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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11462 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mar Jan 14, 2014 2:50 pm Sujet du message: Gérard Alle |
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Ceux qui fréquentent les salons du livre, surtout en Bretagne, ont sans doute déjà croisé "Gérard Alle, auteur, 1,85m" comme il se définit avec l'humour qui le caractérise sur la page d'accueil de son site.
Gérard Alle et son Poulpe, photo Béatrice Le Grand
Depuis 2001, et la parution de son premier roman (Un air à faire pleurer la mariée, dans feue la collection Velours de chez Baleine), ce Breton d'adoption a publié un certain nombre de romans et de nouvelles à dominante noire.
Il a dirigé plusieurs recueils de nouvelles.
Il a créé la série "Léo Tanguy", un peu l'équivalent breton du Poulpe.
Il a aussi œuvré dans d'autres domaines que le "noir", avec des romans, et de nombreux livres à caractère documentaire notamment (voir la liste ici).
Récemment, il a réalisé son premier film documentaire, Mon lapin bleu, que je vous invite volontiers à découvrir.
De Gérard Alle :
Recueils dirigés par Gérard Alle :
_________________ Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire... J'ai la certitude d'être encore heureux.
Jules Renard (1864-1910)
http://hanniballelecteur.wordpress.com/ |
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11462 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Mar Jan 14, 2014 2:53 pm Sujet du message: |
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Ma chronique concernant Il faut buter les patates vient de paraître sur Polars Pourpres.
Citation: | Dans le cochon tout n'est pas bon
Yves, sorti satisfaire une envie pressante, croit entendre des gémissements. Il trouve son voisin Michel allongé dans la boue à côté de son tracteur, assommé, une vilaine plaie à la tête. Pour les deux agriculteurs, pas de doute, il s'agit d'un avertissement des hommes de Raymond Cloarec, le « roi du cochon », président de la « Coopé », qui veut faire main basse sur les terres des deux paysans pour agrandir son empire. Ces derniers ne veulent pas vendre leur ferme familiale et sont bien décidés à résister à tout prix.
Paru en 2001 chez Baleine, ce second roman de Gérard Alle est sous-titré « polar fermier ». Tout un programme. Ajoutez à cela une citation de Victor Hugo mise en exergue (« Le fait est que les Bretons ne comprennent rien à la Bretagne. Quelle perle et quels pourceaux ! ») et un premier chapitre plantant le décor bien comme il faut et on comprend d'emblée dans quelle ambiance on va être plongés. Dans la boue de la Bretagne profonde, celle où les cochons sont plus nombreux que les habitants et où l'agriculture intensive fait les dégâts que l'on sait.
Un habile saut dans le temps nous fait rapidement comprendre que Michel se morfond en prison, sans qu'on ne sache pour quoi. Retour au présent. Hervé, un jeune qui souhaitait s'installer comme agriculteur, a disparu. C'est louche. Michel et Yves vont partir à sa recherche avec l'aide de Joël, un hippie contestataire fort en gueule.
L'intrigue tient la route, les personnages sont attachants, et comme dans un Poulpe – l'auteur en a d'ailleurs écrit un peu après, Babel Ouest, le seul titre bilingue de la collection, moitié français moitié breton – Gérard Alle en profite pour dénoncer. Ici, la cible est le modèle agricole intensif et tout ce qui va avec : les ravages qu'il a provoqués en Bretagne, pour les hommes comme pour la nature, mais aussi les collusions entre les patrons de l'agrobusiness et les édiles locaux. On dépasse les quotas, on pollue à foison, on nourrit les bêtes aux farines animales... mais tant qu'on crache au bassinet, on est couvert par les huiles, au grand dam des écolos.
Si l'ensemble se lit bien, le lecteur pourra peut-être regretter que les dosages ne soient pas les mêmes du début à la fin. Alors que le roman commence comme un roman noir social, les touches d'humour se font de plus en plus présentes et le récit se termine en comédie loufoque, où certaines situations cocasses feront assurément passer un bon moment de rigolade. L'auteur s'amuse avec la langue française, passant sans mal de descriptions plutôt classiques à une gouaille paysanne. Il parvient même à nous faire l'accent québécois par écrit, ce qui n'était pas gagné d'avance.
Paru il y a une douzaine d'années, Il faut buter les patates entre encore étonnamment en résonance avec l'actualité bretonne. Les manifestants du roman arborent des casquettes et non des bonnets rouges mais pour le reste, les choses n'ont guère changé. Les lecteurs de l'Ouest saisiront les clins d’œil adressés par Gérard Alle, tel ce festival de rock ambitieux créé par un certain Tristan Cloarec pour redynamiser le territoire.
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Jules Renard (1864-1910)
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Hoel Patrick Kenzie (modo)
Age: 36 Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 11462 Localisation: Au bout du monde
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Posté le: Jeu Juin 12, 2014 9:39 am Sujet du message: |
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Les deux premiers romans de Gérard Alle, Il faut buter les patates et Un air à faire pleurer la mariée, épuisés chez Baleine, viennent d'être repris avec de légères retouches de l'auteur chez Locus Solus.
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Jules Renard (1864-1910)
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