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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11571 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Dim Aoû 31, 2008 9:02 am Sujet du message: Moisson rouge, de Dashiell Hammett |
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Depuis quarante ans, Donald Willsson règne en maître absolu sur Personville, petite cité minière du Montana. Pour contrer l'agitation syndicale, il a fait appel à des gangsters qui ont pris le contrôle de la ville. Scandalisé par cette situation, son fils Donald engage un détective, le Continental Op, mais est assassiné peu avant l'arrivée du privé. Celui-ci, après avoir démasqué le meurtrier, décide par loyauté envers son client, de "nettoyer" la ville. |
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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11571 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Lun Sep 01, 2008 6:03 am Sujet du message: |
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Mon avis est paru sur Polars Pourpres :
Citation: | Ecrit en 1929 par Dashiell Hammett, La moisson rouge est un délicieux roman noir qui réunit tous les ingrédients du genre : des criminels en grande quantité et toujours prêts à faire parler la poudre, de belles femmes causant bien du désagrément aux hommes qui les côtoient et une ambiance crépusculaire. Le récit y est viril à souhait, avec son lot de scènes d’actions et d’affrontements, avec un langage qui manie la concision et l’argot. Les descriptions des protagonistes sont savoureuses, le personnage de détective privé est un brillant calculateur, et c’est avec joie que l’on plonge dans cette intrigue dense et aux nombreuses ramifications. L’ensemble tient du whisky millésimé dont on savoure chaque gorgée et dont on s’étonne presque naïvement qu’il ait pu conserver un tel arôme malgré les années. |
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erta Meurtrier
Age: 51 Inscrit le: 09 Mai 2007 Messages: 325 Localisation: BZH
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Posté le: Dim Oct 05, 2008 1:25 pm Sujet du message: |
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Il y a un tel tourbillon de meurtres dans un nid de guêpes aux tempéraments bien trempés que l'histoire devient tortueuse et difficile à suivre par moment.
Toutefois, le principal attrait du roman n'est pas l'énigme en elle même mais le saisissant tableau dressé par D Hammett de sur la lutte contre le crime sous la prohibition aux USA.
J'ai acheté la très belle édition "CAL" de 1967 au format presque carré (16,5 x 18,5) avec couverture toilée rigide (reprenant le tableau "de ma fenêtre" peint en 1932 par Kane), contenant un cahier d'étude d'une 50aine de pages sur les évènements qui ont inspiré le roman (Les US de 1918 à 1939, La prohibition, La lutte contre le crime, Le crime dans le cinéma et la littérature, L'année 1930 aux USA et dans le monde, D Hammett sa vie son oeuvre).
Au final, la lecture de ce cahier m'a davantage captivé que le roman (bon néanmoins). _________________
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MiKa Meurtrier
Age: 43 Inscrit le: 30 Mar 2008 Messages: 476 Localisation: Bois Guillaume (76)
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Posté le: Jeu Juil 30, 2009 1:15 am Sujet du message: |
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Je viens de le terminer et je partage l'avis d'El Marco, le roman est excellent.
Des gangsters purs et durs comme on les aime contre un détective astucieux et peu commode ... Que du bonheur ! |
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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11571 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Jeu Juil 30, 2009 10:58 am Sujet du message: |
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Heureux de voir que ça t'a plu, MiKa. |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Sam Jan 31, 2015 6:45 pm Sujet du message: |
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Mon avis vient de paraître sur Polars Pourpres et va dans le sens de celui de Marco.
Citation: | Et Hammett inventa le roman noir
Le narrateur, un privé de la Continental Detective Agency, est invité à Personville (ou Poisonville, comme la surnomment ses habitants) par Donald Willsson. Il se rend chez lui, où il est accueilli par sa femme, mais attendra en vain l'éditeur du Morning et Evening Herald. En effet, sa femme lui apprend vers onze heures qu'il ne rentrera pas chez lui ce soir. Et pour cause, car il a été abattu de quatre balles vers dix heures, comme le « Continental Op » l'apprendra le lendemain. Il commence alors à enquêter sur le meurtre et rencontre Elihu Willsson, père de la victime et magnat local, à la demande de qui il va se charger de « nettoyer la ville ».
Paru initialement en 1929, puis en 1932 en France sous le titre La moisson rouge, Red Harvest est depuis considéré comme l'un des plus grands classiques du « noir ». Premier roman de Dashiell Hammett (1894-1961), il est également le premier à mettre en scène le « Continental Op », détective récurrent de l’auteur. Le texte a été retraduit intégralement en 2009 par Pierre Bondil et Nathalie Beunat pour Gallimard. Il a été publié en Série Noire (et depuis en Folio Policier), ainsi qu'en Quarto dans un volume comprenant de nouvelles traductions des autres romans de l'auteur, Sang maudit, Le faucon maltais, La clé de verre et L'introuvable, ainsi que deux textes introductifs et une biographie de l'auteur bien documentée et richement illustrée.
Le « Continental Op », l'un des premiers détectives dits « hard-boiled » (ou durs à cuire), a un sens de la justice tout particulier, pour ainsi dire amoral, tant que cela va dans le sens de ses intérêts. C'est en montant les gangs rivaux de la cité minière de Personville les uns contre les autres, faisant au passage grimper en flèche le taux de criminalité, qu'il va la mettre à feu et à sang pour mieux la nettoyer, quitte à risquer lui-même sa peau. Il sera en cela aidé par la belle Dinah Brand, archétype de la femme fatale du roman noir, qui a fricoté un temps avec Donald Willsson, comme avec pas mal d'autres hommes d'ailleurs.
Hormis le point de départ, Moisson Rouge est plutôt difficile à résumer, surtout sans trop en dire, car l'action et les rebondissements sont incessants. Fusillades, courses-poursuites, explosions, cadavres en pagaille... C'est un véritable feu d'artifice, qui ne peut s'achever que comme il a commencé, dans le sang.
L'histoire étant racontée par le détective à la première personne, on se doute bien qu'il ne va pas mourir en plein milieu du roman. D'ailleurs, sa propension à se tirer des fusillades et autres explosions pour ainsi dire sans une égratignure agacera peut-être certains lecteurs. Malgré cela, on suit avec beaucoup d'intérêt l'enquête musclée du « Continental Op ». Et l'on comprend aisément pourquoi, à une époque où les romans policiers se déroulaient généralement dans l'ambiance feutrée des manoirs anglais, ce roman fit sensation, marquant d'une pierre blanche l'histoire des littératures policières.
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_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Sam Jan 31, 2015 7:21 pm Sujet du message: |
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Très belle chronique, ça me donne encore plus envie d'entamer mon Quarto !
Par contre - horreur et putréfaction -, ne pourrait-on pas renommer le titre de ce fil comme le titre du roman, à savoir Moisson rouge (et non pas La moisson rouge) ? _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Lun Fév 02, 2015 9:44 am Sujet du message: |
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Merci Norbert, j'ai corrigé.
Le Quarto est une belle bête.
"La moisson rouge", c'est le titre de la première traduction de Red Harvest en français. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11680 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Mar Fév 03, 2015 7:17 am Sujet du message: |
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Hoel a écrit: | Merci Norbert, j'ai corrigé.
Le Quarto est une belle bête.
"La moisson rouge", c'est le titre de la première traduction de Red Harvest en français. |
Merci à toi.
Oui, le Quarto est tellement une belle bête qu'on se sent presque intimidé en l'ouvrant !
Mais ne serait-ce que pour les photocopies de documents ou couvertures d'origine, sans parler bien sûr de la vie de l'auteur, c'est passionnant.
Et puis ce roman - que je n'ai pas encore lu - est plus que culte : il est à l'origine quasiment de tout... _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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grolandrouge Serial Killer : Patrick Bateman
Age: 48 Inscrit le: 16 Fév 2017 Messages: 867 Localisation: Sarthe
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Posté le: Jeu Avr 13, 2017 9:02 am Sujet du message: |
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Mon vote sur Polars Pourpres: 7/10
Citation: | Quel plaisir de retrouver l'époque de la prohibition (en livre bien sûr), dans ce roman tout en action. Je trouve toutefois que la raison qui fait rester le personnage principal dans Poisonville n'est pas très crédible, mais on s'en arrange. |
_________________ "Le cadavre est à terre et l'idée est debout."
Victor Hugo |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Ven Fév 18, 2022 7:43 pm Sujet du message: |
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Hoel a écrit: | Mon avis vient de paraître sur Polars Pourpres et va dans le sens de celui de Marco.
Citation: | Et Hammett inventa le roman noir
Le narrateur, un privé de la Continental Detective Agency, est invité à Personville (ou Poisonville, comme la surnomment ses habitants) par Donald Willsson. Il se rend chez lui, où il est accueilli par sa femme, mais attendra en vain l'éditeur du Morning et Evening Herald. En effet, sa femme lui apprend vers onze heures qu'il ne rentrera pas chez lui ce soir. Et pour cause, car il a été abattu de quatre balles vers dix heures, comme le « Continental Op » l'apprendra le lendemain. Il commence alors à enquêter sur le meurtre et rencontre Elihu Willsson, père de la victime et magnat local, à la demande de qui il va se charger de « nettoyer la ville ».
Paru initialement en 1929, puis en 1932 en France sous le titre La moisson rouge, Red Harvest est depuis considéré comme l'un des plus grands classiques du « noir ». Premier roman de Dashiell Hammett (1894-1961), il est également le premier à mettre en scène le « Continental Op », détective récurrent de l’auteur. Le texte a été retraduit intégralement en 2009 par Pierre Bondil et Nathalie Beunat pour Gallimard. Il a été publié en Série Noire (et depuis en Folio Policier), ainsi qu'en Quarto dans un volume comprenant de nouvelles traductions des autres romans de l'auteur, Sang maudit, Le faucon maltais, La clé de verre et L'introuvable, ainsi que deux textes introductifs et une biographie de l'auteur bien documentée et richement illustrée.
Le « Continental Op », l'un des premiers détectives dits « hard-boiled » (ou durs à cuire), a un sens de la justice tout particulier, pour ainsi dire amoral, tant que cela va dans le sens de ses intérêts. C'est en montant les gangs rivaux de la cité minière de Personville les uns contre les autres, faisant au passage grimper en flèche le taux de criminalité, qu'il va la mettre à feu et à sang pour mieux la nettoyer, quitte à risquer lui-même sa peau. Il sera en cela aidé par la belle Dinah Brand, archétype de la femme fatale du roman noir, qui a fricoté un temps avec Donald Willsson, comme avec pas mal d'autres hommes d'ailleurs.
Hormis le point de départ, Moisson Rouge est plutôt difficile à résumer, surtout sans trop en dire, car l'action et les rebondissements sont incessants. Fusillades, courses-poursuites, explosions, cadavres en pagaille... C'est un véritable feu d'artifice, qui ne peut s'achever que comme il a commencé, dans le sang.
L'histoire étant racontée par le détective à la première personne, on se doute bien qu'il ne va pas mourir en plein milieu du roman. D'ailleurs, sa propension à se tirer des fusillades et autres explosions pour ainsi dire sans une égratignure agacera peut-être certains lecteurs. Malgré cela, on suit avec beaucoup d'intérêt l'enquête musclée du « Continental Op ». Et l'on comprend aisément pourquoi, à une époque où les romans policiers se déroulaient généralement dans l'ambiance feutrée des manoirs anglais, ce roman fit sensation, marquant d'une pierre blanche l'histoire des littératures policières.
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Je viens de lire ton avis Hoel et il est remarquable. Il va m'être difficile de "passer après" ! Je suis en train de finir ce roman et tu as tout dit, même le côté indestructible du Continental Op (j'y ajoute sa "facilité" à obtenir les aveux des uns et des autres). _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Ven Fév 18, 2022 10:27 pm Sujet du message: |
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Merci M'sieur. À la vérité, je me souviens à peine avoir écrit ça mais ça date un peu et j'approche les 400 avis et 1000 votes mine de rien. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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Le Juge Wargrave Ishigami le Dharma
Age: 39 Inscrit le: 17 Oct 2012 Messages: 8733 Localisation: Hexagone
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Posté le: Sam Fév 26, 2022 12:17 pm Sujet du message: |
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Mon très modeste avis :
Citation: | "Poisonville est mûre pour la moisson. C'est un boulot qui me plaît et je suis fin prêt".
Beaucoup de choses ont déjà été dites sur ce roman noir, archétype du genre. Inspiré par sa propre (et courte) expérience à l'agence Pikerton, et notamment son passage dans la ville minière de Butte (Montana), Dashiell Hammett signe là un monument, un jalon du roman hard-boiled. Je m'ajoute au concert de louanges, ce roman est d'une rare efficacité. Et dire qu'il a bientôt un siècle... |
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003). |
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