Posté le: Jeu Déc 04, 2014 4:38 am Sujet du message: Le Dernier Lendemain - Ryan David Jahn (Actes Sud)
Après De bons voisins et Emergency 911, Ryan David Jahn est de retour avec Le Dernier Lendemain, son troisième roman à paraître chez Actes Sud, dans une traduction de Vincent Hugon.
Le livre :
Avril 1952, Los Angeles.
Sandy Duncan bricole une arme à feu et abat son beau-père d’une balle dans la tempe.
Le garçon de treize ans tente de faire passer son geste pour le crime d’un tueur en série en gravant sur le front du cadavre un symbole inspiré d’une de ses BD favorites, mais la supercherie ne trompe pas longtemps la police.
Une amie de sa mère, comme elle entraîneuse et prostituée occasionnelle, et qui collectionne les clichés compromettants pris à l’insu de ses clients, décide de faire chanter le procureur chargé de l’affaire pour qu’il innocente le jeune garçon.
Mais elle ignore qu’elle enclenche un engrenage infernal.
De l’autre côté des États-Unis, Eugene Dahl, le créateur de la BD incriminée, trouve une lettre de chantage punaisée sur sa porte.
Suivant les instructions, il se rend dans un hôtel du centre-ville.
Il ne sait pas qu’il va y trouver un cadavre, ni qu’on va tenter de lui coller le meurtre sur le dos.
Contraint à la fuite, il va devoir, pour laver son nom, mettre au point un plan qui implique des actes bien pires que ceux qui lui sont reprochés.
Le tout avec les flics au train.
Des bas-fonds de Los Angeles à la mafia de la côte est, Ryan David Jahn met en scène des personnages broyés par la mécanique aveugle du réel. Renouant avec le thriller choral, il signe avec Le Dernier Lendemain son roman le plus ambitieux.
« Sombre, fascinant et puissant... Un talent rare. » R.J. Ellory
Ryan David Jahn est né en Arizona en 1979 et a grandi au Texas et en Californie.
Il a quitté l'école à seize ans, puis exercé quelques petits boulots avant de s'engager dans l'armée.
Il a ensuite déménagé à Los Angeles où il a travaillé dans le milieu de la télévision et du cinéma pendant plusieurs années.
Aujourd'hui, il vit à Louisville, dans le Kentucky, avec sa femme et ses deux filles.
Couronné par la Crime Writers' Association, son premier roman, De bons voisins, a également rencontré la faveur de la critique et du public français.
Après Emergency 911, Le Dernier Lendemain est le troisième roman de Ryan David Jahn à paraître dans la collection «Actes noirs».
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Jeu Déc 04, 2014 7:45 am Sujet du message:
Ssarlotte a écrit:
Le résumé me plaît beaucoup.
Moi aussi. D'ailleurs, j'ai craqué... _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11447 Localisation: Au bout du monde
Posté le: Jeu Déc 04, 2014 4:36 pm Sujet du message:
En écoutant le Cercle Polar consacré à De bons voisins (n°92) je me suis rendu compte que ce roman est quasiment la copie conforme d'un film français que j'avais vu : 38 témoins, qui est lui-même l'adaptation d'un roman de Didier Decoin, Est-ce ainsi que les femmes meurent ?.
Normal, ils ont tous deux été inspiré du même fait divers, qui fait froid dans le dos, l'affaire Kitty Genovese, qui s'est déroulée à New York en 1964.
La bande-annonce du film (qui est pas mal)
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
Posté le: Ven Déc 05, 2014 4:32 am Sujet du message:
Hoel a écrit:
Normal, ils ont tous deux été inspiré du même fait divers, qui fait froid dans le dos, l'affaire Kitty Genovese, qui s'est déroulée à New York en 1964.
Incroyable, cette histoire ! Je ne savais pas que ça avait été à ce point... Entre l'un qui monte simplement le son de sa radio pour couvrir les cris, ou l'autre qui, après avoir assisté à une bonne partie du crime, préfère rentrer sagement chez lui, verrouiller sa porte, et téléphoner à sa copine pour pouvoir en discuter - avant de téléphoner à nouveau, non pas à la police mais à la voisine de la victime pour lui raconter...
Du coup, déjà que j'avais envie de lire aussi Emergency 911 après en avoir entendu beaucoup de bien, je crois que je me pencherai également sur ces Bons voisins. _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Dernière édition par norbert le Ven Déc 05, 2014 5:32 am; édité 1 fois
Ryan David Jahn : Le Dernier lendemain (Actes noirs, 2014)
[...]
Dans certains vieux airs de jazz, l'orchestre jouait en harmonie, laissant place selon la partition à des solos de chaque instrument, se répondant musicalement, et c'est ainsi que l'ensemble offrait des morceaux magnifiques.
Voilà ce que l'on peut ressentir à la lecture de cette histoire présentant un chassé-croisé de situations parallèles, dirigées par le maestro Ryan David Jahn, excellent chef d'orchestre.
L'intrigue utilise la mythologie des romans noirs, c'est vrai : un flic mal sans sa peau, un faux-coupable piégé en fuite, un caïd mafieux sans pitié, son tueur attitré, sa fille jouant la femme fatale, une entraîneuse exerçant un chantage, un procureur arriviste, etc.
On voit ces protagonistes se succéder dans le chapitre quatorze, sorte de bilan du début de l'affaire.
Le meurtre initial commis par le petit Sandy importera moins que la suite, fort animée, des évènements.
Pour autant, l'auteur n'oublie pas le contexte sociologique de l'Amérique d'après-guerre.
Aspect social, la mère de Sandy vivotant de son “métier” de taxi-girl, sans homme fiable pour lui offrir une vie décente.
Époque florissante du Maccarthysme, et des répressions en tous genres, ainsi résumée ici :
“Les temps sont bizarres. On vit sous la menace de l'arme atomique. Les hommes politiques crient aux communistes à tort et à travers. Malgré la désagrégation de la Ligue majeure de base-ball, Bâton-Rouge ainsi que d'autres villes du Sud persistent à interdire leurs terrains aux joueurs noirs (…) On observe des soucoupes volantes aux quatre coins du pays et l'Armée nie toute responsabilité. Le monde est plus effrayant que jamais, et ça ne s'arrange pas. Et quand les gens ont peur tout est possible.”
Le cas du musicien Fingers est éloquent sur les rapports raciaux de ce temps-là.
Entre le Code Hays et la Chasse aux sorcières, Hollywood épurait à tous les niveaux.
Dans ces conditions, même si elle est inventée dans ce scénario, une campagne contre la mauvaise influence des bandes-dessinées apparaît parfaitement plausible.
Les États-Unis des années 1950 n'avaient pas que du positif, loin s'en faut.
Ce cadre permet à l'auteur de développer de manière plutôt fascinante un solide sujet criminel, où jamais on ne se perd dans les méandres de la narration.
Troisième titre traduit en français de Ryan David Jahn, qui vient confirmer avec brio le talent évident de ce romancier.
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Dernière édition par norbert le Jeu Jan 05, 2017 8:24 am; édité 1 fois
Ryan David Jahn sévit de nouveau avec un polar qui contracte les muscles et emporte le lecteur dans une spirale infernale.
« Les montres peuvent-ils être à la fois tendre et inhumains ? »
C’est la question que pose l’auteur dans ce roman aux rebondissements incessants.
Après nous avoir fait trembler sur la nature humaine avec De bons voisins, puis nous avoir emmené sur la route accompagné d’armes lourdes avec Emergency 911, Ryan David Jahn nous traîne de force dans l’Amérique du début des années 1950.
Le roman commence sur un acte qui oscille entre terreur et courage : un enfant tue son beau-père qui le maltraite d’une balle dans le crâne.
Malgré ses précautions pour déguiser son meurtre, la police va rapidement l’inculper.
Commence alors un roman choral où flics corrompus et truands s’affrontent autour d’une histoire rocambolesque.
Comme il le démontrait déjà dans Emergency 911, l’auteur maîtrise à la perfection l’art du dialogue, la science du rythme et de l’adrénaline.
Pas une seconde de répit pour le malheureux lecteur.
Avec ses intrigues très finement ciselées et ses personnages haut en couleur, Ryan David Jahn tisse une aventure dont il est impossible de se détacher.
Un suspense aux petits oignons, une enquête menée tambour battant et un lecteur ferré dès les premières phrases.
« Il va falloir que tu t’accroches. Que tu t’accroches et que tu fasses attention. »
Le ton est donné.
Un coup de maître pour cet auteur qui nous offre son polar le plus abouti.
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Dernière édition par norbert le Ven Jan 06, 2017 5:18 am; édité 1 fois
Il y a comme cela des livres et des auteurs que vous lisez sans avoir d’a priori, que vous découvrez sans avoir eu d’avis qui vous aurait donné l’envie d’affronter l’œuvre, et parfois c’est bingo, vous tombez sur le bouquin que vous aviez envie de lire à ce moment-là, alors que vous n’attendiez rien en particulier, ni en bien ni en mal.
Bien sûr, j’avais noté les précédents romans de Jahn, mais rien ne me préparait à découvrir un auteur majeur dans un genre qui combine brillamment action et réflexion approfondie sur les personnages.
Au niveau de l’action, le rythme va crescendo avec, bien sûr, l’apothéose à la fin mais, dès le début, on est pris dans le déroulement d’une histoire qui parait très simple au début, dans sa triste banalité, pour devenir un piège machiavélique pour les personnages et le lecteur, surpris par les tournants pris par une simple et triste affaire de parricide.
Vous perdre, vous faire douter, tel est le but de Ryan David Jahn.
Et ce dès les premières pages, avec un style que j’ai beaucoup apprécié et une grande faconde, à la Thomas H. Cook, pour vous perdre en route avec des mises en abyme, des flashbacks, des changements de narrateurs et des scènes racontées par plusieurs personnages avec donc des vues très différentes sur les mêmes évènements.
Le Dernier Lendemain est un petit bijou d’écriture virtuose et il est bien difficile à quitter une fois la lecture commencée.
Jahn prend un malin plaisir à nous promener avec des personnages qui ne seront jamais tels qu’on peut les avoir vus dépeints au début.
La fin justifie les moyens et tous, de façon plus ou moins visible, changeront en cours de roman, empêchant toute certitude au lecteur effrayé quant à l’avenir de certains personnages très attachants, comme Candice, Carl le flic et, bien sûr, Eugène qui se retrouve dans une panade qu’il n’a jamais provoquée ni imaginée.
Faux semblants et retournements de situation interdisent toute somnolence ou ennui.
Un style magnifique, un scénario « vintage » très bien construit, des personnages inoubliables et profondément humains, un énorme coup de cœur, quoi !
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Dernière édition par norbert le Ven Jan 06, 2017 5:12 am; édité 1 fois
Andrew était encore un nourrisson quand sa mère fut froidement abattue sous ses yeux à Dallas, en 1964.
Pourtant, il se souvient avec une précision déconcertante de ce jour fatidique – l’intrusion d’un homme dans la maison, les coups de feu, les corps de sa mère et de son amant gisant sur le sol –, et l’identité de l’assassin ne fait pour lui aucun doute.
Vingt-six ans plus tard, l’heure de la vengeance a sonné.
S’il veut tirer un trait sur son passé, Andrew n’a pas le choix, il doit retrouver et éliminer le responsable de ce drame : son propre père, Harry, ex-tueur à gages, désormais libraire à Louisville, remarié et vivant sous un patronyme d’emprunt.
Mais l’irruption d’un privé menaçant de révéler sa véritable identité et celle d’Andrew va mettre en péril cette nouvelle vie chèrement acquise, et contraindre Harry à sortir de sa retraite pour faire taire le maître chanteur.
Acceptant de faire équipe avec son fils et de l’initier au métier de tueur, Harry est loin de se douter qu’il s’engage avec Andrew dans un jeu à la vie à la mort.
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