El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11568 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Lun Mar 20, 2017 6:34 pm Sujet du message: Plaisir en bouche, de Béatrice Joyaud |
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Citation: | Balthazar Chacun, orphelin, est un autodidacte qui, dès 15 ans, s'est consacré à la gastronomie. Vite considéré comme un génie de par ses facultés hors normes à distinguer les goûts et sa déconcertante facilité à cuisiner toutes sortes de plats, il devient, avec son restaurant Arthus (3 étoiles, le summum), le symbole d'une nouvelle tendance intellectuelle, le Misme, qui prône la recherche de l'essence de chaque chose en la débarrassant de ses atours. Cette "mode", par sa radicalisation rapide, montre vite ses limites et passe du dépouillement à la fonctionnalité, puis devient une culture du néant, du vide synonyme de la fin de l'art et de la culture. La cuisine de Balthazar s'en ressent et il perd une étoile. La nouvelle, étrangement, lui avait été annoncée la veille par une lettre anonyme. Cette lettre, par son contenu, l'aide à réaliser qu'il lui faut abandonner le Misme pour en prendre le contre-pied absolu. Balthazar Chacun ouvre un nouveau restaurant totalement baroque, orgiaque, qu'il nomme le Palais des nuits. Un fonds d'investissement américain spécialisé dans les placements éthiques lui fournit l'argent nécessaire et le succès est foudroyant. Cette lettre anonyme sera la première d'une série qui, à chaque fois, l'aidera à repousser les limites de son champ d'investigation gustatif. Le drame arrivera lorsqu'il ne lui restera plus que l'être humain à fignoler en sauce. |
Mon commentaire sur Polars Pourpres :
Citation: | Un ouvrage atypique, ou comment Balthazar devient un remarquable cuisinier avant d’être foudroyé en plein ciel de sa carrière quand on démontre qu’il a servi de la chair humaine à ses clients. Un style poétique et ensorcelant, proche de celui de la littérature blanche, qui ravit de bout en bout. Béatrice Joyaud rend crédible l’ascension de ce maître queux, avec ses tourments, ses appétits fous et ses désirs de gloire, quelque peu contrôlé par de nébuleuses lettres anonymes. Un portrait saisissant d’une société étrange, dominé par un courant dénommé « misme » qui affadit tout, où la peine capitale existe et où les rapports des tribunaux ne sont jamais consignés par écrit. Je suis plus dubitatif quant à la dernière partie, avec la manipulation et le rôle de l’avocate privée, Barbara, privée de l’une de ses mains. Mais l’ouvrage, dans sa globalité, est remarquable, diablement original et envoûtant, qui m’a fait penser, d’une certaine manière, au « Parfum » de Süskind. |
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