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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11573 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Sam Nov 19, 2016 10:49 am Sujet du message: Les Arbres, en hiver, de Patrick Eris |
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Citation: | Dans les montagnes du Jura, par un long hiver enneigé, on tue des familles de façon particulièrement violente. Un tueur en série d’un genre nouveau… En temps normal, une telle affaire mobiliserait les foules et la police. Sauf que dans une société en pleine dégénérescence ou seul compte un jeu de téléréalité qui obsède la nation, personne ne s’inquiète de ce qui se passe au fin fonds de la plouquie…
Seul un adjudant de gendarmerie et ses subordonnés décident de lutter contre l’indifférence générale. Même s’ils sont complètement dépassés par la situation, ils vont s’acharner à découvrir la vérité et sauver des vies. Et notre adjudant de gendarmerie a pour lui un avantage : il parle à la forêt, et la forêt lui parle… |
Dernière édition par El Marco le Sam Nov 19, 2016 10:53 am; édité 1 fois |
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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11573 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Sam Nov 19, 2016 10:50 am Sujet du message: |
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Mon avis sur Polars Pourpres :
Citation: | Les montagnes jurassiennes, durant un long et sinistre hiver. Un tueur en série s’en prend à des familles entières, dans des maisons isolées, au hasard de ses pulsions. Pour confondre et arrêter le monstre, une équipe de trois gendarmes, de simples individus pas habitués à un tel déchaînement de violence. Et leur chef, un adjudant qui a noué une étrange relation avec la forêt. Une forêt qui semble également être désespérée par une telle sauvagerie…
Ce roman de Patrick Eris arrive sur la pointe des pieds, avec beaucoup de modestie, qui plus est chez un éditeur qui n’a pas véritablement la faveur des médias. Est-ce pour autant un ouvrage anodin ou ne méritant pas que l’on s’intéresse à lui ? Que nenni. Car il porte en lui de nombreuses qualités, tant littéraires qu’humaines. Avec une belle économie de moyens, l’auteur nous livre un récit à la fois glacé et glaçant. Contrairement à beaucoup de ses compatriotes, il ne cherche nullement à épouser la mode ou plagier les automatismes américains. Avec une langue belle et poétique (les premiers paragraphes de ce livre ressemblent à s’y méprendre à des passages de Et au milieu coule une rivière), Patrick Eris décline une histoire sombre et prenante, de la première à la dernière page. L’intrigue est solide et efficace, avec de beaux retournements de situations et des personnages intelligemment croqués, qu’ils soient sympathiques ou sur le fil du rasoir. L’écrivain prend également le contrepied de ce que l’on peut souvent lire dans ce type de livres, avec un simple trio d’enquêteurs, pas particulièrement exercé au combat, à la résolution d’énigmes, ou prémuni contre la panique engendrée par une fusillade ou une agression. Des militaires certes motivés, mais ayant perdu toute foi en leur mission, dépassés par la barbarie du tueur, en proie aux plus profondes désillusions, et dont les tâches les plus ordinaires sont contrariées par le manque endémique de moyens. Seule note d’espoir sur cette portée désenchantée : le rapport si étrange et pourtant vivifiant du narrateur avec la nature, lorsqu’âgé de sept ans, il s’est perdu dans les bois. Un exil momentané et involontaire qui a nourri son âme, l’a emplie de préceptes déontologiques puissants, et a définitivement marqué son esprit de galopin devenu adulte, puisqu’il s’accorde désormais de salvatrices pauses dans ces univers végétaux et minéraux, sans le chaos, la toxicité et la nocivité du monde extérieur.
Patrick Eris nous livre ici un roman noir très intéressant et atypique, une délicieuse paire de parenthèses qui s’ouvre et se referme en à peine plus de deux-cents pages sur une histoire où désespérance et foi en l’être humain se confondent. Un bien joli mariage de maux, porté par une plume saine et inspirée. De tels instants de fraîcheur et de bonté dans un paysage littéraire policier parfois routinier, un si joli chemin de traverse où l’on se serait volontiers perdu pendant encore une salve de chapitres supplémentaires, une escapade auprès d’un protagoniste qui mêle avec autant de bonheur anonymat et singularité, on en redemande !
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