberté. Non, il faut en finir avec cette manie, chez certains traducteurs français, de mettre au présent des romans écrits au passé : il faut n’avoir aucun sens de ce que c’est qu’un style, une vision pour se livrer à une telle trahison.
Mon autre réticence porte sur la traduction proprement dite. Il suffit de prendre le 1er paragraphe du chapitre 2, qui est en réalité le début du récit de Nick, pour mesurer l’ampleur des dégâts : « Ce matin-là, je sors de mon lit, je me rase et je prends un bain, alors qu’on était seulement lundi et que je m’étais récuré à fond l’avant-veille. » Est-ce que je suis le seul à sentir ce qui cloche dans ce passage ? « Ce matin-là », il est clair qu’on s’attend à un passé, comme dans l’original en anglais ! Les trois présents qui suivent sonnent comme de grosses maladresses. « alors qu’on était » : que viennent faire ici cet imparfait, et le plus-que-parfait qui suit ? C’est complètement incohérent ! Jamais personne ne parlerait ainsi, et c’est pourtant ce qu’il fallait absolument donner comme impression : celle d’un langage parlé, naturel, celui de tout le monde. On en est loin avec ce galimatias ! Gratias aurait dû traduire : « Ce matin, je sors de mon lit, je me rase et je prends un bain, alors qu’on est seulement lundi et que je me suis récuré à fond avant-hier. » Cela aurait été une trahison du style du grand Thompson, mais avec une certaine cohérence. Mais en réalité, pour être fidèle à la version originale, il aurait absolument fallu traduire : « CE MATIN-LA, JE SUIS SORTI DE MON LIT, JE ME SUIS RASE ET J’AI PRIS UN BAIN, ALORS QU’ON ETAIT SEULEMENT LUNDI ET QUE JE M’ETAIS RECURE A FOND L’AVANT-VEILLE. » Cela changeait tout, on aurait eu affaire à un type qui vous raconte ce qui lui est arrivé il y a quelque temps (ce jour-là) et cela aurait ressemblé à du Thompson. Tout cela pour dire que j’attends d’une traduction de roman policier la même fidélité que celle des traductions des autres romans de la littérature. Surtout lorsqu’il s’agit d’auteurs de la trempe de Jim Thompson. Conclusion (et immense regret) : une grande traduction de Pop. 1280 est encore à venir.
P.S. On entend souvent dire, à propos des retraductions de Rivages/Noir, qu’elles sont enfin complètes, intégrales, etc. C’est vrai, il y en a d’excellentes, comme celles de James Lee Burke par Freddy Michalski, pour prendre un seul exemple, mais pour beaucoup d’autres, quel gâchis, quels à-peu-près ! Leur mérite principal est d’être complètes, mais c’est bien le moins qu’on puisse attendre d’une traduction et il n’y a pas de quoi s’en gargariser outre mesure. On a tous une grande dette envers Rivages/Noir, mais il n’en reste pas moins qu’il y a souvent un grand manque de rigueur littéraire dans le choix des traducteurs. Dommage !

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norbert
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MessagePosté le: Lun Mai 16, 2016 7:46 am    Sujet du message: Répondre en citant

Dodger a écrit:
A noter, sur le blog de Laherrère, un commentaire très détaillé et intéressant d'un internaute sur la nouvelle traduction de Jean-Paul Gratias, qui ne serait pas selon lui aussi bonne qu'on veut bien le dire - exemples à l'appui.



J'espère que quelqu'un qui s'y connait en traduction ou qui a une connaissance approfondie de l'anglais viendra lui répondre et rectifier les erreurs qu'il véhicule, car il avait justement laissé le même commentaire (en plus véhément) sur Amazon à la sortie du livre, avec seulement 2 étoiles/5, hurlant là aussi à la trahison, jusqu'à ce qu'un autre commentateur vienne relever ses erreurs à lui et répondre point par point à ses arguments.
Peu de temps après, le commentaire initial avait disparu du site... pour réapparaître ce week-end sur le blog de JML !
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Dodger
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MessagePosté le: Lun Mai 16, 2016 12:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sérieux ? Son commentaire m'avait interpellé, surtout quand on sait que Jean-Paul Gratias est un des traducteurs de l'anglais les plus respectés actuellement. C'est peut-être un traducteur raté, le monsieur ? Surprised
C'est vrai en tout cas qu'il faudrait avoir accès au texte original pour pouvoir faire soi-même la comparaison, ça serait intéressant. Le point que le commentateur relève sur le passage du passé au présent ne manque tout de même pas de pertinence, me semble-t-il, mais on sait aussi qu'il est toujours facile d'extraire une phrase d'un ensemble pour tourner le dit ensemble en ridicule...
Bon, en tout cas, j'ai maintenant cette nouvelle version à portée de main, et toujours aussi hâte de découvrir ce texte qui manque sérieusement à mon bagage classique en polar !
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norbert
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MessagePosté le: Lun Mai 16, 2016 1:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Dodger a écrit:

Bon, en tout cas, j'ai maintenant cette nouvelle version à portée de main, et toujours aussi hâte de découvrir ce texte qui manque sérieusement à mon bagage classique en polar !


Tu devrais te régaler à sa lecture, même moi ça avait été mon cas à l'époque où non seulement j'étais moins "totalement" versé dans le roman noir, et en plus avec la "traduction" Gallimard puisque je l'avais lu en Folio.
Bonne découverte, alors ! Wink



Dodger a écrit:
Sérieux ? Son commentaire m'avait interpellé, surtout quand on sait que Jean-Paul Gratias est un des traducteurs de l'anglais les plus respectés actuellement. C'est peut-être un traducteur raté, le monsieur ? Surprised



Je me suis dit la même chose...
En tout cas, heureusement Jean-Paul Gratias vient justement de lui répondre entre-temps sur le blog de JM Laherrère :


Jean-Paul Gratias a écrit:


Monsieur Raymond Delley hurle à la TRAHISON à propos de ma trad du Thompson. À le lire, j’ai l’impression qu’il est aussi compétent pour parler de trado que moi pour expliquer la physique quantique.
Petite mise au point : à ce jour, j’ai traduit 102 bouquins (américains, anglais, irlandais, néo-zélandais), dont 5 romans de Thompson. Je viens de feuilleter ceux-ci : j’en ai traduit 3 au passé, les 2 autres au présent (Pottsville et L’assassin qui est en moi). Le choix du présent de narration n’est donc pas systématique.
À chaque fois qu’on me demande de parler de traduction en public (Université Bordeaux 3, quais du Polar, Espace Landowski de Boulogne, etc.), je commence par dire que traduire, c’est faire des choix : choix entre plusieurs synonymes français pour rendre un terme anglais, choix entre « tu » et « vous » pour rendre le pronom « you », choix du temps des verbes pour rendre l’omniprésent « preterit » anglais.
Le preterit anglais et le passé simple français ne sont pas véritablement équivalents, car les anglophones utilisent leur preterit aussi naturellement dans la langue orale que dans la langue écrite. À mon âge avancé (70 ans), je n’ai pas souvenir d’avoir entendu une seule fois un francophone me raconter sa vie au passé simple.
Ce choix des temps est un sujet de conversation entre traducteurs, bien sûr. Ceux que je connais bien (et qui travaillent aussi pour Rivages) raisonnent comme moi : le bouquin qu’on nous confie, on le lit, on réfléchit, et on choisit le temps de la narration à adopter. Si le présent « fonctionne » bien pour la version française, on est content, ça roule. Si ça ne « marche » pas, on se rabat sur le passé composé ou le passé simple.
Donc, encore une fois, le choix du présent n’est pas automatique.
Quelques mots à présent sur « 1275 âmes », la première version française de « Pottsville ».
D’abord, merci à Marcel Duhamel qui mérite notre éternelle reconnaissance pour avoir fait connaître Jim Thompson aux lecteurs français. Sa traduction n’est pas irréprochable, mais c’est grâce à elle que j’ai connu le roman de Thompson, introuvable en anglais à l’époque. On y trouve des faux sens, des contresens, des approximations, des coupures, mais elle est jouissive à lire. Et devinez quoi, monsieur Raymond Delley : Duhamel a choisi de traduire le roman au PRÉSENT. Encore un traître ? Non, un professionnel de la traduction.
Le plus gros roman que j’aie traduit, c’est « Rouge ou Mort » de David Peace, 790 pages en grand format, 1.830.00 signes sur une légende du football anglais. Les commentaires de matches y sont nombreux. On y trouve, par exemple : « Steve Heighway passe à Kevin Keegan. Keegan centre pour John Toshack. » Mettez tous les verbes au passé simple : sur 790 pages, c’est pénible à lire.
Monsieur Raymond Delley a le droit de s’indigner. Et moi, j’ai le droit de traduire au présent SI JE VEUX.
Il peut s’indigner auprès de François Guérif, directeur de collection historique de Rivages/Noir. Il peut aussi me dénoncer à la Gestapo, je serai fusillé très sévèrement avec des balles rouillées.


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MessagePosté le: Lun Mai 16, 2016 4:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ah ah ah !!! Excellente réponse de Jean-Paul Gratias, le mieux placé pour justifier ses choix, et il le fait avec autant de précision que d'humour. C'est tout simplement parfait Very Happy
Merci Norbert d'avoir fait suivre sa réaction !
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MessagePosté le: Lun Mai 16, 2016 9:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

super de voir la réponse
le commentaire m'avait intrigué.
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Le Vol des Cigognes

MessagePosté le: Mar Mai 17, 2016 10:37 am    Sujet du message: Répondre en citant

Traduttore, traditore ... traduire c'est trahir...
C'est une des 1ères choses qu'on nous dit quand on étudie un texte traduit en français à partir d'une langue étrangère.
Ce qui veut dire que la perfection n'existe pas.

Je trouve les éclaircissements de Jean-Paul Gratias plutôt convaincants... et puis il a de l'humour. Ne le fusillons donc pas tout de suite, il pourrait encore continuer son travail qq temps Wink
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Mer Fév 15, 2017 1:04 am    Sujet du message: Répondre en citant




Et un 10/10 de Kafka65 sur PP, avec un commentaire englobant à la fois ce Pottsville et L'Assassin qui est en moi :

Citation:


Nick Corey est shérif, comme Lou Ford de L’Assassin qui est en moi.
Mais là ou Lou est quasi psychopathe, Nick n’est qu’un simple désœuvré. Bon, pour un désœuvré, il s’active tout de même beaucoup, principalement dans le domaine de l’alignement des cadavres.
Les deux romans ont des similarités : deux shérifs donc, deux monologues intérieurs et deux séries meurtrières et deux logiques implacables, suivies méticuleusement pas nos deux meurtriers.
Mais autant Lou suit la logique d’un malade mental, autant Nick n’applique que la logique d’un pauvre type qui ne sait pas prendre en compte toutes les données d’un problème, ou en tous cas souffrant d’un certain nombre de biais. D’où l’inévitable effet comique qui , de ce fait, est beaucoup plus présent dans Pop. 1280.
Deux livres qu’on ne peut s’empêcher de rapprocher sans pour autant donner le sentiment d’une redite.
Ils forment un dyptique formidable, indispensable à tout lecteur de roman noir.






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