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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Lun Oct 12, 2015 5:39 am Sujet du message: Les Portes de l'enfer - Harry Crews (Sonatine +) |
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Après Nu dans le jardin d'Eden, Sonatine publie Les Portes de l'enfer, un second roman inédit du grand Harry Crews, dans une traduction de Patrick Raynal.
Le livre :
Un nouvel inédit de Harry Crews ! Avec Les Portes de l'enfer, on retrouve toute la noirceur et l'humour légendaire de l'auteur de La Foire aux serpents.
Cumseh est une petite ville de Géorgie où il ne se passe jamais grand-chose.
Hormis à la maison de retraite.
C'est en effet dans cet établissement, tenu d'une main de fer par l'imposante Axel, que semblent s'être donné rendez-vous les personnalités les plus excentriques de la région.
Un jour, trois nouveaux arrivants en ville se retrouvent à la porte du " Club des seniors ", Sarah Nell Brownstein, une géante amoureuse du masseur nain de la maison de retraite, Bledsoe, représentant d'une entreprise de pompes funèbres, et Carlita Rojas Mundez, une adepte du vaudou.
Entre eux un drame va très vite se nouer et les précipiter dans une tragi-comédie aussi déchirante qu'irrésistible.
Avec ce roman court, dont l'action est concentrée sur 24 heures, Harry Crews s'attaque à tous les tabous de la vieillesse : abandon, solitude, misère sexuelle, etc., et nous offre un tableau poignant et sans concessions de la condition humaine.
L'auteur :
Harry Crews (1935-2012) est l'auteur de seize romans, parmi lesquels Le Chanteur de gospel (Gallimard, 1995) et La Malédiction du gitan (Gallimard 1998).
Après Nu dans le jardin d'Éden (2013), Les Portes de l'enfer, publié en 1970 aux États-Unis, est le deuxième inédit de l'auteur chez Sonatine Éditions.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Lun Oct 12, 2015 5:52 am Sujet du message: |
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>> La chronique de Claude Le Nocher sur son blog Action-Suspense :
Citation: |
[...]
Ce pourrait être juste une excellente comédie.
L'unité de temps, un dimanche, et l'unité de lieu, la maison de retraite avec ses abords, se prêteraient à ce genre d'amusant roman, distrayant et animé.
D'autant que nous suivons en souriant une poignée de personnages, définis et bien typés, "qui n'engendrent pas la mélancolie".
Dès le départ, le ton est donné par l'arrivée incongrue de cette Cubaine non-anglophone, paniquant le propriétaire de la station service, qui la refile à sa cousine, maîtresse-femme.
Entre le pasteur avec ses cadrans horaires, le nain Jefferson Davis sans pitié pour le corps de ses patients, le vendeur d'emplacements funéraires et toute la galerie, une cascade de moments insolites et de scènes saugrenues nous attend : on ne se plaindra pas de cet humour débridé.
Pourtant, il existe une autre possible lecture.
Tous ces gens végétant dans un trou perdu de cambrousse géorgienne sont des insatisfaits ou des malheureux.
Loin du chemin lumineux qui les mènerait au paradis, ils sont dans une impasse terne.
Prenons le vieux Jeremy qui, dès son réveil, sent son cas empirer, sachant que ce n'est pas le masseur qui améliorera les choses : il essaie donc de tirer parti du temps restant.
Derrière chacun des portraits, on trouvera une détresse, des failles.
On n'ironise pas à leurs dépens, notre sourire se teinte quelque peu d'émotion.
Avec ses facettes comiques et sombres, ce roman d'Harry Crews restait inédit en français.
Heureuse initiative d'en publier la traduction, ce qui nous procure un succulent plaisir de lecture.
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_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy |
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norbert Serial killer : Hannibal Lecter
Age: 47 Inscrit le: 18 Avr 2007 Messages: 11683 Localisation: Rhône-Alpes
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Posté le: Ven Oct 23, 2015 8:57 am Sujet du message: |
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>> La chronique de Christophe Laurent de Nice Matin sur le blog Livres Connections :
Citation: |
Les Portes de l'enfer : la mort et le sexe, c'est pas super glamour chez Crews !
Un nain masseur. Un vendeur de pierres tombales. Une exilée cubaine pratiquant le vaudou. Des pensionnaires de maison de retraite...
Pas de doute, on est chez ce dingo d'Harry Crews (1935-2012), l'auteur culte de La foire aux serpents, Le faucon va mourir, Des mules et des hommes.
Amateur de freaks, d'une Amérique déglinguée peuplée de marginaux.
Cette fois avec Les Portes de l'enfer (horrible traduction de This thing don't lead to heaven), son troisième roman, curieusement inédit en France jusqu'à ce jour, Crews plonge dans la mort et le sexe.
Tous deux sans aucun romantisme.
La mort, c'est celle de ces vieillards de l'Axel's Senior Club, à Cumseh, en Géorgie.
Rien de criminel là-dedans, ils cassent leur pipe naturellement.
C'est juste que lorsqu'ils commencent à lâcher la rampe, ils sont consignés au Pavillon, mouroir loin des yeux.
Rien de beau, rien de grand ici.
Côté sexe, c'est la patronne de l'institution qui veut d'abord posséder le nain masseur puis jette son dévolu sur le représentant de pompes funèbres.
C'est aussi Jérémy, 80 balais, qui aimerait bien faire ça, peut-être pour la dernière fois, avec Molly.
Là encore, ce n'est pas 50 Nuances de Grey !
Dans l'aspect cirque de ces Portes de l'enfer (deuxième inédit après Nu dans le jardin d'Eden en 2013), il ne faut surtout pas se méprendre : Harry Crews moque la religiosité de ses concitoyens, tournant en ridicule le pasteur qui vient au chevet des mourants, en même temps que le commercial qui fourgue ses tombeaux, pierres et autres angelots.
Un personnage d'ailleurs irrésistible : « il avait 18 ans quand on lui confia son premier boulot à l'intérieur. Quelle joie d'être enfin dans le salon d'exposition des cercueils, qu'il devait épousseter, cirer et polir. »
Crews n'est jamais facile, sa narration est souvent chaotique mais son regard est véritablement unique, ses histoires toujours incroyablement barrées, dans les lieux les plus improbables.
Les Portes de l'enfer est loin d'être son meilleur roman.
Parce que c'est un peu le bordel, parce que l'on n'arrive pas, cette fois, à s'attacher à un personnage.
Pourtant, c'est bien du Crews pur jus.
Avec toujours cette obsession de celui qui est hors de la normalité, là, Jefferson Davies, le nain qui veut grandir grâce à la magie vaudou.
« Elle voulait en sucer le jus. Il n'existait pas de potion plus puissante pour jeter un sort que le foutre de nain. »
Dingo, on vous dit !
Mais un peu en-dessous du reste de l'oeuvre.
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