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Le Rôle de la guêpe - Colin Winnette (Denoël)

 
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norbert
Serial killer : Hannibal Lecter


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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Sam Nov 17, 2018 1:37 am    Sujet du message: Le Rôle de la guêpe - Colin Winnette (Denoël) Répondre en citant

Après Là où naissent les ombres (en poche chez J'ai Lu) et Coyote, l'Américain Colin Winnette signe Le Rôle de la guêpe (The Job of the Wasp), qui vient de paraître dans la collection Sueurs froides de Denoël, traduit par Robinson Lebeaupin.






Le livre :

Un nouvel élève vient d’arriver à l’orphelinat, un établissement isolé aux mœurs aussi inquiétantes qu’inhabituelles.
Il entend des murmures effrayants la nuit, et ses camarades se révèlent violents et hostiles.
Quant au directeur, il lui souffle des messages cryptiques et accusateurs.
Seul et rejeté par ses pairs, le nouveau tente de survivre à l’intérieur de cette société inhospitalière.

Une rumeur court parmi les pensionnaires, selon laquelle un fantôme hanterait les lieux et tuerait une personne par an.
Tous les ans, les garçons se réunissent, sous l’impulsion de quelques anciens, pour démasquer celui d’entre eux qu’ils pensent être le fantôme… et l’éliminer !

Simple mascarade potache ou mise en scène sordide pour justifier les meurtres rituels ?
Cette année, le prétendu fantôme a été clairement désigné : c’est le petit nouveau.
Pour une simple et bonne raison, on ne l’a jamais vu saigner, et les guêpes, très nombreuses dans cette bâtisse, ne le piquent pas.
La chasse aux sorcières peut commencer.



« Le Rôle de la guêpe est merveilleusement glauque et bizarre, comme une version gothique de Sa Majesté des mouches. Colin Winnette a un talent naturel admirable et lire son oeuvre est un pur bonheur. »
PATRICK DeWITT, auteur de Les Frères Sisters

« Un roman spectral qui explore, comme Sa Majesté des Mouches de William Golding, la violence et la perversion des adolescents entre eux. »
Frantz Hoez, L'OBS




>> Lire les premières pages



>> Le site de l'auteur : https://www.colinwinnette.net/



L'auteur :

Colin Winnette, écrivain et poète, est né à Denton, au Texas.
Il a reçu de nombreux prix aux Etats-Unis pour ses romans, poèmes et nouvelles.
Il écrit aussi régulièrement pour le Believer et Electric Literature.
Il vit à San Francisco.
Après Là où naissent les ombres et Coyote (Denoël, 2016 et 2017), Le Rôle de la guêpe est son troisième roman publié en France.






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« Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
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norbert
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Le Serment des Limbes

MessagePosté le: Lun Déc 10, 2018 7:21 am    Sujet du message: Répondre en citant




>> La chronique d'Audrey sur Light And Smell :

Citation:

Le Rôle de la guêpe, Colin Winnette



Si j’ai eu envie de m’attarder sur ce roman, c’est d’abord en raison, ou à cause, de sa couverture que je trouve aussi dérangeante que fascinante.
Cette guêpe à l’orée d’un œil à la beauté glaçante ne peut qu’attirer l’attention tout en donnant envie de fuir loin, très loin.
On peut donc dire que cette couverture annonce dès le début au lecteur l’ambivalence des sentiments que ce roman ne manquera pas de faire naître chez lui.
Car le résumé, qui me semble d’ailleurs quelque peu éloigné de ce que vous trouverez dans le livre, ne vous prépare pas vraiment à la tournure que vont prendre les événements.
Je m’étais ainsi attendue à une vague histoire de persécution dans une ambiance teintée de fantastique quand j’ai découvert bien plus que cela.


L’auteur va bien plus loin dans le glauque, l’horreur et le bizarre.
À travers un narrateur à la froideur déstabilisante, il vous propose une histoire abordant des thèmes difficiles : la persécution, la malveillance, la violence individuelle et collective, la force des croyances, la recherche d’un sentiment d’appartenance et ses dérives…
Mais ce qui met vraiment mal à l’aise, ce ne sont pas ces thèmes courants, notamment dans les romans noirs, mais le fait qu’ils soient abordés du point de vue d’adolescents.
Dans l’imaginaire collectif, l’enfance est liée à l’innocence, mais ici enfance et adolescence sont placées sous le signe de la malveillance et de la méchanceté.
Nous découvrons ainsi un orphelin placé dans un orphelinat aux mœurs plutôt hostiles.
Asocial et assez égocentrique, il n’arrivera pas vraiment à s’intégrer à ses « frères »…
Mais la situation prend une tournure encore plus délicate quand des meurtres sont commis au sein de l’orphelinat.


À la fois accusateur et accusé, notre protagoniste se met à soupçonner tout le monde, à commencer par ce directeur qui lui semble tour à tour sympathique puis manipulateur.
Mais qu’en est-il vraiment ?
Ami ou ennemi dont il faut venir à bout avant qu’il ne ligue les autres orphelins contre lui ?
Le doute s’installe, l’ambiance devient étouffante et poisseuse, les tensions croissent, les rancœurs s’installent, la peur s’immisce dans l’orphelinat en même temps que s’accumulent les disparitions…
Et puis il y a ces rumeurs d’une présence spectrale qui laissent sceptique notre narrateur, mais qui ne manqueront pas de semer le doute et l’effroi dans l’esprit des lecteurs.
La frontière entre réalité et monde fantasmagorique semble donc mouvante entre les mains de l’auteur qui, tel un metteur en scène, construit patiemment un décor horrifique prompt à enfermer votre imagination dans des scénarios plus angoissants les uns que les autres.


La tension monte crescendo, bien que l’auteur ménage régulièrement des pauses à travers les considérations presque philosophiques de notre orphelin, et c’est avec horreur que le lecteur assiste à un pseudo procès de cet orphelin bouc émissaire qui passe auprès de ses pairs de potentiel meurtrier à fantôme qu’il convient de faire disparaître.
À travers une mise en scène à la fois éloquente et grotesque, l’auteur nous convainc du poids du groupe en tant qu’entité et des exactions qu’un faux sentiment, entre autres, de camaraderie peut faire commettre à chacun.
Une dilution des responsabilités inhérente aux groupes qui peut mener au pire des chaos et aux actions les plus condamnables que ce soit ici, ou dans la vraie vie d’ailleurs.


La malveillance de certains jeunes protagonistes met donc fortement mal à l’aise car elle est dépeinte avec détachement et de manière désagréablement réaliste !
Difficile de parler de bons et de méchants dans ce roman puisque même le protagoniste a un comportement des plus ambivalents.
Froid et méthodique notamment dans les plans qu’il imagine pour se débarrasser de ses ennemis supposés, il est impossible de le prendre en pitié.
Colin Winnette se délecte d’ailleurs du doute qu’il installe, petit à petit, dans notre tête.
Victime d’un système qui l’a privé d’amour ou malade d’une personnalité égocentrique et calculatrice, qu’en est-il vraiment de ce personnage dont on partage les pensées pendant plus de 200 pages ?


Sur ce point, à chacun de tirer ses propres conclusions, mais ce qui est certain, c’est que le doute est roi dans ce récit, ce qui vous met dans un climat permanent de questionnement et de tension.
Un procédé efficace pour s’assurer de votre entière attention devant cet enchaînement de faits catastrophiques dont on essaie tant bien que mal de déterminer le fil conducteur.
Et pour ce faire, vous n’aurez que les pensées d’un orphelin dont l’ambiguïté n’inspire pas vraiment la confiance et des dialogues dont il est parfois difficile de déterminer la véracité.
Ces doutes permanents m’ont parfois frustrée, notamment avec une fin qui n’apportera pas les réponses tant attendues, mais ce sont aussi eux qui m’ont permis de m’immerger totalement dans ce récit aux relents angoissants de films d’horreur.


L’orphelinat en lui-même apporte également cette dimension dramatique qui fait le sel de ce roman.
Ce lieu austère, dans lequel les orphelins vivent quasiment en autarcie, semble porter intrinsèquement en lui le terreau du drame.
On ne sera donc nullement surpris qu’il soit le théâtre d’événements perturbants.
Mais derrière l’horreur d’un récit teinté de fantastique, Winnette semble aussi dépeindre de manière plus ou moins directe, l’horreur cette fois-ci bien humaine, d’un endroit délaissé par les autorités publiques qui demandent à un homme seul de gérer son établissement avec toujours moins de moyens, mais toujours plus d’orphelins.
Si la critique sociétale, une parmi d’autres, est intéressante en soi, elle sert aussi ici parfaitement l’intrigue puisque le manque de ressources ne pourra qu’avoir un impact sur ces orphelins conscients du problème…
Avec cynisme, on en vient d’ailleurs à se demander si les meurtres ne sont pas un moyen de régulation comme un autre.


Ce climat malsain dans lequel on évolue passe par les péripéties, bien sûr, mais aussi par le style atypique de Colin Winnette, qui allie froideur et pensées teintées de poésie et de philosophie, un mélange efficace qui garantit une immersion totale dans ce huis clos dont on regrettera seulement de ne pas avoir percé tous les mystères.
La plume de l’auteur plaira donc à ceux qui acceptent de ne pas rentrer dans l’émotif, mais dans l’efficacité, la froideur et la complexité derrière une apparente simplicité.


En conclusion, Colin Winnette a su imposer ici son style, un style efficace dont la relative froideur cache des questions non dénuées d’une certaine profondeur.
Derrière des situations qui frisent parfois l’absurde, l’auteur semble sonder l’âme humaine dans toute sa noirceur et sa complexité.
Il en ressort une histoire qui dérange, met mal à l’aise et laisse le lecteur seul face à ses doutes, notamment sur la dimension horrifique du livre.
Déstabilisant et fascinant, à l’image de son protagoniste, Le Rôle de la guêpe fait partie de ces romans qui ne plairont pas à tout le monde, mais qui ne laisseront aucun lecteur indifférent.




(Les mises en gras sont de l'auteur du blog)
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Le Juge Wargrave
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MessagePosté le: Lun Déc 10, 2018 10:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je sais que la couv' est un montage, mais quand même, pour le coup le nom de la collection sied à merveille à la couv' ! Confused
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La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
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chouchou
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MessagePosté le: Mar Déc 11, 2018 6:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mon avis:

Citation:
L’isolement, l’absence de repères familiaux, la lutte de jeunes individus pour se faire accepter dans une communauté fermée nous portent vers un intangible récit noir. Dans ce centre de détention temporaire et non comme une école, tel le précise en incipit le directeur de la structure, ne présage rien de positif et nous pousse benoîtement dans une atmosphère pointée par le mystère et l’effroi. Le doute ou l’espoir ne semble pas permis et dès les premières lignes on prend bien conscience de l’évidence….

«Un nouvel élève vient d’arriver à l’orphelinat, un établissement isolé aux mœurs aussi inquiétantes qu’inhabituelles. Il entend des murmures effrayants la nuit, et ses camarades se révèlent violents et hostiles. Quant au directeur, il lui souffle des messages cryptiques et accusateurs. Seul et rejeté par ses pairs, le nouveau tente de survivre à l’intérieur de cette société inhospitalière.

Une rumeur court parmi les pensionnaires, selon laquelle un fantôme hanterait les lieux et tuerait une personne par an. Tous les ans, les garçons se réunissent, sous l’impulsion de quelques anciens, pour démasquer celui d’entre eux qu’ils pensent être le fantôme… et l’éliminer!

Simple mascarade potache ou mise en scène sordide pour justifier les meurtres rituels? Cette année, le prétendu fantôme a été clairement désigné : c’est le petit nouveau. Pour une simple et bonne raison, on ne l’a jamais vu saigner, et les guêpes, très nombreuses dans cette bâtisse, ne le piquent pas. La chasse aux sorcières peut commencer. »

Colin Winnette, auteur texan primé à plusieurs reprises, nous a déjà gratifiés de romans aboutis sur un format généralement court qui néanmoins exprime à chaque fois un véritable ancrage dans le noir et la sueur froide! (Cf. Là où naissent les ombres et Coyote)

Assez rapidement, pour son atmosphère, j’ai ressenti des accointances avec le long métrage Les âmes grises tiré de l’ouvrage éponyme de Philippe Claudel. Ne me posez pas la question je ne saurai vous éclairer, c’est instinctif. Bien que nous n’ayons pas de repères temporels et spatiaux et que le récit n’évoque pas des thématiques strictement similaires, j’ai eu ce net ressenti.

L’enfant, au centre du roman, fait face à ses coreligionnaires , trente au total, ainsi qu’à deux adultes son directeur et une enseignante. Sans coup férir le récit oblique vers l’insondable, l’innommable. Insondable car le rationnel n’a pas voix au chapitre, bien que la cohérence reste concrète. Innommable car il faut se figurer que l’on est face à des enfants qui, on le suppose, ont déjà vécu des traumatismes, des blessures, des fêlures et qui se trouvent imprégnés dans un tourbillon damné. Le face à face particulièrement entre le responsable et le protagoniste principal présente justement une force psychologique cynique. Ballotté entre bienveillance d’apparat et rigidité autoritariste, le récit se pare inévitablement d’une chape de cruauté couplée au mystère des lieux. On ne saurait affirmer quel est le plus dérangeant…

L’écriture et le roman nous laissent une empreinte et celle-ci se tatoue progressivement sur notre épiderme et dans nos cellules grises.

Fureur roide!

Chouchou

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