Posté le: Mer Avr 04, 2018 5:09 pm Sujet du message: Power – Michaël Mention (Stéphane Marsan)
Ca y est, il est sorti aujourd'hui le nouveau Michaël Mention ! Et si l'on en croit les deux premiers avis postés par Gruz et Chouchou, c'est du lourd !
Résumé
Citation:
« Ici, comme dans les autres ghettos, pas d'artifice à la Marilyn, ni de mythe à la Kennedy. Ici, c'est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève. »
1965.
Enlisés au Vietnam, les Etats-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières.
Vingt millions d'Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés.
Après l'assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l'organisation défie l'Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos.
Une véritable révolution se profile.
Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI.
Personne ne sera épargné, à l'image du pays, happé par le chaos des sixties.
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Posté le: Mer Avr 04, 2018 5:11 pm Sujet du message:
Gruz a écrit:
"Power", ou la quintessence de la Mention’s touch. Le génie (n’ayons pas peur des mots) de Michaël Mention a besoin de sujets forts comme celui-ci. Il s’en nourrit pour proposer une expérience de lecture à nulle autre pareille.
S’engager dans le nouveau roman de Michaël Mention c’est la caution d’un renouvellement de genre face à ses précédents efforts. Et c’est bel et bien d’un engagement dont il s’agit. Car l’auteur fait montre d’une constante adhésion à son propos littéraire. Il existe un contrat moral entre lui et le sujet abordé. Dans le présent cas, le fond de l’ouvrage étant une photographie d’une époque de révolte américaine, le discours se fonde sur un support politique, communautaire et culturel. Cette période dépeinte de la fin des années 60 et le début des années 70 reste propice au souffle d’affirmation d’identité, à la création dans le paysage musical, en particulier. Et c’est dans ce foisonnement marquant de notre ère moderne que l’auteur nous narre le récit des Black Panthers.
Posté le: Mer Avr 04, 2018 5:17 pm Sujet du message:
Je l'ai quant à moi commencé cette nuit et, bien que n'ayant pas beaucoup avancé faute de temps (j'arrive à la page 50), j'ai tout de suite été frappé par la qualité de l'écriture de Michaël, dont j'apprécie déjà beaucoup la plume, mais alors là c'est du +++ !!!
Je retrouve le Michaël Mention que j'ai tant apprécié dans
A ce jour mon Mention préféré.
Si c'est comme ça tout le long des 454 pages, alors je l'inclus direct dans ma short-list pour le prochain prix PP !!! _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Posté le: Mer Avr 04, 2018 6:19 pm Sujet du message:
Le Juge Wargrave a écrit:
Je l'ai quant à moi commencé cette nuit et, bien que n'ayant pas beaucoup avancé faute de temps (j'arrive à la page 50), j'ai tout de suite été frappé par la qualité de l'écriture de Michaël, dont j'apprécie déjà beaucoup la plume, mais alors là c'est du +++ !!!
Je retrouve le Michaël Mention que j'ai tant apprécié dans
A ce jour mon Mention préféré.
Si c'est comme ça tout le long des 454 pages, alors je l'inclus direct dans ma short-list pour le prochain prix PP !!!
Oui il est revenu, pour moi, à son genre de prédilection et atteint le niveau de son triptyque! Et puis l'époque décrite reste tellement foisonnante dans sa dimension culturelle, créatrice et politique. _________________ Celui qui affronte les monstres devra veiller à ce que, ce faisant, il ne devienne pas lui-même un monstre.
Posté le: Mer Avr 04, 2018 7:43 pm Sujet du message:
j'ai hâte de le lire. Depuis le temps qu'il en parlait.
quand on connait Michaël, et que l'on a lu trilogie anglaise et son Fils de Sam, c'est évidemment un sujet taillé pour lui et c'est tout sauf une surprise que de le voir relever le défi avec brio _________________ À chaque décision que nous prenons, nous créons un nouvel avenir. Et, ce faisant, nous détruisons tous ceux que nous aurions pu avoir à la place.
Lou Berney November Road
Posté le: Mer Avr 04, 2018 10:08 pm Sujet du message:
Fab a écrit:
j'ai hâte de le lire. Depuis le temps qu'il en parlait.
quand on connait Michaël, et que l'on a lu trilogie anglaise et son Fils de Sam, c'est évidemment un sujet taillé pour lui et c'est tout sauf une surprise que de le voir relever le défi avec brio
Et il va encore nous surprendre pour le prochain.... _________________ Celui qui affronte les monstres devra veiller à ce que, ce faisant, il ne devienne pas lui-même un monstre.
Posté le: Ven Avr 13, 2018 6:25 pm Sujet du message:
Toujours dedans, toujours aussi fascinant ! Hélas, ne me reste que le dernier tiers à lire... _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Posté le: Ven Avr 13, 2018 10:07 pm Sujet du message:
Ma Kro':
Citation:
S’engager dans le nouveau roman de Michaël Mention c’est la caution d’un renouvellement de genre face à ses précédents efforts. Et c’est bel et bien d’un engagement dont il s’agit. Car l’auteur fait montre d’une constante adhésion à son propos littéraire. Il existe un contrat moral entre lui et le sujet abordé. Dans le présent cas, le fond de l’ouvrage étant une photographie d’une époque de révolte américaine, le discours se fonde sur un support politique, communautaire et culturel. Cette période dépeinte de la fin des années 60 et le début des années 70 reste propice au souffle d’affirmation d’identité, à la création dans le paysage musical, en particulier. Et c’est dans ce foisonnement marquant de notre ère moderne que l’auteur nous narre le récit des Black Panthers.
«Ici, comme dans les autres ghettos, pas d’artifice à la Marilyn, ni de mythe à la Kennedy. Ici, c’est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève. »
Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d’Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l’assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l’organisation défie l’Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l’image du pays, happé par le chaos des sixties. »
Du 21 Février 1965 au 11 Octobre 1971, l’avènement et la mue de ce groupe activiste nous sont présentés par le prisme direct de ses acteurs. Et, comme à l’accoutumée, l’écriture sensuelle, sensitive plonge l’ensemble de nos sens dans un océan d’odeurs, de sons, de goûts, d’images nous immergeant dans cette histoire en panavision. Si, malheureusement, l’une de ces acuités est déficiente, elle pourrait être stimulée. Ce sont ces histoires croisées, de ces personnages impliqués dans une cause cherchant à bouleverser l’ordre établi, qui dressent un triptyque pictural constitué de teintes chaudes, rageuses, dominantes. Les hommes se battent donc dans cette motivation factieuse pour un idéal, pour un système égalitaire et dans une éventuelle fraternité. Ils veulent la liberté avant tout afin d’exister et de compter dans cette société larvée, gangrenée par des pouvoirs obscurs.
L’auteur, par ces mots, son discours, possède la conscience des enjeux mais n’est pas dupe des vicissitudes liées au pouvoir brûlant les idéaux. Il façonne ses personnages avec une profonde humanité doués de leurs vertus et leurs faiblesses. L’étau est au dessus des têtes et il se resserre telle une vis sans fin. C’est aussi ce qui m’a porté dans le roman, la parabole, au sens géométrique du terme, de parcours portés par un souffle salvateur qui progressivement, inexorablement se sténose, s’obstrue. Dans cette dimension, l’ouvrage se fait dense, il se fait sans concessions et il en prend une nouvelle. L’immersion est de plus en plus profonde et notre accord avec le récit littéraire confère à une prégnance de plus en plus tenace.
Michaël Mention possède son style, son identité d’écrivain, entre autres en insérant des références musicales adaptées, mais il ne réfute pas sa mise en danger. Il aime à déstabiliser son lectorat en variant les plaisirs, en dissertant sur d’autres genres en ne se confinant pas à un carcan thématique. Il abhorre la facilité et le confort, tout en cherchant à nous surprendre, et si l’on a lu l’intégralité de son oeuvre on constate, j’avoue, un faible pour ce type de roman où son travail de recherches allié à une attirance légitime pour cette tranche de l’histoire des Etats Unis produit un objet livresque abouti, coup de poing. Et, je pourrais rajouter que j’ai ressenti, en filigrane, la volonté d’évoquer un sujet en parallèle, tel un fil rouge sang, qui doit tenir une place à part chez son géniteur….
« Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir » Montesquieu dans l’Esprit des Lois
Le poing se pare d’un gant de cuir pour afficher au monde la résistance et Power l’exprime par ces mots telle une série de jabs!
Chouchou.
_________________ Celui qui affronte les monstres devra veiller à ce que, ce faisant, il ne devienne pas lui-même un monstre.
Posté le: Lun Avr 16, 2018 7:43 am Sujet du message:
>> Et voici la Playlist concoctée par Michael pour accompagner votre lecture _________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Lun Avr 16, 2018 10:14 am Sujet du message:
Ah merci Norbert ! J'étais passé par Youtube pour écouter les titres mais là c'est prémâché, pas besoin de taper les titres, super !
Je l'ai terminé hier soir, triste de devoir quitter ces personnages, cette époque, cette ambiance si bien décrite par l'excellente plume de Michaël Mention.
Coup de coeur, 10/10. Il me faut désormais prendre le temps de rédiger une chronique pour ce roman qui est en très bonne place dans ma pré-liste pour le futur prix Polars Pourpres. _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Posté le: Jeu Avr 26, 2018 12:18 pm Sujet du message:
>> La chronique de Jean-Marc Laherrère sur Actu du Noir :
Citation:
Get up
Michaël Mention nous revient avec un roman très ambitieux, et très réussi sur le mouvement des Black panthers : Power.
Les USA pataugent au Vietnam, Malcom X vient d’être assassiné, les noirs américains sont harcelés par la police, discriminés, matraqués.
Ceux qui trouvent le pasteur King trop modéré ne savent plus à quoi se raccrocher.
A Oakland deux jeunes, Bobby Stills et Huey Norton lancent leur parti, révolutionnaire, social, armé : le BPP, le Black Panther Party.
Ils veulent armer les noirs, pour qu’ils puissent se défendre contre des flics racistes, ils veulent nourrir, soigner et éduquer les ghettos, ils ne veulent plus faire partie de l’armée d’un pays raciste et capitaliste …
Ils veulent la révolution.
Et rapidement leur mouvement s’étend dans tout le pays.
Les blancs prennent peur, le FBI réagit.
La drogue, les gangs et les infiltrés seront leurs armes contre ce mouvement qui met en péril le fondement raciste et capitaliste du pays.
Sur fond de rock, de soul et de funk, Charlene, jeune fille militante, Neil flic choqué par ce qu’on lui fait faire, et Tyrone sorti de prison pour infiltrer le mouvement feront partie des nombreux jeunes broyés par cette lutte.
Michaël Mention a parfaitement évité tous les pièges d’un tel livre : Il aurait pu tomber dans l’essai, l’accumulation d’informations au détriment des personnages.
Il aurait pu tomber dans le manichéisme, montrant tous les Black Panthers comme des enfants de cœurs, ou des Robin des Bois et ceux qui les détruisent comme de purs pourris.
Il aurait pu simplifier à outrance.
Il n’en est rien.
Power est un roman passionnant, autant sur le fond que sur la forme.
Il vous fait rêver, vous met la rage aux tripes, vous donne envie de danser et chanter sur une bande son exceptionnelle, vous fait pleurer avec Charlene, péter un câble avec Neil.
Il groove d’un personnage à l’autre sans jamais vous perdre.
Il vous met des dizaines de titres en tête (et des bons !), il vous apprend plein de choses, il vous fait réfléchir.
Vous hurlez (intérieurement) de colère et de frustration face aux menées du FBI, et surtout, vous regrettez la fin d’un tel mouvement qui, avec ses lacunes, ses erreurs, ses conneries, a eu le mérite d’essayer de soulever les damnés de la Terre, a nourri des gamins, éduqué des adultes, soigné des humains, ceux dont personne ne voulait, ceux dont personne ne s’occupait.
Un tel roman est-il indispensable en ces périodes d’individualisme, de recul du collectif, de fric tout puissant, d’oubli des luttes passées, d’inexistence de vision du futur ?
Il me semble que la réponse est contenue dans la question.
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Mer Mai 09, 2018 8:27 am Sujet du message:
>> À l'occasion des Quais du Polar 2018, Michael Mention présente son roman Power :
_________________ « Il vaut mieux cinq mille lecteurs qui ne vous oublieront plus jamais à des centaines de milliers qui vous auront consommé comme une denrée périssable. » Jérôme Leroy
Posté le: Jeu Mai 10, 2018 5:09 pm Sujet du message:
Je n'ai toujours pas pris le temps de rédiger une chronique digne de ce nom... _________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Posté le: Sam Mai 26, 2018 5:59 pm Sujet du message:
Voici, enfin, ma critique que je viens de "publier" sur Polars Pourpres :
Citation:
Dans ce roman magistral, fruit d'un travail préparatoire qu'on imagine colossal et d'un talent exceptionnel, c'est un Michaël Mention au sommet de son art qui nous entraîne dans une époque fidèlement restituée, bouillonnante, effervescente et tout simplement passionnante. Il s'appuie sur des personnages attachants, devenant tous, à leur insu, pions d'un jeu macabre, d'une manipulation ignoble orchestrée par le FBI. On partage leurs combats, leurs idéaux, leurs rêves, portés par un désir d'égalité encore brûlant d'actualité.
Power, c'est une véritable démonstration, un sujet (ou plutôt des sujets) maîtrisé(s) de bout en bout, des destins qui se télescopent, des histoires dans le tourbillon de l'Histoire.
Power, c'est surtout un roman qui devrait être largement lu et partagé. Un immense coup de coeur.
_________________ La vie ne devrait consister qu'à trouver les bons mots au bon moment. (Tété, Emma Stanton, 2003).
Dernière édition par Le Juge Wargrave le Sam Oct 15, 2022 2:08 pm; édité 1 fois
Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure Aller à la page 1, 2, 3Suivante
Page 1 sur 3
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum