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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Lun Avr 01, 2019 10:19 am Sujet du message: White spirit – Pierre-François Moreau (La Manufacture...) |
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White spirit, de Pierre-François Moreau paraîtra le 25 avril à La Manufacture de livres.
Elle est arrivée de Bénin City pour profiter de l’argent suisse et payer les dettes de sa famille. Elle vit sous la coupe d’une proxénète qui détient son passeport et son juju, cette figurine sacrée qui lui permet de la contrôler.
Il conçoit des jeux vidéo fun-gore qui ont fait de lui une star. Il voyage à travers le monde d’hôtel de luxe en festival de geeks, ivre de drogues et vivant dans un univers parallèle où la fiction prend le pas sur la réalité.
Le soir où elle s’asperge de White spirit et s’immole par le feu pour mettre fin à tout, c’est lui qui la sauve. Il devient à ses yeux l’homme qui peut l’arracher à ses démons. Les voici liés pour le meilleur et pour le pire, unis par leurs folies et leurs obsessions, associés pour se sortir du guêpier où ils se sont fourrés...
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11458 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Jeu Avr 25, 2019 10:20 am Sujet du message: |
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Ça sort aujourd'hui et mon avis vient de paraître sur Polars Pourpres.
Sur Polars Pourpres, Hoel a écrit: | Candide crush
Montreux, Suisse.
Elle, c’est Gifty. La jeune femme n’a pas eu d’autre choix que de quitter le Nigéria. Pour payer les dettes contractées par sa famille, une proxénète lui a confisqué ses maigres biens et l’oblige à se prostituer. Au bout du rouleau, elle achète du White Spirit et décide de s’immoler.
Lui, c’est Bruce. Il est actuellement LE concepteur de jeux vidéos fun gore du moment. Les sollicitations médiatiques et les demandes de collaboration ne lui laissent guère de répit. Seulement, là, il émerge non sans mal dans une chambre d’hôtel suisse et n’a aucun souvenir de la veille. Peut-être que le mélange tequila MDMA n’était pas l’idée du siècle ? Il sort s’aérer les esprits mais pense un moment être encore en proie à des hallucinations lorsqu’il voit une beauté noire s’avancer au bout d’un ponton, se dévêtir intégralement et s’asperger d’un produit. Lorsqu’il voit le briquet dans sa main et qu’il sent comme une odeur d’essence, il comprend.
Elle et lui n’auraient jamais dû se rencontrer. Mais le destin en a décidé autrement.
Scénariste et réalisateur de documentaires, on doit à Pierre-François Moreau des nouvelles, un récit historique sur Robert Capa (Après Gerda, aux éditions du Sonneur) et La Soif, paru en 2017 à La Manufacture de livres. Après le village andalou cadre de ce dernier titre, place à Montreux, capitale suisse du jazz et de l’humour, sur les rives opulentes du lac Léman. Pour autant, l’auteur persiste à faire se percuter des protagonistes issus d’univers diamétralement opposés que rien ne prédestinait à se rencontrer, si on peut appeler ça une rencontre. Bruce sauve donc la vie de Gifty, qui n’en demeure pas moins traquée par ses souteneurs, tandis que lui, partiellement amnésique et totalement paranoïaque, semble recherché par la police helvétique pour une raison qui lui échappe encore. Le départ improbable d’une course-poursuite de deux cents pages qui ne peut pas laisser indifférent.
Le personnage de Bruce, assez peu charismatique, n’inspire pas franchement la sympathie dans un premier temps. Mais celui qu’on perçoit d’abord comme une caricature de geek s’avère finalement plus profond que prévu et se découvrira au fil des pages des talents et sentiments qu’il ne soupçonnait pas lui-même. Il est plus aisé de se prendre d’empathie pour Gifty, jeune Nigériane de vingt-et-un ans contrainte de fuir sa Bénin City natale en raison d’une coûteuse destruction supposément commise par son père. Malgré un abattement fort compréhensible, elle se remet vite sur pied, bien décidée à ne plus se laisser dominer par autrui.
Bien écrit, on pourra tout au plus reprocher à l’auteur quelques passages un peu abscons lorsque l’onirisme paranoïaque et les dialogues hybrides d’anglais et de yoruba s’en mêlent.
Intéressant à plus d’un titre, White Spirit est un honnête roman noir qui peine cependant à convaincre totalement, sans doute en raison d’un scénario assez ténu et pauvre en surprises. Malgré cela, la lecture est loin d’être déplaisante et on relira Pierre-François Moreau avec curiosité.
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Jules Renard (1864-1910)
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