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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mar Juil 24, 2018 8:35 pm Sujet du message: Savana Padana – Matteo Righetto (La dernière goutte) |
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Savana Padana est un roman de Matteo Righetto paru l’an dernier chez La dernière goutte, dans la collection Fonds noirs.
Il est traduit de l’italien par Zooey Boubacar.
Citation: | San Vito, cette bourgade miteuse perdue au milieu de la campagne padane, pourrait être un lieu paisible où l’on trompe son ennui en regardant pousser les mauvaises herbes, une bouteille de grappa à portée de main.
En réalité, San Vito connaît une concentration assez remarquable de truands minables à la gâchette facile, Italiens d’un côté, Chinois de l’autre et Gitans en périphérie, qui se partagent le territoire et les trafics en tout genre, surveillés du coin de l’œil par des flics véreux.
La routine, en somme.
Jusqu’au jour où des Gitans fraîchement débarqués ont la mauvaise idée de cambrioler la demeure d’Ettore Bisato et, surtout, de lui voler ce qu’il y a de plus précieux à ses yeux : sa statue de saint Antoine.
Or, quand on commet l’erreur de s’en prendre aux biens de quelqu’un que l’on surnomme la Bête, les choses risquent de mal, vraiment très mal finir.
Savana Padana s’inscrit dans la même veine que Bacchiglione Blues : à la fois hommage au roman noir américain et pulp à l’italienne. |
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11460 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mar Juil 24, 2018 8:42 pm Sujet du message: |
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Mon avis est paru samedi sur Polars Pourpres.
Sur Polars Pourpres, Hoel a écrit: | Joyeux massacre à l'italienne
San Vito est une petite ville rurale et tristounette située dans la plaine du Pô. Deux bars s'y font face, l'un tenu par des Italiens, l'autre par des Chinois. Des deux côtés, ça trempe dans des combines allant du deal au braquage. Récemment, des Gitans se sont installés dans la bourgade. À peine tolérés dans l'établissement de Chen, le Tigre, ils sont haïs par les autochtones. Vivant de trafics divers et de petits larcins, ceux-ci commettent une erreur fatale. Non seulement ils cambriolent la villa d'Ettore Bisato, mais ils repartent avec ce que celui qu'on surnomme la Bête a de plus précieux : sa statue de Saint Antoine.
Très court, ce roman noir italien compte 120 pages découpées en 13 chapitres. Un nombre qui porte malheur sans doute tant les protagonistes sont tous plus ou moins des poissards invétérés. Dans cette galerie de bras cassés peints à grands traits par Matteo Righetto, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Les conversations de Berto, Sante, Nereo, Nibale et Nini ne volent pas bien haut. Autour d'une partie de cartes, devant une bière ou une anisette, on rêve de millions et de femmes fatales mais en vérité on se contente de quelques coups foireux et de prostituées de seconde zone. Le carabinier du village, le commandant Crado, ne brille pas plus par son intelligence. Seul Ettore se détache quelque peu du lot, de par son autorité naturelle et la crainte qu'il inspire et lui valent son surnom.
L'auteur n'a sans doute pas eu la prétention de signer un grand roman mais on sent qu'il a pris beaucoup de plaisir à l'écrire. Ces hommes à la bêtise crasse se retrouvent embarqués dans une spirale de violence qui va vite les dépasser. Matteo Righetto manie l'humour grinçant sans avoir l'air d'y toucher et n'hésite pas à forcer le trait ce qui nous vaut certaines scènes jubilatoires, aussi cocasses que gores, comme cette manière originale de « faire fondre une glace » (faire disparaître un cadavre dans le langage codé de la bande).
Ouvrir Savana Padana est la garantie d'avoir devant soi une bonne heure de fiction noire plaisante, qui devrait ravir les amateurs de Tarantino, entre autres.
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Jules Renard (1864-1910)
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