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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Jeu Mar 15, 2018 4:30 pm Sujet du message: Salut à toi ô mon frère - Marin Ledun (Série Noire) |
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La Série Noire publiera le 3 mai, Salut à toi ô mon frère, un nouveau roman de Marin Ledun présenté comme "une comédie policière pétillante et rythmée".
Gustave, 17 ans, le cadet des six enfants de la famille Mabille-Pons, est un ado au caractère enjoué que tout le monde adore. Seulement voilà, il a disparu et la police l’accuse d’avoir orchestré le braquage d’un bar-tabac avec deux acolytes masqués. La vidéo de télésurveillance ne laisse pas de place au doute…
Pour Charles et Adélaïde, ses parents, mais aussi pour ses frères et soeurs, la situation est incompréhensible. Gus est incapable de faire une chose pareille, il y a forcément une explication. Mais laquelle ? Et où est-il passé ?
C’est Rose, l’aînée des filles, qui prend les recherches en main, aidée du lieutenant Richard Personne, un flic aux yeux vert-pêche dont le charme ne la laisse pas indifférente. Pendant ce temps, Adélaïde, en véritable passionaria, organise la défense de son fils qui en a bien besoin, car les rumeurs vont bon train et les idées reçues racistes ne tardent pas à pointer leur nez : malgré la bonne volonté de sa famille d’adoption, Gus le Colombien n’aura pas échappé son atavisme supposé de narco-trafiquant en puissance…
Marin Ledun revient à la Série Noire avec une comédie policière pétillante et rythmée, qui n’est pas sans points communs avec la saga Malaussène de Pennac : une tribu déglinguée et sympathique, des personnages attachants et anti-conformistes.
A noter que La Guerre des vanités sortira parallèlement, le même jour, en Folio Policier. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/
Dernière édition par Hoel le Jeu Mar 15, 2018 4:42 pm; édité 1 fois |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Jeu Mar 15, 2018 4:34 pm Sujet du message: |
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Hâte de voir ce que donne Marin dans ce registre humoristique qu'on lui connaît peu. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mer Avr 24, 2019 11:09 am Sujet du message: |
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Le second tome de cette série, La Vie en rose est annoncé pour le 16 mai, en voici le résumé.
Je vais déjà tâcher de lire le premier.
Rose s’est installée avec le lieutenant Personne et doit s’occuper de la fratrie en l’absence de ses parents, partis parcourir la Polynésie.
Comme si ces obligations familiales ne suffisaient pas, elle est confrontée au cambriolage de Popul’Hair, le salon de coiffure où elle donne des lectures, et à la découverte inopinée de sa grossesse. Entre deux nausées et deux crises existentielles, Rose gère tant bien que mal le suivi scolaire de l’un, les peines de cœur et les bêtises des autres.
Mais ces soucis sont sembler minimes lorsque que l’ex petit-ami puis le meilleur ami de sa sœur Camille sont assassinés. Peu après, c’est Camille elle-même qui disparaît.
En parallèle des forces de police, Rose mène l’enquête pour arrêter le meurtrier qui continue de s’en prendre aux adolescents du lycée local. _________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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chouchou Serial Killer : Patrick Bateman
Age: 53 Inscrit le: 01 Mar 2014 Messages: 768
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Posté le: Mer Avr 24, 2019 11:25 am Sujet du message: |
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Mon avis sur le premier opus:
Citation: |
Marin nous a habitués aux écrits sociaux, politiques, ou purement et simplement sombres. On rentre là dans un exercice de style dont il ne nous avait pas habitués, bien qu’en interlignes de l’humour, du burlesque pointés. Comme précisé par l’éditeur, et donc assumé, l’auteur se livre, ouvert, à un effort de la trempe de Daniel Pennac, époque Malaussène. Sans « traîtrise », sans le goût de la resucée, il nous expose un roman tel une soupape de respiration, pour expulser un pan algique de son existence qu’il combat par la dérision mais pas que…
«Un père, une mère et leurs six enfants. Deux filles, quatre garçons. Une équipe mixte de volley-ball et deux remplaçants, ma famille au grand complet. Neuf en comptant le chien. Onze si l’on ajoute les deux chats.» La grouillante et fantasque tribu Mabille-Pons : Charles clerc de notaire pacifiste, Adélaïde infirmière anarchiste et excentrique. Les enfants libres et grands, trois adoptés. Le quotidien comme la bourrasque d’une fantaisie bien peu militaire.
Jusqu’à ce 20 mars 2017, premier jour du printemps, où le petit dernier manque à l’appel. Gus, l’incurable gentil, le bouc émissaire professionnel a disparu et se retrouve accusé du braquage d’un bureau de tabac, mettant Tournon en émoi.
Branle-bas de combat de la smala ! Il faut faire grappe, retrouver Gus, fourbir les armes des faibles, défaire le racisme ordinaire de la petite ville bien mal pensante, lutter pour le droit au désordre, mobiliser pour l’innocenter, lui ô notre frère. »
Chaque phrase, chaque paragraphe, chaque chapitre est l’occasion de se référer à des repères de culture musicale, littéraire, politique ou populaire. Toutes les virgules sont des sourires, tout point est le moment de reprendre une inspiration. L’inspiration, il en montre et contribue à nous immerger dans des souvenirs, des étincelles gravées sur du 8mm. Cette vie de tribu ardéchoise propose l’archétype d’une existence communautaire bardée de valeurs humanistes. (ce n’est peut-être pas le hasard que ce département en est le décor!…) car l’homme originaire de ce lieu bordant le Rhône, face au pays drômois, pourrait s’enorgueillir, dans son histoire contemporaine, d’avoir prôné des formes alternatives du vivre ensemble. L’empreinte radiculaire, de rien, est bel et bien affichée, or il n’est pas un partisan mais nous délivre en filigrane des messages sur la déliquescence de notre société et ses valeurs morales. En pointant son bic tel un baron, pas de l’écluse, sur l’amoralité, le racisme « ordinaire », l’emballement médiatico-populaire propre aux réseaux sociaux, ah ça me fait rire, ou à la conciergerie de petites communes.
De part ses esquisses appuyées de personnages hauts en couleurs, où les histoires singulières succèdent aux histoires singulières, de profils riches mais atypiques, l’auteur croque à pleines dents dans (son) un idéal du nucléaire, sans fission mais avec une énergie inextinguible, à la Sady Rebbot.
Quand le thermomètre engrange les degrés Celsius ce ton frais, sans être dans la conserverie Belle-îloise, permet de temporiser car les références sont multiples, sans monter la sauce, le travelling balaie nombre d’artistes de tout poil. Et il est dru, prurigineux, non! pas ferrugineux, le bulbe pileux en évitant le capillotracté. On reçoit, on exulte, on se rebiffe pour la félicité de Gus, en scandant la liturgie politique et chansonnière des Béru.
Marin Ledun a su parfaitement distiller ses influences en passant par Pennac, Jean Baptiste Pouy, Hervé Prudon et j’ai aussi ressenti par certains côtés une verve à la Boudard. Si la principal motivation de son roman fut l’expression d’une douleur calicielle et son expulsion grâce à JJ, force est de constater qu’elle ne m’a pas laissé de pierre.
Fraîcheur de vivre à Tournon-Tain à s’en taper les côtes! |
Et mon entretien à l'occasion de sa sortie;
http://www.nyctalopes.com/entretien-avec-marin-ledun-pour-la-sortie-de-salut-a-toi-o-mon-frere-a-la-serie-noir/ _________________ Celui qui affronte les monstres devra veiller à ce que, ce faisant, il ne devienne pas lui-même un monstre. |
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El Marco Charlie "Bird" Parker (modo)
Age: 45 Inscrit le: 30 Avr 2004 Messages: 11571 Localisation: Alpes-Maritimes
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Posté le: Dim Mar 15, 2020 7:54 am Sujet du message: |
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Ma chronique sur Polars Pourpres :
Citation: | Dans la famille Mabille-Pons, je demande la mère et le père, respectivement infirmière saugrenue et au farouche engagement politique, et clerc de notaire dont la modération vient tempérer les élans de son épouse. Ils ont six enfants, dont Rose, travaillant dans un salon de coiffure où elle lit des textes pour le grand plaisir des clientes. Mais au sein de cette progéniture, il y a également Gus, adopté, d’origine colombienne, qui vient de s’illustrer lors du braquage d’un bureau de tabac et qui a disparu juste après. Il est le coupable parfait aux yeux de tous, sauf à ceux de sa famille. Et c’est notamment Rose qui prend le sentier de la guerre pour retrouver son frangin et prouver son innocence.
Huit ans après La Guerre des vanités, Marin Ledun revient dans la ville de Tournon, mais sur un ton bien différent de ses autres ouvrages. En effet, l’auteur, entre autres, des puissants Modus Operandi, Marketing viral, Les Visages écrasés et L’Homme qui a vu l’homme opère un virage osé dans sa bibliographie, en signant cet opus sacrément décontracté et jubilatoire. Des personnages croustillants, qui n’engendrent à aucun moment la mélancolie. Des dialogues cocasses. Des situations drolatiques. De délicieux moments d’humour, d’autant plus réussis qu’ils étaient vraiment inattendus de la part d’un écrivain aussi engagé, et aux écrits habituellement si sombres. On retiendra de nombreux moments très amusants, comme les relations tendues, même si cela n’empêche nullement un profond attachement, entre les Mabille-Pons, ou encore les échanges de SMS entre Rose et le lieutenant Personne, devenu son amant, où le policier se voit opposer à chacun de ses messages des propositions coquines. Dans le même temps, si la forme est indéniablement distractive et réjouissante, l’intrigue déçoit un peu. Elle se réduit même à une portion indigente tandis que de nombreux clichés – certes assumés et répondant toujours aux engagements politiques et sociétaux de Marin Ledun, comme le racisme, la lutte contre les inégalités, les préjugés, etc. – sont véhiculés au gré des chapitres. Mais soyons parfaitement honnêtes : quand s’achève l’ouvrage, on en retient bien plus son souffle de décontraction que son aspect purement policier, et on est sincèrement heureux d’avoir davantage mobilisé ses zygomatiques que ses cellules grises.
Un bon moment de détente littéraire, ponctué de nombreuses références littéraires, cinématographiques et musicales, qui démontre une autre facette du talent de Marin Ledun. On retrouvera d’ailleurs bien volontiers la suite des aventures de Rose dans l’ouvrage La Vie en Rose.
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