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clémence Serial Killer : Patrick Bateman
Age: 41 Inscrit le: 10 Sep 2009 Messages: 882 Localisation: Ain
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Posté le: Dim Aoû 20, 2017 8:30 am Sujet du message: Comme de longs échos - Elena Piacentini - Fleuve Noir |
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A paraître le 24/08/2017 (Fleuve Editions)
« Partout, les monstres sont chez eux… »
Vincent Dussart est sûr de son coup.
Ce break imposé par sa femme va prendre fin aujourd’hui. Il n’a rien laissé au hasard. Comme toujours.
Confiant, il pénètre dans la maison de son épouse. Le silence l’accueille. Il monte les escaliers. Puis un cri déchire l’espace. Ce hurlement, c’est le sien. Branle-bas de combat à la DIPJ de Lille. Un mari en état de choc, une épouse assassinée et leur bébé de quelques mois, introuvable. Les heures qui suivent cette disparition sont cruciales. Le chef de groupe Lazaret et le capitaine Mathilde Sénéchal le savent.
Malgré ses propres fêlures, ou peut-être à cause d’elles, Sénéchal n’est jamais aussi brillante que sous la pression de l’urgence. Son équipe s’attend à tout, surtout au pire. À des milliers de kilomètres, un homme tourne en rond dans son salon. L’écran de son ordinateur affiche les premiers éléments de l’affaire. Ce fait divers vient de réveiller de douloureux échos…
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Fredo Michael Myers
Age: 48 Inscrit le: 10 Avr 2004 Messages: 8982 Localisation: Paris
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clémence Serial Killer : Patrick Bateman
Age: 41 Inscrit le: 10 Sep 2009 Messages: 882 Localisation: Ain
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Posté le: Sam Aoû 26, 2017 7:13 pm Sujet du message: |
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Dès les premières pages, le ton est donné. Elena Piacentini place la barre haute et la suite va le confirmer. Avec beaucoup de talent, l'auteur met momentanément de côté Léoni pour donner corps au Capitaine Mathilde Sénéchal. Cette dernière va évoluer dans un univers sombre et malgré tout assez familier des lecteurs d'Elena Piacentini (les légistes de ses romans se font des clins d'yeux, rien que ça ! ).
Mathilde Sénéchal n'est pas exactement la copine idéale et pourtant on sent entre ses fêlures quelque chose d'éclatant, de tout proche, prêt à fleurir pour peu qu'on trouve le bon dosage dans l'arrosage.
Les pages de ce roman exhalent des parfums cachés, des histoires cryptées et de la matière à explorer - pour plus tard. On rencontre au fil des pages des personnages délicieux tant dans leur être que dans leurs relations, à Mathilde, à la vie, à l'amour.
La frêle et attachante Adèle mérite un paragraphe à elle seule tant ce qu'elle vit et ce qu'elle laisse montrer d'elle la rend splendide. Elle donne de la rondeur à l'apparente rigidité de Mathilde, et son lien au chien me donne à penser que tout comme aux gourmands, on ne peut que faire confiance aux humains qui aiment les animaux.
Dans la galerie des personnages, je suis restée toute chose face à ce Pierre chercheur d'Ours, "vivant pilier de la Nature" (Charles Baudelaire), empli d'une douce pudeur qui encore aujourd'hui trois semaines après avoir fermé les pages me rend frissonnante : un tempérament tenace, des interstices pour les sentiments, la carcasse soumise à rude épreuve...
Et puis, la poésie du titre ! Ciel ! Je trouve d'une extrême délicatesse les titres qui font honneur au lecteur, j'en vois plusieurs dans ce que j'ai pu lire jusqu'à présent (Grossir le ciel, La nuit n'est jamais complète, Un long moment de silence) et ce roman Comme de longs échos mérite une place sur le podium.
"Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent."
J'ai exhumé ce poème de Baudelaire dont le vers est extrait pour réaliser que c'est lui qui trouve finalement les mots les plus approchants de ma sensation pour commenter le dernier né d'Elena Piacentini. J'ai une affection folle pour les romans qui font la part belle aux sens... et ce roman est parfumé, c'est magique.
Bien sûr la menthe de Mathilde (il me tarde d'en savoir plus dans le prochain roman), les descriptions olfactives des lieux, et ce passage plus que divin sur les arômes du cognac est d'une justesse folle, d'une sensualité terrible dans le contexte entre Mathilde et Albert, d'une beauté à couper le souffle, j'ai du le relire au moins dix fois.
On le trouve au chapitre 62, page 263 : « C'est l'hiver. Le chêne brûle dans la cheminée. Tu es bien peinard sur un canapé en cuir. Il y a un havane dans le cendrier mais tu ne vas pas le fumer de suite. Tu croques un carré de chocolat. Quelqu'un est en train de peler une orange dans la pièce. Sur les claies du grenier, des pruneaux finissent de sécher. Un essaim d'abeilles s'est tapé l'incruste dans la soupente. Tu sens maintenant ? »
Un passage d'Elena Piacentini qui fait une nouvelle fois écho à la suite du poème des Correspondances de Baudelaire : "Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens, Qui chantent les transports de l'esprit et des sens."
J'ai vraiment été charmée par l'écriture travaillée, fine, et ciselée, la clarté et pureté dans le vocabulaire, l'emploi du mot exact pour un rendu cristallin, la concordance temporelle et le style incisif et lumineux, mordant.
Je pourrais également parler de l'intrigue qui se dévore avec appétit, viles turpitudes de l'âme humaine incluses et méandres intelligents à souhait. En terminant ma lecture, je suis restée sous le charme du roman, fond et forme, pleine d'empathie pour une auteure qui se renouvelle avec brio et qui marque un coup de maître pour son entrée chez Fleuve. |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11676 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Jeu Aoû 31, 2017 8:40 pm Sujet du message: |
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Comme de longs échos d'Eléna Piacentini vient de remporter le Prix Transfuge du Meilleur Polar français 2017, comme nous l'apprend Claude Le Nocher sur son blog, avec une reproduction de la chronique d'Elise Lépine parue dans Transfuge Magazine.
(j'en ai profité pour relier ce topic à sa fiche PP) _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mar Oct 23, 2018 5:32 pm Sujet du message: |
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Un détail dans le roman, mais qui va sans doute interpeller les plus sportifs...
Citation: | Cette année, au semi-marathon de Lille, Sqalli ambitionne de passer sous la barre des soixante-trois minutes. L'objectif est à sa portée. |
C'est pas techniquement impossible mais il est en forme le type ! A 3mn du record de France et moins de 5mn du record du monde. Plutôt un athlète professionnel qu'un policier lambda.
Voici les différents records du semi-marathon (course de 21.097 km)
Record du monde : 58'23''
Record de France : 1'00''09
Record du semi-marathon de Lille : 59'05''
Et seuls des Kenyans et un Ethiopien sont passé sous un heure là-bas, comme quasiment partout ailleurs. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8731 Localisation: Hexagone
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Posté le: Mar Oct 23, 2018 6:00 pm Sujet du message: |
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Bien vu ! _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Dim Nov 11, 2018 5:15 pm Sujet du message: |
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Mon avis vient de paraître sur Polars Pourpres.
Sur Polars Pourpres a écrit: | Nouvel éditeur, nouveaux personnages
Aujourd'hui est un jour important pour Vincent Dussart. Il vient voir sa femme avec l'idée de la faire revenir à lui, elle qui a décidé qu'il lui fallait faire un break. Il a préparé ses arguments et s'apprête à lui proposer un voyage. Oui mais voilà, il la retrouve assassinée. Et aucune trace de leur bébé, si ce n'est quelques gouttes de sang qui pourraient être les siennes.
La police arrive sur place et trouve Vincent en état de choc. Lazaret et ses hommes le savent bien, dans ce genre de drame, le coupable est souvent un proche. De là à soupçonner le mari, il n'y a qu'un pas. Surtout lorsque celui-ci semble avoir des choses à cacher...
On connaît Elena Piacentini depuis quelques années grâce à des romans réussis comme Le Cimetière des chimères ou Des forêts et des âmes parus chez Au-delà du raisonnable. Certains la connaissent même depuis les premières enquêtes de Pierre-Arsène Leoni, parues chez Ravet-Anceau il y a déjà une dizaine d'années. C'est au Fleuve qu'officie la Lilloise d'origine corse cette fois-ci, et elle abandonne pour l'occasion son personnage fétiche.
Dans cet opus, inspiré par un fait divers réel, nous suivons une petite équipe de policiers de la DIPJ de Lille, parmi lesquels le chef de groupe Lazaret et la jeune capitaine Mathilde Sénéchal. Les protagonistes ne sont pas extraordinaires, dans tous les sens du terme, mais là où certains en font trop, Elena Piacentini fait dans la sobriété et ce n'est pas forcément plus mal. Les personnages et les situations sont crédibles et parviennent finalement à toucher le lecteur tout en simplicité. À commencer par Sénéchal, jeune policière à la fois pugnace et sensible, qui présente à la fois des points communs et des différences avec Leoni.
L'intrigue connaît d'intéressants revirements, d'autant qu'un ancien policier contacte les enquêteurs lillois pour signaler une affaire non résolue sur laquelle il a travaillé à l'époque et qui connaît des similitudes pour le moins troublantes avec celle qui les occupe aujourd'hui. Il faut faire vite, car le fils de la victime, âgé de quelques mois, est peut-être encore en vie.
Sans être sa plus grande réussite, Comme de longs échos est un très honnête suspense, écrit avec sobriété par Elena Piacentini, qui introduit là de nouveaux personnages qu'on sera sans doute amenés à revoir prochainement.
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_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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